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lundi 27 novembre 2017

1957 Monjoie ! Saint-Denis, un récit conventionnel de Louis Saurel

1957 Deux romans historiques : Colin Lantier de Jean OLLIVIER et Montjoie ! Saint Denis ! de Louis SAUREL

II Montjoie ! Saint-Denis de Louis Saurel, un récit conventionnel trop étalé dans le temps

Le roman de Louis Saurel est bien différent de celui de Jean Ollivier, malgré certains points communs.
L’action s’étire de 1415, année du désastre d’Azincourt, à 1429 lorsque la Lorraine Jeanne délivre Orléans. 


Vincent de Chauvigny, comme Colin Lantier, est un jeune homme d’une quinzaine d’années « de bonne taille, svelte, au corps souple, nerveux et déjà musclé ». Orphelin de père mais déjà écuyer, il est élevé par le seigneur François de Villiers, dans son château de Montfort, au sud d’Auxerre. Parfait cavalier, bon escrimeur, tenace et courageux, Vincent de Chauvigny se montre habile au jeu viril de la quintaine.


Mais le pays est troublé par la querelle des Armagnacs et des Bourguignons qui, depuis sept ans, profitent de la faiblesse du pouvoir royal pour entretenir la guerre civile.
Le sire de Joigny vient à Montfort pour informer François de Villiers que le roi Henri V d’Angleterre a débarqué en Normandie à la tête d’une grande armée. Vincent dont le père était vassal du comte d’Auxerre, désireux de combattre, peut accompagner Joigny. Avec Gérard Hervaux, le valet de Joigny, il part vers Paris. Au cours de la traversée de la forêt de Bière, des brigands attaquent. Joigny est blessé à la poitrine, son cheval est mort et Chauvigny, faisant front tout en protégeant son cheval Ardent, est blessé à la cuisse. Le trio se retrouve à l’auberge de La Butte Saint- Louis de Bois-le-Roi où un barbier soigne les blessés.


Après plusieurs semaines, ayant appris que le roi d’Angleterre avait fait le siège de Harfleur, le trio rétabli se dirige vers Rouen et retrouve le comte d’Auxerre, en compagnie du sire de Méricourt qui sympathise avec Vincent.
Aux côtés d’une armée désordonnée et des chevaliers bourguignons, Joigny, Vincent et Philippe de Méricourt montent vers la Somme  où Henri V d’Angleterre a massé dix mille hommes sur les hauteurs dominant la plaine boueuse d’Azincourt. Les Anglais plantent de gros pieux en avant de leur camp et attendent. 


Sous la pluie, les Français restent toute la nuit, en selle, dans leur bourbier, avec leurs lourdes armures sur leurs chevaux enlisés. Il fut facile aux archers anglais, depuis leur butte protégée, de cribler de flèches chevaux et seigneurs paralysés sur leurs montures. Chauvigny et ses compagnons sont placés à l’aile droite sur une prairie où un feu est allumé. Ils combattent. Claude Joigny et Gérard ont disparu sur le champ de bataille. Méricourt est grièvement blessé. Mourant, il demande à Vincent de donner une bague au comte Bertrand d’Armagnac et de l’informer de l’ampleur de ce désastre et du massacre de l’armée française le 25 octobre 1415. Ce qui fut fait dans le palais de Charles VI à Paris où Vincent est écoeuré par la continuation de la haine en Armagnacs et Bourguignons comme si personne ne se souciait du royaume de France.              
Le comte d’Armagnac devenu connétable charge Chauvigny d’une mission de reconnaissance dans l’enceinte de Paris. Il découvre des villages dévastés et les soldats Armagnacs et Gascons qui l’accompagnent se vantent sans vergogne d’avoir embrasé ces villages et massacré la plupart des habitants. A sa grande surprise, Chauvigny retrouve Claude Joigny et Gérard qui ont échappé à un massacre de prisonniers et lui apprennent que l’armée d’Henri V s’est rembarquée à Calais. Quelque temps plus tard, Vincent de Chauvigny et Claude Joigny participent en vain à l’assaut des Anglais à Harfleur. En 1416 l’empereur Sigismond d’Allemagne s’allie à Henri V et lui reconnaît tous les droits à la couronne de France.
Un jour, dans la rue, Chauvigny sauve le jeune Breton Antoine Robin des griffes des Gascons et de la potence.
Un an plus tard, le Dauphin Jean de Touraine s’éteint. Charles, troisième fils de Charles VI  devient Dauphin à 14 ans. Chauvigny et Joigny sont sidérés par sa laideur et son aspect chétif et souffreteux. Or, deux mois plus tard, Henri V reprend sa guerre contre Charles VI alors que barons et chevaliers français sont morts à Azincourt. La guerre civile continue et la reine Isabeau de Bavière exilée à Tours et qui ne songeait qu’à ses plaisirs crée un gouvernement hostile à celui de son fils avec l’aide des Bourguignons.
En ami 1418, les Bourguignons entrent dans Paris. Chauvigny, Joigny, Gérard et Robin se dirigent vers l’hôtel Saint-Paul pour secourir le Dauphin. Les Gascons viennent aussi soutenir le duc de Touraine. Le dauphin et son petit escadron doivent affronter des fantassins bourguignons mais les cavaliers du prévôt de Paris Tanguy du Châtel viennent en renfort. Quand le dauphin est à nouveau menacé par les Bourguignons,  en criant « Montjoie ! Saint Denis ! », Chauvigny s’élance et dégage le Dauphin. Tanguy du Châtel, émerveillé par tant de bravoure, adoube lui-même sur le champ Vincent ainsi accueilli dans l’ordre de la chevalerie avant que le Dauphin ne gagne Melun.    

