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jeudi 2 avril 2015

"Cascade Policier" et "Cascade Pluriel", chez Rageot (2)

Les Collections "Cascade Policier" et "Cascade Pluriel", chez Rageot (2)

La collection "Cascade Policier", d’abord modeste en titres, va peu à peu prendre une importance inattendue, sauf pour ceux qui avaient pressenti l’explosion parallèle du fantastique et du récit policier dans les livres pour jeunes.


La collection « Cascade Policier », née en 1991, chez Rageot, qui propose « enquêtes, fausses pistes, mystère… et frissons garantis », va  décliner tous les styles, conjuguant énigme, roman noir et sueurs froides, suspense, enquêtes, fausses pistes et polar flirtant avec le fantastique. Le tandem Boileau-Narcejac, avec la reprise des aventures de Sans Atout, (Le cadavre fait le mort, Dans la gueule du loup, Une étrange disparition…) sert sans doute au départ de locomotive, tout comme le maître du polar américain Jay Bennett, déjà publié, de retour dans L’Impasse du crime (1991). Un homme traqué croit trouver refuge dans un cinéma de quartier dont la sortie donne sur une impasse ! Thomas Garly, dans Peinture au pistolet (1991), campe un jeune détective narquois, évoluant en  2 CV, dans le milieu frivole de l’art, de Paris à Rome ou Venise. Dans Le Voleur de secrets d’Olivier Lécrivain, une réédition de 1991, si l’ambiance est bien celle d’un polar, le thème principal est tout de même celui de la création littéraire.
Jean Alessandrini poursuit les enquêtes du Capitaine Nox dans Le Labyrinthe des cauchemars, un épisode d’une série limitée.


Avant même sa série Le Commandeur, Michel Honaker séduit d’abord avec Croisière en meurtre majeur (1993), un récit qui serait inspiré par le carnet de bord de Tchaïkovski lors du voyage Le Havre-New-York du transatlantique « Le Bretagne », en avril 1891. Ce roman policier fait connaître aux lecteurs Sylvain d’Entragues qui enquête sur la mort troublante d’un certain M. Werner, passé par-dessus bord. Michel Honaker étonne aussi avec La Sorcière de midi, un récit qui flirte avec le genre fantastique en restant une aventure policière, agrémentée d’une touche humoristique. Jean-Paul Nozière introduit Des crimes comme ci comme chat (1992) dans une paisible bibliothèque. Pourrait-on soupçonner de crimes une bibliothécaire qui nomme ses chats Duras, Simenon ou Le Clézio ? Ce policier original, à l’écriture subtile, garde sa saveur jusqu’au bout.
A la même époque, Paul Thiès charme avec Signé Vendredi 13. La mère de Caravelle Beauregret, une journaliste célèbre, reçoit de mystérieuses menaces. Et le meilleur copain de la jeune fille, surnommé Vendredi 13, tagueur et roi du skate, semble mêlé à de sombres trafics. Du même auteur, certains préfèreront peut-être Micmac aux Mille et une nuits, paru en 1994. Simon vit avec sa mère veuve dans la sordide cité des barres sinistres de HLM, pompeusement baptisée « Les Mille et une nuits ». Il rencontre Bruno au cours de circonstances tragiques, quand leurs vies sont menacées.
En 1992, Valérie Dayre, un auteur à L’École des loisirs de Comme le pas d’un fantôme, dans la collection « Médium », republie l’histoire, chez Rageot, sous le titre Le Pas des fantômes, quand Gabriel, quinze ans, vient passer des congés dans le manoir austère et isolé d’un parent qu’il ne connaît pas.   


