Blog essentiellement consacré à la littérature de jeunesse, à la presse des jeunes, aux livres, essais, articles et interventions diverses de l'auteur Raymond Perrin
mercredi 17 mars 2010
Maison de la Bonne Presse et Bayard Presse : Presse juvénile I
De la Maison de la Bonne Presse à Bayard Presse
De L’Echo du « Noël » (1906) à J’aime la B.D. (2004)
Un siècle de presse juvénile catholique
I Les premières publications pour la jeunesse
Le groupe actuel Bayard Presse, le plus puissant dans la presse jeunesse depuis le rachat de Milan en 2004, vient de loin. De la Maison de la Bonne Presse, fondée par les Assomptionnistes, congrégation catholique née en 1850. C’est cette Maison, créée en 1873 par le père Emmanuel d’Alzon qui va lancer les journaux pour adultes Le Pèlerin (1873) et La Croix, devenu un quotidien en 1983. Bien après Le Noël (1895), d’aspect plutôt sévère, la première vraie publication à destination des enfants, après L’Echo de la jeunesse (1898-1910), s’intitule L'Echo du « Noël » (1906-1935), sous-titré « Lectures et images », nommé ainsi parce qu'il reprend des extraits du Noël lisibles par la jeunesse. Il est souvent illustré par Eugène Damblans. Cet hebdomadaire dominical est connu surtout pour avoir lancé les « romans cinématiques » (1920-1956), entre le texte illustré et l’histoire en images, même si on y trouve aussi contes, récits et jeux divers. La loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, favorisant à la fois la laïcisation de l’école et l’affaiblissement des éditeurs catholiques (d’ailleurs, pour l’instant, incapables de s’adapter à la nouvelle image de l’enfant), n’est sans doute pas étrangère à cette création. Il s’agit de tenter de reconquérir le jeune lectorat catholique, après le départ des congrégations. De janvier 1911 à 1914, puis de 1922 à 1940, Le Sanctuaire, « l'hebdomadaire illustré des enfants de chœur », reprend, dans un double feuillet, L'Echo du « Noël ». Si la première série cesse en 1914, la seconde commencée en 1922, se maintiendra jusqu'en juin 1940 et s'ouvrira tardivement à l'image, avec le « roman cinématique ».
La maison catholique tente aussi de lancer Bernadette, « revue hebdomadaire illustrée », hebdomadaire d’aspect austère, pauvrement illustré, créé le 4 janvier 1914 pour les filles du monde rural, un journal qui ne tient que sept mois (31 numéros), en raison de la guerre. En couverture, des sites religieux, par exemple, le Sanctuaire de Notre-Dame de Laus (Hautes Alpes) ! On commente le Catéchisme de Pie X en insistant sur ceux qui sont « hors de l’église », donc du salut. Ce n’est qu’en 1923 que le journal reparaît dans une présentation toujours aussi sévère bien qu’un petit supplément intérieur paraisse en couleur mais le culte marial et celui de Jeanne d’Arc sont toujours aussi forts. Sous ce titre, inspiré, par le nom de Bernadette Soubirous canonisée en 1933, il subsistera jusqu'en 1963 (sauf de 1940 à 1946).
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