     
Bertrand d’Armagnac n’a pas pu fuir et il a été égorgé. Plus tard, Tanguy du Châtel a été tué par le duc de Bourgogne. Jean Sans Peur ayant été égorgé lui aussi par Tanguy du Châtel, son fils Philippe le Bon s’allie aux Anglais. Sous l’impulsion d’Isabeau de Bavière un honteux traité est signé le 21 mai 1420 entre Charles VI, Henri V et le duc de Bourgogne. Isabeau et le duc livrent la France aux Anglais.   
En septembre 1420, une troupe de 400 hommes commandée par Vincent de Chauvigny quitte Bourges pour Orléans. Dans la ville, les cavaliers  dispersent ou massacrent les « misérables routiers » qui s’en prenaient à la veuve de Philippe de Méricourt et à ses enfants. La veuve se félicite de rencontrer celui qui a assisté son mari, mort dans ses bras. Elle va accompagner la troupe vers Melun mais reste à Pithiviers où Geneviève de Méricourt remet une médaille de Saint Michel à Vincent qui ne tarde pas à apprendre que Melun est tombée.
Henri V et Charles VI décèdent en 1422. Le dauphin devient donc Charles VII et Chauvigny jouissant d’un grand crédit à la cour est chargé d’annoncer à Marie d’Anjou qu’elle est reine de France. Quittant Bourges, Chauvigny en profite pour se rendre chez la baronne de Méricourt.  Il y rencontre Geneviève devenue une belle jeune femme à qui il déclare sa flamme.
En mars 1425, Yolande d’Aragon, « reine de Sicile » et mère de Marie d’Anjou conseille au roi de choisir Arthur de Richemont comme nouveau connétable. Il accepte.
Vincent de Chauvigny participe à un tournoi après avoir fixé à son casque un « gage d’amour » de Geneviève de Méricourt. Malgré une blessure au défaut de la cuisse, il gagne le tournoi.
Malheureusement, Georges de la Trémoille, nouveau favori du roi, fastueux et brutal, fait exiler le connétable de Bretagne. Le roi, abandonné de ses courtisans, n’est plus souverain que de nom. Les Anglais s’emparent de l’Anjou et du Maine. Madame de Méricourt et Geneviève doivent quitter la cour pour le duché d’Orléans.     
Six mois plus tard, Chauvigny arrive à Loches et apprend le départ de sa chère Geneviève. Il se rend chez le roi avec Marie d’Anjou et tous deux arrivent à le convaincre, malgré La Trémoille goguenard, d’attendre la venue de Jeanne la Pucelle et de rester dans le royaume de France.  A Orléans, Chauvigny retrouve Geneviève au chevet des blessés. Il revoit aussi Joigny qui s’est marié et Gérard Hervaux.
En février 1429, bourgeois et chevaliers d’Orléans et troupe du comte de Clermont veulent s’emparer d’un convoi de harengs destiné aux Anglais. Mais dés qu’il apprend que Dunois commande  les gens d’Orléans, Le comte de Clermont, jaloux, attaque en désordre à Rouvray les Anglais qui criblent de flèches les assaillants. Dunois évite seulement la panique mais « La Journée des harengs » est une défaite qui provoque le départ des nobles.
Un soir que Chauvigny ordonnait un tir de bombardes sur une bastille anglaise, les cloches annoncent l’arrivée de Jeanne par la porte de Bourgogne. La jeune fille ne tarde pas à attaquer mais elle est blessée d’une flèche. Robin, le valet de Chauvigny, se sacrifie pour son maître en se plaçant devant lui et meurt. Les Anglais, découragés, quittent Orléans et Vincent et Geneviève se marient à la cathédrale Sainte-Croix mais le combat continue pour bouter les Anglais hors de France.