Appréciée par les 12-15 ans, la collection s’ouvre à de nouveaux auteurs, tels Sarah Cohen-Scali et ses Ombres noires pour Noël rouge (1992). Au même auteur, la collection sera redevable du récit, Agathe en plein délire (1996), quand un meurtrier pousse le cynisme jusqu’à prévenir un commissaire, par lettres, des meurtres qu’il va commettre. Sarah Cohen-Scali revient en 1997 pour le roman très original, L’Inconnue de la Seine (1997), puisque c’est l’assassin lui-même qui raconte ses forfaits.  Alors qu’il avait publié seul Le Chauve était de mèche, en 1993 (l’enquête parallèle à la police d’un adolescent de quinze ans qui découvre un réseau de trafiquants de drogue), Roger Judenne associe ses talents à ceux de Philippe Barbeau pour deux récits policiers. Le premier, Carton rouge ou mort subite montre les jumeaux Charlotte et Jérôme découvrant une escroquerie concernant le monde du football, en enquêtant sur leurs origines. Dans le deuxième récit, Le Château de tous les dangers, Justine, en vacances chez ses grands-parents, ose faire la lumière sur les pratiques dangereuses du gourou d’une secte. Elle va même jusqu’à le défier dans un château de Sologne.
Christian Grenier poursuit, toujours avec talent, les enquêtes de son inspecteur féminin Logicielle (L’Ordinatueur, Arrêtez la musique…). On peut encore lire, Hervé Fontanières qui, dans Le Tueur mène le bal (1995), situe l’action dans un bal masqué et choisit de faire raconter l’histoire par l’assassin. Lisons aussi le prometteur Stéphane Daniel. En 1996, il a introduit un de ses personnages récurrents, Lucas, dans Un tueur à sa fenêtre. Qui a tué Max, le copain de Lucas, âgé comme lui de dix-sept ans et pourquoi ? Stéphane Daniel est encore l’auteur de Mensonge mortel (1997). Le collégien Léo trouve, dans la bibliothèque familiale, un courrier de l’Aide sociale à l’enfance. Il découvre à seize ans qu’il est un enfant adopté, ce que ses parents n’ont pas encore osé lui dire. En fouillant son passé, il ignore qu’il met aussitôt sa vie en danger. Ce très bon récit risque de dérouter certains lecteurs en raison de sa construction et de ses ellipses temporelles …sauf pour ceux qui ont retrouvé l’intrigue dans un épisode de la série TV de Victor Lanoux, Louis la brocante !    
C’est en 1996 qu’Evelyne Brisou-Pellen se met A l’heure des chiens, pour une intrigue construite autour du cadavre d’un vieil homme, retrouvé dans un champ, près d’une voie ferrée mais l’histoire se concentre surtout sur les  chiens. L’auteur revient dans la même collection en 1999, pour Mystère au point mort, quand les jumeaux Brice et Alice découvrent que leurs parents, décédés dans l’accident auquel ils ont eux-mêmes survécu, ont été victimes d’un meurtre. Dans Basket Balle (1997), Guy Jimenez construit son intrigue autour des problèmes du basketteur américain Ubbie, perturbé dans son jeu depuis qu’il a aperçu un visage de femme. Ses maladresses ont-elles un lien avec le meurtre de sa sœur Ida ?      
Assassin à dessein de Claire Mazard, en 1998, fait peser les soupçons sur un jeune homme qui découvre successivement, avec son amie, plusieurs cadavres.
Après le troisième meurtre, la police transforme le témoin en suspect. Des meurtres, il y en aussi trois dans La Nuit de l’étrangleur (1999) d’Evelyne Jouve mais les victimes sont trois collégiens tués par un psychopathe. Cette fiction atteint des limites extrêmes, quelle que soit la qualité littéraire du récit, pour des lecteurs jeunes.


 C’est dans la collection « Cascade Policier » que Lorris Murail  a créé le personnage d’une courte série, Dan Martin.
Dan Martin est l’adolescent David Martin qui joue volontiers au détective privé tout en fréquentant encore le lycée. Ses talents sont requis soit en France, soit à l’étranger, pour résoudre plus ou moins aisément certaines énigmes. Il s’agit donc de romans parodiques et humoristiques qui se jouent gentiment des codes du genre policier. Le personnage était d’abord apparu dans le roman Le Chartreux de Pam, mais les lecteurs n’avaient pas su, apprécier le jeu de mots du titre stendhalien. Le récit est donc réapparu sous le titre Dan Martin détective. Cette histoire évoque effectivement le chartreux (chat à poil gris cendré), que la séduisante Pam de 4e 2 a perdu. Dan Martin fait du cinéma (le détective est devenu garde du corps d’une jeune star de cinéma), est un épisode initialement paru dans la  collection « Cascade Policier », comme Dan Martin file à l’anglaise (quand le jeune détective est en quête du trésor de Callaghan). 
Dans « Cascade Policier », pour Catherine Missonnier, On ne badine pas avec les tueurs. L’adolescent lycéen Vincent est victime malgré lui d’une succession d’événements aussi bizarres que désagréables. Fausse accusation, cambriolage, filature et tentative d’assassinat suivent ce fait. C’est trop pour un seul adolescent accusé de trafic par la police. Le couple signant Michel Grimaud (Marcelle Perriod et Jean-Louis Fraysse), maître de la S-F et du roman social, casse l’image restrictive acquise par la pratique de ces genres, dès le roman L’Assassin crève l’écran.
Le journaliste Oliver Beaumont, venu interviewer les vedettes d’un film à sensation, les découvre assassinées les unes après les autres. Jouant au détective, il va tenter de comprendre les raisons de cette hécatombe. On doit aussi à Michel Grimaud, Chapeau les tueurs ! (Quatre des sept propriétaires d’un domaine succombent successivement d’une mort violente. Le journaliste Pascal Vidal traque des tueurs à gage à ses risques et périls). Le couple d’auteurs a encore publié Drôles de vacances pour l’inspecteur, Règlements de compte en morte-saison et Une ombre sur le toit (2002), avec un scénario policier crédible, proposant une image positive de la police.  
Hélas ! A la fin des années 90, disparaît la série des Sans Atout de Boileau-Narcejac (heureusement reparue dans l’intégralité de ses huit épisodes, chez Gallimard Jeunesse en 1999). 
Chez Rageot, la collection « Cascade Policier » (1991-2003), ne lance pas encore ses dernières salves en publiant Folle à tuer (2001) de Catherine Missonnier, un polar au suspense progressif et efficace pour une héroïne attachante. Fausses pistes et écriture soignée augmentent l’intérêt de cet excellent récit. Nathalie Charles concocte un bon suspense dans Les Ficelles du crime, quand la jeune Isabelle découvre d’étranges mises en scène de meurtres. François Charles publie en 2002, Tueur à babord, une histoire d’espionnage sur le Nil. Un agent secret est poursuivi par un redoutable tueur caché parmi les passagers d’un bateau et qui veut se venger. Ségolène Valente, dans Cherchez le cadavre (2002), propose plutôt un récit qui semble proche de certains faits divers. Le jeune Momo qui a « emprunté » la voiture de son père emboutit, à un feu rouge, la vieille Mercedes de Miss Dolly,  professeur d’anglais ! Or, dans le coffre qui s’ouvre apparaît un cadavre, caché là par les jeunes auteurs d’un « rodéo » qui a mal fini sur un parking. L’aspect policier est cependant bien mince.   
 
