1957 :
Les romans et récits pour la jeunesse d’éditeurs catholiques ou sympathisants
Les maisons d’éditions catholiques qui diffusent d’ailleurs des journaux
pour la jeunesse sont essentiellement Fleurus et La Bonne Presse. Tandis que la
première maison a étoffé ses collections en 1957, la seconde ne diffuse pas de
romans nouveaux pour les jeunes (la collection « La Frégate »
s’adresse aux adultes et les « romans cinématiques » sont devenus
bien désuets). La Bonne Presse préfère diffuser quelques albums de B.D. comme
les Pat’Apouf de Gervy ou des B.D.
prépubliées dans l’hebdomadaire Bayard. Parmi les éditeurs proches de la même mouvance
religieuse, parfois sous-jacente, en plus des éditions Alsatia, des éditions Desclée de
Brouwer (à capitaux belges), de Mame et de Spes (éditions fondées dès 1923 par
un groupe de catholiques aux idées sociales), on trouve aussi
Gautier-Languereau et même Casterman et Flammarion pour certaines collections.
Les éditions catholiques Fleurus associées parfois à
Gautier-Languereau ou à Mame
Les éditions Fleurus se sont associées à Gautier-Languereau,
en 1950 pour créer la collection "Jean-François".
En 1957, la plupart des titres sont déjà parus de sorte que seuls quatre titres
vont paraître cette année-là. André Delor, de son vrai nom André Losay (1913-1984) publie Le Révolté de Bethléem (prépublié dans Cœurs Vaillants en 1954). De Louis Saurel, on publie Mont joie ! Saint Denis, avec des
illustrations de Pierre Joubert et Paul Cogan (alias Claude Appell) illustré
par Alain d’Orange, célèbre les sportifs dans
Les Chevaliers du stade.
Marcelle Vérité, illustrée par Cyril Arnstam, raconte Tempête sur Hong-Kong.
En 1957, les éditions catholiques Fleurus associée à
Gautier-Languerau, créent la collection "Caravelles" qui ne vivra que deux ans (1957-1958), en publiant
quelque quatorze titres.
Georges Bayard, alias
Georges Travelier, un an avant la série des Michel, propose La Chanson du Cabestan en 1957. L.-N. Lavolle
(Hélène Chaulet) écrit pour la collection l’exotique Mango. Rémi Mayan (Au grand
pays blanc) et Jean-Marie Audibert (Le
Tour du monde en quatre jours) sont moins connus. Jacques Chabar propose des récits sur les grands aviateurs avec
Des aventures dans le ciel, Mais la collection accorde une place à
ce que l'on n'ose encore nommer la science-fiction. Jean de Trigon en écrivant L'Homme
qui vivra mille ans donne un titre explicite. Dans ce récit illustré par
Robert Rigot, le Breton Hervé Keridec ne vieillit que d’un an tous les dix ans.
Ch.-L. Souvelier touche au genre avec La Fantastique expédition Star quand les explorateurs
rencontrent des animaux et des êtres préhistoriques.
Gautier-Languereau et sa
collection « La Bibliothèque de Suzette »
L’éditeur bon teint Gautier-Languereau
poursuit sa collection « La Bibliothèque de Suzette ». Par exemple,
Marcelle Vérité y publie Clairette
détective et l’incontournable Henriette Robitaillie (La Maison des sourires, Luciole chez les pirates). Tandis que
Claude Voilier pénètre dans Le Manoir des
cinq preux. Jacqueline Duché (Capucine
et son Ecossais) et Geneviève Duhamelet (Do Ré MI Fa) sont aussi présentes. Les plus grandes lectrices
aborde la série des Brigitte de
Berthe Bernage.
Associées à l’éditeur catholique Mame, les Éditions Fleurus ont attendu 1953 pour lancer, en direction des filles, la
collection de récits "Monique". On n’est pas surpris d’y rencontrer Henriette Robitaillie avec Pascale et la
tempête (au
large de la Charente Maritime, trois fillettes sont transformées en robinsonnes
après une violente tempête). Denyse Renaud donne une tonalité historique à son Messager de
la liberté,
quand Roger de Chérizay doit de défendre d’une accusation de complot contre
Mazarin. Dans Le Secret du diamant (déjà publié en 1954), il conte comment des
Anglais, découvreurs d’un gisement diamantifère, tentent d’échapper à des
gangsters cupides (ces deux derniers titres sont des rééditions). En revanche les récits de Yves Gohanne (L’Écueil aux
diamants), André Mac Cormick (Un château si calme), Marguerite Robert
qui écrit le roman fantastique Le Prince
aux yeux verts et Yvette Léonard imaginant Trois billes dans le soleil, sont bien des créations de 1957.