Ce récit de Louis Saurel perd de son intérêt quand l’action s’étire au fil d’une quinzaine d’années. Bien sûr, on retrouve les scènes classiques du jeu de la quintaine, de l’adoubement, du siège d’une ville. La bataille d’Azincourt est bien évoquée mais il était inutile d’ajouter d’autres faits prétendument historiques. Les personnages sont trop nombreux et trop fugacement décrits pour qu’on s’y intéresse vraiment. Le roman magnifie surtout les actions des chevaliers (encore que les trahisons et les coups tordus ne manquent pas), alors que le peuple est bien souvent ignoré, voire méprisé. Par exemple, quand Chauvigny demande à la soldatesque ce que sont devenus les vilains des villages embrasés et qu’un crétin digne d’un cul de basse-fosse lui répond qu’ils ont été « branchés ou jetés à la Seine », Chauvigny, bien qu’indigné, « jugea cependant préférable de ne rien dire » !


(Rappelons que les violences des récits historiques "passent" beaucoup mieux que celles du western ou d'autres genres ciblés par les censeurs de la loi de juillet 1949 !)     
En outre, Louis Saurel semble prendre beaucoup de libertés avec la vérité historique.
Ce qui est finalement, le plus intéressant, ce sont les illustrations évocatrices et soignées de Pierre Joubert.  



dimanche 12 novembre 2017

1957 Jean GIRAUD, illustrateur chez Fleurus

1957 Jean GIRAUD, illustrateur chez Fleurus

Le génie protéiforme de Jean Giraud ne se contente pas de se manifester (dès 1956), dans les trois journaux des éditions Fleurus : Cœurs Vaillants, Ames Vaillantes et Fripounet et Marisette.
En 1957, aux Editions Fleurus, Giraud participe à l’illustration d’un ouvrage documentaire de la nouvelle collection « Euréka » : Hommes et cavernes de François Desprez. Le nom de l’auteur du texte ne figure pas sur la couverture et le nom de jean Giraud n’apparaît que sur deux pages de dessins, même si le dessinateur en a illustré au moins quatre, sans compter d’autres dessins additionnels non signés.
Le livre est en outre abondamment illustré de photographies en noir et blanc, variées et bien choisies, souvent fournies par le Musée de l’Homme.


Intitulé Hommes et cavernes Nos ancêtres il y a 20 000 ans, le documentaire tente de faire le point, dans un langage accessible à la jeunesse, sur les « extraordinaires découvertes » dans le domaine de la Préhistoire, survenues de 1833 (découverte de la Grotte aux ossements « bois de daim » à Veyrier en Haute Savoie) à 1950 (découverte de la grotte du renne ou  du mammouth à Arcy-sur-Cure dans l’Yonne).

    
Selon François Desprez, « Les savants ont assemblé des ossements, des objets bizarres, des milliers de pierre taillée… Et, à force de travail, ils sont arrivés à reconstituer la vie de nos ancêtres d’il y a vingt mille ans : des hommes qui, en fait, sont plus proches de nous qu’on ne l’imaginait tout d’abord. »


Évidemment, ce livre fait le point des connaissances dans les années 50. Il ; décrit la vie quotidienne de l’Homme d’il y a 20 000 ans, tente une histoire de la préhistoire, évoque la « religion » de l’époque et les travaux de ses grands artistes. Le livre de complète d’un Petit Index de la Préhistoire avec cartes, sites et mots-clés.