« Cascade Policier Junior » et les « détectives en herbe »

En 1996 s'ajoute « Cascade Policier Junior », pour les « détectives en herbe », de 9 à 11 ans. Elle mêle auteurs français et auteurs traduits. On y rencontre La Fille du gangster de Roger Judenne, quand Pélagie croit avoir reconnu son père parmi les membres d’un hold-up, le comique Détective zéro zéro nul de Michel Amelin ou C’est quoi ce trafic ? un récit de Gilles Fresse, lorsque « la tribu écolo »,  constituée de Coline, Etienne et Léo tombe sur un bizarre et suspect trafic animalier. Parmi les autres auteurs hexagonaux, retenons Jacques Asklund (Le Message du revenant), François Charles (Les 7 crimes d’Honoré B.) et Stéphane Daniel (Le Secret de l’agent secret).
Paul Thiès compose une tétralogie originale qui porte le nom de « L’Hôtel des Quatre Saisons » (quand elle est rééditée dans la collection « Heure noire »). Elle ne semble pas suivre l’ordre logique des saisons puisque le 1er épisode paraît être Un automne rouge sang (1997). Son personnage central est Martin Malivert, âgé de seize ans, orphelin depuis que ses parents ont été tués dans un accident. Il est élevé par un oncle et une tante, ses tuteurs qui le détestent et le poussent à travailler. Devenu groom de l’Hôtel des Quatre Saisons, dans le Quartier latin, il apprécie beaucoup sa fonction. On retrouve le sympathique personnage de Martin dans Un été bleu cauchemar (1998). Un hiver blanc frisson s’est installé quand Martin est contraint de prendre le plus de risques à cause d’un diamant fabuleux, « L’œil de glace ». Dans Un printemps vert panique (1998), le groom de l’Hôtel des Quatre Saisons voit son existence plusieurs fois menacée. La collection « Cascade Policier Junior » privilégie deux auteurs traduits : Thomas Brezina, pour la série « les K », débutant en 1996, avec les épisodes Le Secret de la momie rouge et La Vallée des monstres, et David Lubar dont les récits, comme Fantôme es-tu là ? ou Le Pire des vampires, semblent plus fantastiques que policiers.
D’autres épisodes de la « Série des K » de Thomas Brezina  améliorent la connaissance des garçons voyageant dans des régions du monde très diverses et plus ou moins exotiques, à la fin du XXe siècle. Dans ces aventures pas toujours vraisemblables, les quatre garçons de « la bande des K » parcourent la Terre, de l’Égypte (pour Le Secret de la momie rouge, en 1996, quand un archéologue vole les trésors que l’on vient de mettre à jour), au Japon (dans La Vallée des monstres, l’occasion de tester un nouveau parc d’attraction sur le thème des dinosaures), et ils résolvent des énigmes.
Ils vont de l’île Maurice (Danger sur l’île aux pieuvres), pour affronter un savant fou, à Shanghai (La Jonque aux dragons), à la recherche d’un dragon de jade et passent par l’Espagne dans Le Mystère du château hanté, et la Grèce quand ils sont Pris au piège du labyrinthe... Les lecteurs de ces récits, illustrés par Michel Riu, seront peut-être plus sensibles aux éléments permettant de découvrir les pays concernés qu’au suspense aussi mince que la psychologie des personnages.      


         « Cascade pluriel Fantastique », née en 1995 chez Rageot, a publié d’excellents auteurs comme Michel Honaker, (Erwan le Maudit, Le Prince d'ébène), Jean-Marc Ligny (Les Ailes noires de la nuit), Paul Thiès dont on intègre Le Sorcier aux loups et Hervé Fontanières (Rendez-vous en enfer). Côté féminin, la collection s’enrichissait de la présence de Sarah Cohen-Scali pour une Danse avec les spectres dans une maison maudite, et d’Hélène Montardre, auteure de La Nuit du sortilège, quand Paul ne retrouve pas trace de Mélanie. « Cascade Pluriel » propose encore trois tomes pour le cycle de Michel Honaker : Le Chevalier de Terre-Noire. Ils s’intitulent : L’Adieu au domaine, Le Bras de la vengeance et Les Héritiers du secret.
Faut-il ajouter que la collection « Cascade Pluriel » a encore traduit la série anglosaxonne « Années Collège » ? Evoquons plutôt « Cascade Musique » qui, sous la seule plume de Michel Honaker, a restitué » la vie et l’œuvre de compositeurs comme Chopin, Bach, Beethoven, Mozart, Berlioz et 4 autres musiciens célèbres.    


"Cascade", une collection des éditions Rageot (1)

Collection « Cascade », chez Rageot (1989-2004) (1)

Voici encore un fleuron du «Cercle des collections Jeunesse disparues ». 



