1957 : Quelques éditeurs scolaires et
leurs fictions pour la jeunesse
Plusieurs éditeurs publiant des livres scolaires
(parfois depuis plus d’un siècle, comme Hachette) ont déjà été évoqués.
Il est nécessaire de rappeler les romans et récits
d’éditeurs souvent engagés dans la défense de l’école publique.
Chez Bourrelier
En premier lieu, nommons les éditions Bourrelier,
crées en 1931 par Michel Bourrelier, qui publient des livres scolaires ou
parascolaires et poursuivent des collections qui ne sont malheureusement guère
renouvelées. "Marjolaine"
(avec 27 titres en 1960), pour les plus de 8 ans, réédite en 1957 La Marchande chevaux de bois d’Alice Verlay
Frapié. "Primevère", reliée, illustrée, pourvue d’une jaquette, a
été créée en 1932 (pour les 10-14 ans). Dans cette collection « Primevère », en
1957, on remarque surtout L’Étrange
famille de la pampa (1957), bon récit d’Aimée Collonges,
illustré par Françoise Estachy, qui obtient le Prix Jeunesse en 1957.
Il
y a tout de même une nouveauté de grande qualité. Les éditions Colin-Bourrelier nomment "L'Alouette", une collection solidement
reliée et illustrée en couleurs, pour
les 8/14 ans. C’est encore la « collection
des "Prix Jeunesse" » (prix fondé, rappelons-le, par Michel Bourrelier en
1934) et c’est aussi une collection conçue pour la distribution des prix.
Elle a fait reparaître en 1956 L’Île
rose de Charles Vildrac, bien illustrée en couleur par Romain Simon qui
illustre aussi la réédition de La Colonie
en 1957, l’année où Marie Colmont (1895-1938) propose son recueil, Le Cygne rouge et autres contes du wigwam.
May d’Alençon (1898-1968) fait éditer Les Six garnements de la
Roche-aux-chouettes, illustré par Pierre Belvès (les aventures de six
garçons sauvageons et sympathiques que des adultes aident à retrouver le bon
chemin) en 1957. Parmi les traductions, on relève en
1957, L’Arc-en-ciel vogue vers Masagara
de Friedrich Feld (illustré par Pierre Noël) et Marycia, la princesse au cœur de glace et autres contes polonais de
Corneille Makuszynski (1884-1954), finement illustré par Françoise Estachy.
Chez Magnard
L'éditeur Roger Magnard,
inventeur jadis des cahier de vacances et Pierre Argence, président du Groupe Paris-Lyon, créent le Prix Fantasia en 1954-55 « dans le but de promouvoir une saine littérature
pour la jeunesse ». Les éditions Magnard
ont adopté ce nom de "Fantasia" pour une collection de
fiction dont les premier volumes, publiés en 1956, sont la réédition des Contes
des mille et une bêtes de René Guillot et Mylord et les saltimbanques d’Elsie (Elsie Denise Million). En
1957, lorsque Renée Manière publie Selma des neiges, l'éditeur, encore peu préoccupé par la réalité sociale contemporaine, propose « une série d’œuvres choisies parmi les œuvres claires les plus
évocatrices des franches couleurs du monde. (...) Celles qui sont capables de
libérer l’élan vers l'aventure, le rêve, la féerie, les domaines enchantés, la
magie, le voyage, en un mot, la merveilleuse découverte du monde... ». En 1957, on relève Le Rouge gazon,
peut-être inspiré par le séjour de l’auteur André Baruc quand il était
inspecteur primaire à Epinal, Taro-San, le montreur d’images de M.-A. de
Miollis et surtout La Montagne endormie de Léonce Bourliaguet, un auteur
alors très apprécié des enseignants.
Dans la collection "Sciences et
aventures"
(1945-1963), première collection d’anticipation pour les jeunes, Pierre Devaux
et H.-G. Viot, publient en commun, dans la collection, une tétralogie dont un
tom est édité en 1957 : Explorations dans le Micro-monde.
Chez Delagrave
Les très anciennes Éditions Delagrave,
fondées au XIXe siècle, publient surtout des œuvres reconnues, constituées de
« Nouvelles, Romans et Variétés », dans leur "La Bibliothèque Juventa" (pour les 12-15 ans). On y
réédite en 1957 Cinq-Mars d’Alfred de
Vigny, Les Trappeurs de l’Alaska de
Gustave Aimard, Parmi les auteurs les plus souvent publiés, on compte Charles
Dickens, Walter Scott, Balzac et Alexandre Dumas.
On destine sans
doute aux livres de prix des ouvrages grand format comme Le Roman de Renart, La Roche aux mouettes de Jules Sandeau, La Mare au Diable de George Sand ou Le Livre de la jungle de Kipling,
illustré par Paul Durand.
La collection "La Mouette", orientée vers les 7-14 ans, est aussi une collection
consacrée en priorité aux classiques. Ces éditeurs créent encore "Gentiane" pour les petits,
"Bouton d'Or" (pour
les plus de 8 ans), et "Pivoine"
orientée vers les lecteurs de plus de 10 ans. Elles lancent encore, vers 1953, "Aventure et jeunesse",
collection
reliée, luxueuse et illustrée, visant
les 9-12 ans. D’Herman Melville paraît Veste
blanche et de Paul Couture, Le Trésor
du soleil.
Chez Nathan
Fernand Nathan, éditeur de livres scolaires et de matériel éducatif depuis 1881 avait lancé
en 1916 la "Collection des contes et légendes de tous les pays", ouverte à la mythologie
antique, à
l’Histoire et aux régions de France.
Après la guerre de 39-45 se
développe la série "Contes et Légendes des régions de France", forte de 24 volumes en 1959. C’est ainsi que Louis Pitz se charge de
la Lorraine (1956) ; Marie-Louise et Jean Defrasne, du Berry (1957). H.
Clérisse propose une synthèse des Récits
et Aventures polaires.
La collection "Enfants
du monde" conçue par la photographe Dominique Darbois dès 1953 se compose d’albums contant des enfances
exotiques, comme Kaiming, le petit
pêcheur chinois en 1957, juste après Rikka la petite Balinaise et
Teïva, enfant des îles. de Francis Mazière (en 1956)
(L’éditeur scolaire Larousse
ne semble pas avoir publié de récit pour la jeunesse en 1957.)
Appréciées par l’enseignement public et soutenues par le syndicat des
instituteurs, le S.N.I., d’où peut-être la pérennité d’œuvres à la présentation
plutôt morne, les éditions S.U.D.E.L (ou SUDEL) ont lancé La "Collection Jeunes". On y retrouve Léonce Bourliaguet
et, en 1957, Paul-Jacques Bonzon évoquant la Résistance dans Mon Vercors en
feu.
Les éditions Gédalge,
fondées en 1952, continue à publier des livres scolaires et livres de prix (comme Le
Pays du Dauphin vert d’Elisabeth Goudge) et dans sa collection La Comète", reliée, illustrée
et cousue, qui remplace "Les
Loisirs de la jeunesse", permet à Henri de Monfreid, illustré par André Hofer,
de raconter La Perle noire (1957)
tandis que H. Clérisse met en récit La
Conquête du grand Nord.
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