ERIK, scénariste, dessinateur et coloriste du journal
LISETTE (VII)
André-René Jolly, alias le scénariste-dessinateur et
coloriste Erik (07/07/1912-13/08/1974) est injustement oublié aujourd’hui. La
meilleure preuve, c’est l’absence d’une bibliographie sérieuse concernant une
œuvre prolifique, des années 30 aux débuts des années soixante-dix.
Il
est vrai que bon nombre de ses œuvres publiées dans les journaux pour la
jeunesse n’ont pas bénéficié d’albums qui auraient assuré la pérennité de son
immense travail.
En outre, ses travaux ont été dispensé et dispersé dans une
multitude de journaux tels que : Benjamin,
Oscar Bill. Le Roi des Détective, Gavroche, Grandes Aventures, Simbad le marin, Le Téméraire, Aventures Humoristiques, Coq
Hardi, OK, Paris-Jeunes, Jeudi-Matin,
Comique Magazine, Coeurs Vaillants, Ames Vaillantes, Fripounet et Marisette, J2
Magazine, Formule 1, Zorro, Pierrot, Spirou,
Tintin, Millat Frères Magazine, Lisette, Sylvie,
Jocko et Poustiquet, L'Intrépide, Dicky
le Fantastic, Ima, l’ami des jeunes
et Record.
Né à Verdun, fils d’un militaire de carrière, André-René
Jolly choisit d’abord le pseudonyme de Jérome-Erik, puis d’Erik. Sans aucune
formation ni école particulière, il se lance très tôt dans la bande dessinée.
Il ne dédaigne pas de travailler pour la publicité ou pour le dessin animé
publicitaire. Auteur, dessinateur et coloriste, il travaille en solitaire et
réalise sans aucune aide toutes ses bandes, toujours avec talent, même si on
peut regretter parfois que l’histoire se développe exagérément. On peut le
comprendre quand on sait que les auteurs de cette époque étaient souvent très
mal payés et n’avaient ni statut, ni sécurité sociale. Beaucoup savaient qu’il
leur faudrait travailler jusqu’à leur mort.
Parmi les thèmes de prédilection, retenons les savants fous
et les professeurs loufoques, les personnages d’un autre temps, comtes ou
nobles divers et leurs domestiques, les détectives amateurs, masculins (Oscar Bill, Vrac reporter, Papou
détective, Pat’Rac, Babiol…) ou féminins
(Finette, Madie, Nique et leurs compagnons animaliers), les policiers
professionnels.
Erik manifeste une prédilection pour l’Histoire du Moyen Âge
(celle des chevaliers cocasses) et pour la Préhistoire (qui permet la
« reconstitution » d’improbables machines, tantôt antiques et
étranges, tantôt futuristes.
Le bestiaire est aussi d’une grande richesse puisqu’il va
des animaux familiers aux animaux de la jungle ou aux espèces préhistoriques.
Sans
faire appel ni à un scénariste, ni a des coloristes, il réalise entièrement, en
plus d’illustrations souvent désopilantes et de publicités, des bandes
dessinées humoristique et caricaturales, dans le style hergéen de la ligne
claire, usant à la fois du trait rond et pointu qui le caractérise et le fait
reconnaître d’un seul coup d’oeil.
Il est bon de rappeler qu’Erik Erik a
toujours manifesté de l’intérêt pour les personnages féminins. Comme il
s’intéressait à la mode, il représente avec goût les toilettes, les coiffures
des jeunes filles, en minimisant la caricature, moins indulgente envers les
personnages masculins.
Les
personnages féminins présents dans Ames
vaillantes (Etamine, Finette), Ima,
l’ami des jeunes (Madie), Lisette (Nique) ou le mensuel Sylvie (Dorothée) sont là pour le
prouver.
La
série Nique (diminutif de Véronique,
c’est son oncle chez qui elle réside, le professeur Transitoire, qui nous
l’apprend) a longtemps occupé les pages de l’hebdomadaire pour jeunes
filles : Lisette. La jeune
adolescente est la vedette d’une série policière et mène parfois ses enquêtes
avec son cousin Pat et Anne, la détective.
Elle est toujours accompagnée par son amie la pie Prune, au caractère bien trempé à tel point qu’il arrive que cette
bavarde à la tête coiffée par un petit bonnet rouge vole la vedette à sa maîtresse.
Nique, jeune fille brune à la coiffure
toujours impeccable, maintenue par un nœud enserrant les cheveux, connaît
parfois des aventures dangereuses où elle affronte malfaiteurs dangereux,
savants fous ou êtres tyranniques. Heureusement, l’humour constant de l’auteur
désamorce le caractère dramatique.
Puisqu’un
seul album de 64 planches est paru aux éditions de Montsouris, en 1959 :
L’Etrange croisière du Kara-Ko, il
est nécessaire de retracer, autant que faire se peut, les parutions des aventures
inédites de Nique et Prune (1953-1961),
parues dans le journal Lisette.
1953 : Nique et les
« Caméléons » (planche 1 dans le N° 14 du 05/04/53)
1953 : Prune
veut faire du cinéma (planche 1 dans le N° 26 en juin 1953, fin :
planche 16 dans le N° 42 du 18/10/53)
1953-54 :
Le
Secret d’Aldabar (planche 1 dans le N° 43 en octobre 1953)
1955 : Nique
et la soucoupe volante
1955-56 :
La
Bague d’Onyx (planche 1 au cours du mois de novembre 1955, fin le 16
décembre 1956, n° 51)
1957-58 : L’Etrange
croisière du Kara-Ko (seul épisode paru ensuite en album
1959-60 :
L’Oiseau
des Zartukas (planche 1 dans le N° 24 du 14/06/59)
1960-61 :
Le
Chevalier bleu (planche 1 dans le N° 34 du 21/08/60)
1961 : La
Lande des menhirs (planche 1 dans le N° 32 du 06/08/61)
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