Ima, l’ami des jeunes, un journal
publicitaire intéressant mais mal connu (2ème partie)
Un magazine ou un illustré ?
D’abord
mensuel de 12 pages puis de 16 pages jusqu’en octobre 1955, le journal devient
ensuite bimensuel jusqu’au 6 juin 1956, date à laquelle il devient
définitivement hebdomadaire. Les dessins de couverture pleine page cessent
après le n° 62 et cèdent la place à une planche de B.D. Le 3 octobre 1957, dès
le numéro 91, l’illustré adopte une nouvelle présentation de la page de titre et
passe à 20 pages (les deux dernières proposant des images à découper :
bateaux, avions, monuments et événements historiques…).
Le
journal, même s’il privilégie toujours la bande dessinée, a d’abord l’aspect
d’un magazine dont on essaie de varier les rubriques. Des nouvelles d’une ou
deux pages ont parfois pour auteurs les romanciers populaires Maurice Limat et Yves
Dermèze (alias Paul Berato qui utilise encore les pseudos : Paul Mystère
et Francis Hope), Roger Lécureux mais aussi Charles Deulin ou Henry de Monfreid.
Apparaissent quelques présentations de films récents (Don Camillo, Davy Crockett, Moby Dick, Emile et les détectives…), photos
et courrier des lecteurs et lectrices, philatélie, jeux et reportages sur des
pays lointains, sur l’aventure maritime, sur l’actualité automobile ou sur les
innovations techniques françaises : fusée téléguidée, naissance de l’avion
Caravelle, paquebot France, pont de Tancarville... Le sport (Tour de France,
football…) n’est pas oublié. Des allusions religieuses aux miracles de Fatima
et aux apparitions de Lourdes surprennent davantage.
De
nombreux récits complets en bande dessinée, en général de 4 planches (en
particulier du genre western) sont publiés sans être crédités de leurs auteurs.
Aux amateurs éclairés d’y retrouver des œuvres de O. Lancelin, Rol., P.
Alamasse, P. Dalmas, Duteurtre ou Claude-Henri… C’est aussi parfois le cas d’autres
bandes qui restent anonymes.
Grâce
aux historiens de la BD et à Jean Fourié, on sait que l’auteur le plus fréquent
qui signe Jol n’est autre Jacques Jolly (le frère d’Erik, alias André René
Jolly). Jol est le scénariste et dessinateur de la bande animalière Rudi, le renard souvent accompagné de Piko le chevreau et de Paillasson le hérisson. En plus de
nombreuses histoires courtes, Jol publie des récits complets de 12 à 30
planches tels que Rudi le renard, Le
Cigare volant, L’Antre du sorcier, A la poursuite de l’ombre, Sur le chemin de
Prenton Creek, Le Roi de la publicité, Les deux mousquetaires + un, Les Etranges
machines du professeur Ratinos, Ça s’agite au mirador… Jacques Jolly,
auteur le plus présent, pilier incontournable du journal, sera le seul à
bénéficier de l’édition d’un album en 1957 sous le titre Album Rudi.
Un souffle nouveau mais un parcours
inachevé
A
mi-parcours environ, le journal, tout en restant fidèle à certains
auteurs, trouve un nouveau souffle grâce
à des recrues de qualité comme Raymond Cazanave, Raffaele Marcello (La Croisière du Pacific), Robert Gigi (Casey James), Christian Godard, Greg,
Maurice Tillieux, François Cheneval (Alerte
au bébé lune), Roger Garel ou Jean Pradeau (ou Prado).
Le
jeune Christian Godard (il n’a que 25 ans quand il intervient la 1ère
fois) apporte un vent de fraîcheur, un humour et une qualité de dessin
remarquables à travers les aventures désopilantes de ses enquêteurs en herbe Tim et Anthime : Le Baigneur baladeur,
Le Génie de Verteboue, Le Royaume des sans-visage, L’Hippocampe noir, Chauve
qui peut, Poison à foison…
Quelle
chance pour le journal que les participations de Maurice Tillieux (Une aventure
d’Ange Signe : Le Démon vert, repris
et revu d’un Félix d’Héroic-albums), du scénariste Michel
Greg (Bob Francval : Terreur sur le
Pacific dessiné par Louis Haché et Roger
Rafale, dessiné par André Beckers),
Sans
crier gare, le journal disparaît brutalement après avoir souhaité une Heureuse
année 1959 dans son numéro 156, laissant six histoires inachevées.
Quelle est la revue
indispensable pour en savoir plus ? C’est le numéro 81 du Collectionneur de Bandes Dessinées
paru à l’automne 1996.
On y trouve un long
article illustré et excellemment documenté de Jean Fourié, pages 34 à 39.
Vraiment étonnant de retrouver des signatures réputées mais des héros et des séries complétement inconnus (de moi tout au moins). Sais-tu quelque chose de l'éditeur A.Y. Lopin ?
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerHéla, j'ignore tout d'A.Y. Lopin. Ce que je sais c'est qu'il est resté directeur de la publication du n° 1 au dernier numéro. Il a sans doute laissé une liberté totale aux auteurs et scénaristes. Les censeurs pointilleux de l'époque ont fichu une paix royale à ce journal, peut-être en raison de sa diffusion apparemment restreinte et c'est très bien ainsi.
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