vendredi 31 août 2012

"Bibliothèque de l'Amitié-Histoire" (4)


"Bibliothèque de l'Amitié-Histoire", première collection de romans historiques juvéniles  (4)


Aux éditions de l'Amitié, après la création en 1963 de la collection éphémère "Livre T.V.", la "Bibliothèque de l'amitié" s'enrichit, en 1966, d’une sous-collection, la "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire" qui publie six titres par an, trois au printemps et trois en automne. De 1966 à 1976, 29 volumes sont parus.
Dans la revue Terre des jeunes, dirigée par Claude Appell (et éditée par Rageot), on pouvait lire : « Si vous aimez l’Histoire, ces livres vous passionneront. Si vous ne l’aimez pas, ils vous la feront découvrir sous un jour fort différent de celui des manuels scolaires. »
Il faut bien reconnaître que ces ouvrages s’adressent à de très  bons lecteurs motivés, des lecteurs situés au-delà de la fourchette des âges assignée à cette collection. 
Les titres de l’ancienne collection "Heures joyeuses" reparus dans la sous-collection  "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire" sont les suivants : L'Or de Delphes (1967) d’André Noël, La Tulipe blanche (1967) d’Helen Girvan et Ivan le terrible d'Alexis Tolstoï (1969), évoquant le terrifiant personnage de la Russie du XVIe siècle, 


Diverses périodes historiques sont évoquées. Un seul ouvrage, celui de Michelle Manceau, intitulé Le Talisman du soleil (1966), évoque la Préhistoire à travers l’histoire de Baha, en quête du bâton de commandement de sa tribu. L'Antiquité est bien représentée. Grâce aux récits de L.-N. Lavolle, par exemple, L'Acrobate de Minos publié en  1966 ou Les Perles de Cléopâtre, en 1968 (quand l’enfant Ptolémée, souverain légitime d’Egypte, souffre des ambitions et des manœuvres de César et de Cléopâtre). Complot à Persépolis (1972) d’Anne Saint-Roch situe son action en 404 avant notre ère quand la couronne de l’Empire Perse provoque un duel fratricide. Il faut attendre 1974 pour lire Nous reprendrons Athènes de Daniel Hénard, exposant la difficile amitié du jeune Athénien Yoannis et de Sperkios, un fils de Sparte. Bien auparavant, dans la collection, Le Secret des étrusques de G. Boldrini conte le périple de l'un des leurs, le jeune Vel. L'histoire romaine est encore présente quand le jeune Viburnius suit les légions de l'empereur Hadrien en Gaule, dans Le Tambourinaire de la XIIIe légion de Régine M. Reboul, édité en 1969. Pour la période romaine, il convient de citer Le Songe de Tibère (1975) de Georges Hacquard, publié hors collection (tout comme L’Esclave qui devint roi (1976) de Daniel Hénard. La sous-collection a déjà perdu son indépendance.
Il ne faudrait pas en oublier pour autant les récits relatifs au Moyen Age comme Viking, quel est ce trésor ? du passionné de la mer Jean Merrien, Aloyse et l'écuyer du roi de M. Perroy ou Le Rubis du Roi lépreux, marquant les débuts romanesques de Huguette Pirotte en 1968, un auteur qui récidive avec un récit à la limite des Temps modernes, puisque situé en 1493, c’est Le Perroquet d'Américo, publié en 1971. Il faut encore citer, pour les périodes ultérieures, Le Prince des steppes qui signe l'entrée de Nicole Vidal dans la littérature de jeunesse, Anne-Elisabeth dans la tourmente, tempête résultant de l'affrontement russo-suédois au début du 18e siècle, conté par I. Hesslander, Les Maquisards des Monts Balkan (1971) de S. Ditchev, Le Grand exode de François d’Acadie et L’Auberge des guérilleros d’Huguette Pirotte
C’est entre légende et Histoire qu’il faut situer Les Aventures de Sindbad le marin, contées par René Khawam en 1966.


L’ouverture sur les civilisations asiatiques se fait grâce à L.N Lavolle et Nicole Vidal. L.N. Lavolle, à travers Les Clés du désert, réédité dans la collection en 1974, ressuscite, à travers la découverte par deux enfants d’une tablette de signes cunéiformes la civilisation sumérienne antique. Elle  est aussi l’auteur de L’Ami du Grand Mogol (1969) et de A l’ombre du Grand Mogol (1970).
Nicole Vidal propose en 1970, Les Jours dorés de K’ai Yuan (il s’agit de la prestigieuse époque du VIIIe siècle qui sert de fond à l’extraordinaire destin de Kou-Ki) et, en 1972, La Conspiration des parasols.    
On doit en outre à cette collection très bien illustrée de documents historiques correspondant à l’époque évoquée, la publication du remarquable récit de Bertrand Solet : Les Cahiers de Baptistin Etienne (désormais un « classique » republié plus tard par « Le Livre de poche Jeunesse »). 

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