Alsatia et « Signe de Piste » et
la rivale « Jamboree » des éditions Spes
Les
éditions Alsatia connaissent le succès grâce à leur désormais
célèbre collection d’esprit scout "Signe de piste", lancée en 1937,
aisément identifiable grâce aux couvertures de Pierre Joubert. Les auteurs clés
demeurent Serge Dalens et Jean-Louis Foncine, qui reprennent la direction en
1954. Comme on est jamais si bien servi que par soi même, ils rééditent leurs
titres (La Bande des Ayacks de
Foncine et la série du Prince Eric de
Dalens) et les deux auteurs associent en 1956, leurs deux noms en Mik Fondal,
pour proposer des récits policiers sous le nom générique : Les Enquêtes du Chat-Tigre. La série qui
a pour personnage principal, Michel Mercadier, dit Mik le Chat-tigre, surnommé
« le Maigret du Signe de piste ».
Elle est constituée de douze tomes. En 1957 paraissent les épisodes 3 et
4 : L’Assassinat du duc de guise
et Pas de chewing-gum pour Pataugas.
Après l’épisode de L’Assassinat
du Duc de Guise où serait révélé le nom du « véritable » assassin
du duc, Mik, de retour de Blois, doit retrouver Nicolas, le fils de l’officier
de police Fortier, enlevé en plein Quartier latin. C’est la quatrième enquête
intitulée Pas de chewing-gum pour
Pataugas. Toute une équipe se démène, de Paris jusqu’aux rives du lac
Léman, pour mener à bien cette entreprise périlleuse.
Claude Appell raconte avec fantaisie Chambard à Pontaudru tandis que Bruno
Saint-Hill décrypte Le Triptyque d’ivoire.
Puisque les
présences féminines sont rares, signalons la parution de Norr le mystérieux d’Henriette Robitaillie.
La collection élitiste, voire aristocratique, célèbre
toujours les amitiés masculines, sentiment renforcé par les couvertures et
dessins de Pierre Joubert et de Michel Gourlier.
En 1957, alors que les tirages dépassent les 300 000
exemplaires, la collection, conçue pour « Les Garçons de France », se subdivise en "Signe de piste junior",
destinée aux 8-12 ans et "Signe de
piste", proprement dite, pour les 12-16 ans.
Les Éditions catholiques Spes, à Paris, avaient
lancé "Jamboree"
(1952-1963), une des dernières
collections de romans scouts, tellement proche de "Signe de piste", sa principale rivale, qu’elle publie souvent les mêmes
auteurs. Cette « collection des garçons de notre temps »
se subdivise bientôt en une série « pour
les jeunes » où paraissent, entre autres, des récits de J-M. Dooz (Lionel Léopold), de
Pierre Delsuc comme Gaël des Glénans, en 1956, très bien illustré par
Pierre Forget, et une série « pour les aînés » avec Bruno Saint-Hill et
Alain Tersen (Lionel Léopold). Sont communs aux deux tranches d'âge, Alain
Arvel (Terre des ombres en 1957) et
Jean-Claude Alain (c’est encore Lionel Léopold !) qui publie La Marque de sang. Parmi les illustrateurs, notons la présence
de Pierre Forget (en 1957, pour Le Prince
Milou d’André Jouly et pour Les
Chevaliers de Lindenhagen de Friedrich Luddecke.
L’éditeur belge Desclée de Brouwer a
donné des couleurs à sa collection « Belle Humeur »
L’éditeur
catholique Desclée de Brouwer poursuit la
collection "Belle humeur"
(créée en 1934), désormais brochée et en couleur mais avec un grand format, de 19 sur 15 cm. Sous
sa couverture illustrée en trois couleurs, elle connaît le succès puisque
certains titres atteignent 800 000 exemplaires (la 2e édition de Bel
amour, de Jacqueline Vincent). Au début des années 50, les auteurs les plus
édités sont le père jésuite Albert-M. Hublet, Norman Dale et Jacqueline
Vincent. Hugues Varnac (en plus d’un récit évoquant la vie de la forêt de
Tronçais dans Le Rocher du Pas de la mule,
en 1956), livre des romans maritimes comme Passage Nord Ouest (de 1957),
une odyssée dans le Grand Nord. L.N. Lavolle (Hélène Chaulet) trouve un éditeur
Le Conquérant de Golconde (1957). François Bérisal
raconte « la vie d’Herman Geiger, pilote des glaciers » (son ami),
dans L’Avion des neiges (1957) et François Balsan développera de Nouvelles
aventures au Kalahari. La Petite fille d’en face de Geneviève
Duhamelet raconte l'histoire d'une orpheline de guerre heureuse de rencontrer l'affection de ceux de la maison "d'en face". Oemarque encore en
1957 Les Choucas de Marie Derc et Le Rendez-vous du châtaignier
d’Hélène Weilen.