Durant les six dernières décennies, les progrès effectués dans le domaine de la Préhistoires ont été gigantesque. La science progressant généralement par destruction de certaines connaissances antérieures, je me garderai bien de dire si l’ouvrage garde encore aujourd’hui une valeur historique. Ce qui m’intéressait, c’était de voir que Jean Giraud, que l’on cantonne souvent dans les domaines du western ou de la science-fiction, ne dédaignait pas l’approche d’autres domaines.

Toujours chez Fleurus, associé à d’autres éditeurs, mais plus tard, Jean Giraud illustre deux romans :
Sept  filles dans la brousse de Phyllis P. Power, collection « Monique », chez Fleurus-Mame en 1958. (Couverture et 11 illustrations)


Amérique An Mille de Georges Travelier (alias Georges Bayard), collection « Jean-François, Fleurus-Gautier-Languereau, en 1959. (Couverture et 7 illustrations. 4 autres illustrations sont de Guy Mouminoux).             



mercredi 9 décembre 2015

Coup de rétro : les fictions "jeunesse" de 1955 (2)

Coup de rétro sur les fictions offertes à la jeunesse en 1955 (2)

L’atmosphère de guerre froide favorise l’existence de camps antagonistes même parmi les personnes chargées de la jeunesse.
Les catholiques qui ont pris l’habitude depuis longtemps, en héritiers de l’abbé Bethléem et de ses successeurs, de surveiller les lectures juvéniles et de faire la liste des journaux recommandés et des revues à proscrire n’évoquent guère eux aussi que les productions qui leur conviennent. Ils sont aussi ceux qui disposent du plus grand nombre de publications  et de collections de livres. Leurs livres sont en outre très présents dans les « Bibliothèques pour tous », une appellation abusive puisqu’elles ont été crées pour suivre les conseils et consignes des disciples et successeurs de l’abbé Bethléem.


Dans le camp catholique, depuis 1950, Fleurus et Gautier-Languereau  publie la collection « Jean-François » plutôt destinée aux garçons. A partir de 1953, Fleurus et Mame s’associent pour lancer la collection "Monique" (pour les filles). Gautier-Languereau poursuit « La Bibliothèque de Suzette » et depuis 1955, les éditions belges Gérard de Verviers ajoutent à la collection « Marabout », la série « Marabout Mademoiselle » où René Philippe a lancé la série « Sylvie ». T. Trilby, illustrée par Manon Iessel, s’adresse aussi aux filles dans la collection « Pour les jeunes » chez Flammarion (Cordon, s’il vous plaît, Coco de France). L’éditeur belge Desclée de Brouwer  destine sa collection « Belle humeur » aux milieux catholiques.    
Depuis 1954, les filles peuvent encore trouver des bonheurs de lecture dans la collection « Les Sentiers de l'aube » éditée chez Plon.


Notons au passage que Mame, dans la collection « Succès de la jeunesse », publie depuis 1953 quelques romans de S-F. Gautier-Languereau  poursuit « La Bibliothèque de Suzette » (pour les fillettes de 8-10 ans et plus).
La Maison de la Bonne Presse dispose alors de moins de moyens que Fleurus.
(La collection « Bayard », pour les garçons est née en 1954 et l’ancienne collection des « romans cinématiques » est devenue bien vieillotte).    

  
Les éditions Alsatia, bien vues par les catholiques, distinguent « Signe de piste junior », « Signe de piste » et « Rubans noirs »  mais les éditions Spes qui ont lancé en 1952 la collection « Jamboree » diffuse aussi des romans scouts, tandis que Brépols lance « Junior Club ». Desclée de Brouwer poursuit la collection « Belle humeur ».


Les communistes encore très importants électoralement (le parti communiste est toujours le 1er parti de France), disposent de critiques connus et compétents qui s’intéressent aux lectures de la jeunesse et en parlent fort bien. Malgré la force qu’ils représentent, ils éditent encore peu de livres pour la jeunesse. Le problème, c’est non seulement qu’ils s’avancent masqués, cachent leurs sympathies ou leurs adhésions au Parti Communiste mais qu’ils privilégient certaines œuvres et en ignorent d’autres. C’est chez Pierre Horay que paraît d’abord Le Pays où l'on n'arrive jamais d’André Dhôtel.
Les éditions L.I.R.E., rares éditions orientées à gauche,  ont créé la collection « Le Roman pour la jeunesse » vers 1954-1955. 


