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mardi 28 novembre 2017

1957 Le journal de Spirou

1957 Le journal de Spirou

Chez Dupuis, le journal de Spirou a bénéficié de progrès techniques dans l’impression, annonçant « 32 pages en vraies couleurs » le 28 mars 1957. Il augmente sa pagination, son format (et son prix). On y trouve des séries mémorables grâce à des scénaristes et dessinateurs de grand talent, à l’époque ignorés par les adultes obsédés par un seul fait : l’occupation de la majorité des pages par la bande dessinée.


Pour Lucky Luke (sans que la mention en soit faite dans le journal), après l’épisode Lucky Luke contre la bande Joss Ramon, Morris a pour scénariste Goscinny quand il dessine Les Cousins Dalton et Le Juge. Buck Danny, l’aviateur dessiné par Victor Hubinon et scénarisé par Charlier, après Le Tigre de Malaisie, aborde un thème obsédant à cette époque dans S.O.S. Soucoupes volantes. Tif et Tondu de Will et Rosy poursuivent leurs aventures dans Plein gaz. Spirou, toujours entre les mains du génial André Franquin termine sa rencontre avec Le Voyageur du Mésozoïque avant de connaître, avec Fantasio, des Vacances sans histoires.
Le fait marquant de l’année c’est évidemment la création, d’abord discrète le 1er mars 1957, par Franquin de l’indispensable Gaston Lagaffe dont on imaginait pas à l’époque le succès fabuleux et mérité qu’il obtiendrait. 


Les Belles Histoires de l’Oncle Paul lancées par Charlier (mais aux auteurs multiples), pour leur côté éducatif font taire les censeurs. Autres rubriques qui se veulent éducatives, Le Coin des petits curieux, une page agréablement illustrée et Les Nouvelles du monde entier. Après l’épisode La Flèche noire, Peyo envoie Johan et Pirlouit chez Le Sire de Montrésor,  juste avant l’épisode Le Serment des Vikings.
Sirius (Max Mayeu) continue la superbe série de Timour (Le Gladiateur masqué), série appelée Images de l’Histoire du monde. Il poursuit ainsi l’Histoire depuis l’Antiquité à travers les générations successives du jeune homme aux longs cheveux roux.


Jerry Spring, superbe western de Jijé, lancé en 1954 se poursuit avec Enquête à San Juan. Mais pour l’épisode suivant, Les Trois barbus du Sonoyta, il a choisi comme scénariste Jean Acquaviva, un des piliers du journal Bayard, (mais les lecteurs de Spirou l’ignorent) Quand s’achève Valhardi contre le soleil noir, Jijé introduit encore Jean Valhardi dans L’Affaire Barnes.
Après Sur la piste de Mowgli, les amateurs de scoutisme retrouvent La Patrouille des Castors de MiTacq et Charlier dans La Bouteille à la mer, au Groenland.
Jidéhem commence à illustrer la chronique de Starter et certains décors de Franquin.
La disparition de l’éphémère et étonnant journal Risque-Tout, après 50 numéros, n’est pas totale puisque des héros lui survivent. Maurice Tillieux y avait créé Marc Jaguar. Il est remplacé dans Spirou par Gil Jourdan luttant bientôt contre Le Gang de la cocaïne. Tom et Nelly « Enfants du siècle » de Bielsa et Joly réapparaissent dans Soleil levant contre aigle noir et Terreur à San Francisco. Alain Cardan de Gérard Forton renaît comme Citoyen de l’espace.
Il faudrait encore citer Thierry le chevalier de Charlier et Laffond dans Le Chevalier sans nom, Les 3 J par Luca,  Bobosse de Remacle dans Les Évadés de Trifouillis, Les Trois J de Luca, les aventures de Guy Pingaut, le nouveau héros de Gérald Forton…





vendredi 15 janvier 2010

Le journal Pilote a (un peu plus de) 50 ans


Un peu agacé par la fixation médiatique sur les 50 ans d'Astérix, aux dépens du cinquantenaire du journal qui l'a publié, en l'occurence Pilote, j'ai rédigé un petit courrier pour "Vosges matin". En voici les réferences :

http://www.vosgesmatin.fr/fr/permalien/article/2167613/Si-Asterix-a-50-ans-il-n-est-pas-le-seul.html

Voici le texte du courrier (revu et augmenté) :

