Gedalge,
éditeur de livres pour la jeunesse
II Des collections « Aurore » et « La
Bibliothèque des petits enfants » à la "Bibliothèque
« Regina »"
Pour mieux connaître Les
Éditions Gedalge, il faudrait (enfin) faire l’inventaire des collections suivantes
: « Aurore », « La
Bibliothèque des petits enfants », "Bibliothèque « Regina »", "Les Loisirs de la jeunesse", "La Comète", la collection
documentaire "Grand Pavois" et la petite collection de livres-disques
« Juvénilia », en sachant qu’en outre des ouvrages sont aussi publiés
hors-collection.
Les albums écrits et
illustrés par Maggie Salcédo (1890-1959) sont surtout publiés en 1926, comme Bout-de-réglisse n’a pas de malice ou Les Trois souhaits du père Pain-Blanc.
Cet auteur illustre aussi les livres de sa cousine Lily Jean-Laval et elle orne
les livres de la collection « Aurore » d’une vignette en couleurs se
détachant sur le fond généralement bleu (et parfois blanc). Elle publie aussi
de courts récits, comme Riquet à la
houppe publié dès 1922 dans « La Bibliothèque des petits enfants
». On y trouve des petits livres brochés de 24 pages, illustrés en noir et
blanc, comme Le Petit Marchand de L.
Humeau, Le Loup garou de Thierry
Maurice ou Le Panier renversé de
Godchaux...
Gedalge lance la Collection
« Aurore » constituée de romans
d’aventures, voyages, contes et nouvelles pour tous dès 1920. On y réédite des
auteurs classiques français comme Balzac
(Pierrette), Gautier (Le Capitaine Fracasse) Mérimée (Colomba) ou étrangers, tels Andersen (Rien qu’un violoneux, datant de 1837),
Melville (Le Cachalot blanc, en fait
une adaptation de Moby Dick), Swift (Voyages de Gulliver). Tourgueniev (Récits d’un chasseur).
La
plupart des auteurs français ne sont plus réellement contemporains puisqu’il
faut citer André Theuriet (1833-1907), pour L’Oncle
Scipion, Jean D’Agraives (Le Château
du Reliquaire), André Cazanave (L’Épervier
sacré), Lucie Delarue-Mardrus, Suzanne Normand (Le Batelier de Lutèce) ou Joanny Brun (Jean Verpillon)... L’incontournable Lily Jean-Javal publie Marthon et le Père Papyrus et de
l’écrivain suédois Sigfrid Siwertz, on traduit Les Pirates du Lac Mélar.
Maggie Salcédo
illustre les romans de sa cousine Lily Jean-Javal (1882-1958), Bergerette
fille des eaux
et La Quenouille du bonheur (un roman repris dans la collection "Bibliothèque
« Regina »"
en 1927). Le plus grand succès de la collection et de l’éditeur est Peau-de
pêche, l’histoire d’un petit Parisien orphelin, élevé sans tendresse par
une femme malhonnête, plus tard transplanté dans une campagne bénéfique, avant
une adolescence troublée par la guerre de 1914-1918, mais réconfortée par la
naissance de l’amour. Prix Sobrier
Arnould en 1929. Il est écrit avec verve et sobriété par Gabriel Maurière,
déjà auteur en 1928, du récit Aïno,
publié chez Gedalge. Le récit qui deviendra le
plus grand succès de l’éditeur, Peau-de-pêche est adapté au cinéma en
1928, par Jean-Benoît Levy et Marie Epstein et devient aussi « Livre de
lecture courante », médiocrement illustré par Edmond Rocher, chez Gedalge, dès 1929.
La collection « Aurore » ne meurt
pas en 1938 puisqu’elle republie encore
après la guerre, sous une couverture illustrée pleine page en couleurs, des
récits comme L’Âme aux trois visages de L. Delarue-Mardrus, Alain
Gerbault de
Max Ferré ou Magellan de Léonce Peillard.
Dès
1927, l’éditeur développe la
« Bibliothèque Régina »,
aux récits édifiants, tels L’Âme
aux trois visages (1928) et La
Quenouille du bonheur de Lucie Delarue-Mardrus, La
Prodigieuse Aventure d’un enfant
du peuple, René Caillé (1938), fils d’un bagnard
injustement condamné et découvreur de Tombouctou, de Henriette Célarié. Gedalge continue de privilégier Lily Jean-Javal (Bergerette fille des eaux, 1937). On connaît moins Tête folle d’Esme Stuart. La
« Bibliothèque Régina » est une collection peu attrayante, constituée
de livres brochés imprimés sur un papier médiocre, de format 18,5 cm sur 11,
illustrés uniquement en couverture d’une vignette contrecollée en couleurs de Maggie Salcedo.
La maison
change de propriétaire à la fin des années 1930 et, pendant l’Occupation, les
éditions Gedalge subissent « l’aryanisation » en 1941. (On leur
impose un directeur non juif) et elles changent donc de main.
C’est peut-être à cette
époque que l’on publie une adaptation du Baron de Crac. Gedalge adhère en décembre
1944 à l’association « Pour le livre ».
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe possède à présent une partie de cette collection. J'ai beaucoup de plaisir à lire ces livres d'auteurs qui m'étaient jusque là inconnus comme Esme Stuart - le pseudonyme d'un écrivaine pour jeunes filles de l'époque victorienne. Je trouve la jaquette des livres avec le médaillon de Salcedo très réussie. Celle-ci se révèlle être à l'épreuve du temps.