La collection "Heures joyeuses" des Editions Rageot
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Une collection très favorable aux traductions
Après
le décès de son mari Georges Rageot en 1950, Tatiana Rageot, devenue l’unique
gérante de la société des Editions de l’Amitié-G.-T. Rageot, poursuit et développe "Heures joyeuses", une
collection toujours très favorable aux traductions (elles représentent les deux
tiers des publications). La distribution des ouvrages est confiée aux éditions
Hatier en 1955. Les auteurs sont parfois Norvégiens, tel Hakon Evjenth, auteur
de trois récits parus de 1946 à 1948 : Le Daro, « un jeune pêcheur norvégien au pays des
Sames », survivant
chez les Lapons, La Route des
oiseaux (en ski vers la Laponie, parmi les milliers d’oiseaux de la
toundra) et Dans la toundra (pour
appréhender, dans la solitude, « les magnifiques surprises et les dangers
de l’hiver lapon »).
Du
Norvégien Bernhard Stokke, on traduit en 1947, La Vigie solitaire, celle qui surveille les incendies. Du Danemark provient Les Gars du Groenland de T. Bay-Smith.
On
fait souvent appel aux anglo-saxons. Puisque l’on évoque ailleurs les auteurs
dont plusieurs volumes ont été traduits, signalons les ouvrages uniques
d’auteurs de Grande-Bretagne.
Dans l’ordre
chronologique des parutions, de 1946 à 1949, on rencontre Vacances de guerre de Mary Treadgold, Le Magasin sous le saule de Beverley Nichols, Dans les montagnes bleues du Tibet de Doris Shelton Still, Les Baleiniers du soleil de minuit d’Alan
J.Villiers (une usine flottante accompagnée de baleiniers part pour la chasse à
la baleine dans l’Antarctique), une nouvelle édition du grand classique : Les Patins d'argent de Mary Mapes Dodge,
L'Île aux cocotiers de Robert Gibbings
et Jock, chien du veld. de Percy
Fitzpatrick.
De 1951 à
1957, paraissent La Tulipe blanche
d’Helen Girvan (dans la Hollande du XVIIe siècle, une famille
recueille la fille enlevée d’un seigneur anglais), Brouscaille,
le roman d'un brochet de Svend Fleuron (traduit du danois en anglais), Une année merveilleuse de Nancy Barnes,
Nine et le kangourou d’Ethel C. Pedley et Vacances
en Australie de Stephen Fennimore.
Les publications
américaines isolées ne sont pas aussi nombreuses. De 1947 à 1950, on relève Le Tatou géant de R. Ditmars, Koos
le hottentot de Joseph Marais, La
Marque du lotus de Phyllis Ayer Sower, Le
Mystère du mahteb de Lide et Johansen (roman de l’Ethiopie du XIIIe
siècle), Sous un ciel clair de M. P. Allen
(la ruée vers la Californie en 1850), Le Voyage de Judy de Loïs Lenski (qui
publiera Suzette fille de Louisiane en 1953), Le Don de la jungle de Lal Singh et Lownsbery et Patins à roulettes de Ruth Sawyer
Retenons que Cheveux d'or de S. Arason, un livre
islandais, a été traduit de l'édition américaine. Sont également traduits de
l’américain deux récits de Radko Doone. Les
Barbes-rousses du fleuve jaune (réédité dans la collection « Jeunesse
poche ») racontent les aventures dangereuses de deux garçons, le jeune
américain Joe King et Wu Chen, fils d’un riche marchand chinois. Des bandits
répandent la terreur dans la Chine du Nord et les deux garçons tombent entre
les mains de brigands qu’ils doivent suivre dan leurs courses. Nuvat l’intrépide (moins connu), est
l’histoire d’un jeune Robinson Crusoé esquimau, condamné à vivre deux ans avec
ses chiens, dans la solitude arctique.
