« Fantasia » (Magnard) : La Ville aux sept collines (6)
C’est en en 1970 que Pierre DEBRESSE publie le roman
historique La Ville aux sept collines, illustré
par Philippe LORIN (avec une jaquette entièrement illustrée et 8 hors-texte en
couleurs, comme c’est la coutume dans cette collection).
L’action se passe à Rome au IIe siècle après
J.-C. puis à Lugdunum (Lyon), cinq ans plus tard.
Sous le règne de l’empereur
Marc-Aurèle, à Rome, deux garçons sont amis. Fulvius, âgé
de 15 ans, fils de sénateur, a bénéficié de l’éducation d’un précepteur et
envisage de poursuivre ses études. Lucius, son cadet d’un an, est fils de
négociant. Il va devoir quitter l’école pour travailler avec son père. A cause
d’une promenade trop longue au marché de Trajan, il subit un châtiment corporel
que son amie Pauline tente d’atténuer grâce à un onguent.
Lors d’un spectacle de courses de chars au cirque Maxime, les deux amis
font la connaissance d’une belle jeune fille prénommée Lydia. A la suite d’un
pari, Fulvius invite la jeune fille à venir chez lui le jour où il revêtira la
toge virile.
Après un copieux repas en l’honneur de Fulvius, dans la riche demeure
du sénateur, Lucius reconduit Lydia jusqu’à l’amphithéâtre Flavien mais
« la fille aux sept collines » le supplie de ne pas l’accompagner
plus loin : son domicile doit rester secret.
Dévoré par la curiosité, Lucius apprend par un mendiant que Lydia est
la fille du gladiateur Sertorius. Elle habite chez un tailleur où il se rend.
Il subit la colère de ce père ivrogne et irascible qui brutalise sa fille.
Lydia, en tombant, laisse apparaître sur son épaule une tache en forme
d’étoile. A son retour à la villa, Lucius constate que Fulvius et ses parents
ont mystérieusement disparu.
Introduit imprudemment dans le banquet des gladiateurs pour retrouver
Lydia qui a déménagé, Lucius est contraint de s’enivrer. Quand il se réveille,
c’est pour assister au combat mortel de Sertorius habillé en mirmillon contre
le rétiaire Flamma. Lucius intervient dans l’arène pour obtenir la grâce du
gladiateur. C’est trop tard : Sertorius agonise après avoir avoué qu’il a
vendu sa fille Lydia.
Cinq ans plus tard, alors qu’il s’apprête à partir pour Lugdunum afin
d’y célébrer ses fiançailles avec Pauline, Lucius retrouve Fulvius devenu
avocat (rhéteur) dans une salle de lecture. Aux Thermes, il constate que
Fulvius porte sur le dos la même tache en forme d’étoile que Lydia.
A Lyon, Lucius et Pauline sont désormais fiancés. Après une
intervention pour défendre un groupe de chrétiennes lapidées dont Bellia, la
fille d’un armateur, Lucius retrouve Lydia devenue esclave. Les fiançailles
sont bientôt rompues entre Lucius et Pauline.
De retour à Rome, Lucius apprend par une devineresse que Lydia est en
fait la soeur de Fulvius. Or, elle vient d’être emprisonnée avec les
chrétiennes.
Prévenu par son ami, Fulvius contraint son père à reconnaître la jeune
fille, avant de galoper vers Lyon.
Lors d’une tentative ratée de libération des chrétiennes, Lucius est
blessé à l’épaule et se cache dans un jardin. Pendant ce temps, Fulvius obtient
de Marc-Aurèle un ordre de mise en liberté pour Lydia.
Pauline, nerveuse, découvre Lucius et le fait soigner mais elle doit le
quitter pour assister aux jeux avec le fils du gouverneur, Sextus. Alors qu’a
lieu le supplice de Blandine et de Pontique, Pauline s’éclipse et va prendre en
prison la place de Lydia qui se retrouve au chevet de Lucius.
Croyant libérer Lydia, Fulvius se rend à la prison avec Sextus. Furieux
d’avoir été joué, Sextus laisse Pauline en prison. Bientôt, les chrétiens libérés
par ruse sont lapidés et Fulvius retrouve Pauline défigurée.
Elle lui avoue qu’elle avait dénoncé Bellia comme chrétienne, ce qui
n’empêche pas Fulvius de lui déclarer son amour.
Lucius et Lydia se marient. Si le garçon connaît la trahison de Pauline
et la lui pardonne, seule Lydia ignorera la vérité. Fulvius et Pauline
assistent d’ailleurs à la cérémonie d’union de Lydia et Lucius.
On le voit, il s’agit d’un roman d’amour mêlé aux événements de
l’époque et aux multiples rebondissements. On assiste à la lutte aux frontières
contre les Barbares, à la persécution des chrétiens à Lugdunum, aux jeux du
cirque où s’affrontent fauves et gladiateurs.
La documentation est solide pour rendre compte des moeurs de la société
romaine de l’époque.
Toutefois, le souci de restituer avec précision la vie quotidienne
conduit à utiliser un vocabulaire complexe et propre à la civilisation latine, difficile
à assimiler pour un adolescent d’aujourd’hui. L’emploi d’une langue riche et
même parfois un peu précieuse, rendrait aujourd’hui problématique la
compréhension d’un tel roman par les jeunes.
(Donnons un seul exemple pris à
la page 31. Des cavaliers donnent un spectacle acrobatique et l’auteur
écrit : « C’était une débauche
de prouesses dispersées que saluaient des salves d’applaudissements. »)
L’ouvrage a longtemps servi dans
les collèges pour une initiation à la civilisation latine.
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