jeudi 7 juin 2012

Imaginales 2012 d'Epinal : des mondes imaginaires également pour la jeunesse


Imaginales 2012 d’Epinal : des mondes imaginaires appréciés aussi par la jeunesse (1ère partie)




Les Imaginales, le 11e festival des mondes imaginaires d’Epinal s’est déroulé du 31 mai au 3 juin 2012 à Epinal.
Cette manifestation qui permet de consulter et d’acquérir des milliers d’ouvrages actuels dans la « Bulle du livre » a l’immense mérite d’associer les auteurs pour toutes les tranches d’âge et les écrivains qui s’adonnent à tous les genres de l’imaginaire.
Sont aussi bien  sont représentés récits fantastiques et de science-fiction, sagas de fantasy, thrillers parfois fantastiques, contes et légendes et romans historiques.
Une fois de plus, je vais regarder les Imaginales par le petit bout de la lorgnette, puisque comme le disait la chanson : « on y voit bien mieux que par le gros bout ». C’est particulièrement vrai quand on veut rendre compte de la présence très importante d’une littérature jeunesse de grande qualité.
La littérature jeunesse s’est particulièrement enrichie du fait de l’extension exponentielle du domaine de la fantasy mais bien d’autres facettes sont présentes.

Des débats et des conférences multiples sous les « Magic Mirrors » ou à l’Espace Cours

Un débat intitulé Ecrire de l’imaginaire pour les jeunes : raconter ou faire la morale ? est consacré le 1er juin à cet immense domaine avec la participation de Marie Caillet (L’Héritage des Darcer), Nathalie Le Gendre, Kai Meyer, Emmanuelle Nuncq (Bordemarge) et Magali Segura (Le Prix d’Alaya).
Deux autres débats que j’ai pu suivre concernent indirectement la jeunesse. D’abord la présentation par Brigitte Lion, en présence du modérateur Jérôme Vincent, spécialiste de toutes les formes de science-fiction sur actusf, du Mythe de Gilgamesh, un exposé relativement savant sur ce récit fondateur extirpé du pays de Sumer, en Mésopotamie et d’abord rédigé dans les signes cunéiformes de la langue akkadienne. En fait, L’Epopée de Gilgamesh, loin des versions savantes de Jean Bottéro ou de Raymond Jacques Tournai et Aaron Shaffer, est rendue accessible aujourd'hui aux élèves de 6e grâce aux nombreuses vulgarisations parues dans les diverses collections de poche jeunesse (nous y reviendrons un jour).   
Autre débat très intéressant, relatif à la guerre d’Algérie, intitulé 50 ans après la guerre d’Algérie… Comment solder les comptes, sous les auspices de Stéphanie Nicot, avec Didier Daeninckx, Roland C. Wagner (Rêves de Gloire) et Lilian Bathelot. 

Parmi les prix 2012, signalons Le Prix des collégiens attribué à Charlotte Bousquet pour La Nuit Tatouée. La Peau des rêves, Le Prix Jeunesse a permis de récompenser l’auteur allemand Kai Meyer pour La Soie et l’épée. Le Peuple des nuées.
C’est  Stéphane Beauberger qui remporte le Prix des lycéens avec Le Déchronologue (réédité dans « Folio SF »).
   
Si l’on scrute le « trombinoscope » 2012 figurant dans le numéro spécial de Vosges Matin consacré au festival, on identifie plus d’une trentaine d’auteurs qui se dévouent partiellement ou totalement à la cause de la littérature publiée chez les éditeurs « jeunesse ».
Je dois d’abord m’excuser auprès de ceux et celles que je n’ai pu rencontrer, et photographier en dépit de mon envie (par exemple, Marie Caillet (L’Héritage des Darcer, Michel Lafon), Emmanuelle Nuncq (Bordemarge, Castelmore), Magali Ségura (Le Prix d’Alaya, Bragelonne), Guillaume Lebeau (Banquises de feu, Rageot) et Xavier Mauméjean).
En revanche, j’ai pu approcher plus d’une vingtaine d’écrivains qui, généreusement, se sont prêtés à l’exercice et je les en remercie. C’est d’ailleurs tout à fait exceptionnel de pouvoir associer tant de talents divers et d’auteurs disponibles, conviviaux et patients.

Quelques distinctions…  par forcément indispensables 

Pour les auteurs présents qui se consacrent aux mondes imaginaires, outre la distinction des genres : conte, fantasy, fantastique et science-fiction…, il est peut-être utile d’entrevoir plusieurs catégories.