L’arbre d’Astérix ne doit pas cacher la forêt du journal Pilote

Si Astérix a cinquante ans, il n’est pas le seul. Les opérations commerciales du mois ne doivent pas masquer le fait essentiel : la naissance du journal Pilote, le 29 octobre 1959. Si cette parution, hebdomadaire de 1959 à 1974, a révolutionné la bande dessinée, rien ne laissait présager le phénomène. Au départ, une triple association. A la tête de la rédaction, le publicitaire François Clauteaux et Raymond Joly de Radio-Luxembourg, la station qui lance le journal et fait intervenir des journalistes (Barnier, Carlier, Bellemare…). Vient ensuite le quatuor formé par Jean Hébrard, Charlier, Goscinny et Uderzo. Deux imprimeurs de Montluçon apportent des capitaux. Au départ, Pilote est loin d’être un pur magazine de bande dessinée. On ne relève que 10 pages de bandes dessinées sur un total de 32. Mais on y rencontre déjà Astérix le Gaulois de Goscinny et Uderzo, Michel Tanguy de Charlier et Uderzo et Le Démon des Caraïbes (Barbe-Rouge) de Charlier et Hubinon. Le Petit Nicolas (né plus tôt, scénarisé par Goscinny), créé par Sempé, apparaît dès le n° 1 du magazine. Notons que les bandes dessinées sont à 100 % françaises, ou plutôt francophones, beaucoup d’auteurs venant de la B.D. belge. Conçu au départ pour s’adresser aux adolescents, le journal n’évoque que l’actualité des sports, de la technique et des sciences, une actualité souriante ou anecdotique (mais pas un mot sur la guerre d'Algérie).
Piégé dès 1960 par les NMPP qui gardent les invendus avant de les rapporter en bloc, la publication, déjà mise en péril, est vendue pour 1 franc à Georges Dargaud, éditeur de Tintin. Goscinny est nommé directeur de la rédaction et Charlier devient directeur artistique. En 1961, la sortie des premiers albums (L’Ecole des Aigles, Le Démon des Caraïbes et Astérix le Gaulois) est chichement limitée par Dargaud à 6 000 exemplaires !
Cabu, embauché par Goscinny en 1962 (après que Hara-Kiri a subi une 1ère interdiction) , publie ses premiers Carnets de croquis où apparaît le Grand Duduche (archétype du potache). En 1962-63, Marcel Bisiaux, nouveau rédacteur en chef met en péril le « magazine des jeunes de l’an 2000 », en voulant copier Salut les copains, avec à la Une, des vedettes de la chanson. Cette mode insistante du yé-yé (désapprouvée par Goscinny) risque d’être fatale. Dargaud renvoie Bisiaux, menace de saborder Pilote et appelle Goscinny et Charlier pour sauver le journal. Ils deviennent corédacteurs en chef en septembre 1963. Pilote va enfin pouvoir devenir un véritable journal de bandes dessinées et faire appel à davantage d’auteurs représentatifs de la bande dessinée française. Charlier et Jean Giraud débutent les aventures du lieutenant Blueberry et Greg apporte Achille Talon. En 1964, Pilote se consacre de plus en plus à la bande dessinée en multipliant, en plus des séries à succès, les histoires complètes, humoristiques ou réalistes. L’année suivante arrive Fred, venu de Hara-Kiri, qui va proposer Philémon. Gotlib ne tarde pas à mettre en images Les Dingodossiers de René Goscinny, (avant La Rubrique-à-brac qu'il crée en solitaire).
C’est en 1965 que naît le « phénomène Astérix » dans la grande presse. Le Tour de Gaule d’Astérix est alors tiré à 300 000 exemplaires. L’hebdomadaire de 48 pages (dont 30 pages de bandes dessinées) devient « Le Journal d’Astérix et d’Obélix » en juillet 1965. En 1966, après une nouvelle interdiction de Hara-Kiri, arrivent Reiser et Gébé. La crise de Mai 68 va provoquer l'attaque injustifiée de Goscinny, considéré comme "le patron" et la naissance des pages d’actualité. Le journal ne cesse pas d’évoluer, de grandir avec ses lecteurs, d’accepter des auteurs très divers que seul peut fédérer l’enthousiasme attentif et compétent de Goscinny. Une deuxième crise grave naît le 8 septembre 1971 quand Noël-Jean Bergeroux titre dans "Le Monde", : M. Pompidou épaule Astérix et attaque violemment Pilote. Après la réplique de Pilote le 30 septembre, Cavanna intervient méchamment le 11 octobre dans Charlie-Hebdo où il déclare avec une mauvaise foi étonnante que "Pilote est mauvais". En fait, il veut récupérer Gébé, Cabu et Reiser en exclusivité.
Pilote, devenu une sorte de laboratoire d'expériences graphiques, connaît à la fois un nouvel âge d'or et des départs d'auteurs qui vont créer bientôt leurs propres journaux : L'Echo des savanes, Métal Hurlant, Mormoil et Fluide glacial... L'hebdomadaire devient un mensuel pour adultes au cours de l'année 1974.


En outre, le Centre Rocambole d'Amiens m'a demandé d'intervenir au cours d'une journée consacrée à "La littérature populaire dans les illustrés pour la jeunesse au vingtième siècle"
La rencontre, intitulée "De L'Epatant à Pilote" a eu lieu Place Louis-Dewaily, à Amiens, le 23 novembre 2009.

La revue Le Rocambole publiera le compte-rendu des interventions en 2010.

Cette journée est signalée à plusieurs endroits sur Internet, par exemple :

http://www.lerocambole.com/index.php?num=37&PHPSESSID=023756e1258ac232e25557f92f195cc1

http://www.paperblog.fr/2360682/de-l-epatant-a-pilote-la-litterature-populaire-dans-les-illustres-pour-la-jeunesse-au-xxe-siecle/