Imaginales 2012 d’Epinal :
des mondes imaginaires appréciés aussi par la jeunesse (1ère
partie)
Les Imaginales, le 11e festival des mondes imaginaires d’Epinal
s’est déroulé du 31 mai au 3 juin 2012 à Epinal.
Cette manifestation
qui permet de consulter et d’acquérir des milliers d’ouvrages actuels dans la
« Bulle du livre » a l’immense mérite d’associer les auteurs pour
toutes les tranches d’âge et les écrivains qui s’adonnent à tous les genres de
l’imaginaire.
Sont aussi bien sont représentés récits fantastiques et de
science-fiction, sagas de fantasy, thrillers parfois fantastiques, contes et
légendes et romans historiques.
Une fois de plus,
je vais regarder les Imaginales par
le petit bout de la lorgnette, puisque comme le disait la chanson :
« on y voit bien mieux que par le gros bout ». C’est particulièrement
vrai quand on veut rendre compte de la présence très importante d’une
littérature jeunesse de grande qualité.
La littérature
jeunesse s’est particulièrement enrichie du fait de l’extension exponentielle
du domaine de la fantasy mais bien d’autres facettes sont présentes.
Des débats et des conférences multiples sous
les « Magic Mirrors » ou à l’Espace Cours
Un
débat intitulé Ecrire de l’imaginaire
pour les jeunes : raconter ou faire la morale ? est consacré
le 1er juin à cet immense domaine avec la participation de Marie
Caillet (L’Héritage des Darcer),
Nathalie Le Gendre, Kai Meyer, Emmanuelle Nuncq (Bordemarge) et Magali Segura (Le Prix d’Alaya).
Deux autres débats
que j’ai pu suivre concernent indirectement la jeunesse. D’abord la
présentation par Brigitte Lion, en présence du modérateur Jérôme Vincent, spécialiste de toutes les formes de science-fiction sur actusf, du Mythe de Gilgamesh, un exposé
relativement savant sur ce récit fondateur extirpé du pays de Sumer, en
Mésopotamie et d’abord rédigé dans les signes cunéiformes de la langue
akkadienne. En fait, L’Epopée de
Gilgamesh, loin des versions savantes de Jean Bottéro ou de Raymond Jacques Tournai et Aaron Shaffer, est
rendue accessible aujourd'hui aux élèves de 6e grâce aux nombreuses
vulgarisations parues dans les diverses collections de poche jeunesse (nous y reviendrons un jour).
Autre
débat très intéressant, relatif à la guerre d’Algérie, intitulé 50 ans après la guerre d’Algérie… Comment
solder les comptes, sous les auspices de Stéphanie Nicot, avec Didier
Daeninckx, Roland C. Wagner (Rêves de
Gloire) et Lilian Bathelot.
Parmi
les prix 2012, signalons Le Prix des collégiens attribué à Charlotte Bousquet
pour La Nuit Tatouée. La Peau des rêves,
Le Prix Jeunesse a permis de récompenser l’auteur allemand Kai Meyer pour La Soie et l’épée. Le Peuple des nuées.
C’est Stéphane Beauberger qui remporte le Prix des
lycéens avec Le Déchronologue (réédité
dans « Folio SF »).
Si
l’on scrute le « trombinoscope » 2012 figurant dans le numéro spécial
de Vosges Matin consacré au festival,
on identifie plus d’une trentaine d’auteurs qui se dévouent partiellement ou
totalement à la cause de la littérature publiée chez les éditeurs
« jeunesse ».
Je
dois d’abord m’excuser auprès de ceux et celles que je n’ai pu rencontrer, et
photographier en dépit de mon envie (par exemple, Marie Caillet (L’Héritage des Darcer, Michel Lafon),
Emmanuelle Nuncq (Bordemarge,
Castelmore), Magali Ségura (Le Prix
d’Alaya, Bragelonne), Guillaume Lebeau (Banquises
de feu, Rageot) et Xavier Mauméjean).
En
revanche, j’ai pu approcher plus d’une vingtaine d’écrivains qui,
généreusement, se sont prêtés à l’exercice et je les en remercie. C’est
d’ailleurs tout à fait exceptionnel de pouvoir associer tant de talents divers
et d’auteurs disponibles, conviviaux et patients.
Quelques distinctions… par forcément indispensables
Pour
les auteurs présents qui se consacrent aux mondes imaginaires, outre la
distinction des genres : conte, fantasy, fantastique et science-fiction…,
il est peut-être utile d’entrevoir plusieurs catégories.