C’est  en 1989, chez G.T. Rageot, séparé des Éditions de l’Amitié, qu’apparaît "Cascade", une collection dirigée par Caroline Westberg qui privilégie les auteurs de langue française et qui est diffusée par Hatier. Ses premiers titres font craindre qu’elle se nourrisse simplement, sous un nouveau look, d’œuvres sempiternellement reprises, comme Les Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur, L’Appel de la forêt de Jack London et La Guerre du feu de J.H. Rosny et de rééditions des collections antérieures.
Or, bien vite, elle prend de l'extension et propose trois niveaux d'âge : 7-8 ans, 9-10 ans, 11-12 ans (plus tard élargi au 11-13 ans), même s’il faut souvent, dans la réalité, ajouter quelques années pour trouver le lecteur adéquat. Surtout, grâce à son succès, elle va se diversifier et élargir son lectorat potentiel en rassemblant et absorbant peu à peu les collections précédentes comme "La Bibliothèque de l’Amitié" et "Les Maîtres de l’Aventure", cette dernière restant très active quelques années.
Le pari engagé « après la grande vague du poche » (survenue dix ans plus tôt) n’était pas sans risque puisque l'on propose un nouveau « concept-livre » qui bénéficie « de tous les procédés techniques modernes » mais remet en cause l’allure physique du livre au format de poche, familier à tous. C’est sous une couverture colorée et plastifiée, au début du moins, avec des rabats donnant l’illusion d’une jaquette, que la collection propose nouveautés et rééditions,  agrémentées d’un complément documentaire : des mini-dossiers en fin de volume qui se révèleront éphémères.



Les auteurs vétérans sont encore là, comme Michel-Aimé Baudouy s'essayant au roman historique avec La Capture de César, Yvon Mauffret, Monique Ponty et L’Inconnu de la Proiselière, Évelyne Brisou-Pellen, déjà familière du fantastique et des loups-garous dans Le Mystère de la Nuit des pierres. On retrouve aussi Christian Grenier, Michel Grimaud, Susie Morgenstern (Les Deux Moitiés de l’amitié), Jean-Paul Nozière (Elsa et Antonio pour toujours), Pierre Pelot (dont on réédite Les Etoiles ensevelies), Yves Pinguilly et François Sautereau qui entretient sa familiarité avec le fantastique dans Classe de lune et s’amuse beaucoup en décrivant les vœux exaucés pour Les Indiens de la Rue Jules Ferry.  



Toute une nouvelle génération apparaît, constituée par Catherine Missonnier qui fait un tabac dans les écoles avec Superman contre CE 2 et Vacances sorcières, Marie Dufeutrel introduisant un handicapé dans L’Été Jonathan (primé en 1990), Paul Thiès dont on découvre l’humour grâce au personnage préhistorique de Petit Féroce et qui s’essaie à l’Histoire avec Les Braconniers du roi. On semble seulement remarquer le roman de Sandrine Pernusch, Le Journal secret de Marine (1991), déjà paru en 1988, dans la "Bibliothèque de l’Amitié". Alors qu’il est lu à la dérobée, un journal donne lieu à la réconciliation inattendue de deux sœurs. On y rencontre encore Alain Surget dont Le Fils des loups, illustré par Thierry Desailly, se perd dans la forêt vosgienne de La Bresse (Vosges), et Roger Judenne mêle Histoire antique et thème animalier dans Le Lévrier du pharaon.



Hélène Montardre cache bien le secret de La Maison aux quatre étoiles et, si Marie-Noëlle Blin envoie de Bons baisers de Californie, le rêve américain réserve des surprises. Les romans sportifs sont trop rares pour qu’on ne mentionne pas Le Jour du match de Gilberte Niquet. Bientôt l’équipe s’enrichit de la présence de Jacques Asklund, de Yves-Marie Clément, de Malika Ferdjoukh, de Thierry Lenain, de Michel Honaker... Plus tard viendront Jean Molla et Pierre Bottero.
Parmi les oeuvres traduites, retenons Le Royaume de la rivière (devenu au cinéma Le Secret de Terabithia), L’Eté de tous les secrets de Katherine Patterson, Un poney blanc neige de Anne E. Crompton et on réédite Le Secret de l’oiseau blessé de Betsy Byars.



Première démultiplication de la collection "Cascade"
        
C'est en 1991 que G.T.- Rageot crée deux sous-collections, la première, éphémère, la seconde si développée qu’elle est capable de supplanter la collection-mère dans le cœur de bien des lecteurs.
"Cascade Aventure" semble réunir des atouts susceptibles de faire l’unanimité, en proposant « des héros, des grands espaces, des découvertes… », autour d’un thème porteur et toujours exploité en littérature jeunesse. Peut-être aurait-il fallu éviter les rééditions des récits présents dans les mémoires ou sur les rayons des bibliothèques : ceux de  Paul Thiès, d’Évelyne Brisou-Pellen, de Michel Grimaud, venus de l’ancienne collection "Les Maîtres de l’Aventure" (et même des "Chemins de l’Amitié", comme Miguel de la faim de Nicole Vidal qui évoquait le quotidien d’une famille pauvre du Brésil). Les nouveautés peuvent en pâtir, tels le superbe récit Le Prince d’ébène de Michel Honaker, tutoyant le meilleur fantastique sur le thème de la musique cher à l’auteur, Les Larmes de la jungle de Pierre Pelot, constamment dans l’ombre fidèle de Chico Mendès, au cœur de la forêt amazonienne, Le Pas des fantômes, récit étrange et de bon aloi de Valérie Dayre (dont C’est la vie Lili de 1991 est primé à Annemasse en 1992), ou l’excellent récit ressortissant à la science-fiction : Date limite (1991), de Jean Alessandrini. Notons le plongeon du vétéran Michel-Aimé Baudouy, au cœur de ce que Yves Coppens aime nommer « paléo-fiction », dans Le Maître du salon noir, et les exotiques récits de Jean Guilloré, Peur bleue en Mer Rouge et Le fétiche de jade. La collection publie encore Le Buveur d’écume de Yves Pinguilly et réédite Ali de Bassora, voleur de génie de Paul Thiès. 