En 1955, la fondation des Éditions La Farandole liées au Parti communiste français donne naissance à plusieurs collections encore très embryonnaires. On y rencontrera des récits de George Sand (Le Chêne parlant), Pierre Gamarra, Bertrand Solet, Charles Vildrac… Il s’agit des collections « Mille épisodes » (pour les 10/14 ans), puis « Jour de fête » (visant les 10-12 ans), et  « Prélude » (pour les plus de 13 ans).

Les écoles publiques, en plus des éditions Magnard et Nathan, restent fidèles aux éditions Rageot (en 1955, Tatiana Rageot s’associe à la Librairie Hatier) où subsiste encore la collection « Heures joyeuses » qui publie Ransome (Hirondelles et Amazones), M.A. Baudouy et Lipincott. Elles sollicitent encore les éditions Delagrave pour alimenter leurs bibliothèques. En plus de « La Bibliothèque Juventa » (pour les 12-15 ans), « La Mouette » (12-14 ans environ), l’éditeur crée « Gentiane », « Bouton d'Or »  et « Pivoine ». Depuis 1953, « Aventure et jeunesse » propose des livres un peu plus attrayants. 


Quelques éditeurs scolaires tentent d’innover. Magnard dont les collections « Bibliothèque Azur » (Pouk et ses loups garous de Léonce Bouliaguet, Kpo la panthère de René Guillot) et « Fauves et jungles » s’essoufflent, crée le prix (remporté d’abord par Mylord et le saltimbanque d’Elsie) et la collection « Fantasia » (dont les premiers titres paraissent en 1955).   
Autre éditeur prisé par les enseignants de l’école publique, Sudel (L’Arc-en-ciel de Jeannine, Fan-Lo et Delph le Marin de P.-J. Bonzon, Colin-Bourrelier crée la nouvelle collection « Alouette » tout en poursuivent « Marjolaine » et « Primevère ».


Dans la collection diversifiée « Contes et légendes » (plus de 70 titres), chez Fernand Nathan, André Bajdaev rassemble les textes du genre encore peu connus de la Bulgarie (1955) tandis que la série « Contes et Légendes des régions de France » s’enrichit de volumes concernant la Normandie, la Picardie, Paris et Montmartre. 
Dans le même domaine des contes, chez Hatier-Boivin paraissent les Contes de rubis de Charles Robert Dumas et Ré et Philippe Soupault rassemblent des Contes des 5 continents pour Stock. « La Bibliothèque précieuse », collection de poche chez Gründ, au faible prix et aux couvertures agréables. publie deux recueils de contes d’Andersen dont La Bergère et le Ramoneur. Flammarion publie Le Chat Jérémie et autres histoires de chats d’Adrienne Ségur.
Aux Editions de l’Ecureuil, Maurice Percheron développe des Récits mythologiques de l’Inde (1955). Vers 1955, Hatier relance « Les Contes de toutes les couleurs », vite devenus « Les Nouveaux Contes de toutes les couleurs ». Précisons que dès 1954, les éditions Nathan publient aussi les albums, illustrés surtout de photos de Dominique Darbois (alias Dominique Sabret), dans la collection  « Les Enfants du monde ». En 1955, paraît Agossou le petit Africain.
Les Éditions Gallimard qui ont donné naissance à « La Bibliothèque blanche » en 1953, plus tard « illustrée »,  brochée puis reliée mais les titres publiés en 1955 sont encore peu nombreux.
Toujours en 1950, les éditions Gedalge avaient lancé « Les Loisirs de la jeunesse » (une collection illustrée en couleur), peu à peu remplacée en 1955 par la collection « La Comète » (voir plus haut dans ce blog).
On se souvient moins de la collection « France Club », créée en 1954 par Jean Merrien, chez André Bonne, qui publie La Montagne aux chamois de Tony Burnand.



En mai 1953, les Éditions Gérard avaient créé la collection « Marabout Junior », « collection jeune pour tous les âges », bimensuelle puis hebdomadaire. La locomotive de la collection est, bien sûr, Bob Morane de Henri Vernes qui publie en 1955 Le Secret des Mayas, Le Sultan de Jarawak, Les Requins d’acier...