Il
y a d’abord les écrivains qui ont publié autrefois de tels livres, par exemple
en science-fiction et qui se consacrent aujourd’hui à la littérature adulte. On
peut citer Fabien Clavel, « Prix Imaginales » avec Les Gorgonautes, (« Royaumes
perdus », 2009) et auteur chez Mango
où il a proposé La Dernière Odyssée
(« Royaumes perdus ») et L’Océan
des étoiles (« Autres mondes », 2008). Aujourd’hui ces
trilogies : L’Apprentie de Merlin
(Mango, 2010-2011) et Le Miroir aux
vampires (« Baam », Flammarion, 2011-2012) semblent viser
davantage un public adulte.
Nommons aussi le
grand auteur Pierre Bordage qui, après la novélisation de Keana, La Prophétie, s’était généreusement ouvert à la jeunesse
avec Ceux qui rêvent et Ceux qui sauront, (coll.
« Ukronie », chez Flammarion). Il faut bien admettre que la plupart
de ses autres ouvrages de qualité exigent la compréhension d’un lectorat
adulte.
Si elle a écrit des
essais savants, par exemple sur Claude Seignolle, Marie-Charlotte Delmas n’a
pas hésité à participer à la collection « Chauve-souris », chez Syros
(par exemple pour trois livres dont La
Vengeance du meneur de rats). Aujourd’hui, ses ouvrages s’adressent à des
esprits plus mûrs. Retenons Le Légendaire
des dragons, publié chez Fetjaine.
Audrey Françaix, après avoir publié plusieurs
romans dans la collection « Le Cadran bleu », chez Degliame, comme Les
Frontières de Féerie, Les Fées de marbre, Le Tribunal des Follets, Halloween,
le club des monstres s’adresse avec évidence aux adultes avec Le Cycle de la Chair, Le Festin d’Ohmelle
et Le Club des apprentis criminels.
Il
y a ensuite les écrivains qui publient depuis très longtemps des livres
fantastiques ou de science-fiction et poursuivent aujourd’hui une longue
carrière littéraire.
C’est
pour moi l’heureuse occasion d’évoquer un écrivain qui vient pour la première
fois aux Imaginales alors que sa
carrière littéraire est déjà fort longue, je veux parler de Christian Léourier.
Je me souviens de sa série de science-fiction : Jarvis, amorcée
avec Le Messager de la grande île,
publiée dans la "Bibliothèque
rouge" et poursuivie dans la collection "Voies libres", Il y eut
aussi L'Arbre-Miroir, dans la collection "L'Age des étoiles", chez Robert Laffont. J’aime me souvenir des deux
albums fantastiques : Le Gwemen sacré et L'Appel des ondins, dans
la collection « Eclipse » (toujours chez Hachette), avant Les Ailes de l’été et E.V.A. ou l’été de la Lune. Je l’ai suivi
dans la collection « Les Fantastiques » (Magnard) pour L’Ombre de la tour blanche. C’était avant
qu’il devienne responsable de
la belle collection "Les Romans de la mémoire", chez Nathan et publie Contes et Légendes de la mythologie celtique
et Contes et légendes de la Résistance, avant de s’illustrer dans la
collection « Autres mondes » (Mission Brume), chez Mango
ou chez Actes Sud Junior...
Dans sa trilogie Lumières d’Amérique, commencée Sous
le vent de la liberté («Millézime », Bayard, 2005), Christian Léourier
additionne les atouts du roman d’aventure et ceux du récit historique. Toujours
chez Bayard-Jeunesse, il a récemment publié Le
Puits des Âmes.
Il y a déjà au moins quatre décennies que
j’apprécie les écrits de Jean-Pierre Andrevon, autrefois critique de
l’imaginaire, par exemple dans les revues Fiction et Circus, puis,
encore actuellement, dans L’Ecran fantastique. Surtout présent dans la
littérature des adultes, il s’est néanmoins illustré plusieurs fois dans les
livres pour la jeunesse. Citons pêle-mêle Le Train des galaxies
(Bordas), La Fée
et le géomètre (Casterman), La Nuit des bêtes, les anthologies Le
Grand combat nucléaire de Tarzan, Bandes interdites et Le
Chevalier, l’autobus et la licorne (Magnard), La
Dernière pluie (Nathan), Le Parking
mystérieux et Kofi et les buveurs de
vie (Magnard), Le Visiteur de l’Anti-Monde) (Degliame), surtout le cycle
Gandahar, avec Gandahar et
l’oiseau-monde et Les Portes de
Gandahar, (« Vertige SF », Hachette), cycle poursuivi avec Les Rebelles de Gandahar et L’Exilé de Gandahar (« Autres
mondes », Mango), Le Passager de la maison du temps
(Bayard Jeunesse), Contes et récits des héros de la Rome antique (Nathan). Toujours chez Nathan, je n’aurais garde d’oublier Vercors juillet-août 1944 – La
Forteresse
sacrifiée. Aujourd’hui, Andrevon est toujours là avec Nouvelle
aurore (« Autres mondes »), et Les Guerriers de la nuit (« Tribal »).
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