« Plaisirs des contes » chez
Casterman, une collection qui fait appel à des écrivains renommés
La vénérable
maison d’édition belge Casterman (née en 1776), au cours des années 50, fait
appel à des écrivains contemporains pour alimenter en contes très divers la
collection "Plaisirs des contes" née au XXe siècle et encore bien vivante au cours des années 70.
C’est Marcelle
Vérité (alias Marcelle Vigneron, 1904-1994) elle-même conteuse prolifique qui dirige
la collection. Elle y publie d’ailleurs Tiline et autres contes en 1962, avant Conte des
étoiles, deux recueils illustrés par Isabelle Ivanovsky (1910-2006), une
illustratrice de qualité maintes fois sollicitée, et Le Pays merveilleux (1969), une histoire de licorne illustrée
par Colette Fovel. La collection (de format 19,5 cm sur 23,5 cm), imprimée
sur beau papier épais et résistant se distingue de son aînée « L’Âge
d’or » en publiant seulement des auteurs du XXe siècle. D’abord
Joseph Peyré (1892-1968) qui situe au pays basque Le Pré aux ours (1959) et Yvonne Escoula (1913-1987)
dont Le Petit homard est illustré par
Élisabeth Ivanovsky.
Paul Guth (1910-1997) crée le personnage récurrent apparu
dans Moustique et le marchand de sable
(1958), puis dans Moustique et
Barbe-Bleue (1959), avant Moustique dans la Lune (1963), trois
ouvrages illustrés par Alain Grée. Après Henri Bosco (1888-1976) et son Bras-de-fer (1959), corsaire brave et
généreux, illustré par Romain Simon (1916-2007) et Maurice Genevoix (1890-1960) "de l'Académie française" contant Les Deux lutins (1961), André
Dhôtel (1900-1991) décrit La Plus belle main du monde, en 1962), quand Minou Drouet
(enfant-poète, née en 1947, contestée dans les années 50, en particulier par
Breton et Cocteau), est plus crédible dans La Patte bleue. Trois de la
flibuste (1963) de Michel de Saint-Pierre (1916-1987) et Le Criquet d’or (traduit de l’espagnol)
de Ana Maria Matute (1925-2014), précèdent Le
Robinson de la rivière (1964), beau récit d’André Dhôtel, illustré par
Colette Fovel (née en 1929). Notons avec des illustrations de Romain Simon, quatre
recueils de Louise Bellocq Contes de mes
bêtes, Contes de mes bêtes au vent (1962), précédant Contes de mes bêtes à l’aventure (1967) et Contes de mes bêtes sous la lune. Renée Massip (1907-2002) raconte L’Aventure du lièvre blanc avec des
images d’ Élisabeth Ivanovsky. En 1970
paraît Alexis dans la forêt Foly, de François-Régis Bastide (1926-1996).
Le conteur et poète Henri
Gougaud (né en 1936) trouve une
collection pour deux recueils réputés : Contes de la Huchette et Contes du
vieux moulin
« imagé par Philippe Lorin ». Le prolifique et généreux Bernard
Clavel (1923-2010) « de l’Académie
Goncourt » propose en 1979 La Maison du canard bleu et Le Chien des
Laurentides.
Parmi les écrivains français de renom, hélas disparus, il faut encore citer
Dominique Rolin (1913-2012) pour Le
Fauteuil magique et Casquette ou les
tribulations d’un chien, Jean-Louis Curtis (1917-1995) (La Rose de Daoud), Suzanne Prou (1920-1995) (Érika et le prince grognon), Daniel
Boulanger (1922-2014) (Le Chant des
matelots). N’oublions ni l’écrivaine belge Françoise Mallet-Joris (disparue
en 2016) pour Le Roi qui aimait les
fleurs ni Simonne Jacquemard (1924-2009) à qui l’on doit Philippine et la coccinelle à sept points.
Souhaitons longue vie à Georges Emmanuel Clancier (né en 1914) dont L’Enfant de neige est illustré par
Jean-Claude Luton et à l’écrivaine tsigane Sandra Jayat (Kourako). D’Amérique sont venus les contes de Pearl Buck
(1892-1973) : Le Vieux hêtre et Un jour de bonheur et la Québecoise
Andrée Maillet (1921-1995) a proposé Le
Marquiset têtu « imagé par Françoise Bertier ».
Avouez que cette
collection, décidément très littéraire et soigneusement illustrée, méritait
bien ce petit rappel.
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