Thierry
de Royaumont, dans Bayard, il
y a 60 ans (1)
Pour mon copain Bernard,
parti depuis plus de 3 ans déjà
vers d’autres rivages
et qui aimait aussi cette B.D.
Je ne voudrais pas que l’année 2013 se termine sans que je signale l’apparition
mémorable dans l’hebdomadaire Bayard,
à partir du mois d’août 1953 et jusqu’en 1959, de la bande dessinée médiévale
mettant en scène le « héros » Thierry de Royaumont et ses
compagnons hauts en couleurs.
Dès les premières planches parues de ce véritable chef d’oeuvre, le
dessin de Pierre Forget (1923-2005) qui va d’ailleurs évoluer et s’améliorer au
fil des 4 albums de la série séduit tant les lecteurs que le bouche à oreille
attire de nombreux admirateurs. (Le scénariste avait choisi Pierre Joubert, un
illustrateur souvent confondu avec Forget mais l’artiste était trop occupé et
préférait d’ailleurs l’illustration à la bande dessinée).
On ignorait, à l’époque que le scénario extrêmement travaillé et
original (même s’il s’inspire vaguement du récit Raoul du Vertfaucon, de Max Colomban), évoluant peu à peu vers
l’étrange, voire le fantastique, était écrit par le père assomptionniste André
(ou Marie-Paul) Sève (1913-2001), caché sous le pseudonyme de Jean Quimper.
Au temps de Philippe Auguste, quand Thierry décide de se rendre en
Syrie pour y trouver des preuves de l’innocence de son père Arnaud de Royaumont
accusé de trahison en Terre Sainte, il a la chance, en route, de faire la
connaissance de compagnons exceptionnels : Galeran, surdoué cultivé,
jongleur et prestidigitateur, Sylvain, vrai titi parisien, manuel adroit et débrouillard,
plein d’humour mais toujours affamé et Gaucher, le géant colossal au grand cœur.
Le premier épisode : Le Secret de
l’émir paru du 9 août 1953 au 10 octobre 1954 (devenu l’album Le Mystère de l’émir, malheureusement
imprimé dans une unique et horrible encre verte), est constitué de 124 pages
publiées à raison de deux planches par semaine (avec suspense obligé en fin de
2e page). On y fait déjà la connaissance de la charmante et douce princesse
brune orientale Leïla, présentée comme la fille de l’inquiétant émir de Homs à
l’identité mystérieuse. Pierre Forget met peu à peu en valeur la sensualité de
celle qui devient très vite amoureuse de Thierry.
(Il faut noter une courageuse dénonciation des atrocités commises par
les Croisés dans un village musulman de Syrie.)
(Réédition en 2 tomes des éditions du Triomphe en 1994)
Le cycle de Thierry se poursuit avec La Couronne d’épines, épisode à la tonalité religieuse, prépublié dans
Bayard en 1955 et sorti en un album théorique
de 66 planches en 1956 (mais avec 3 planches absentes). Thierry, partant de
Constantinople, fait échouer un complot turc dont le but était de s’emparer de
la précieuse relique accaparée par le roi des Bulgares mais il devra se méfier
du jeune Sandros qui s’est joint à son équipe.
Pour en savoir plus, lire :
HOP ! N° 11, N° 12, N¨13, N° 14, 1977 : dossier Pierre FORGET
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