L’album amicorum CORNUCOPIA
et des auteurs qui ont un visage.
L’album de Nicolai Lucae a
surtout recueilli des participations de professeurs et d’auteurs dans les
villes de Wratislavia (Breslau) et Witteberga (Wittenberg).
La première, Breslau, où brille la
deuxième école littéraire de Silésie (en particulier autour du dramaturge,
romancier et poète Daniel Caspar von Lohenstein, en français, Daniel-Gaspard de
Lohenstein) et la seconde, Wittenberg, qui a privilégié les polémiques
religieuses luthériennes plutôt que la littérature.
Peut-être Nicolai Lucae était-il
un étudiant en théologie (son nom évoquerait plutôt la Hollande) car il
sollicite surtout des professeurs de morale et de théologie qui écrivent encore
et surtout en latin bien que le luthéranisme ait favorisé le développement de
la langue allemande. Apportons toutefois le correctif suivant : les
participations en allemand ne permettent pas d’identifier les scripteurs.
Voici quatre participants à
l’album dont nous connaissons les portraits et les dates de naissance et de
mort.
Balthasar Mentzer (ou Mentzerus,
Menzerus) dit « le jeune » (1614-1679), pour le distinguer de son
père (der Ältere), est un théologien luthérien allemand, professeur de
philosophie à l’Université de Marburg puis docteur et professeur dans
l’Académie de Giessen de 1651 à 1679. Il est mort à Darmstadt peu de temps
après sa participation manuscrite en 1678.
Johannes Andreas Quenstedt
(1617-1688) est lui aussi un professeur de théologie de Wittenberg. Un an avant
sa dédicace d’avril 1678, il a publié De
sigillo confessionis dissertatio theologica.
Voici la rare participation d’un
Français, celle de Joannes Joachim Zentgraf (alias Jean Joachim, 1643-1707).
Théologien protestant et professeur de morale à Strasbourg, il est le dernier à
intervenir dans l’album, page 124, en 1679, mentionnant le nom de sa ville en
latin : « Argentorati ».
Quant à Christian Donati
(1640-1694), connu aussi sous les noms de Donath et Donat, il est recteur de
l’Académie de Wittenberg quand il signe en 1678.
P.S. : Que ceux qui trouvent
cette présentation trop pédante ou trop éloignée de la littérature de jeunesse me pardonnent et se rassurent : il s’agit du 3e et dernier épisode susceptible
néanmoins d’intéresser les latinistes (dont je ne fais pas partie) et les
connaisseurs de la littérature germanique (avis aux traducteurs !).
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