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vendredi 1 décembre 2017

1957 Albums de bande dessinée, héros et héroïnes de B.D.

1957 Albums de bande dessinée, héros et héroïnes de B.D.

Si les albums de bande dessinée parus en 1957 ne sont pas très nombreux, c’est en raison de la frilosité des éditeurs français. Heureusement que les éditeurs belges : Dupuis, Lombard & Dargaud et Casterman montrent la voie. En France, en dehors des éditeurs catholiques Bonne Presse et Fleurus, on ne publie guère que des albums brochés et populaires et surtout à la S.P.E.



Références des albums représentés :
-          Les Aventures de Marc Jaguar Le Lac de l’homme mort de Maurice Tillieux Dupuis
-          Bob et Bobette La Clé de bronze de Willy Vandersteen Lombard & Dargaud    
-          Chlorophylle Pas de salami pour Célimène de Raymond Macherot Lombard & Dargaud (+ Le Bosquet hanté)
-          Monsieur Vincent L’ami des pauvres de Raymond Reding Lombard & Dargaud
-          Johan et Pirlouit La Source des dieux de Peyo Dupuis
-          Jo, Zette et Jocko La vallée des cobras de Hergé Casterman 
-          Alix L’Île maudite de Jacques Martin Collection du Lombard
-          Les Av. de Buck Danny Menace au Nord de Charlier (Sc) et Hubinon (dessin) Dupuis
-          Dan Cooper Le Triangle bleu (1er épisode) d’Albert Weinberg Lombard & Dargaud


-          Blake et Mortimer L’Énigme de l’Atlantide d’Edgar P. Jacobs Coll. du Lombard  
-          Lucky Luke IX Des rails sur la prairie de Morris et Goscinny Dupuis
-          Cricri Souris d’appartement contre Matou de Calvo Sté Nlle des éd. Mireille
-          Les Nouvelles aventures de Chick Bill La Tête de pipe de Tibet Lombard & Dargaud  
-          Bill Jourdan Le Carnet noir de Jean Acquaviva (Sc.) et Loys Pétillot Bonne Presse
-          La Patrouille des Castors Le Mystère de Grosbois de Mitacq Dupuis Éd. française
-          Images de l’Histoire du monde Timour Le Captif de Carthage de Sirius Dupuis
-          Fripounet et Marisette La Troisième soucoupe de R. Bonnet Fleurus
-          Ivanhoé d’après Walter Scott de S. Laudigeois Hemma


-          Les Aventures de Spirou et Fantasio Le Repaire de la murène de Franquin Dupuis
-          Les Nouvelles aventures de Chick Bill Ko-Klox-Klan de Tibet Lombard & Dargaud
-          Tif et Tondu Le Retour de Choc de Maurice Rosy (sc.) et Will (dessin) Dupuis   
-          La Patrouille des Castors Le Disparu de Ker-Aven de Mitacq Dupuis Éd. française
-          Johan et Pirlouit Le Serment des Vikings de Peyo Dupuis
-          Les Aventures de Buck Danny « NC-22654 » ne répond plus de Charlier (Sc) et Hubinon (dessin) Dupuis
-          Zéphir Messathi Le Prince des Sables de Pierre Brochard Album « Fleurdor » Fleurus
-          La Jeunesse de Robin des Bois d’après A. Dumas Mondial aventures n° 21
-          Chantal au Katanga de Robert Rigot Editions Hemma


Parmi les albums brochés, on remarquera les personnages suivants : Aggie, Charlot (par Jean-Claude Forest), Davy Crockett (un personnage de l’année 1957, célébré par une chanson interprétée en particulier par Annie Cordy), L’Espiègle Lili, Bibi Fricotin (celui se Pierre Lacroix), Bouclette, Les Pieds Nickelés (ceux de Pellos), Mimile et Minouche, Moustache et Trottinette de Calvo...    

Note : Evidemment, cette liste n'a rien d'exhaustif. Aux lecteurs d'ajouter les titres de leur choix dans les commentaires.

Il eût été impardonnable d'oublier Jerry Spring de Jijé...