Des récits célébrant la
nature et la faune
C’est
dès 1944 que paraissent les traductions de l’américain des récits animaliers
écrits par J.W. Lippincott : Le Champion des monts sauvages (1951) « un jeune
chien parmi les loups, dans les monts sauvages du canada » et Le Grand lynx
des marais
(1955), quand un garçonnet se lie d’amitié avec un farouche lynx rouge de
Floride. Entre ces deux dates, en 1953, Lippincott publie Plumes
noires, l’invincible corbeau, l’histoire d’un corvidé recueilli par un fermier
anglais alors qu’il n’était qu’un oisillon. Devenu adulte et retourné à la vie
libre des bois, l’oiseau ne perd pas le contact avec la ferme, au point de
revenir y finir ses jours.
Auparavant,
en 1947, débute « une série de romans dont le principal héros est la
Nature ». Le premier titre de cette série est une
traduction de
l'anglais : Sentinelle des pics neigeux de l’Américain Harold Mac Cracken. Il évoque la vie des moutons sauvages dans les montagnes
de l’Alaska où il faut affronter les hommes, les ours et les loups. Le
prospecteur d’or Sandy se prend d’amitié pour Mascotte, l’agneau blanc qui
deviendra le plus grand bélier de la région. Autres récits
animaliers : Le Roi de l’Arctique :
Aivik le morse à l’existence étonnante dans les glaces arctiques, de Harold
McCraken. Le Tatou géant des forêts tropicales de Guyane du naturaliste
Raymond L Ditmars (traduit de l’anglais)
évoque le curieux mammifère édenté revêtu d’une sorte de cuirasse. De Patricia
Lynch paraissent Longues-oreilles et ses
amis, avec deux enfants d’Irlande (1946,
illustré par Olga Kovaleski en 1954) et Longues-oreilles
en visite (1948), histoires de deux petits Irlandais, sœur et frère,
pauvres mais courageux.
La
Panthère blanche de Theodore J. Waldeck, traduit par Claude
Appell en 1950, emmène son lecteur en Guyane britannique, connue par l’auteur
en 1937-38. Il raconte l’histoire de Ku-Ma, la panthère blanche, abandonnée par
sa mère et qui traverse de rudes expériences dans la jungle
sud-américaine. On connaît mieux Jock, chien du veld (1907, traduit en
1949) de Percy Fitzpatrick qui conte les téméraires et véridiques exploits d’un
fameux chien d’Afrique du Sud, dans les années 1880, à l’époque de la ruée vers
l’or. Le bull-terrier Jock, maigre et
laid, sauvé de la noyade par un mineur, s’attache à son sauveur mais connaît un
destin tragique. Outre Sur-Dah maître de la brousse, Theodore
J. Waldeck est aussi l’auteur de Jamba l’éléphant (passionnante histoire de
dressage d’un éléphant de la jungle africaine, avec des incursions dans la
« pensée » de l’animal).
Le grand romancier de la jungle Reginald Campbell, auteur
célèbre de Sa majesté le tigre, est
présent avec deux autres récits ? L’Eléphant
Roi, sous-titré « Un roman de la jungle », raconte comment, dans
un village du Laos, le jeune Teen rêve de
devenir conducteur d’éléphant. Il veut dompter le puissant Poo-Lone,
farouche éléphant solitaire.
Un récit situé en Thaïlande, La Vallée des
éléphants (1949), raconte comment un propriétaire et ses trois enfants
partent dans la jungle siamoise à la recherche d’un éléphant rare et sans prix,
l’éléphant blanc. Il sera réédité dans la « Bibliothèque de
l’Amitié ».
Paraissent
trois récits traduits d’Armstrong
Sperry, illustrés par l’auteur, La Forêt de la pluie(1950), Danger sous le vent, (1954, l’histoire de
l’adolescent orphelin Hugh Dewar, mi-écossais, mi-américain, héritier du grand
voilier le Bon-Vouloir et d’une
maison dans l’île de Nantucket. Spolié de cet héritage, il est enlevé par son
cousin Davy et embarqué sur le voilier qui finit par échouer sur une île de
cannibales…). Retenons aussi Le Garçon qui avait peur (1947). Mafatu, fils d’un
chef polynésien devient un héros au cours d’une robinsonnade (remarquée par
Marc Soriano).
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