Marijac (Jacques Dumas, 1918-1994) et son cow-boy
chevaleresque JIM BOUM
Cet
homme orchestre de la presse des jeunes cumule les fonctions : scénariste,
dessinateur, rédacteur, éditeur… et son activité est immense. Aussi doué dans le genre
humoristique que dans la veine réaliste, il utilise aussi les pseudonymes de
Dum’s et de Jacques-François et collabore, avant la création de Coq Hardi, à de nombreux journaux : Pierrot, Le Bon Point, Francis Guignol, Le
Journal de Bébé…
Des ecclésiastiques de
L’Institut des fils de la charité, dont les abbés Gabriel Bard, Gaston Courtois
(ex « Jacques Cœur », 1897-1970), et Pierre Rougemont (l’abbé Henri
Guesdon), fonde Cœurs Vaillants,
né officiellement à Paris le 8
décembre 1929. A côté de Cuvillier, et Hergé pour Tintin et Milou (depuis octobre
1930), on trouve Marijac (alias Jacques Dumas, 1918-1994) qui crée Jim Boum,
Chevalier du Far-West, 1er épisode paru de 1931 à 1933.
Jim Boum, héros
d’un des premiers westerns de la bande dessinée française, surnommé « le
scout des frontières », passe insensiblement du style humoristique,
parfois grandguignolesque, au style réaliste (dès 1934). Le texte est d’abord
inscrit sous l’image avant d’intégrer le coeur de l’image mais le ballon
interviendra tardivement et temporairement, en 1938, dans Jim Boum, chevalier de l’air, à partir du 1er janvier
1938.
Jim Boum, au départ dessiné
assez grossièrement, à traits rapides, évolue en général au milieu de personnages
« mauvais garçons » à l’allure patibulaire. Au départ, les Indiens
sont sauvages et cruels mais leurs mœurs vont s’adoucir au fil des épisodes
comme dans les films contemporains de John Ford. Ce changement positif notable
apparaîtra plus clairement dans les albums Sitting
Bull le chevalier rouge, dessiné par Dut (Pierre Duteurtre) en 1948 (et réédité par
Glénat en 1978 et 79) et dans Poncho
Libertas, illustré par Le Rallic.
Parurent ensuite, en
1934 : Les Nouvelles
aventures de Jim Boum.
De 1935 à 1936, Jim Boum est toujours là pour La Victoire de Fort-Lincoln. Du n° 17 au n° 53, toujours en 1936, paraît Jim Boum au Mexique, épisode suivi de Jim Boum au Far West, en 1937. Toujours en 1937 paraît l’épisode Jim Boum chef de caravane (commencé au n° 19 du 9 mai).
De 1935 à 1936, Jim Boum est toujours là pour La Victoire de Fort-Lincoln. Du n° 17 au n° 53, toujours en 1936, paraît Jim Boum au Mexique, épisode suivi de Jim Boum au Far West, en 1937. Toujours en 1937 paraît l’épisode Jim Boum chef de caravane (commencé au n° 19 du 9 mai).
Du n° 45 (1937) au n° 30 (1938) Jim Boum devient Chevalier de
l’air. En 1938 paraissent des aventures sous le titre générique de Suite des nouvelles aventures de Jim Boum le
chevaleresque.
Toujours dans Cœurs
Vaillants paraissent encore Le Drame
de West Canyon (1938-1939), Jim Boum
en Afrique (1939), Jim Boum au front
(1939). Jim Boum qui vient de quitter l’Afrique va lutter contre les nazis en
Pologne.
C’est aux éditions Fleurus, clandestines et repliées à
Clermont-Ferrand puis à Lyon, en zone Sud, pendant la guerre, que paraissent
les épisodes suivants : Jim
Boum : Irradium X 40 (du no 4 en 1940 au no 52
en 1941).
Le Secret des
Monts Latanas (1942, du n° 1 au n° 29), Le Sachem sans plume (du n° 30 en 1942 au n° 7 en 1943), Le Chasseur de mustangs (1943) et L’Énigme du Canyon rouge (du n° 40 en 1943 au n° 15 en
1944).
Des épisodes des aventures de Jim Boum paraissent sous formes de fascicules à l’italienne dans
les collections « Belles histoires de Cœurs Vaillants ». Par exemple,
dans le n° 4 de juin 1941, Jim Boum
Chevalier des neiges.
Cœurs Vaillants
ne sera autorisé officiellement à reparaître à Paris que le 19 mai 1946, compte
tenu du pétainisme de son directeur Gaston Courtois pendant la guerre.
Prisonnier, évadé,
résistant en Auvergne pendant l’Occupation, Marijac, en novembre 1944, après son petit journal artisanal Le
Corbeau déchaîné, crée son Coq Hardi, journal résistant à
Clermont-Ferrand (publiant Les Trois Mousquetaires du maquis de Marijac) pour 10 numéros. Ce journal
si typiquement français deviendra le creuset d'une nouvelle école de bande
dessinée, trop souvent occultée par la bande dessinée belge.
Ce n’est qu’en 1946 que Coq
Hardi reparaît jusqu’en mai 1955. (Il est suivi par Coq Hardi Je serai jusqu’en février (et le mensuel Cocorico pour 4 numéros en 1957).
Des suppléments du journal, d'une viçngtaine de pages au format à l'italienne, sous le nom de Album Magazine Coq Hardi, publient des bandes dessinées en noir et
blanc et plusieurs épisodes de Jim Boum. souvent déjà publiés auparavant dans Coeurs Vaillants.
En 1977, Jacques Glénat réédite Le Mustang fantôme (prépublié dans Album Magazine Coq hardi n° 17) dans un recueil
concocté par Henri Filippini qui contient, outre Le Mustang fantôme (15 planches), Le Saumon d’argent (17 planches) et 10 planches de Patos, enfant de la brousse, BD
humoristique qui n’a rien à voir avec Jim Boum. (Le
Saumon d’argent est publié dans Coq
Hardi en 1946 et dans Cocorico en
1957).
P.S : Le Mag, supplément hebdomadaire des
journaux du groupe EBRA (Est Républicain,
Vosges matin, Républicain lorrain…) a publié en janvier 2019 une réponse à
un courrier d’un lecteur belfortain de Jim
Boum sous le titre : Jacques Dumas alias Marijac.
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