lundi 31 janvier 2011

Polar jeunesse Années 50-60 Séries anglo-saxonnes et françaises (II)



Années 50 : Déferlement des séries anglo-saxonnes et françaises (2e partie)

A la fin des années 50, dans la « Bibliothèque verte », naissent plusieurs séries françaises policières. L’enseignant Georges Bayard propose Michel, ou le jeune enquêteur à la française, depuis Michel mène l’enquête en 1958. Cette série à connotation policière est riche de 39 récits en 1989. Le jeune héros de quinze ans, sportif et intrépide, très intelligent, est doté d’un grand courage physique et moral.
Paul-Jacques Bonzon débute en 1961, la fameuse série Les Six Compagnons avec Kafi et les Compagnons de la Croix Rousse (retitré Les Compagnons de la Croix Rousse). Le jeune Tidou a dû quitter son petit village provençal pour habiter Lyon. Il se désole de n’avoir pas pu emmener son chien Kafi, un berger allemand. Ses amis du quartier populaire de la Croix-Rousse décident de l’aider mais Kafi, à peine arrivé, est volé alors qu’un cambriolage a eu lieu dans le quartier. Voilà la première énigme à résoudre pour Tidou et ses nouveaux amis, le Tondu (totalement chauve), le Gnafron, petit de taille, Corget, Bistèque, fils d’un commis boucher et la seule fille de la bande, la géniale et amicale Mady… Les six compagnons, alliant leurs qualités complémentaires, déjouent les pièges les plus rusés. Au total paraîtront 38 épisodes, de 1961 à 1980, mettant en scènes des enfants des rues, dynamiques et généreux, dévoués et dégourdis qui se débrouillent sans l’aide des adultes.
Georges Chaulet crée sa bande des "Quatre As" (vite adaptée en bande dessinée) et "Mademoiselle Étincelle" (chez Casterman) avant qu’Hachette n’accepte de lancer sa parodique Fantômette, en 1961.
Dès 1961, d’abord dans la « Nouvelle collection Ségur » puis dans la « Bibliothèque rose », on remarque, l'apparition d'une « mystérieuse justicière » à la poursuite de malfaiteurs dans Les Exploits de Fantômette. C'est le premier épisode de la longue série de Georges Chaulet, toujours éditée en 2011. Âgée d’une douzaine d’années, la jeune aventurière et justicière, héritière inoffensive du Fantômas de Marcel Allain et Pierre Souvestre, est vêtue d’un justaucorps jaune et masquée d’un loup de velours en hiver et de soie, l’été.
Auparavant, aux Éditions belges Casterman, la collection « Relais », publie en romans la série Les Quatre As de Georges Chaulet, devenue une série de bandes dessinées en 1964, grâce à François Craenhals, avec Les Quatre As et le serpent de mer et Les Quatre As et l’aéroglisseur. La bande de Lastic, le chef, Doc le cérébral, Dina, seule fille de l’équipe, Bouffi le gourmand bien nommé, sans oublier le chien Oscar, élucide des affaires pleines d’ombre et de mystères.
Dès 1964, apparaît Langelot, l’agent secret imaginé en 1964 par Lieutenant X (alias Vladimir Volkoff, 1932-2005). C’est la première fois que la « Bibliothèque verte » s’ouvre au roman d’espionnage quand paraît Langelot et les espions, une histoire à l’allure moderne. Sportif, agile et doué pour les arts martiaux, le jeune sous-lieutenant blond aux yeux bleus des services secrets, âgé d’environ dix-huit ans, est à l’image de son auteur : patriote, moraliste et soucieux de respecter les hiérarchies.
Chez Hachette, d’autres séries anglo-saxonnes marquent les années 60. Bennett, le sympathique collégien, parfois enquêteur d’Anthony Buckeridge précède de peu Les Trois jeunes détectives, attribués à Hitchcock.
"Bennett", série d’Anthony Buckeridge (né en 1912), traduite par Olivier Séchan, ressortit à la « school stories » de la littérature anglaise, parue d’abord en 1963 dans la collection « Idéal Bibliothèque », est amusante mais elle n’a que peu de rapports avec le roman policier. Sauf quand le collégien Bennett (alias Jennings, en anglais) s’associe avec son fidèle ami Mortimer (Darbishire), tous deux toujours pleins d’idées saugrenues, pour fonder L’Agence Bennett & Cie (1965). Conquis par la lecture de Sherlock Holmes, Bennett décide de fonder, dans le collège où il est pensionnaire, une agence de police privée.
C’est en 1964 qu’un certain Robert Arthur, journaliste de son état, imagine la série à fort suspense Les Trois jeunes détectives, attribuée à Alfred Hitchcock. Plusieurs auteurs, à partir de 1968-1969 (Dennis Lynds, Mary Virginia Carey, Kin Platt alias Nick West, Marc Brandel, William Arden…), prendront sa succession pour assurer tant bien que mal la survie de la série.
La Librairie Charpentier publie les enquêtes des Frères Hardy de Franklin D. Dixon. Cette traduction d’une série américaine du pool « Stratemayer Syndicate », fondé par Edward Stratemayer, The Hardy Boys, n’apparaît en France que dans les années 60.
N’oublions pas Le Carré d’As : les quatre Parisiennes d’Odette Sorensen, chez Hachette. Odette Sorensen (née en 1903) se lance à partir de 1965 et jusqu’en 1969 (et pas 1976, date erronée), dans la série policière du Carré d’As, illustrée d’abord par François Batet, pour la « Bibliothèque verte ». Qui sont les jeunes filles associées dans ce Carré d’As ? Quatre Parisiennes : la brune et sportive Patricia, l’As de Pique, la rêveuse Laurence, l’As de Cœur couleur châtain, sœur cadette de Patricia, la blonde et savante Annette, L’As de trèfle et la petite rousse énergique, Catherine dénommée Kito, l’As de Carreau. En lutte contre l’injustice, elles font preuve d’intuition, d’imagination et d’esprit logique pour faire triompher la vérité, aidées leur ami Marc Pidoux, « le Joker ».
Les Éditions G.P., dans leurs collections « Spirale » et « Dauphine », contribuent au genre policier par des récits autonomes et grâce à la série de Pierre Lamblin, Jacques Rogy, un détective intrépide. C’est un sympathique journaliste et détective campé par Pierre Lamblin (né en 1902), déjà auteur de vingt volumes en 1972.

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