-          Les Aventures de Bob et Bobette Les Chevaliers de la rue Willy Vandersteen Éd. Érasme
-           Les Aventures de Bob et Bobette La Frégate fracassante Vandersteen Éd. Érasme
-           Tarzan et le lion Hachette (d’ap. E.R. Burroughs, dessins Foster) é. o. 1937
-          Ça, c’est du sport 7 histoires complètes Jean Graton Dupuis  
-          Jerry Spring N° 4 Le Trafic d’armes Jijé (Joseph Gillain) Dupuis
-          Jerry Spring N°5 La passe des Indiens Jijé (Joseph Gillain) Dupuis
-          Croc Blanc d’après Jack London dessin collectif Classiques illustrés Pub. Class. Int.
-          Une Aventure de Kim Devil Le Monde disparu Charlier (sc) G. Forton Dupuis
-          Perlin et Pinpin les Joyeux Nains chez les lutins M. Cuvillier Alb. Fleurette Fleurus

   

Nouveaux Héros et nouvelles héroïnes apparu(e)s en 1956 et 1957

1956
Alain Cardan, cosmonaute de Gérald FORTON dans Risque-Tout
Alex et Euréka (ou Tambour), de Guy HEMPAY et P. BROCHARD, dans Cœurs Vaillants, 1er alb. 1959.
Bobosse, le petit chien de Marcel REMACLE, dans Risque-Tout puis Spirou
Bill Jourdan, western de Loys PETILLOT et Jean ACQUAVIVA, dans « Bayard », 1er album en 1957.
Cha’pa et Group-Group, le jeune Indien et l’animal aux grandes oreilles de Ramon MONZON, dans Vaillant
Davy Crockett de LE RALLIC, dans L’Intrépide. Albums vaillant en 1963-64.
Gil Jourdan, détective, et son ami Libellule, de M. TILLIEUX, dans Spirou, 1956,  1er album en 1959.
Harald le Viking de Liliane & Fred FUNCKEN, dans Tintin, 1956, 1er album en 1958.
Hercule Malabar de Jean SYLVERE et Alexandre GERARD, dans Joyeuses lectures et en albums S.P.E.
Jacques Flash de Jean OLLIVIER et Pierre LEGUEN, dans « Vaillant », 1er album en 1960.
Jean Mermoz de V. HUBINON et J.-M . CHARLIER, en album Dupuis.
Jordi de François BEL, dans Cœurs vaillants de 1956 à 1961, Albums Fleurus en 1962.
Line de Nicolas GOUJON et Françoise BERTIER (et GREG et P. CUVELIER), pour le journal homonyme
Martine et Zozo de TIKY (dessin) et Henriette ROBITAILLIE, dans Bernadette, 1 album en 1957. 
Phil et Jordi, (Pompon rouge) de François BEL, dans Cœurs Vaillants, 1er album en 1961.
Richard et Charlie de Jean TABARY, dans « Vaillant », un album Glénat N. & B. en 1977.

1957       
Blason d’argent de Guy HEMPAY et F. HIDALGO, (Yves ROY), dans Cœurs Vaillants, 1er album en 1959.
Bob Flapi, athlète complet, (mais freluquet créé par André HARVEC, dans Pschitt Junior, en album SPE en 58.
César et Ernestine, de Maurice TILLIEUX, dans Spirou,  1957, 1er album « Gag de Poche » en 1966
Coco Bill de Benito JACOVITTI, parodie de western dans le Giorno dei Raggazi
Davy Crockett de Jean OLLIVIER, Edouardo COELHO puis KLINE dans « Vaillant », 1er album en 1960.
Gaston Lagaffe de André FRANQUIN, dans Spirou, en février 1957, 1er album petit format en 1960.
Jari, le joueur de tennis de Raymond REDING, dans Tintin, 1957, 1er album en 1960.
Jim et Heppy, héros de western, de Guy HEMPAY et Pierre CHERY, Cœurs vaillants en 57, Alb. 61-62
Michel Vaillant, le coureur automobile de Jean GRATON, dans Tintin, 1957, 1er album en 1959.
Moky et Poupy de Roger BUSSEMEY, dans les journaux Fleurus en 57, 1er album Fleurus en 1960.
Monsieur Vincent, l’ami des pauvres de REDING, en album du Lombard.
Priscille et Olivier de Jeannine LAY et Henriette ROBITAILLIE, dans Bernadette, 1er album en 1958.
Prudence Petitpas de Maurice MARECHAL, dans Tintin, 1957, albums Le Lombard dès 1962.
Signor Spaghetti, le bavard, et Prosciutto de R. GOSCINNY et D. ATTANASIO, dans Tintin, 1957, alb en 61.
Thierry le Chevalier de J.-M. CHARLIER et Carlos LAFFOND, dans Spirou en mai 57
Tony Sextant, S-F de J. RIBERA et J. ACQUAVIVA dans « Bayard », 1er album en 1958.
Zorro d’Alex TOTH (E-U) (après celui de Bob Dan, Gire et Oulié et J. Pape en France)