Les thèmes de la collection vont se diversifier au fil des ans évoquant aussi bien les histoires d’amour et d’amitié des enfants et ados du monde entier, le monde animalier, les récits humoristiques, les romans historiques, l’imaginaire et le mystère et même le sport et le monde maritime...
La collection "Cascade Policier" est si riche qu’elle mérite d’être développée dans un autre chapitre qui évoquera également la collection "Cascade Pluriel" et sa sous-collection ouverte au fantastique.

(Version revue du texte paru dans Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, L'Harmattan Edition 2014)   

dimanche 22 mars 2015

"Les Maîtres de l'Aventure" et le genre policier, chez Rageot (2)

« Les Maîtres de l’Aventure », chez Rageot et le genre policier

Dans la collection « Les Maîtres de l’Aventure » édite par Rageot dès 1982, Boileau et Narcejac prolongent les enquêtes du jeune Sans Atout, alias François Robion, nées dans la collection « Jeunesse poche » avec trois épisodes parus.
En 1984, paraît Dans la gueule du loup, illustré par Daniel Ceppi. En Auvergne, entre Cantal et Lozère, dans les souterrains qui s’enfoncent au cœur du massif, on croit déceler une menace semblable à celle de la légendaire Bête du Gévaudan. Sans Atout et son ami Paul, tombent dans un tel piège qu’ils ne peuvent rien raconter « ni à la police, ni aux journaux, ni même à [leurs] parents ». En fait, l’affaire cache un réel trafic de voitures.


Une étrange disparition constitue un véritable casse-tête pour Sans Atout. Il est sûr d’avoir vu un cadavre chez son amie Sylviane. Or, ce cadavre a disparu et le mort présumé téléphone le lendemain de Londres... Sans Atout a-t-il eu raison d’accompagner son père Maître Robion dans cette petite station thermale où risque de s’exercer La Vengeance de la mouche ?
L’intrigue de L’Invisible agresseur (1984) se situe au cœur de l’île d’Oléron, dans un château transformé en hôtel. Quelques années plus tôt, un vieux châtelain a été tué par un criminel qui semble avoir joué au passe-muraille. Sans Atout aura bien besoin de son père pour clarifier tant de mystères.
Sans Atout préfère participer à la mise en place d’un plan ORSEC plutôt que de réviser ses leçons quand Un cadavre fait le mort (1987). Un vrai cadavre, puis deux, puis trois sèment la panique dans le village de Saint-Vincent-la-Rivière. Des messages menaçants sont signés Le Hibou. S’agit-il d’un complice de l’assassin ou d’une fausse piste ? En fait, une sombre histoire d’héritage est à l’origine des meurtres. Plus simplement, M. Lagabrielle imagine dans Les Deux vies de Jérémie (1985) une intrigue qui n’est pas vraiment nouvelle puisque le malheureux garçon Jérémie est enlevé à la sortie de l’école et il est contraint de partager l’existence de son kidnappeur. Avec Un cri dans les roseaux, l’Allemand Jo Pestum conçoit une enquête difficile pour le commissaire Lucas qui vient pourtant de prendre sa retraite. Dans le village de son enfance, un mystère troublant inquiète les habitants et oblige Lucas à se remettre à l’ouvrage. 
On a  traduit de l’américain plusieurs ouvrages de Jay Bennett. Dans Allo ! ici le tueur (Say Hello to the Hit man) (1986), une voix inconnue menace de mort un étudiant tranquille, Fred Morgan. Qui peut vouloir transformer ainsi sa vie en cauchemar ? Est-il une victime choisie au hasard ou Fred est-il l’enjeu d’un terrible complot ? Crime posthume (The long Black Coat datant de 1973), traduit en 1989 par Caroline Westberg, évoque deux frères. Vinnie Brant, l’aîné, est mort pendant la guerre au Vietnam. Phil, son cadet, songe souvent à lui car il l’adorait. Or, deux individus qui se prétendent des amis de Vinnie, s’introduisent dans la vie de Phil qui va bientôt se rendre compte qu’il est loin de tout savoir sur l’existence de son frère.
 Bernard Barokas sonde un Mystère dans la vallée des rois (1983) quand un trésor archéologique récemment découvert en Égypte suscite les convoitises et les intrigues que le jeune journaliste Romain Caire va tenter d’éclaircir.
Sylvie Corgiat est coauteur avec Bruno Lecigne, du récit policier Une ombre en cavale (1988). Quand il se réveille dans un train, Léo Météni ne sait plus qui il est ni où il va. Il retrouve son identité grâce à son portefeuille. En outre, une coupure de journal assure qu’il est un truand et un meurtrier évadé ! Le malfaiteur amnésique se retrouve embarqué dans un cambriolage alors qu’il semble avoir tout oublié de son « métier ». Serait-il quelqu’un d’autre puisqu’il ne connaît rien aux coffres-forts ? (Le roman sera réédité dans la collection « Cascade Policier » en 2003).


