Quand
l’éditeur Henri Laurens, au début du XXe siècle, se tourne vers
l’enfance grâce à sa collection "Plume et crayon"…
Dans le Cercle des collections disparues", je suis heureux de faire entrer aujourd'hui "Plume et crayon".
Au
début du XXe siècle, l’éditeur parisien Henri Laurens (1861-1933)
avait déjà lancé la collection "Les
Chefs-d’œuvre à l’usage de la jeunesse", illustrée par Robida (Les Voyages de Gulliver, 1904), Gustave Fraipont (Robinson
Crusoé,
1906) ou Henry Morin (Les Contes de Shakespeare, 1913). Toujours soucieux
d’esthétique, privilégiant plutôt l’illustration que le texte, il demande à des
artistes renommés à l’époque (peintres, lithographes, dessinateurs,
illustrateurs, voire caricaturistes…), de fournir « texte et
dessins » pour sa nouvelle collection "Plume et crayon", abondamment illustrée et accessible à la jeunesse.
Les ouvrages de tous ces artistes qui n’œuvraient guère pour les adultes sont
agrémentés d’illustrations en noir et blanc et de planches en couleur.
C’est
ainsi qu’Albert Robida (1848-1926) réalise trois romans historiques : Les Assiégés
de Compiègne (1905),
L’Île
des Centaures
(1912) et Le Trésor de Carcassonne (1923). Les jeunes trouveront sans doute plus
distrayants et proches d’eux, les ouvrages d’Henri-Louis Avelot (1861-1933)
tels que Le Tour du monde de Philibert (vers 1908), Les Bonnes idées de Philibert (vers 1912) ou Arthur veut…
Arthur ne veut pas, fournissant des images gaies et humoristiques. Les petits ont pu se
délecter des histoires concoctées par Lucien Métivet (1863-1932) : Jean-qui-lit
et Snobinet
(1909) et de celles des fillettes Délurette et Lambine. Les jeunes lecteurs et lectrices, amateurs
de fantaisie et d’histoires d’animaux humanisés ont pu apprécier Clown, La Poule
à poils
(1904) et surtout Le Boy de Marius Bouillabès (il s’agit d’un éléphant
dessiné avec beaucoup d’humour et le texte intégral illustré est lisible sur
Wikisource), trois ouvrages dus à Auguste Vimar (1851-1916) et sans doute très
appréciés.
Le
dessinateur belge (naturalisé Français) Gustave Fraipont (1849-1923), connu,
par exemple, pour ses ouvrages sur Les Vosges et sur Le Jura, use de pédagogie et de sérieux pour écrire et
illustrer André le Meunier, Yves le marin et Nouvelles histoires sur de vieux proverbes. C’est bien un récit
d’anticipation que propose Henriot (alias Henri Maigrot, 1857-1933) avec Paris en L’An
3000 (en
1910). Après le passage d’un météore, les grandes villes dont Paris sont
couvertes d’une épaisse couche de glace.
D’autres
artistes ont réalisé un unique ouvrage. Par exemple, Louis Morin (1855-1938, Grand’mère
avait des défauts !), David Burnand (1888-1975, Monsieur de la Tracassière). Les Mémoires
d’un perroquet
(particulièrement voyageur) de Pierre Noury (né en 1894, connu comme
illustrateur des grands textes littéraires), bénéficie de quatre dessins en
couleur hors-texte, en plus des gravures en noir et blanc. Cette collection n’a sans doute été accessible qu’aux
enfants des familles aisées et elle semble généralement ignorée des histoires
du livre de jeunesse.
Ce texte constituera la page 56 de la nouvelle édition 2013 de l'essai :
Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle
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