La
« Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié-G.T.-Rageot (5)
En
1968-1969, les éditeurs estiment qu'ils proposent « un ensemble de
romans variés, entraînants, abondamment illustrés en noir et en couleur.
Sports, aventures, nature, vocation, chaque livre offre au lecteur des textes
vivants, très bien écrits, éveillant le goût de l'action, de la découverte et
de la nature ».
Une
évolution va s'esquisser puisqu'on lit dans le catalogue de 1981 : « Les
thèmes sont variés : aventure, suspense, nature, émotion, rêve, communication
et offrent aux enfants de multiples ouvertures sur la vie et le monde dans
lequel ils vivent ».
Un
titre symbolise bien ce nouvel esprit et l'approche de sujets contemporains, le
fameux Aurore, la petite fille du bâtiment Z de Anne Catharina Vestly,
vendu à plus de 70 000 exemplaires et qui décrit avec talent et vérité la vie
quotidienne d'une famille dans un grand ensemble.
Parmi
les ouvrages traduits à succès, il faut surtout retenir les récits de Maria
Gripe, en particulier Julie et le papa du
soir qui raconte les aventures cocasse d’un étudiant en géologie qui garde
la nuit une petite fille seule car sa maman est infirmière.
De
la Suédoise Gunnel Linde, la collection a traduit en 1976, Exploits pour une pierre blanche qui raconte l’histoire fascinante
de l’amitié qui lie la fillette Fia, alias Fideli, et la garçon Hampus,
alias Prince Périlleux qui rivalisent
tous deux d’imagination pour la possession d’une pierre blanche prétendument magique.
De
nombreux ouvrages sont traduits par Edith Vincent, notamment Les Cow-boys du lac perdu (1970) de F.
Brauman, Penny trouve un frère de
Carolyn Haywood, Course contre le feu
d’Yvan Southall, etc.
C’est Caroline Westberg,
(fille de Catherine Scob, laquelle dirige les éditions Amitié G.T. Rageot
depuis 1971) qui traduit Le Royaume de la
rivière de Katherine Paterson. Depuis qu’un film a été tiré de ce roman, on
le connaît mieux sous le titre : Le
Secret de Térabithia. Ce roman
insolite est surtout l’histoire d’une amitié entre deux enfants solitaires
construite autour de la magie du royaume imaginaire de Térabithia. Il faudrait encore évoquer les récits de
Betsy Byars (Le Secret
de l’oiseau blessé, Les Amis du grenier, Des vacances à histoires), ceux de
Linda Cline, d’Adrien Martel, de Dagmar Galin, de Max Lundgren ou de William H.
Armtrong…
De nouveaux auteurs français
Mais
ce qui caractérise aussi la collection à partir des années 70, c’est
l’introduction de nouveaux auteurs français de la nouvelle génération.
Auparavant, rappelons que la
publication des récits d’aventure de François Balsan s’échelonne de 1964 à
1972. On rencontre successivement Yambo,
enfant de la brousse, Les
Contrebandiers du Baloutchistan (1967), Aventure au
Yémen (1970), Embuscades en Ethiopie (1971), et La Fiancée rouge (1972).
Certes, on continue aussi l’édition des
romans d’Yvon Mauffret, commencée en 1967 avec Le Trésor du Menhir, Prix Korrigan 1967, continuée
en 1969 par Rencontre à Rio. Quatre publications vont
suivre : Le Mousse
du bateau perdu (1973), Les
Naufragés de Douarnenez (1979), Pour
un petit chien gris (1981) et Gildas
de la mer (1983).
De
Pierre Pelot, après L’Unique Rebelle
en 1971, la collection publie quelques épisodes de la série western Dylan
Stark (Le Vent de la colère (1973), Le Hibou sur
la porte (1974) et Quand gronde la rivière (1972) et surtout, Les
Etoiles ensevelies (1972), maintes fois réédité avec des couvertures
différentes. (Les Changements de photo de couverture, au fil des rééditions,
sont une pratique fréquente dans cette collection). Les Etoiles ensevelies
conte surtout rencontre d’un enfant en fugue de la Haute-Saône et d’un
sans-papier Espagnol. Le récit a été adapté pour la télévision par Pierre
Cardinal en 1974 (d’où la couverture présente ici).
Nicole
Vidal, Huguette Pirotte et Huguette Pérol n’ont pas seulement alimenté la
collection "Bibliothèque de l'Amitié -Histoire". Nicole Vidal a publié en outre Nam de la guerre, un roman fort lié à la
guerre du Vietnam. (D’ailleurs, le roman aurait davantage trouvé une place appropriée
dans la collection pour adolescents, « Les Chemins de l’Amitié »,
créée en 1973). Huguette Pirotte a raconté comment la jeune Anne rêve de
participer à la grande aventure des skieurs de compétition dans L’Espoir de la « Combe Folle »
tandis qu’Huguette Pérol, dans La Jungle
de l’or maudit (bien illustré par Frédéric Clément), montre comment Joao
n’a pas pu résister au dangereux appel de l’or.
L’ouverture
sur le récit policier se fait à travers Drôle
de hold-up de Nicole Schneegans et Vous
avez dit bizarre de Jacqueline et Claude Held. Des récits ouverts sur
l’imaginaire apparaissent avec Messier
51, récit S-F de Christian Grenier, La
Cité des brumes de François Sautereau, Le
Mystère de la nuit des pierres d’Evelyne Brisou-Pellen et Le Prince d’Aéropolis, récit inclassable
de Jean Alessandrini et Les Sorcières du
Boisjoli de Maryse Wolinski (illustré par Pef).
Les
couvertures permettent de découvrir les romans des autres écrivains
contemporains que sont Susie Morgenstern, Jean-Paul Nozière, Yves Pinguilly, Roger Judenne,
Emmanuel Baudry, Olivier Lécrivain, etc.
La
création des collections « Jeunesse Poche » en 1970 et des
« Maîtres de l’aventure » en 1982 a pu nuire à la visibilité de
la "Bibliothèque de
l'Amitié", ce qui ne l’a
toutefois pas empêcher de vendre des millions d’exemplaires. La
collection a été récompensée par une multitude de prix littéraires.
C’est en
1989, chez G.T.
Rageot, séparé des Editions
de l’Amitié, qu’apparaît "Cascade", collection dirigée par Caroline Westberg.
Contrairement à ce qu’on affirme parfois, tous les romans de la "Bibliothèque
de l'Amitié" ne sont pas réédités dans cette collection.
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