vendredi 20 octobre 2017

1957 Jean ACQUAVIVA explique la conception du western "Bill JOURDAN"

1957 Jean ACQUAVIVA explique comment s’est faite la BD
« Bill JOURDAN »

C’est dans Bayard le 9 septembre 1956, que Jean Acquaviva, sur l’invitation pressante du père André Sève, sous le pseudo de Pip, explique comme il a conçu, avec le dessinateur Loÿs Pétillot,  l’histoire en images (on ne dit pas encore bande dessinée), Le Carnet noir, les aventures western de Bill Jourdan et de son ami Sam.

  

Page 1 : C'est une des toutes premières fois qu'on explique la fabrication 
d'une bande dessinée en séparant le travail du 
scénariste-documentariste et celui du dessinateur.


Page 2 : du manuscrit revu et corrigé à l'impression dans le journal


Page 3





dimanche 13 août 2017

1957 Romans et récits pour la jeunesse d'éditeurs catholiques ou proches

1957 : Les romans et récits pour la jeunesse d’éditeurs catholiques ou sympathisants

Les maisons d’éditions catholiques qui diffusent d’ailleurs des journaux pour la jeunesse sont essentiellement Fleurus et La Bonne Presse. Tandis que la première maison a étoffé ses collections en 1957, la seconde ne diffuse pas de romans nouveaux pour les jeunes (la collection « La Frégate » s’adresse aux adultes et les « romans cinématiques » sont devenus bien désuets). La Bonne Presse préfère diffuser quelques albums de B.D. comme les Pat’Apouf de Gervy ou des B.D. prépubliées dans l’hebdomadaire Bayard. Parmi les éditeurs proches de la même mouvance religieuse, parfois sous-jacente, en plus des éditions Alsatia, des éditions Desclée de Brouwer (à capitaux belges), de Mame et de Spes (éditions fondées dès 1923 par un groupe de catholiques aux idées sociales), on trouve aussi Gautier-Languereau et même Casterman et Flammarion pour certaines collections.  

Les éditions catholiques Fleurus associées parfois à Gautier-Languereau ou à Mame 




Les éditions Fleurus se sont associées à Gautier-Languereau, en 1950 pour créer la  collection "Jean-François". En 1957, la plupart des titres sont déjà parus de sorte que seuls quatre titres vont paraître cette année-là. André Delor, de son vrai nom André Losay (1913-1984) publie Le Révolté de Bethléem  (prépublié dans Cœurs Vaillants en 1954). De Louis Saurel, on publie Mont joie ! Saint Denis, avec des illustrations de Pierre Joubert et Paul Cogan (alias Claude Appell) illustré par Alain d’Orange, célèbre les sportifs dans  Les Chevaliers du stade. Marcelle Vérité, illustrée par Cyril Arnstam, raconte Tempête sur Hong-Kong
En 1957, les éditions catholiques Fleurus associée à Gautier-Languerau, créent la collection "Caravelles" qui ne vivra que deux ans (1957-1958), en publiant quelque quatorze titres.
Georges Bayard, alias Georges Travelier, un an avant la série des Michel, propose La Chanson du Cabestan en 1957. L.-N. Lavolle (Hélène Chaulet) écrit pour la collection l’exotique Mango. Rémi Mayan (Au grand pays blanc) et Jean-Marie Audibert (Le Tour du monde en quatre jours) sont moins connus. Jacques Chabar propose des récits sur les grands aviateurs avec Des aventures dans le ciel, Mais la collection accorde une place à ce que l'on n'ose encore nommer la science-fiction. Jean de Trigon en écrivant L'Homme qui vivra mille ans donne un titre explicite. Dans ce récit illustré par Robert Rigot, le Breton Hervé Keridec ne vieillit que d’un an tous les dix ans. Ch.-L. Souvelier touche au genre avec La Fantastique expédition Star quand les explorateurs rencontrent des animaux et des êtres préhistoriques.