Il y a d’abord les écrivains qui ont publié autrefois de tels livres, par exemple en science-fiction et qui se consacrent aujourd’hui à la littérature adulte. On peut citer Fabien Clavel, « Prix Imaginales » avec Les Gorgonautes, («  Royaumes perdus », 2009) et auteur chez Mango où il a proposé La Dernière Odyssée (« Royaumes perdus ») et L’Océan des étoiles (« Autres mondes », 2008). Aujourd’hui ces trilogies : L’Apprentie de Merlin (Mango, 2010-2011) et Le Miroir aux vampires (« Baam », Flammarion, 2011-2012) semblent viser davantage un public adulte.
Nommons aussi le grand auteur Pierre Bordage qui, après la novélisation de Keana, La Prophétie, s’était généreusement ouvert à la jeunesse avec Ceux qui rêvent et Ceux qui sauront, (coll. « Ukronie », chez Flammarion). Il faut bien admettre que la plupart de ses autres ouvrages de qualité exigent la compréhension d’un lectorat adulte.
Si elle a écrit des essais savants, par exemple sur Claude Seignolle, Marie-Charlotte Delmas n’a pas hésité à participer à la collection « Chauve-souris », chez Syros (par exemple pour trois livres dont La Vengeance du meneur de rats). Aujourd’hui, ses ouvrages s’adressent à des esprits plus mûrs. Retenons Le Légendaire des dragons, publié chez Fetjaine.
 Audrey Françaix, après avoir publié plusieurs romans dans la collection « Le Cadran bleu », chez Degliame, comme Les Frontières de Féerie, Les Fées de marbre, Le Tribunal des Follets, Halloween, le club des monstres s’adresse avec évidence aux adultes avec Le Cycle de la Chair, Le Festin d’Ohmelle et Le Club des apprentis criminels.

Il y a ensuite les écrivains qui publient depuis très longtemps des livres fantastiques ou de science-fiction et poursuivent aujourd’hui une longue carrière littéraire.
C’est pour moi l’heureuse occasion d’évoquer un écrivain qui vient pour la première fois aux Imaginales alors que sa carrière littéraire est déjà fort longue, je veux parler de Christian Léourier. Je me souviens de sa série de science-fiction : Jarvis, amorcée avec  Le Messager de la grande île, publiée dans la "Bibliothèque rouge" et poursuivie dans la collection "Voies libres", Il y eut aussi L'Arbre-Miroir, dans la collection "L'Age des étoiles", chez Robert Laffont. J’aime me souvenir des deux albums fantastiques : Le Gwemen sacré et L'Appel des ondins, dans la collection « Eclipse » (toujours chez Hachette), avant Les Ailes de l’été et E.V.A. ou l’été de la Lune. Je l’ai suivi dans la collection « Les Fantastiques » (Magnard) pour L’Ombre de la tour blanche. C’était avant qu’il devienne responsable de la belle collection "Les Romans de la mémoire", chez Nathan et publie Contes et Légendes de la mythologie celtique et Contes et légendes de la Résistance, avant de s’illustrer dans la collection « Autres mondes » (Mission Brume), chez Mango ou chez Actes Sud Junior...
Dans sa trilogie Lumières d’Amérique, commencée Sous le vent de la liberté («Millézime », Bayard, 2005), Christian Léourier additionne les atouts du roman d’aventure et ceux du récit historique. Toujours chez Bayard-Jeunesse, il a récemment publié Le Puits des Âmes.
Il y a déjà au moins quatre décennies que j’apprécie les écrits de Jean-Pierre Andrevon, autrefois critique de l’imaginaire, par exemple dans les revues Fiction et Circus, puis, encore actuellement, dans L’Ecran fantastique. Surtout présent dans la littérature des adultes, il s’est néanmoins illustré plusieurs fois dans les livres pour la jeunesse. Citons pêle-mêle Le Train des galaxies (Bordas), La Fée et le géomètre (Casterman), La Nuit des bêtes, les anthologies Le Grand combat nucléaire de Tarzan, Bandes interdites et Le Chevalier, l’autobus et la licorne (Magnard), La Dernière pluie (Nathan), Le Parking mystérieux et Kofi et les buveurs de vie (Magnard), Le Visiteur de l’Anti-Monde) (Degliame), surtout le cycle Gandahar, avec Gandahar et l’oiseau-monde et Les Portes de Gandahar, (« Vertige SF », Hachette), cycle poursuivi avec Les Rebelles de Gandahar et L’Exilé de Gandahar (« Autres mondes », Mango), Le Passager de la  maison du temps (Bayard Jeunesse), Contes et récits des héros de la Rome antique (Nathan). Toujours chez Nathan, je n’aurais garde d’oublier Vercors juillet-août 1944 – La Forteresse sacrifiée.  Aujourd’hui, Andrevon est toujours là avec Nouvelle aurore (« Autres mondes »), et Les Guerriers de la nuit (« Tribal »). 

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