Chez Casterman et chez Flammarion
La maison
d’édition belge Casterman fondée à Tournai en 1776, d’abord spécialisée dans le
livre religieux, éditrice des albums de Tintin
depuis les années 30 et des albums de Martine
depuis les années 50 publie aussi des romans pour la jeunesse très divers.
Les principaux illustrateurs qui vont bientôt briller
dans la bande dessinée sont Fred Funcken et François Craenhals. Romans
classiques (comme La Fille du capitaine
de Pouchkine, Les Aventures d’A.G. Pym
d’Edgar Poe, La Belle Nivernaise d’Alphonse Daudet) voisine avec des récits
d’aventures plus ou moins exotiques (Jusqu’au
Grand Nord de W. H. G. Kingston, Au
péril de la jungle de R. B. Ballantyne). La collection "Le Rameau vert" donne sa chance au premier roman
de Georges Chaulet, Le Fantôme de Campaville en 1957 et publiera ses
premières aventures romancées des Quatre As, illustrées par François
Craenhals, avant leur adaptation en bande dessinée.
Flammarion
réédite les romans de Thérèse Trilby, illustrés par Manon Iessel, dans sa
collection reliée "Pour les
jeunes", munie d'une jaquette illustrée en couleur. Parmi les nombreux titres
ressuscités, citons Riki, Demoiselle de la Légion d’honneur, Coco de France,
Madame Carabosse. Les romans étant surtout lus par les filles, nommons Caty de Johnny. Flammarion ayant
cessé de rééditer pour l’instant les Winnetou de Charles May (l’Allemand Karl May), il semble
difficile de trouver des ouvrages pour les garçons en 1957 dans la collection "Pour les jeunes".
Quel beau blog que celui-ci.
RépondreSupprimerJe cherche depuis tellement longtemps un livre de jeunesse que j'ai lu quand j'étais jeune et qui a été en quelque sorte le premier livre qui m'a ouvert l’intérêt pour la Seconde Guerre Mondiale. Mais j'ai beau chercher je ne trouve pas. C'est l'histoire de 4 ou 5 jeunes qui sont en France, je crois, durant l'invasion des Nazis. Ils aideront la Résistance. Je me souviens de la page couverture, on voyait un jeune garçon sur une bicyclette. et je pense, mais la mémoire nous joue des tours, que le titre ressemblait à "C'était hier". Auriez-vous une idée? J'ai lu le livre dans les années 70. C'est un livre important dans ma vie, il m'a enseigné que le travail d'équipe est important, qu'il faut lutter pour garder sa liberté, que aider les autres est nécessaire et que la vie peut être une grande aventure.Et puis il a éveillé l’intérêt, qui est toujours resté primordial pour moi, sur la guerre.
Je vais continuer à le chercher, et aussi à regarder votre blog. Merci!
Bonjour,
RépondreSupprimerIl se pourrait que le livre que vous cherchez soit "La Maison vide" de Claude Gutman, publié en 1989 chez Gallimard. Ce volume appartient à la trilogie : La Loi du retour (Folio junior », Gallimard jeunesse)
En 1944, David caché chez des voisins la nuit, a vu ses parents, émigrés juifs polonais, valise à la main, entre des policiers. Ils ne sont pas revenus. Empli de douleur et de sentiments forts et contradictoires, l’enfant juif ne sait plus à qui se fier… A quinze ans, réfugié dans un home d’enfants, il échappe à la rafle qui emmène ses compagnons. Plus solitaire que jamais, il erre, entre dans le maquis, rentre dans Paris libéré et en liesse. Il se rend à l’hôtel Lutécia, plein d’espoir…Il apprend que ses parents sont morts en déportation. Après des désirs de vengeance, il rompt avec son passé et embarque pour la Palestine...
Claude GUTMAN : 1, La Maison vide
Claude GUTMAN : 2, L’Hôtel du retour
Claude GUTMAN : 3, Rue de Paris
This is a greeat post thanks
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