Gautier-Languereau et sa collection « La Bibliothèque de Suzette »
L’éditeur bon teint Gautier-Languereau poursuit sa collection « La Bibliothèque de Suzette ». Par exemple, Marcelle Vérité y publie Clairette détective et l’incontournable Henriette Robitaillie (La Maison des sourires, Luciole chez les pirates). Tandis que Claude Voilier pénètre dans Le Manoir des cinq preux. Jacqueline Duché (Capucine et son Ecossais) et Geneviève Duhamelet (Do Ré MI Fa) sont aussi présentes. Les plus grandes lectrices aborde la série des Brigitte de Berthe Bernage.   


   Associées à l’éditeur catholique Mame, les Éditions Fleurus ont attendu 1953 pour  lancer, en direction des filles, la collection de récits "Monique".  On n’est pas surpris d’y rencontrer Henriette Robitaillie avec Pascale et la tempête (au large de la Charente Maritime, trois fillettes sont transformées en robinsonnes après une violente tempête). Denyse Renaud donne une tonalité historique à son Messager de la liberté, quand Roger de Chérizay doit de défendre d’une accusation de complot contre Mazarin. Dans Le Secret du diamant (déjà publié en 1954), il conte comment des Anglais, découvreurs d’un gisement diamantifère, tentent d’échapper à des gangsters cupides (ces deux derniers titres sont des rééditions). En revanche les récits de Yves Gohanne (L’Écueil aux diamants), André Mac Cormick (Un château si calme), Marguerite Robert qui écrit le roman fantastique Le Prince aux yeux verts et Yvette Léonard imaginant Trois billes dans le soleil, sont bien des créations de 1957.

Alsatia et « Signe de Piste » et la rivale « Jamboree » des éditions Spes
Les éditions Alsatia connaissent le succès grâce à  leur désormais célèbre collection d’esprit scout "Signe de piste", lancée en 1937, aisément identifiable grâce aux couvertures de Pierre Joubert. Les auteurs clés demeurent Serge Dalens et Jean-Louis Foncine, qui reprennent la direction en 1954. Comme on est jamais si bien servi que par soi même, ils rééditent leurs titres (La Bande des Ayacks de Foncine et la série du Prince Eric de Dalens) et les deux auteurs associent en 1956, leurs deux noms en Mik Fondal, pour proposer des récits policiers sous le nom générique : Les Enquêtes du Chat-Tigre. La série qui a pour personnage principal, Michel Mercadier, dit Mik le Chat-tigre, surnommé « le Maigret du Signe de piste ». Elle est constituée de douze tomes. En 1957 paraissent les épisodes 3 et 4 : L’Assassinat du duc de guise et Pas de chewing-gum pour Pataugas.
Après l’épisode de L’Assassinat du Duc de Guise où serait révélé le nom du « véritable » assassin du duc, Mik, de retour de Blois, doit retrouver Nicolas, le fils de l’officier de police Fortier, enlevé en plein Quartier latin. C’est la quatrième enquête intitulée Pas de chewing-gum pour Pataugas. Toute une équipe se démène, de Paris jusqu’aux rives du lac Léman, pour mener à bien cette entreprise périlleuse.





Claude Appell raconte avec fantaisie Chambard à Pontaudru tandis que Bruno Saint-Hill décrypte Le Triptyque d’ivoire. Puisque les présences féminines sont rares, signalons la parution de Norr le mystérieux d’Henriette Robitaillie. 
La collection élitiste, voire aristocratique, célèbre toujours les amitiés masculines, sentiment renforcé par les couvertures et dessins de Pierre Joubert et de Michel Gourlier.
En 1957, alors que les tirages dépassent les 300 000 exemplaires, la collection, conçue pour « Les Garçons de France », se subdivise en "Signe de piste junior", destinée aux 8-12 ans et "Signe de piste", proprement dite, pour les 12-16 ans.
Les Éditions catholiques Spes, à Paris, avaient lancé "Jamboree" (1952-1963),  une des dernières collections de romans scouts, tellement proche de "Signe de piste", sa principale rivale, qu’elle publie souvent les mêmes auteurs. Cette « collection des garçons de notre temps » se subdivise bientôt en une série « pour les jeunes » où paraissent, entre autres, des récits de J-M. Dooz (Lionel Léopold), de Pierre Delsuc comme Gaël des Glénans, en 1956, très bien illustré par Pierre Forget, et une série « pour les aînés » avec Bruno Saint-Hill et Alain Tersen (Lionel Léopold). Sont communs aux deux tranches d'âge, Alain Arvel (Terre des ombres en 1957) et Jean-Claude Alain (c’est encore Lionel Léopold !) qui publie La Marque de sang.  Parmi les illustrateurs, notons la présence de Pierre Forget (en 1957, pour Le Prince Milou d’André Jouly et pour Les Chevaliers de Lindenhagen de Friedrich Luddecke.