L’éditeur classe encore parmi les récits policiers, Rendez-vous à Hong-Kong (une cargaison d’uranium a disparu en Mer de Chine) d’Huguette Pérol, Eté brûlant à Mexico de Paul Thiès et Le Voleur du Tokaïdo de Katherine Paterson. On y traduit aussi Harlem Blues (1992) de Walter Dean Myers, un récit sans concession traduit par Caroline Westberg. Deux adolescents, Didi et Motown, tentent avec courage d’améliorer leur condition sociale, dans le ghetto noir de Harlem où sévit la drogue et où les trafiquants font la loi. Une jeune fille qui ne supporte plus que son frère devienne toxicomane veut faire la guerre aux dealers mais elle est très vite menacée par le « fournisseur » de son frère... 
Choisissons plutôt de nous attarder sur Jean-Paul Nozière qui publie d’abord chez Rageot, Dossier top secret (1988). Autour d’une centrale atomique se produisent des enlèvements inexpliqués. Dans l’espoir de retrouver son amie Jessica, Arnaud enquête et découvre bientôt une histoire d’espionnage si redoutable que personne n’ose parler. 
Le récit de Jean-Paul Nozière,  Souviens-toi de Titus (1989), est récompensé par le Prix Polar jeunesse et le Prix Gavroche. Dans une petite ville banale de Bourgogne où rien ne se passe d’habitude, des notables sont assassinés et l’auteur des crimes signe ses forfaits de citations littéraires. Le lycée semble au cœur de l’affaire et un certain Titus fait resurgir un passé qui empoisonne l’atmosphère …

Jean Alessandrini et Le Capitaine Nox, justicier nocturne

Jean Alessandrini inaugure les enquêtes du capitaine Nox avec Le Détective de minuit dans la collection dénommée cette fois « Les Maîtres de l'aventure Policier»). Le rubis fabuleux « L’Œil de Mars », extraordinaire cristal rouge que l’on dit venu de l’Espace, a de quoi susciter les convoitises. Or, l’organisation terroriste, le Couloir 38, a trouvé peut-être le moyen de compromettre l’ordre mondial par sa capture, doublée de l’enlèvement du Président de la République. Le Capitaine Nox (Harmmakis Nox !), puits de sciences et justicier de la nuit qui doit autant à Sherlock Holmes qu’à Fantômas, pourra-t-il dénouer un puissant réseau d’intrigues ?
Toujours dans la même collection, on retrouve le Capitaine Nox au cœur de La Malédiction de Chéops (1989). Peut-il y avoir une relation entre le mystérieux message hiéroglyphique, trouvé en 1996 au cœur de la grande pyramide égyptienne de Chéops et la série de meurtres extravagants commis dans la ville de Paris ? Qui est l’assassin ? Comment et pourquoi agit-il ainsi ? Quand le Capitaine Nox se décidera-t-il à résoudre de multiples énigmes, manifestant enfin ses qualités de détective hors pair ?


(Version revue, parfois écourtée, du texte paru dans Histoire du polar jeunesse Romans et bandes dessinées L’Harmattan, 2011.

"Les Maîtres de l'Aventure" chez Rageot dès 1982

"Les Maîtres de l'Aventure", une collection née chez Rageot en 1982          
Avant d’ajouter cet élément au « Cercle des collections jeunesse disparues », il n’est peut-être pas inutile de rappeler les collections des éditions Rageot présentées ici même (comme dirait David Pujadas).
On peut retrouver sur le blog :
- Collection "Jeunesse poche" (Hatier-G.T. Rageot) : Une des premières collections de « poche » : 16 février 2010
- Collection «  Heures joyeuses » Amitié-G.T. Rageot
3 parties : 10 août 2012
- Collection « Bibliothèque de l’Amitié » à partir de 1959 (Editions de l’Amitié- G.T. Rageot)
(6 parties)
1 : 30/08/2012, 2 : 30/08/2012, 3 : 31/08/2012, 4 : 31/08/2012
5 : 31/08/2012, 6 : 03/09/2012


Les Éditions de l’Amitié-G.T. Rageot proposent,  pour les 10-14 ans, « l’aventure en poche » avec la collection "Les Maîtres de l’Aventure", aux couvertures très attrayantes. De 1922 à 1990, plus de soixante romans vont paraître. Les couvertures en couleurs sont très attrayantes et chaque volume bénéficie d’illustrations intérieures en noir et blanc. Il faut dépasser la dizaine de récits réédités provenant des collections antérieures (« Heures joyeuses », « Bibliothèque de l’amitié », « Jeunesse Poche »…) pour en apprécier la qualité et l’originalité. Par exemple, Yvon Mauffret réédite Le Trésor du menhir de 1967 et l’on republie plusieurs récits de L.N. Lavolle (L’Acrobate de Minos, L’Île née de la mer et Boléro d’or devenu Le Prince des landes).
 Pour « gagner l’attention des plus réticents, étonner les plus blasés et retenir les plus difficiles », quatre dominantes apparaissent et le nouvel auteur, Paul Thiès, illustre à lui seul plusieurs thématiques. Il aborde l’aventure exotique et maritime dans Les Forbans des Caraïbes (1983), et Les Aventuriers du Saint Corentin (1985), emmène le lecteur sur des terres lointaines, avec Ali de Bassora, voleur de génie (primé en 1986) et frôle l'étrange grâce aux pouvoirs de Saint-Roch dans l’excellent récit, Le Sorcier aux loups (1988). Le fantastique est plus évident dans la trilogie La Longue marche de Benjamin de François Sautereau, commencée avec La Vallée des esprits,(1989), poursuivie dans La Forteresse de la nuit et achevée avec La Fontaine maléfique (1990). Reste le policier que nous traiterons dans le prochain article du blog. Si l’Histoire est présente, c'est surtout par l'évocation du Moyen Age ou des conquêtes du monde américain (par exemple, dans Souvenirs d’un visage pâle d’Anne E. Crompton et Les Pionniers de la prairie de V & B Cleaver).

