Marijac, créateur du Journal Coq Hardi
Prisonnier, évadé,
résistant en Auvergne pendant l’Occupation, Marijac, en novembre 1944, dans une France qui n’est pas encore
entièrement libérée, après son petit journal artisanal Le Corbeau déchaîné,
crée son Coq Hardi, journal résistant à Clermont-Ferrand (republiant Les
Trois Mousquetaires du maquis de
Marijac, ridiculisant déjà l’occupant dans Le Corbeau déchaîné) pour 10
numéros. Ce journal si typiquement français deviendra le creuset d'une nouvelle
école de bande dessinée, trop souvent occultée par la bande dessinée belge.
Outre dans les suppléments du journal Coq Hardi, n° 1 à 13, édités à Clermont-Ferrand Marijac publie aussi très vite Les Trois Mousquetaires du maquis dans le magazine hebdomadaire parisien Coq Hardi.
Ce n’est qu’en avril 1946
que Coq Hardi reparaît jusqu’en mai 1955. (Il est suivi par Coq Hardi Je serai jusqu’en février (et
le mensuel Cocorico pour 4 numéros en
1957). Marijac rappelons-le, exerce les fonctions de dessinateur, scénariste,
rédacteur en chef, éditeur, voire maquettiste...
Jim Boum dans Coq Hardi
En 1946, paraît Le Saumon d’argent (repris dans Cocorico en 1947 et dans l’album Le Mustang fantôme). Jim Boum affronte
la bande criminelle d’un certain Hirlanders qui souhaite l’éliminer. Les
indiens fréquentent aussi la région…
Dans Jim Boum sur la piste infernale en 1947, l’action démarre en
Californie où le procureur général confie à Jim une mission délicate. Il s’agit
d’enquêter sur un accident mortel troublant...
En 1950, Jim Boum est embarqué dans L’Étrange croisière du squalus. C’est ainsi que Jim Boum entre dans la
science-fiction en étant porté par un appareil construit par le professeur
Salanas, appareil qui est parachuté sur la plante Mars au milieu de monstres
ailés…
Trois épisodes paraissent
en 1954 : Le Canyon sans espoir, La
Diligence tragique et Le Secret des
monts maudits.
Dernier épisode
publié : Chasse à l’homme au pays
des jivaros, chasseurs de têtes en 1955. Jim Boum, qualifié de
« célèbre scout américain » est envoyé par le 2e bureau de
Washington sur les traces d’un avion disparu. Cet avion contiendrait des
documents relatifs à la fameuse arme secrète « L’Irradium X
40 »…
De 1947 à 1950, Coq Hardi
publient des bandes dessinées d’auteurs français chevronnés : Etienne Le
Rallic (Poncho Libertas, Le Fantôme à
l’églantine), Raymond Cazanave (Capitaine
Fantôme), Auguste Liquois (Guerre à
la terre), Calvo (Cricri souris
d’appartement), Dut (Sitting Bull le
chevalier rouge), Poïvet, Kline, Noël Gloesner (Colonel X), Erik (André Jolly, Papou
détective privé), Mathelot (Le Grand
Cirque), Pellos (La Vie de Marcel Cerdan),
sans oublier Mat, Daniel Laborne et Claude Marin...
Il va de soi qu'il conviendrait d'ajouter les bandes créées ou rééditées par Marijac.
Il va de soi qu'il conviendrait d'ajouter les bandes créées ou rééditées par Marijac.
Bien qu’il prétendre
défendre une bande dessinée essentiellement française, Marijac a tout de même
publié les bandes étrangères de Hogarth (Drago),
Fred Harman (Red Ryder), Ed Dodd (Mark Trail), Martin Branner (Ursule et Cie, Bicot), Benito Jacovitti
(Pippo, Tar-Zan), Ferdinand (Mik), Kidnapped (Robert Webb, …
Mais en 1950, la reprise de
Coq Hardi par les éditions de
Montsouris marque un tournant qui déplaît à Marijac déplorant
l’embourgeoisement du journal.
Des suppléments du journal,
baptisés Magazines Coq Hardi, de
format « à l’italienne » publient 71 fascicules de bandes dessinées
en noir et blanc et plusieurs épisodes de Jim
Boum. D’ailleurs, dans ces fascicules, Marijac se réserve la part du
lion.
Le journal Coq Hardi publie en outre sa "Collection Coq hardi", de romans illustrés bon marché
de 50 pages, brochés, de petit format, publiés aux éditions SELPA de
Clermont-Ferrand. Paul Bérato, un des maîtres du roman populaire, y publie des
récits sous deux pseudonymes, celui de
Paul Mystère dès le n° 1, L'Or des Alfourous, illustré par Marijac et
pour une douzaine de titres, et celui de Yves Dermèze qui signera encore 12
romans d’aventures. George Fronval, Maurice de Moulins, Albert Bonneau, Maurice
Limat et Edmond Romazières sont là, comme les illustrateurs Dut, Étienne Le
Rallic, Georges Bourdin ou Christian Mathelot.
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