  L’éditeur belge Desclée de Brouwer a donné des couleurs à sa collection « Belle Humeur » 
L’éditeur catholique Desclée de Brouwer poursuit la collection "Belle humeur" (créée en 1934), désormais brochée et en couleur mais avec un grand format, de 19 sur 15 cm. Sous sa couverture illustrée en trois couleurs, elle connaît le succès puisque certains titres atteignent 800 000 exemplaires (la 2e édition de Bel amour, de Jacqueline Vincent). Au début des années 50, les auteurs les plus édités sont le père jésuite Albert-M. Hublet, Norman Dale et Jacqueline Vincent. Hugues Varnac (en plus d’un récit évoquant la vie de la forêt de Tronçais dans Le Rocher du Pas de la mule, en 1956), livre des romans maritimes comme Passage Nord Ouest (de 1957), une odyssée dans le Grand Nord. L.N. Lavolle (Hélène Chaulet) trouve un éditeur Le Conquérant de Golconde (1957). François Bérisal raconte « la vie d’Herman Geiger, pilote des glaciers » (son ami), dans L’Avion des neiges (1957) et François Balsan développera de Nouvelles aventures au Kalahari. La Petite fille d’en face de Geneviève Duhamelet raconte l'histoire d'une orpheline de guerre heureuse de rencontrer l'affection de ceux de la maison "d'en face". Oemarque encore en 1957 Les Choucas de Marie Derc et Le Rendez-vous du châtaignier d’Hélène Weilen. 
 





Chez Casterman et chez Flammarion 
  La maison d’édition belge Casterman fondée à Tournai en 1776, d’abord spécialisée dans le livre religieux, éditrice des albums de Tintin depuis les années 30 et des albums de Martine depuis les années 50 publie aussi des romans pour la jeunesse très divers.
Les principaux illustrateurs qui vont bientôt briller dans la bande dessinée sont Fred Funcken et François Craenhals. Romans classiques (comme La Fille du capitaine de Pouchkine, Les Aventures d’A.G. Pym d’Edgar Poe, La Belle Nivernaise d’Alphonse Daudet) voisine avec des récits d’aventures plus ou moins exotiques (Jusqu’au Grand Nord de W. H. G. Kingston, Au péril de la jungle de R. B. Ballantyne). La collection "Le Rameau vert" donne sa chance au premier roman de Georges Chaulet, Le Fantôme de Campaville en 1957 et publiera ses premières aventures romancées des Quatre As, illustrées par François Craenhals, avant leur adaptation en bande dessinée.


  Flammarion réédite les romans de Thérèse Trilby, illustrés par Manon Iessel, dans sa collection reliée "Pour les jeunes", munie d'une jaquette illustrée en couleur. Parmi les nombreux titres ressuscités, citons Riki, Demoiselle de la Légion d’honneur, Coco de France, Madame Carabosse. Les romans étant surtout lus par les filles, nommons Caty de Johnny. Flammarion ayant cessé de rééditer pour l’instant les Winnetou de Charles May (l’Allemand Karl May), il semble difficile de trouver des ouvrages pour les garçons en 1957 dans la collection "Pour les jeunes".