Une série naît pour les seniors, avec des romans qui correspondent à leurs interrogations contemporaines, comme Ma vie, c’est l’enfer (1987) de Jean-Paul Nozière. La voyageuse Huguette Pérol traque l’aventure très loin, dans Rendez-vous à Hong-Kong (1983). La S-F et le western viendront plus tard, grâce à Pierre Pelot en particulier, avec la réédition du récit de S-F : Une Autre Terre, (réédition de la première partie des aventures d’Arian Dhaye, poursuivies dans L’Île aux enragés), et pour le second genre, d’une aventure déguisée et inédite de Dylan Stark : Pour un cheval qui savait rire (1982), magnifiquement illustrée par Claude Auclair. Autre réédition appréciée, celle du récit antiraciste : Le Paradis des autres de Michel Grimaud. Sylvie Corgiat, avant de goûter au polar avec Bruno Lecigne, coauteur de Une ombre en cavale (1988), avait osé aborder la S-F avec Les Trafiquants de mémoire (1987).


On croirait à tort que la collection "Les Maîtres de l’Aventure" lance sa dernière salve lors du premier semestre 1989. Huguette Pérol, trois ans après La Reine sorcière, la rebelle Damya, avec La Loi du plus fort (2e Prix du roman historique), jette alors un regard lucide et sévère sur le miracle japonais et ses élèves-modèles. Évelyne Brisou-Pellen, lauréate du Prix du roman historique de Poitiers en 1990, irait bien jusqu’à Tombouctou en compagnie de L’Héritier du désert. Elle  gratifie encore les lecteurs de deux autres récits historiques : Le Défi des druides et La Cour aux étoiles. Les personnages de Jean-Côme Noguès redoutent une Embuscade à la Pierre clouée des brigands et manants, du temps de Richelieu. Le même auteur propose une plongée en Italie au XVe siècle pour évoquer les rêves artistiques de Silvio ou l’été florentin. Quand l’existence de la collection est menacée, les distinctions pleuvent. Souviens-toi de Titus de Jean-Paul Nozière est récompensé par le Prix Polar jeunesse. Le Destin aux mille visages (1988), dont le héros Djamal sillonne le Moyen Orient mais au XIIe siècle, raconté par la voyageuse Nicole Vidal (1928-2003), est aussi primé. L’assoupissement apparent des "Maîtres de l’aventure" a pu occulter le fleuron de la collection, l’excellent roman de science-fiction Le Cœur en abîme (1988), de Christian Grenier, qui mêle le charme de la spéléologie à une curieuse métamorphose amoureuse, sur la planète imaginaire Samos.
Alors qu’elle a eu le temps de donner sa chance à deux nouveaux auteurs : Roger Judenne, publiant un de ses premiers romans, centré sur la chute de l’empire aztèque : La Colère du Dieu Serpent, en 1986, deux ans avant Les Diables de Séville, vils suppôts de l’Inquisition, et Alain Surget pour son Prisonnier de la rivière noire, illustré par Thierry Desailly, la collection, tout en subsistant au catalogue encore quelques années, est peu à peu supplantée par la collection « Cascade » qui vient de naître en 1989.



(Version revue du texte paru dans Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, pages 337-338 et 373-374. L’Harmattan, 2014). 

vendredi 10 août 2012

Collection "Heures joyeuses" (Rageot) (3)


La collection "Heures joyeuses" des Editions Rageot (3)


Les nouveaux auteurs français 

A partir de 1948, l'incontournable passionné de l’Afrique René Guillot, illustré par Pierre Colot, présente Au pays des bêtes sauvages, Maraouna du Bambassou (1948), l’histoire d’une jeune fille blanche en pays Lobi (réédité plus tard chez Magnard), Les Compagnons de la fortune (1948). Il quitte la collection après avoir publié L’Extraordinaire aventure de Michel Santarea en 1951 (réédité dans la « Bibliothèque de l’Amitié » »), l’histoire de deux garçons, Claude et Michel, épris d’aventure. Michel s’embarque pour l’Afrique noire des coupeurs d’acajous.
De 1946 à 1958, la collection existe sous deux présentations, l'une reliée, couverte d'une jaquette et illustrée, l'autre, munie d'un « protège-livre illustré ». En 1949, Madeleine Perroy publie Guillaume au cœur de chevalier  et en 1952, Claude Appell qui dirige la revue Terre des jeunes éditée chez Rageot, publie Les Compagnons de Wolfel, quand un groupe d’écoliers alsaciens entreprend de revivre la vie de l’ancêtre héroïque Wolfel qui libéra l’Alsace des pillards et des seigneurs avides.


