Gedalge, éditeur de livres pour la jeunesse (4)
IV "La Comète" remplace "Les Loisirs de
la jeunesse"
Dernières
collections : "Grand Pavois" et :
"Juvenilia"
Sans faire vraiment preuve d’innovation et
d’imagination, les éditions Gedalge créent la collection : "La Comète", reliée, illustrée et cousue, qui coexiste quelques années avec "Les Loisirs de la jeunesse",
laquelle collection était remarquable pour ses frontispices et ses
hors-texte en couleur et dont elle réédite la plupart des titres.
Les
volumes de « La Comète » de format 18 cm. sur 13 présentent des
couvertures ornées de taches de
couleurs, tantôt froides, tantôt chaudes, à gauche d’une illustration d’une
taille évidemment réduite, en noir et blanc ou monochrome.
Malheureusement, les dates
d’éditions sont rares et sont souvent remplacées en début de volume par le
copyright datant généralement de la publication dans la collection « Les
Loisirs de la jeunesse ».
Chaque livre ne bénéficie
pas du même type d’illustration. Par exemple, Peau-de-Pêche de Gabriel Maurière, une
fois de plus réédité en 1960, est pauvrement illustré d’images sombres en noir
et blanc, avec quelques touches de vert, d’Anne Castille. De même Les Voyageurs
de l’Espérance
de Georges Duhamel est réédité en 1960 avec des illustrations en noir et blanc
de Maurice Raffray. Les Voyageurs de
« L’Espérance » de Georges Duhamel, sous-titré Récit de l’âge
atomique, une anticipation plutôt
noire méritait mieux.
L’éditeur a tenté un équilibre
entre les auteurs classiques et modernes. On réédite sans surprises les Contes
d’Hans Christian Andersen, Colomba de Prosper Mérimée, La Tulipe noire de Dumas, Le Prince
et le Pauvre de Mark Twain, Ivanhoé de Walter Scott, en 1960
(illustré parfois en double page de dessins monochromes orange de Lebègue), La Perle
noire de
Henri de Monfreid…
Parmi la tétralogie
des « âges farouches » de J.-H. Rosny, on a choisit de
rééditer seulement Erymah et La Guerre du feu. Mais on réédite sous
eux couvertures différentes Ambor le loup ((l’histoire de ce chef
gaulois qui combat avec Vercingétorix contre l’invasion romaine) en 1958. Les
récits biographiques de personnages réels ou mythiques sont encor là puisque
Madeleine Doumerc raconte Lulli (des cuisines royales à l’Opéra), de Dispan
de Floran, on republie Robin des bois,
Denise Adhémar conte encore l’histoire de Ha-Ouf, Fils de lions (sous-titré
Conte pour Axelle) et l’on a eu la bonne idée de reprendre le frontispice et
les magnifiques hors-texte en couleurs de André Hofer. On a fait de même pour
l’auteur-illustrateur Henri Iselin qui se plaît à recenser Les Evasions
historiques. L’amoureux de la mer qu’est resté Léonce Peillard méritait
bien aussi que Premier voyage autour du monde : Magellan, conserve aussi
frontispice et hors-texte. Le fait qu’on réédite Henri de Graffigny qui se
penche sur Les Martyrs du pôle. (ceux du yacht « La
Jeannette », pris dans les glaces au XIXe siècle) et, en 1957 .
Henri de Monfreid, illustré par André Hofer, raconte La Perle noire (1957). Des traductions apparaissent plus tard :
L’Émeraude
de Ceylan
(1958) vieux récit de l’Italien Emilio Salgari et Le Pistolet d’or à monture d’argent (1960) de Daniel Hawthorne,
illustré par Mixi-Bérel (illustrateur encore peu connu qui signe parfois
Mixi).
Parmi
les rares traductions d’ouvrages scandinaves, on retrouve Sylvia de Alvide Prydz et Annie en
Norvège de
Cecilie Lund.
Au sujet des nouveautés, citons Le Pistolet à monture d’argent de Daniel Hawthorne, Sahara,
horizon sud
de P. Leprohon. Quelques récits d’aventures ne parviennent pas à masquer une
impression de désuétude et de décalage par rapport à cette fin des années 50.
Voici Le
Coffret d’ébène de Christian Fontugne et Claire Audrix, Mystère à Montségur de J Yves-Blanc
Ce n’est pas la
réédition des romans de Claude Esil (Le Maître des diligences), de Thérèse
Lenôtre (Le Roi de Rome), de Max
Ferré (Alain Gerbault navigateur solitaire),
de R.P. Groffe (Le Cabaret des bons
enfants), de Jean Neuville (Légendes
de la mer), de A. Le Corbeiller (Surcouf), de Noël Tani (Le Dernier des Caraïbes) qui peuvent supprimer l’impression de déjà vu.
Heureusement, il y a aussi Histoires improbables d’André Ferré, La Tour de Jaman de René Tramond et
la réédition justifiée du récit de Jean Gaillard : Le Rallye fantastique.
La maison Gedalge
publie aussi des ouvrages documentaires dans la collection "Grand
Pavois" en 1959-1960, avec des titres sur la conquête spatiale, le Tour de
France, les Indiens ou le cinéma.
A la même, époque, la
collection « Juvenilia » publie quelques livres-disques avec la
collaboration de Jacqueline Caurat, speakerine à la télévision et présentatrice
d’émissions sur la philatélie.
La Librairie Gedalge qui entretient
depuis trop longtemps les fonds de ses collections essoufflées, republiant sans
cesse les mêmes titres avec trop peu de nouveautés, a beau tenter de faire
croire à une modernisation de ses collections alors que naissent de nouvelles maisons d'édition ou de
nouveaux départements pour la jeunesse, disparaît en 1975. La Librairie Gedalge n’est plus
en phase avec son époque depuis au moins une décennie.
Deux ans plus tôt, l’ancien
résistant Antonin Wast, son directeur depuis 1946 (mais il avait racheté des
part de la Librairie bien plus tôt), décédé le 31 décembre 1973 dans un accident de bus,
avait publié Le Guide du routard
auparavant refusé par une soixantaine d’éditeurs. Cette publication vite
interrompue n’est qu’un épiphénomène peu significatif.
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