           

mercredi 17 mars 2010

Maison de la Bonne Presse et Bayard-Presse : Presse juvénile III



De la Maison de la Bonne Presse à Bayard Presse
De L’Echo du « Noël » (1906) à J’aime la B.D. (2004)
Un siècle de presse juvénile catholique


III Bayard, un journal plus connu de 1956 à 1962 mais brutalement interrompu

L’hebdomadaire masculin Bayard renaît en décembre 1946. S’il a perdu son grand format, il bénéficie de la direction du père assomptionniste André Sève qui privilégie, dans un souci éducatif, plutôt le texte que l’image (même s’il se met souvent, avec talent, au service de l’image). « Les plus belles histoires de vaillance » paraissent dans la collection "Bayard". C'est un curieux mélange d'histoires illustrées avec texte récitatif sous l'image, comme dans l'étonnante histoire de guerre, troublante d'exactitude et intitulée : Evasions de G. Paillard, prépubliée dans Bayard, dès 1946. D'autres récits proposent les illustrations plus modernes de Loÿs dans Deux génies de la Renaissance : Michel-Ange et Léonard de Vinci, écrits par C. Marin, ou Les Grands As du sport.
Le Père Sève met la main à la pâte, utilise des pseudonymes et scénarise des bandes dessinées comme Faucon noir de Pierre Forget ou Le Chevalier inconnu de Loÿs Pétillot, excellent reporter en images dessinées. André Sève est Jean Quimper, pour Le Mystère de l'émir, illustré par Pierre Forget, une bande dessinée médiévale, mâtinée de fantastique, construite autour de l’emblématique Thierry de Royaumont. Aucun lecteur de l'époque n'a oublié les albums Le Secret de l'Emir, La Couronne d'épines, L'Ombre de Saïno ou Pour sauver Leïla (album Bayard en 1987 seulement). Jean Acquaviva (alias Antoine Graziani), est surtout le scénariste de la série western Bill Jourdan (1956-1961) illustrée par Loÿs Pétillot, depuis Le Carnet noir jusqu’au 5e épisode, Le Désert de la mort. Il marque d’autant plus l’époque qu’il est présent sous les pseudonymes de Jean-Simon Rutalais (La Clé d’Antar, 1956), de Pierre Mérou (Velthur le pacifique, 1958-1959) et de Saint-Alban pour une Histoire du cinéma et d’excellentes chroniques cinématographiques. Il faut rappeler que le cinéma a toujours été au centre des préoccupations de la Bonne Presse (ne serait-ce que pour le surveiller et lui imposer des « cotes morales », depuis la naissance de l’une des premières revues cinématographiques en 1903 : Le Fascinateur).
C’est aussi Acquiviva qui scénarise les B.D. Banda-Tanga (1953-1954) et Uranium (1954-1955, devenu en album, La Course à l’uranium), illustrées par Alain d’Orange. Il faut aussi le créditer de Hiawatha et des dialogues de Stop au signal rouge. Sous le nom de Rutalais, on lui doit encore Goéland rouge, Le Trésor du Kon-Tiki et Yvan des Valdaï (d’après R. Hédouin, dessiné par Loÿs Pétillot). Sous le pseudo de Mérou, bien avant Les Aventures de Procopio (1959-1962), il a scénarisé Les Sept samouraï de Kurosawa, magnifiquement mis en images par l’admirable Pierre Forget à qui l’on doit aussi les images de la série Mic et Mac (1957-1962).
Si l’on a pu oublier les dessins de Troc, de Gaston Jacquement, de Perrin-Houdon ou d’Arsène Brivot…, on ne peut passer sous silence ceux de Gervy (contant les errances de l'orphelin Paulo dans Le Totem du « Vieux-Cerf » en 1938 et auteur d’Alain au Far-West, republié pendant et après la guerre), de Pierre Joubert (Michou des gazelles, 1951), de Julio Ribera (Le Barrage, 1956 et surtout la série de science-fiction Tony Sextant, chevalier de l’espace, de 1957 à 1961), de Chakir (Le Disparu de l’île de Ré, 1961) et de Dino Attanasio, illustrateur de Bob Morane et l’oiseau de feu, d’après Henri Vernes..
Malheureusement, la politique des albums est quasiment nulle. On fait plutôt la promotion de albums de Pat’Apouf de Gervy (publié dans Le Pèlerin) et si mal que les livres seront soldés au kilo. La collection « Cinématiques » (un nom qui prête à confusion) ne verra naître que quelques titres. Il faut ajouter que l’on abuse parfois des convictions sincères des auteurs et illustrateurs pour leur demander beaucoup en les payant d’autant plus mal qu’aucun statut ne les défend.

