mardi 3 avril 2012
Histoire du polar jeunesse : dernier tirage revu
Histoire du polar jeunesse : Romans et bandes dessinées / Raymond Perrin. - L’Harmattan, dernier tirage revu : octobre 2011.
Illustration de couverture et maquette : Renaud Perrin
Enfin une histoire du roman policier pour la jeunesse, rendant compte avec précision de l’évolution, de la grande richesse et de la variété d’un genre finalement admis dans sa diversité et sa légitimité !
Non seulement le polar jeunesse existe, mais il manifeste aujourd’hui une belle vitalité, tant par sa présence dans des collections « noires » et spécifiques que dans les collections généralistes où figure souvent l’étiquette policière. Certes l’histoire du genre dans le domaine juvénile, d’abord clandestine, différée par rapport à celle du polar adulte, a dû d’abord ruser avec les censeurs de tous bords qui voulaient soit l’exclure, soit la réduire à des récits d’aventures jugés puérils ou purement distractifs. Vint le temps des séries d’abord anglo-saxonnes puis françaises, mettant en scène des enfants enquêteurs, le plus souvent en petites bandes, sous le contrôle strict de la loi du 16 juillet 1949.
La mutation capitale se produit lors de la naissance, chez Syros, de la collection « Souris noire » faisant appel aux meilleurs auteurs pour adultes. Elle démontre que le polar peut s’ouvrir au monde actuel et à la réalité quotidienne, au prix de quelques précautions, ellipses ou métaphores.
Depuis 1986, les collections du genre, les séries mettant en évidence héros et héroïnes du polar et les oeuvres autonomes se sont multipliées, s’ouvrant à toutes les variantes du polar, y compris le pastiche et la parodie.
Peu à peu, le policier jeunesse s’est affranchi des frontières de l’âge et du genre en flirtant ouvertement avec le roman historique, fantastique ou même de science-fiction, tout en prenant parfois comme support l’album illustré ou de bande dessinée, le manga ou le livre interactif et ludique.
L’intégration d’œuvres policières dans les listes de lecture de l’Éducation nationale, au collège puis à l’école primaire, a favorisé la légitimation d’un genre dont le rôle éducatif et pédagogique est aujourd’hui reconnu. (4e de couverture rédigée par l’auteur)
Table des matières
Un premier aperçu rapide
I Le long purgatoire d’un « mauvais genre »
Les publications du groupe Offenstadt, Quelques trop rares récits avant la Deuxième Guerre mondiale, Sir Jerry. un détective bon chic, bon genre, pour petites filles de « bonne famille », L’énigme policière davantage présente dans la bande dessinée, Captain W.E. Johns et le commandant Biggles, « Junior police », une collection qui affiche le genre policier.
II Les énigmes policières des années 50
Chez Fleurus-Gautier-Languereau et Fleurus-Mame, Yvonne Escoula et « . La Bibliothèque blanche », Bob Morane, un aventurier volontiers espion, Cinq Jeunes filles, première série française juvénile à connotation policière, L’agent typiquement français Nick Jordan.
III Les « séries » à « mystères », traduites ou françaises
Alice, jeune fille indépendante et détective de charme, Les Soeurs Parker, alias The Dana Girls, La prolifique Enid Blyton : Club des cinq, Mystère et Clan des sept..., D’autres récits policiers isolés, dans d’autres collections, Trois énigmes policières mémorables, parues en 1955, « Signe de piste » et Les Enquêtes du Chat-Tigre, Les Éditions G.P. et les récits policiers de Paul Berna, Enquêtes et mystères des illustrés et albums des années 50.
IV Années 60 et multiplication des personnages de série
Georges Chaulet, des Quatre As à Mademoiselle Etincelle, « Mille pompons ! » C’est Fantômette !, Quelques récits policiers autonomes, Pierre Véry et Marc Soriano, dans la « Bibliothèque verte », Michel ou le jeune enquêteur à la française, Paul-Jacques Bonzon, des Six compagnons à la Famille HLM, Langelot, l’agent secret au service de la patrie, Bennett, le sympathique collégien, parfois enquêteur, Dans l’ombre de Hitchcock, Les Trois jeunes détectives, Le Carré d’As : les quatre Parisiennes d’Odette Sorensen, Les Éditions G.P., les collections « Spirale » et « Dauphine » et leur contribution au genre, Jacques Rogy, journaliste et détective intrépide, Les bandes dessinées policières des années 60.
V Années 70 et timides collections policières
Policier et espionnage dans la collection « Jeunesse poche », Boileau-Narcejac et les premières enquêtes de Sans-Atout, Du nouveau dans la « Bibliothèque rose » : le poney Poly, Tony, entre poésie, énigme policière et fantastique, Gilles, le reporter-photographe parisien, Chez Gallimard Jeunesse, « Mille Soleils » abrite le policier, La « Bibliothèque verte » sous « la loi des séries », Dans la collection « Arc-en-poche », chez Nathan, Les bandes dessinées policières des années 70, Chez Nathan, la prudente et éphémère collection « P.J. ».
