L’éditeur
Bourrelier, "L'Alouette" et Colin-Bourrelier (2)
Une
collection soignée, reliée et illustrée en couleurs : "L'Alouette"
Les éditions Bourrelier passent des noms de fleurs à celui d’un oiseau En
1956, elles nomment"L'Alouette", une collection solidement
reliée et illustrée en couleur, pour
les 8/14 ans. C’est encore la « collection
des "Prix Jeunesse" » (prix fondé, rappelons-le, par Michel Bourrelier)
et c’est aussi une collection conçue pour la distribution des prix. Elle publie donc, en 1956, après Dorothée de Rachel Field, traduite par
Natha Caputo, Le Secret de don Tiburcio (celui d’un extraordinaire
perroquet bleu), de Jeanne Loisy, Prix
Jeunesse en
1956, avec des illustrations de Françoise Estachy,, le même prix ayant été
remporté en 1947 par Jean Bosshard pour Le Marchand de sable attendra... (naïvement illustré par J. A. Cante,
réédité en 1958). Toujours en 1956 reparaît L’Île
rose de Charles Vildrac, bien illustrée en couleur par Romain Simon qui
illustre aussi la réédition de La Colonie
en 1957 (mais c’est J.A. Cante qui se chargera des rééditions de Amadou le bouquillon et Les Lunettes du lion…), l’année où Marie
Colmont (1895-1938) propose son recueil, Le
Cygne rouge et autres contes du wigwam et de la prairie,
Des
trois titres publiés par May d’Alençon, retenons surtout Les Six garnements de la Roche-aux-chouettes (1957), illustré par
Pierre Belvès. En 1958, alors que Georges Nigremont, illustré par Pierre Noël,
évoque Quatre coups espacés, c’est
Étienne Cattin, amoureux des trains et spécialiste des récits ferroviaires qui
est distingué pour Rat-Blanc et son chauffeur. (4 ans avant que soit
édité L’Express du soir, 1962,
illustré par André Pec). C’est juste avant l’histoire des jumeaux malouins
Alain et Alban embarqués sur le bateau de Duguay-Trouin, l’un comme mousse,
l’autre en fraude et contraints tour à tour de jouer « L’Autre » chez les
corsaires de Simone Martin-Chauffier, un roman primé en 1959 et
réédité chez G.P. en 1977. Vingt titres sont proposés en 1960, quand Gine
Victor Leclerc reçoit le Prix Jeunesse
pour Va comme le vent, les aventures d’un jeune cavalier mongol. Parmi les traductions, on relève en
1957, L’Arc-en-ciel vogue vers Masagara
de Friedrich Feld (illustré par Pierre Noël) et Marycia, la princesse au cœur de glace et autres contes polonais de
Corneille Makuszynski (1884-1954), finement illustré par Françoise Estachy et,
en 1960, En « gnomobile » à
travers l’Amérique d’Upton Sinclair. D’André Chamson (1900-1983) on réédite
en 1961, L’Auberge de l’abîme, beau roman
historique de 1933, évoquant les paysans huguenots pacifistes des Cévennes au
XIXe siècle et la traque d’un jeune officier secouru par un médecin
amical.
Des éditions Bourrelier aux éditions Colin-Bourrelier
Bien
qu’il édite encore le Prix Jeunesse 1962 : Le Mystère de
l’ancre coralline de Magda Contino, des aventures policières, tout à tour
dramatiques et comiques, Bourrelier
ralentit la publication d’inédits et rejoint Armand Colin en 1963. L’association
Colin-Bourrelier ne surprend pas ceux qui se souviennent que Michel Bourrelier
est le petit-fils de Louis Le Corbeiller, cofondateur de la Librairie Armand
Colin, ce même Armand Colin ayant initié au métier Michel Bourrelier qui concentre désormais ses anciennes
collections, pour un dernier feu d'artifice, à l'intérieur de l’unique "Marjolaine" qui se décline selon trois
niveaux d'âge.
"Marjolaine",
"Primevère" et "L’Alouette" cessent de paraître en 1968.
Michel Bourrelier publie
ses derniers Prix jeunesse, avant de passer le relais
aux Éditions de l’Amitié- G.T. Rageot en
1968. Paraissent,
en 1963, Renard roux, de May d’Alençon, en 1964, Sur la route des
bohémiens de Jacqueline Verly, en 1965, Le Secret du ballon jaune de
Nicole Lesueur, chant du cygne de la collection. Les plus de 12 ans retrouvent,
outre des traductions de Dickens et d’Alberto Manzi, des romans de Marianne
Monestier (La Petite fille de nulle part… de 1941), ou de Robert
Teldy-Naim (Sept soleils sur la neige, 1954, évoquant les prospecteurs
du Grand Nord canadien), ou découvrent en 1961, L’Aventure du serpent à
plumes, énigme passionnante de Pierre Gamarra, faisant intervenir deux
enfants basques, les Aztèques et un mystérieux écrivain. Citons encore L'Express
du soir, évoqué par ce fou des trains que fut Étienne Cattin (Prix Jean
Macé 1962), et Jeunes princes captifs : Deux fils de François 1er
prisonniers en Castille, publié en 1961 par Louis Delluc (un homonyme du
cinéaste).
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