Maison de la Bonne Presse et Bayard-Presse : presse juvénile IV



De la Maison de la Bonne Presse à Bayard Presse
De L’Echo du « Noël » (1906) à J’aime la B.D. (2004)
Un siècle de presse juvénile catholique


IV Bernadette, le « parent pauvre » des fillettes
Bernadette, hebdomadaire pour filles, à la parution régulière de 1923 à 1640, renaît aussi en 1946. Cette presse mièvre et pieuse n’est qu’un « parent pauvre », malgré un supplément en couleur, sous titré « Histoire, Art, Science, récréations », proposant des rubriques plus profanes.
Les ouvrages sont illustrés, après la guerre, par Grand'Aigle, Gaston Jacquement, Pierdec (alias Pierre Decomble), Loÿs Pétillot, Alain d'Orange, Manon Iessel, Solveg (S. Voisin) ou Maurice de la Pintière (1920-2006), des dessinateurs fréquents à la Bonne Presse. On y remarque des récits illustrés par Manon Iessel (comme la vie de Florence Nightingale), Félix Jobbé-Duval, Gaston Jacquement (alias Ticky ou Tiky), Pierdec, avant l’arrivée d’illustrateurs plus connus comme Alain d’Orange, Solveg (alias Solange Voisin), Janine Lay, Pierre Forget ou Gervy. La prépublication de romans cinématiques (L’Oiseau des îles illustré par Gaston Jacquement, Les Naufragés du « Sassandra », imaginé par Renée Tramond, Le Monstre des abîmes en 1951, de Henriette Robitaillie), prouve l’absence d’évolution. Ce n’est qu’en 1955 qu’on remarque les belles illustrations non signées d’Alain d’Orange, pour le roman de R. Gaël, adapté par M. O. Saint-Hilaire : Le Messager du tsar. En 1956, Henriette Robitaillie, scénarise la bande dessinée de Solveg, Lucette et les éléphants, avant de créer pour Janine Lay, les personnages de Priscille et Olivier pour deux épisodes mémorables : Le Secret du lagon bleu et Le Puma aux yeux d’escarboucle. Cette omniprésence envahissante d'Henriette Robitaillie, écrivant jour après jour et sur tous les sujets, caractérise l'hebdomadaire de cette époque.
C’est aussi en 1956 qu’on fait à nouveau appel à Gervy, le père de Pat’Apouf, créant Miette et Totoche, ou contant en B.D. et en couleur Les Tribulations de Canou. L’hebdomadaire a la chance de publier Moustache et Trottinette au Moyen Age du grand Calvo. Dès 1956, les deux hebdomadaires Bayard et Bernadette passent à l’impression offset, agrandissent leur format et améliorent leur contenu. En 1963, l’excellent illustrateur Pierre Forget (avant de repartir graver des timbres), réalise la bande dessinée, La Reine du lasso et L.N. Lavolle (Hélène Chaulet), publie L’Enfant du fleuve, inspiré par le fleuve Nil et illustré par Pierdec (alias Pierre Decomble).

Au début de l’époque des « yéyés », on note la tentative du mensuel Rallye jeunesse (1959-1966), créé et dirigé par le Père Sève, pour établir le premier une relation d'égal à égal entre les adultes et les adolescents mais, bien qu’il innove en s’ouvrant à la génération « yéyé », sa diffusion est limitée aux milieux catholiques.
En 1962, la Bonne Presse, associée à Georges Dargaud, remplace son hebdomadaire Bayard par le mensuel mixte Record, avec une toute nouvelle équipe qui laisse sur le carreau les auteurs et dessinateurs de Bayard. Elle accueille une pléiade de dessinateurs qui exerceront bien vite leurs talents, tels René Goscinny et Jean Tabary (Le calife Haroun el Poussah et le vizir Iznogoud), Gotlib, Claire Bretécher ou, dans des journaux au public moins restreint, comme Pilote.
Le 5 janvier 1964, Nade a pris la succession de Bernadette et tient jusqu’au 29 avril 1973. Entre temps, la publication prendra le nom de Nade Télé-Jeunes avec l’ambition d’être le 1er journal de télévision pour les jeunes. Nade, journal visant « les petites filles et leurs petits frères », a restreint son lectorat potentiel malgré la présence d’un débutant prestigieux, l’orfèvre du dessin François Bourgeon. Jumelée avec Lisette agonisant, le 1er novembre 1964, en lui imposant toutes ses bandes dessinées, la revue se condamnait à ne survivre que quelque temps.