1955 :
Journaux et récits complets
En 1955, des
publications d’inspiration laïque, plutôt didactiques et un peu austères, n’ont
qu’une diffusion assez réduite. Au bimensuel Francs-Jeux, fondé en juin
1946 par la Ligue de l’enseignement s’était ajouté en 1948 le mensuel Terre
des jeunes, pour les plus de 11 ans. Compte tenu de la position négative ou
franchement hostile, des milieux enseignants à l’époque sur la bande dessinée,
on comprend qu’elle ne fût introduite que tardivement, à dose homéopathique
dans ces journaux. Jeunes Années Magazine, trimestriel pour les 8-11
ans, lancé par Les Francs et Franches
Camarades en 1952-53, souffre d’une parution trop épisodique. Autre
création, en septembre 1953, celle de L’Ami Coop (devenu Amis Coop en 1957), mensuel fondé par la
Coopérative scolaire.
Durant cette période existe une presse
publicitaire juvénile intéressante. Outre Millat Frères Magazine, petite
publication illustrée, soutenue par une marque de pâtes, et Pistolin
(1955-1958), financé par le chocolat Pupier
et dans lequel dessinent Uderzo, Hubinon et Sirius, Kim, de 1952 à
1968, est « distribué gracieusement aux petits amis de Shell ». Ne
revenons pas sur le plus intéressant, Ima, l’ami
des jeunes, mensuel puis hebdomadaire en couleur, présenté récemment sur ce
blog.
Des
publications souvent classées « mauvais genres » par les adultes
Les Éditions du Siècle, publient Targa et surtout Garry, un
héros guerrier et deviennent en 1951 les Éditions Impéria, divulguant les deux westerns Prairie
et Hopalong Cassidy. Les Éditions Lug, débutant en 1950 avec Plutos, diffusent exclusivement des bandes
italiennes et lancent les westerns Rodéo en 1951 et Tex (le
ranger Tex Willer) en 1954, avant
d’aborder le petit format avec Pampa et l’humoristique Kiwi dont
la longévité fut exceptionnelle, en 1955. Les Éditions
des Remparts de Lyon ont publié René Brantonne (1903-1979) et son fils Jack de
Brown, dessinant d’un trait énergique sur des textes de Paul Mystère (alias
Paul Bérato) et d’André Star (Max-André Dazergues ou André Compère, 1903-1963),
dans les magazines Junior Aventures et Junior Espionnage.
Cette décennie
est la plus faste pour le western populaire. En témoignent les revues et récits
complets : Au galop, Far-West, Hopalong Cassidy, Kid Colorado, Pampa,
Pecos Bill et Prairie
(disparus en 1957) ou encore Kansas Kid (1954-1959), Petit Shériff
(1950-1958), Old Bridger (1956-1963) ou Rancho
(1954-1958).
Dans les petits
formats, on peut citer le western Buck John, né en septembre 1953, au dessin médiocre mais doté d’une grande
longévité et, pour l’humour : Bunny, et surtout, Pépito de
Luciano Bottaro et Tartine. Citons encore les albums souples bon marché
de la S.P.E., comme Aggie (créée aux États-Unis
en 1946 et adoptée par Fillette en 1947) L’Espiègle Lili, Bibi Fricotin,
Charlot, Les Pieds Nickelés (les anciens personnages « Offenstadt » repris par d’autres
dessinateurs comme Lacroix, René Pellos ou Jean-Claude Forest), mais aussi Miki
et Oncle Harry, de Bob Kay et A.
Gérard, dont on poursuit les aventures.
Les Éditions Rouff
diffusent des
albums populaires uniquement axés sur
l’humour facile et la farce, comme Poucette et Zigoto.
Que se passe-t-il encore en
1955 ? Le journal Capucine disparaît
après 57 numéros en décembre. Coq Hardi
devient Coq hardi je serai en juillet
pour 16 numéros seulement. Far West existe
de mai 1955 à avril 1957 grâce à Marijac.
Jeunesse Joyeuse raconte surtout les aventures Bibi
Fricotin. Line, petite soeur du jounal de Tintin naît
en mars 1955. Les Belles histoires
de Nano et Nanette précèdent le "Journal de Nano et
Nanette". Chez Artima sont lancés Fulgor et Hardy.
"Artima"
: le récit complet en B.D. toujours très populaire
Le grand éditeur
de province, sous la direction d’Émile Keirsbilk, fut sans doute Artima (ARTisans en IMAgerie) de Tourcoing, débutant de 1943
à 1949 par les "Albums du
P’tit Quinquin" (surtout
illustrés par J.E Dupuich), puis en 1948 par des séries de récits complets. Après
l’abandon, en 1952, du format à l'italienne pour le format
« français », naissent ses fameuses nouvelles séries aux couvertures
mémorables et éclatantes de couleurs, illustrant de nombreux genres. Ce furent
d’abord en 1952, Ardan, Audax, Aventures film, riche en westerns (un
genre présent aussi dans Tex Bill, dessiné
par René Melliès). Il y eut aussi Dynamic et Tony Cyclone, une mémorable histoire d’aviation. En 1953 naît la
série de science-fiction la plus connue et la plus recherchée par les
collectionneurs : Météor (due
aux frères Raoul et Robert Giordan). Jungle, histoire de l’Ouest et
guerre sont présentes dès 1954 avec la naissance de Tarou, une sorte de Tarzan débonnaire, Red Canyon (pour le western) et Vigor.
Il faut encore citer Fulgor (1955-58), Hardy (1955-58) et Tempest.
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