Roger et Simone Waisbard, bons connaisseurs des civilisations et des moeurs de l’Amérique latine, publient en 1952  Pepito l’Indien caraïbe et en 1954, Les Cavaliers de la Pampa, deux ouvrages tirés à 13 000 exemplaires. Pepito l’Indien caraïbe est un roman d’aventures qui transporte le lecteur du Venezuela aux bords de la Mer Caraïbe, dans la vallée de l’« or liquide », le pétrole, nommé « liqueur du diable par les Indiens.Pépito ne possède que son âne mais il se contente de la cueillette des fruits et de l’amitié de Catita. Les deux enfants vénézueliens se lient aussi d’amitié avec Jacki  dont le père est un ingénieur français. Point d’orgue du récit : une dramatique tempête.  
Les Cavaliers de la Pampa situe son action aux confins de la Guyane et de Venezuela où vivent des Indiens qui élèvent des chevaux. Le récit est émaillé de scènes évoquant la chasse aux caïmans sur l’Orénoque ou aux jaguars, sans compter les fêtes et les ripailles…
Colette Nast publie en 1956, L’Avalanche du Folvent. (Des enfants montagnards passent un séjour d’été dans les hauts alpages en compagnie des bêtes qu’il faut traire avant la fabrication des fromages). Michel-Aimé Baudouy publie cinq premiers romans. D’abord L'Enfant aux aigles (1949), qui sera republié dans « Les Maîtres de l’aventure ».puis Bruno, roi de la montagne (1953), Prix de la Tribune de Paris. Les Vagabonds de la Marisma (1955) précède   Princes du vent (1956, Jean fait son apprentissage de pilote de vol à voile et participe malgré sa peur au sauvetage de paysans encerclés par un incendie de forêt. Pour vaincre sa peur, il fonce seul un soir dans un violent orage…). Dernier ouvrage paru, Le Seigneur des hautes buttes, Prix Enfance du monde 1957, raconte la lutte d’un jeune renard « manchot » et des enfants dont il a dévasté le poulailler.


Colette Vivier ressuscite un Paris 1900, « bruissant de mille fêtes en l’honneur de la Grande Exposition », dans La Grande Roue, en 1950. Quatre ans plus tard, elle publie La Maison du loup, ouvrage réédité dans la « Bibliothèque de l’Amitié », ouvrage dans lequel Colette Vivier raconte comment Rose et Pierrot, venus passer leurs vacances chez une tante berrichonne acariâtre, sont finalement accueillis par le vieux Bastien, épicier sans client.
L’histoire de Jacqueline Boisyvon, Pierrot cheveux rouges (1953), jeune raccommodeur de faïence et de porcelaine, paraît un peu désuète mais elle sera aussi rééditée dans la « Bibliothèque de l’Amiité ».
Autres auteurs français publiés au cours des années 50 : Fanny Chantavoine pour Le Cirque Antonio, en 1951,         E. Cazardès qui, dans Dominique et la maison perdue  (1956), raconte le destin d’une fillette de douze ans qui se retrouve seule après un accident d’avion  et échoue dans un village perdu de haute Provence. Elle va bientôt être entraînée dans une hallucinante aventure où elle risque sa vie. Avec la collaboration de Colette Nast, B. Kosier publie en 1957, Bon vent l’oiseau bleu, l’aventure d’une croisière à travers l’Atlantique. L. N. Lavolle (alias Hélène Chaulet), souvent attirée par les pays asiatiques,  fait paraître Nothi fils de l’Inde en 1958.

Des thèmes et des centres d’intérêt consensuels pour l’époque

Selon J.-C. Le Dro, « en 1954, une publicité classait la collection par centres d'intérêts : Histoire ; Géographie humaine et voyages ; Histoire naturelle ; Contes du folklore ; Ouvrages récréatifs. On ne peut que remarquer le refus implicite de diffuser des œuvres abordant les « mauvais genres » que sont alors le policier, le fantastique et la science-fiction.
La littérature anglo‑saxonne occupe la plus grande part puisque l’on note 47 ouvrages traduits de l’anglais ou de l‘américain (43 ouvrages sont écrits en français). On relève 12 traductions de l’allemand, 5 du norvégien, 3 du danois,  1 de l’islandais et 1 du russe (Ivan le Terrible d’Alexis Tolstoï, repris plus tard dans la « Bibliothèque de l’Amitié-Histoire »).
Si on laisse de côté la série consacrée à la vie des grands musiciens (des biographies romancées, sur Bach, Mozart, Haynd, Lully, etc.), au total, il semble que 113 livres soient parus dans la collection.
Dans cette collection internationale, les lieux des actions (appartenant encore parfois à un monde colonisé) sont fort divers et situés aux quatre coins du globe, de la France (Alsace, Paris, Auvergne…) à la Grande-Bretagne, de l’Espagne à la Norvège, de la Suisse à l’Islande et au Groenland.
Des récits se passent en Amérique : Alaska, Floride, Etats-Unis, Vénézuela, d’autres en Australie, en Nouvelle-Guinée, en Polynésie, en Birmanie, au Laos, aux Indes ou au Thibet. L’Afrique du Sud, Madagascar et l’ancienne Afrique Occidentale Française sont aussi d’autres lieux  bien présents.  Alors que les éditions G-T. Rageot ont créé la nouvelle collection « Bibliothèque de l’Amiité » en 1959, deux livres, traduits de l’anglais, sortent encore dans la collection « Heures joyeuses » : Domaine du soleil couchant de Fennimore et Collins et Lac aux grenouilles de R. Montgomery.