« Les
Maîtres de l’Aventure », chez Rageot et le genre policier
Dans la collection « Les Maîtres de
l’Aventure » édite par Rageot dès 1982, Boileau et Narcejac prolongent les
enquêtes du jeune Sans Atout, alias
François Robion, nées dans la collection « Jeunesse poche » avec
trois épisodes parus.
En 1984, paraît Dans
la gueule du loup, illustré par Daniel Ceppi. En Auvergne, entre Cantal et
Lozère, dans les souterrains qui s’enfoncent au cœur du massif, on croit
déceler une menace semblable à celle de la légendaire Bête du Gévaudan.
Sans Atout et son ami Paul, tombent dans un tel piège qu’ils ne peuvent rien
raconter « ni à la police, ni aux
journaux, ni même à [leurs] parents ». En fait, l’affaire cache un
réel trafic de voitures.
Une étrange
disparition constitue un véritable
casse-tête pour Sans Atout. Il est sûr d’avoir vu un cadavre chez son amie
Sylviane. Or, ce cadavre a disparu et le mort présumé téléphone le lendemain de
Londres... Sans Atout a-t-il eu raison d’accompagner son père Maître Robion dans
cette petite station thermale où risque de s’exercer La Vengeance de la mouche ?
L’intrigue de L’Invisible
agresseur (1984) se situe au cœur de l’île d’Oléron, dans un château
transformé en hôtel. Quelques années plus tôt, un vieux châtelain a été tué par
un criminel qui semble avoir joué au passe-muraille. Sans Atout aura bien
besoin de son père pour clarifier tant de mystères.
Sans Atout préfère participer à la mise en place d’un
plan ORSEC plutôt que de réviser ses leçons quand Un cadavre fait le mort (1987). Un vrai cadavre, puis deux, puis
trois sèment la panique dans le village de Saint-Vincent-la-Rivière. Des
messages menaçants sont signés Le Hibou. S’agit-il d’un complice de
l’assassin ou d’une fausse piste ? En fait, une sombre histoire d’héritage
est à l’origine des meurtres. Plus simplement, M. Lagabrielle imagine dans Les Deux vies de Jérémie (1985) une
intrigue qui n’est pas vraiment nouvelle puisque le malheureux garçon Jérémie
est enlevé à la sortie de l’école et il est contraint de partager l’existence
de son kidnappeur. Avec Un cri dans les
roseaux, l’Allemand Jo Pestum conçoit une enquête difficile pour le
commissaire Lucas qui vient pourtant de prendre sa retraite. Dans le village de
son enfance, un mystère troublant inquiète les habitants et oblige Lucas à se
remettre à l’ouvrage.
On a traduit de
l’américain plusieurs ouvrages de Jay Bennett. Dans Allo ! ici le tueur (Say Hello to the Hit man) (1986), une
voix inconnue menace de mort un étudiant tranquille, Fred Morgan. Qui peut vouloir
transformer ainsi sa vie en cauchemar ? Est-il une victime choisie au
hasard ou Fred est-il l’enjeu d’un terrible complot ? Crime posthume (The long
Black Coat datant de 1973), traduit en 1989 par Caroline Westberg, évoque
deux frères. Vinnie Brant, l’aîné, est mort pendant la guerre au Vietnam. Phil,
son cadet, songe souvent à lui car il l’adorait. Or, deux individus qui se
prétendent des amis de Vinnie, s’introduisent dans la vie de Phil qui va
bientôt se rendre compte qu’il est loin de tout savoir sur l’existence de son
frère.
Bernard Barokas
sonde un Mystère dans la vallée des rois (1983) quand un trésor archéologique récemment découvert en Égypte
suscite les convoitises et les intrigues que le jeune journaliste Romain Caire
va tenter d’éclaircir.
Sylvie Corgiat est coauteur avec Bruno Lecigne, du
récit policier Une ombre en cavale
(1988). Quand il se réveille dans un train, Léo Météni ne sait plus qui il est
ni où il va. Il retrouve son identité grâce à son portefeuille. En outre, une
coupure de journal assure qu’il est un truand et un meurtrier évadé ! Le
malfaiteur amnésique se retrouve embarqué dans un cambriolage alors qu’il
semble avoir tout oublié de son « métier ». Serait-il quelqu’un
d’autre puisqu’il ne connaît rien aux coffres-forts ? (Le roman sera
réédité dans la collection « Cascade Policier » en 2003).
L’éditeur classe encore parmi les récits policiers, Rendez-vous à Hong-Kong (une cargaison
d’uranium a disparu en Mer de Chine) d’Huguette Pérol, Eté brûlant à Mexico de Paul Thiès et Le Voleur du Tokaïdo de Katherine Paterson. On y traduit aussi Harlem Blues (1992) de Walter Dean
Myers, un récit sans concession traduit par Caroline Westberg. Deux adolescents,
Didi et Motown, tentent avec courage d’améliorer leur condition sociale, dans le
ghetto noir de Harlem où sévit la drogue et où les trafiquants font la loi. Une
jeune fille qui ne supporte plus que son frère devienne toxicomane veut faire
la guerre aux dealers mais elle est très vite menacée par le
« fournisseur » de son frère...
Choisissons plutôt de nous attarder sur Jean-Paul
Nozière qui publie d’abord chez Rageot, Dossier
top secret (1988). Autour d’une centrale atomique se produisent des
enlèvements inexpliqués. Dans l’espoir de retrouver son amie Jessica, Arnaud
enquête et découvre bientôt une histoire d’espionnage si redoutable que
personne n’ose parler.
Le récit de Jean-Paul Nozière, Souviens-toi de Titus (1989), est
récompensé par le Prix Polar jeunesse et
le Prix Gavroche. Dans une petite
ville banale de Bourgogne où rien ne se passe d’habitude, des notables sont
assassinés et l’auteur des crimes signe ses forfaits de citations littéraires. Le
lycée semble au cœur de l’affaire et un certain Titus fait resurgir un passé
qui empoisonne l’atmosphère …
Jean
Alessandrini et Le Capitaine Nox, justicier
nocturne
Jean Alessandrini inaugure les enquêtes du capitaine
Nox avec Le Détective de minuit
dans la collection dénommée cette fois « Les Maîtres de l'aventure Policier»). Le rubis fabuleux « L’Œil
de Mars », extraordinaire cristal rouge que l’on dit venu de l’Espace, a
de quoi susciter les convoitises. Or, l’organisation terroriste, le Couloir 38,
a trouvé peut-être le moyen de compromettre l’ordre mondial par sa capture,
doublée de l’enlèvement du Président de la République. Le Capitaine Nox
(Harmmakis Nox !), puits de sciences et justicier de la nuit qui doit
autant à Sherlock Holmes qu’à Fantômas, pourra-t-il dénouer un puissant réseau
d’intrigues ?
Toujours dans la même
collection, on retrouve le Capitaine Nox au cœur de La Malédiction de Chéops (1989). Peut-il y avoir une relation
entre le mystérieux message hiéroglyphique, trouvé en 1996 au cœur de la grande
pyramide égyptienne de Chéops et la série de meurtres extravagants commis dans
la ville de Paris ? Qui est l’assassin ? Comment et pourquoi agit-il
ainsi ? Quand le Capitaine Nox se décidera-t-il à résoudre de multiples
énigmes, manifestant enfin ses qualités de détective hors pair ?
(Version revue,
parfois écourtée, du texte paru dans Histoire du polar jeunesse Romans et bandes
dessinées L’Harmattan, 2011.
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