VI Années 80 : vers une légitimité irréversible du polar
« Folio junior énigmes » et « les classiques du genre », Les nouvelles enquêtes de Sans-Atout, Jean Alessandrini et Le Capitaine Nox, justicier nocturne, La vie brève de « Masque Jeunesse », La revue Je bouquine et ses énigmes policières, Un changement capital en 1986 : « Souris noire » et la naissance du polar jeunesse moderne (es policiers de la collection « Zanzibar », chez Milan, « Polar Nathan » et Jonathan Cap, Claudius Lapoigne, l’ancien professeur devenu clochard, Les rares policiers de « Page blanche », Casterman et la collection « Mystères », P. P. Cul-Vert, détective très amateur, de Jean-Philippe Arrou-Vignod, Les policiers de la « Verte aventure », chez Hachette, Les frères Nick et Tim Diamant d’Anthony Horowitz, De la « Bibliothèque verte » à « La Verte série », « Souris noire plus », plus de texte pour de plus grands lecteurs, Wiggins, apprenti détective au service de Sherlock Holmes, Les bandes dessinées des années 80.
VII Années 90 : Classiques et nouveautés entrent dans les collections policières
Chez Rageot, « Cascade Policier » décline tous les styles, Dan Martin, lycéen et détective privé, « Cascade Policier Junior » et les « détectives en herbe », D’éphémères « Nuits noires », « Lecture junior », collection innovante mais peu ouverte au polar, « Pickpocket » et la série animalière policière de Lecaye et Krings, « Pleine lune », une collection généraliste ouverte au policier, « Mot de passe » privilégie les classiques du polar, Des nouvelles bien illustrées dans « Les Classiques du polar », Deux nouvelles collections, toujours ouvertes aux « Mystères », chez Casterman, Hubert, détective hors normes, amateur et rural,Ebenezer Craymes, Commandeur des abîmes, « Vertige Policier » se distingue chez Hachette, Des « Policiers » aux « P’tits Policiers », chez Magnard Jeunesse.
VIII Un polar jeunesse désormais sans frontières
Bayard Poche multiplie collections et genres (1997-2000), Quand « Lune noire » s’éclipse de « Pleine lune », Les récits policiers de « Castor Poche », chez Flammarion, Les multiples facettes de « Souris noire », Chez Albin Michel jeunesse, « Le Furet enquête », Chez Actes Sud Junior, « Jamais deux sans trois », « Les Petits Polars » d’Actes Sud Junior, Emma et Thomas ou Les Aventures de la Caramote, « Page noire », le policier et le roman noir, Johnny Flanagan, l’adolescent détective d’Andreu Martin et Jaume Ribera, D’« Internet Détective » à « Internet Aventures », Le domaine policier de « Pocket junior », alimenté à peu de, frais, Les quelques polars de la collection « Tribal », Des policiers discrets, dans « Médium », à L’École des loisirs..., Nils Hazard, professeur détective étruscologue, Les bandes dessinées policières des années 90, Le polar peu à peu reconnu par l’institution scolaire.
IX Le polar juvénile, au début du XXIe siècle
Des collections plus rares et le recours aux « généralistes », « Castor Poche Flammarion » et ses personnages récurrents, Des histoires à épisodes dispersées chez divers éditeurs, Des fictions policières sans frontières, chez Bayard, De la collection « doAdo » à celle de « doAdo noir », au Rouergue, Chez Milan, des polars pour petits et grands, Des séries d’espionnage, chez les éditeurs Le Rocher, Pocket Jeunesse, Casterman, Milan et ailleurs..., Les collections policières sans descendance, L’apport du « Livre de poche jeunesse » au genre policier, De Sarah Kay à Alex Rider, Des collections policières changent seulement de costumes, De « Lune noire » à « Comète » et « Nathan poche », Les livres d’enquêtes interactifs d’Actes Sud Junior, Les romans policiers chez Gallimard Jeunesse, Les enquêtes de l’inspecteur Yann Gray, Rocambole ressuscité par Michel Honaker, Yves Hughes et Millefeuille au Moyen Âge, Les autres récits policiers de la collection « Hors-piste » et de Gallimard Jeunesse, Garin Troussebœuf, scribe enquêteur au Moyen Âge,Callaghan, livreur de pizzas et détective amateur, « Rat noir », chez Syros, la nouvelle collection pour adolescents, Des albums, des mangas et des bandes dessinées enrichissent le genre policier.
Petit retour sur "Histoire du polar jeunesse" pour signaler un nouveau tirage (octobre 2011), largement revu et corrigé. En revanche, la version numérique est encore fautive. Je signalerai ici la version enfin corrigée quand elle le sera !
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Je m'intéresse à l'histoire du roman policier français (1900-1940), et ai lu avec intérêt le premier chapitre de votre étude. Je serais curieux de savoir, outre les romans que vous citez, si vous avez repéré dans cette période d'avant la 2e guerre mondiale, d'autres romans jeunesse, car malgré leur relative rareté, on peut sans doute en allonger la liste. Merci par avance.
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