mardi 22 janvier 2019

MARIJAC et son cow-boy JIM BOUM (1)


Marijac (Jacques Dumas, 1918-1994) et son cow-boy chevaleresque JIM BOUM

         Cet homme orchestre de la presse des jeunes cumule les fonctions : scénariste, dessinateur, rédacteur, éditeur… et son activité est immense. Aussi doué dans le genre humoristique que dans la veine réaliste, il utilise aussi les pseudonymes de Dum’s et de Jacques-François et collabore, avant la création de Coq Hardi,  à de nombreux journaux : Pierrot, Le Bon Point, Francis Guignol, Le Journal de Bébé… 
Des ecclésiastiques de L’Institut des fils de la charité, dont les abbés Gabriel Bard, Gaston Courtois (ex « Jacques Cœur », 1897-1970), et Pierre Rougemont (l’abbé Henri Guesdon), fonde Cœurs Vaillants, né officiellement à Paris le 8 décembre 1929. A côté de Cuvillier, et Hergé pour Tintin et Milou (depuis octobre 1930), on trouve Marijac (alias Jacques Dumas, 1918-1994) qui crée Jim Boum, Chevalier du Far-West, 1er épisode paru de 1931 à 1933.



Jim Boum, héros d’un des premiers westerns de la bande dessinée française, surnommé « le scout des frontières », passe insensiblement du style humoristique, parfois grandguignolesque, au style réaliste (dès 1934). Le texte est d’abord inscrit sous l’image avant d’intégrer le coeur de l’image mais le ballon interviendra tardivement et temporairement, en 1938, dans Jim Boum, chevalier de l’air, à partir du 1er janvier 1938. 
Jim Boum, au départ dessiné assez grossièrement, à traits rapides,  évolue en général au milieu de personnages « mauvais garçons » à l’allure patibulaire. Au départ, les Indiens sont sauvages et cruels mais leurs mœurs vont s’adoucir au fil des épisodes comme dans les films contemporains de John Ford. Ce changement positif notable apparaîtra plus clairement dans les albums Sitting Bull le chevalier rouge, dessiné par Dut (Pierre Duteurtre) en 1948 (et réédité par Glénat en 1978 et 79) et dans Poncho Libertas, illustré par Le Rallic.  


Parurent ensuite, en 1934 : Les Nouvelles aventures de Jim Boum. 



De 1935 à 1936, Jim Boum est toujours là pour La Victoire de Fort-Lincoln. Du n° 17 au n° 53, toujours en 1936, paraît Jim Boum au Mexique, épisode suivi de Jim Boum au Far West, en 1937. Toujours en 1937 paraît l’épisode Jim Boum chef de caravane (commencé au n° 19 du 9 mai).
Du n° 45 (1937) au n° 30 (1938) Jim Boum devient Chevalier de l’air. En 1938 paraissent des aventures sous le titre générique de Suite des nouvelles aventures de Jim Boum le chevaleresque.
Toujours dans Cœurs Vaillants paraissent encore Le Drame de West Canyon (1938-1939), Jim Boum en Afrique (1939), Jim Boum au front (1939). Jim Boum qui vient de quitter l’Afrique va lutter contre les nazis en Pologne.



C’est aux éditions Fleurus, clandestines et repliées à Clermont-Ferrand puis à Lyon, en zone Sud, pendant la guerre, que paraissent les épisodes  suivants : Jim Boum : Irradium X 40 (du no 4 en 1940 au no 52 en 1941).
Le Secret des Monts Latanas (1942, du n° 1 au n° 29), Le Sachem sans plume (du n° 30 en 1942 au n° 7 en 1943), Le Chasseur de mustangs (1943)  et L’Énigme du Canyon rouge (du n° 40 en 1943 au n° 15 en 1944). 
Des épisodes des  aventures de Jim Boum paraissent sous formes de fascicules à l’italienne dans les collections « Belles histoires de Cœurs Vaillants ». Par exemple, dans le n° 4 de juin 1941, Jim Boum Chevalier des neiges. 



Cœurs Vaillants ne sera autorisé officiellement à reparaître à Paris que le 19 mai 1946, compte tenu du pétainisme de son directeur Gaston Courtois pendant la guerre.

Prisonnier, évadé, résistant en Auvergne pendant l’Occupation, Marijac, en novembre 1944,  après son petit journal artisanal Le Corbeau déchaîné, crée son Coq Hardi, journal résistant à Clermont-Ferrand (publiant Les Trois Mousquetaires du maquis de Marijac) pour 10 numéros. Ce journal si typiquement français deviendra le creuset d'une nouvelle école de bande dessinée, trop souvent occultée par la bande dessinée belge.
Ce n’est qu’en 1946 que Coq Hardi reparaît jusqu’en mai 1955. (Il est suivi par Coq Hardi Je serai jusqu’en février (et le mensuel Cocorico pour 4 numéros en 1957).
Des suppléments du journal, d'une viçngtaine de pages au format à l'italienne, sous le nom de Album Magazine Coq Hardi, publient des bandes dessinées en noir et blanc et plusieurs épisodes de Jim Boum. souvent déjà publiés auparavant dans Coeurs Vaillants. 



         En 1977, Jacques Glénat réédite Le Mustang fantôme (prépublié dans Album Magazine Coq hardi n° 17) dans un recueil concocté par Henri Filippini qui contient, outre Le Mustang fantôme (15 planches), Le Saumon d’argent (17 planches) et 10 planches de Patos, enfant de la brousse, BD humoristique qui  n’a rien à voir avec Jim Boum. (Le Saumon d’argent est publié dans Coq Hardi en 1946 et dans Cocorico en 1957).




P.S : Le Mag, supplément hebdomadaire des journaux du groupe EBRA (Est Républicain, Vosges matin, Républicain lorrain…) a publié en janvier 2019 une réponse à un courrier d’un lecteur belfortain de Jim Boum sous le titre : Jacques Dumas alias Marijac.    

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