1957 Jean GIRAUD et Guy HEMPAY (Jean-Marie PELAPRAT) dans CŒURS VAILLANTS
Chez Fleurus,
l’hebdomadaire catholique pour les garçons Cœurs vaillants, absent des kiosques,
connaît une année de changements pas toujours positifs. On rencontre toujours
le personnages « vedette », Frédéri
le gardian scénarisé par Huy Hempay et dessiné par Robert Rigot (Le Mystère de Briamoz), mais Yann Levaillant dessiné par Noël
Gloesner est absent et le journal souffre encore de la disparition soudaine et
définitive d’Oscar et Isidore de
F.-A. Breysse, un pilier du journal, le 17 avril 1955. La rédaction a fait
croire que l’auteur est malade et a poussé l’hypocrisie en lui souhaitant « un
prompt rétablissement ».
Après le départ
pour Rome de l’abbé Gaston Courtois, l’abbé Jean Pihan (alias Jean Vaillant) a
désormais le champ libre. Les trois journaux Fleurus, Cœurs
vaillants, Ames Vaillantes, Fripounet et Marisette abandonnent leur grand
format 27 sur 37 cm pour le format 21 sur 29, dès leur numéro 43 le 27 octobre
1957.
On voit
intervenir les dessinateurs Roger Bussemey (créateur de Moky et Poupy), Pierdec, Pierre Brochard et même Pellos. Alors que
Robert Moreau, très sollicité, essaie de faire oublier l’absence de Calvo dont
le décès survenu en 1957 n’est annoncé
nulle part, Erik (André René jolly), égal à lui-même, intervient souvent, en
particulier avec les enquêtes policières de Pat’Rac.
François Bel, toujours dans le style « ligne claire », envoie le
personnage de Jordi dans L’Idole de Manaïki.
Cœurs Vaillants prépublie des romans qui vont alimenter,
soit la collection « Jean-François » (Les Chevaliers du stade de Paul Cogan, alias Claude Appell), soit
la nouvelle collection « Caravelles (Une
Étoile au fond des mers de Jacques Chabar).
Le scénariste Guy Hempay
Mais les auteurs
les plus remarquables en cette année 1957 sont le scénariste, journaliste (et
futur auteur dramatique) Guy Hempay, (alias Jean-Marie Pélaprat, 1927-1995),
très sollicité et Jean Giraud (qui est déjà Gir mais pas encore Moebius). Guy Hempay, qui
cumule aussi chez Fleurus les fonctions de secrétaire de rédaction et
d’assistant littéraire pour les trois journaux Cœurs Vaillants, Âmes Vaillantes et Fripounet et Marisette, dès 1954, remplace Raymond Labois pour le
scénario de Frédéri le gardian
dessiné par Robert Rigot. En 1957, il scénarise Signé Makoba, Frédéri dans le
Trans-Nord et Le Mystère de Briamoz.
Alex et Euréka, les personnages créés par Guy Hempay et Pierre Brochard, en 1956, sont
les héros de Opération Furet et de Appel à X.Y.Z. Brochard a donné à
l’inspecteur Lestaque des traits physiques de son scénariste. (Notons que
Pierre Brochard anime aussi la série Zéphir
dans Fripounet et Marisette).
Parmi les
nouvelles bandes dessinées, il faut citer Blason
d’argent (continué dans Mission
royale) de Guy Hempay et Georges Brient (bientôt remplacé par Francisco
Hidalgo, alias Yves Roy). Dans un Moyen Âge réaliste et mythique, le chevalier
Amaury tente de combattre l’injustice. Hempay crée Jim et Heppy, un western comique dessiné par Pierre Chéry dont les héros
sont le courageux et astucieux Jim Aydumien et son compagnon Heppy, petit,
râleur et plutôt trouillard. Le premier épisode s’intitule Clarté sur Hoppa City et sera suivi par beaucoup d’autres pas
toujours réunis en albums.
Guy Hempay
scénarise une histoire policière dessinée par Georges Brient. Il s’agit de Blanc partout. Un virtuose du faux
utilise un petit désintégrateur atomique pour capter des toiles du Louvre qu’il
parvient ensuite à fixer. Le journaliste Ray enquête et prend tous les risques.
Pélaprat multiple les pseudonymes pour masquer son omniprésence talentueuse
dans toutes sortes de rubriques et de textes.
Jean Giraud, présent lui aussi dans les
trois journaux
Vers la fin de deux années aux Arts
Appliqués et avant son service militaire, Jean Giraud, est présent chez Fleurus
depuis 1956, (sur les conseils de son ami Jean-Claude Mézières, engagé avant
lui). Il multiplie les travaux divers, entrecoupés par un séjour au Mexique,
dans les trois journaux du groupe.
Il intervient aussi dans Ames Vaillantes dont il réalise la
couverture le 17 novembre 1957 et pour trois récits courts (deux sont
scénarisés par lui sous le pseudo de Gir).
Sur des
scénarios de Guy Hempay ou de J.-C. Martinez, il réalise cinq courts récits qui
sont des commandes : Le Shériff de
Dowell-City, Hervé de Primoquet (ce qui lui permet de dessiner des bateaux
à voile crédibles), Une vrille dans
l’eau, Les Voleurs de bétails et Le Retour
de Spider Web (qui met pour la première fois en scène le personnage de Art Lowell). A la fin de l’année 1957,
il réalise une couverture pour le film La
Loi du seigneur raconté dans l’illustré.
Il crée surtout, scénarisées par Noël Carré, les
bandes dessinées Un géant chez les Hurons
et, en 1958, Le Roi des bisons, deux
westerns qui correspondent à son goût pour l’Ouest américain (plus tard
confirmé et affirmé dans Blueberry).
Il serait fastidieux de citer la dizaine
d’illustrations diverses présentes en 1957 dans Fripounet et Marisette. Tous ses nombreux travaux chez Fleurus ont
permis à Giraud, étonnamment docile, de développer des techniques différentes
et de perfectionner son métier.
Bonsoir. Combien de numéros ont vu publié "Un géant chez les Hurons" du coup ? En vous remerciant,
RépondreSupprimerBonne question, surtout que les sites qui parlent de "Coeurs vaillants" sont muets sur le sujet.
RépondreSupprimerLa bande dessinée parait dans "Coeurs vaillants" (du 28 juillet 1957, planche n° 1 en noir et blanc) au 1er décembre 1957 (planche 19 coloriée partiellement en rose). "Coeurs vaillants" a réduit son format au n° 43 mais c'est sans incidence sur la BD de Giraud publiée au format 20 sur 29 cm. environ dès le début. Au total, 19 planches ont paru. A partir du n° 43, les planches sont diversement et partiellement coloriées en bleu ou en rose.
Donc, pour résumer, 19 numéros de 1957 ont publié "Un géant chez les Hurons"