dimanche 21 février 2010

Collection "Aventures et voyages" (Nathan), ouverte sur les mondes imaginaires





Collection "Aventures et voyages" (Nathan, 1929-1948)

Voici l'un des plus beaux fleurons du Cercle des collections jeunesse disparues. "Aventures et voyages" s'ouvre aux mondes imaginaires et aux ouvrages précurseurs de la Science-fiction.

Première collection pour la jeunesse digne de ce nom, "Aventures et voyages" est publiée de 1929 à 1948 par les éditions Fernand Nathan. Maurice Toussaint (1882-1974) illustre plusieurs couvertures d’ouvrages qui bénéficient de superbes illustrations en noir et blanc, souvent pleine page. En 1932, le duo Charles Quinel-Adhémar de Montgon y publie Le Bateau fantôme et, en 1934, le récit plus « classique », Aux quatre coins du monde.

Des mondes imaginaires inhabituels pour l’époque
De l’Allemand Ottfried (ou Ottfrid) von Hanstein (1869-1959), sont traduits deux ouvrages d’anticipation aux titres verniens : Radiopolis (1927, traduction de Elektropolis, adapté par Tancrède Vallerey et illustré par Maurice Toussaint), et Jusqu’à la Lune en fusée aérienne (1929, d’après Mond-Rak !). (Il existe une édition suisse de Radiopolis, réalisée en 1945 à Neuchâtel, par Nathan et Delachaux & Niestlé). E. Poirier illustre les fameux romans de l’Anglais T. C. Bridges (Thomas Charles), traduits de l’anglais par Suzanne Clot : Le Raid mystérieux de Martin Crusoé (au cœur des Sargasses) (1926, réédité en 1939), La Croisière du Vengeur au cœur de l’Afrique (1ère édition en 1927). Le 3e volume, Le Voyage dans l’inconnu (1928), au cœur des Rocheuses canadiennes, publié un an avant La Cité Mystérieuse (1929), bénéficie d’un format plus grand (de 19 sur 28 cm. au lieu de 15 sur 20,5 cm.).
D’autres récits ressortissent à la S-F ou au merveilleux fantastique, comme le récit de P. Couteaud, illustré par Fernand Chapelet, L’Ile de Tulipatan (1929), l’île corallienne d’un Nouveau Java, retravaillée par les humains, dans une atmosphère très colonialiste. (Tulipatan, c’était d’abord le nom d’une opérette, sur une musique de Jacques Offenbach, en 1868). L’éditeur accueille, en 1933, « le chef-d’œuvre de la série » selon Pierre Versins : le roman Un mois sous les mers (1933) de Tancrède Vallerey, écrivain populaire, titulaire en 1930 du Prix Jules Verne pour L’Ile au sable vert, publié ailleurs mais dont on édite encore ici L’Avion fantastique, en 1936 (réédité en 1946). On lui doit aussi, avec Gisèle Vallerey, en 1927, l’adaptation de 10 000 lieues dans les airs d’Ottfried von Hanstein (1869-1959), un récit réédité en 1946 qui n’a rien de conjectural, d’après Ein Flug um die Welt und die Insel des seltsamen Dinge. En 1934, paraît le récit : Les Rayons ensorcelés (1935) d’Henri Allorge (1878-1938), un auteur connu aussi et ailleurs pour Le Grand cataclysme, roman du centième siècle, de 1922.

La collection s’ouvre aussi à d’autres types de récits puisque l’on y traduit Le Gouffre noir de Henryk Sienkiewicz. De l’allemand, sont traduits Les Héroïnes du Pacifique ou les robinsonnes du XXe siècle de Friedrich Wilhelm Mader (1866-1945) et John Warkmann ou les Cent millions du petit crieur de journaux de Hans Joachim Dominik (1872-1945), deux récits encore adaptés par Gisèle et Tancrède Vallerey.
Les textes français, autres que ceux déjà cités, sont rares. Notons toutefois L’Enlèvement de Baby Dolly d’Alain Duval, Vie et Aventures de Buffalo Bill du romancier populaire Albert Bonneau (réédité en 1947 dans Spirou), et deux récits signés, De la Villesbrune : Le Gaucho proscrit et Le Tchaha. La plupart des titres sont encore disponibles chez Nathan, au début des années Cinquante, quand on réédite encore des récits, tels que Jusqu’à la lune en fusée aérienne (en 1948), Le Voyage dans l’inconnu et John Workmann.
Si cette collection est encore connue aujourd’hui, on le doit à Pierre Versins et à son indispensable Encyclopédie de l’Utopie, des Voyages extraordinaires et de la Science-Fiction. Notons aussi l’intense activité des membres du Forum B.D.F.I.

3 commentaires:

  1. Merci pour ce beau panorama de la collection!

    Et pour "l'intense activité" de BDFI, puis-je solliciter la permission d'emprunter les scans des couvertures? Ce serait pour la base de données et une courte présentation, liée à votre blog comme il se doit.

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  2. Pardon de découvrir si tard votre commentaire.
    Je serais évidemment flatté que le site de BDFI si appréciable reprenne les scans de couvertures.
    Veuillez excuser ce long retard.
    Amitiés
    Raymond

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  3. Et à mon tour, je présente les miennes (d'excuses!) de ne prendre connaissance du retour qu'aujourd'hui :)
    Merci pour l'accord, et je suis ravie de voir le blog réanimé pendant que je tournai la tête. C'est un plaisir de lire les articles d'Éclectisme.

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