Les adolescents lisent aussi depuis 1946, aux Presses de la cité, les aventures du Captain W.E. Johns, aviateur anglais de la série « Biggles » avec de futures incursions dans la science-fiction (Retour sur Mars, Vénus contre Terre, Astropolis).


En plus de « Plaisir des contes » et de la collection « Le Rameau vert », Casterman innove avec « Relais, série Histoire » tandis que « Mistral » réédite des classiques.  Dès 1951, la Librairie Gründ lance « Trésors des jeunes », une collection constituée d’énormes volumes reliés. Signalons que pour les plus jeunes, Pierre Probst (Dandi, Pouf et Noiraud) et Romain Simon (Contes du lutin) publient des albums agréablement illustrés.


jeudi 22 décembre 2011

1951 : Livres, journaux, BD et films pour les jeunes (2)





1951 : Livres, journaux, bandes dessinées et cinéma
pour les jeunes, il y a 60 ans (2)


Le groupe parisien G.P., rival moins bien implanté, défend avec talent ses albums des collections « Rouge et bleue », « Pingouin » et surtout « Bibliothèque Rouge et Or » (née en 1947, pour l’instant cantonnée dans la réédition d’œuvres classiques bien illustrées)
Les éditeurs orientés depuis longtemps vers les ouvrages scolaires, tels Colin-Bourrelier (Collection « Marjolaine »), Delagrave (« Bibliothèque Juventa »), Rageot (« Heures joyeuses »), Magnard (« Fauves et jungles », « Bibliothèque de Tante Marinette », poursuivent des collections de romans, d'autant plus appréciées des pédagogues de l'école publique, qu'ils ne sont pas suspectés d'entretenir une idéologie religieuse.
Des revues comme Francs Jeux, Terre des jeunes jouissent, malgré leur moyenne diffusion, de la sympathie laïque mais leurs préjugés défavorables sur la bande dessinée nuisent à leur succès commercial. Larousse et Nathan poursuivent, sans surprendre, leurs collections de contes et récits. Parmi les éditeurs plus discrets, notons Arthaud (« Les Amis des jeunes »), Flammarion, Gründ, Payot à Lausanne, Tallandier (« Le Livre d’aventures »), les éditions Stock, les éditions parisiennes BIAS ou Gédalge…
L’année 1951, peu novatrice en ce qui concerne les collections de livre et les titres de la presse pour la jeunesse, est intéressante à étudier du point de vue de la moralisation et de la surveillance exercée sur les deux supports que sont le livre mais surtout le journal pour jeunes.
La loi de post-censure, voulue depuis longtemps par les ligues de moralité, l’Union patriotique des organisations de jeunesse (U.P.O.J.), les éducateurs de tendances souvent antagonistes, voire par les dessinateurs redoutant la concurrence des bandes dessinées étrangères, date certes de juillet 1949. Elle a nécessité la mise en place d’une commission de contrôle et de surveillance dont l’un des premiers rapports connus, sur la mise en œuvre de la loi et les remontrances adressées aux éditeurs, date de 1951. Alors que naissent, pour les adultes, les collections « Le Rayon fantastique » (chez Hachette) et « Fleuve noir Anticipation » et que le belge André Gérard crée « La Bibliothèque Marabout », la commission critique vivement la science-fiction. La Ligue de l’enseignement a même produit et diffusé à partir de décembre 1951, le court métrage On tue à chaque page, destiné à aggraver les effets de la loi de juillet 1949 en dénonçant les effets d’une certaine presse « illustrée ». Sans doute par manque d’images pour appuyer une thèse fallacieuse, il est fabriqué par des anciens élèves de l’IDHEC à partir d’images d’un superhéros entièrement inventé, baptisé Krak. Ils prétendent que « l’histoire de Krak est une synthèse des aventures de Superman, Tarzan, Amok et autres Fantomas (sic) : invincibles surhommes, bottés, casqués ». Outre le fait qu’ils confondent sans doute Fantomas et Le Fantôme du Bengale, leur vision est partiale et réductrice puisque les personnages proposés par la presse des jeunes sont autrement plus variés et plus riches (comme le démontrent déjà les couvertures des journaux et magazine présentés ici). Il s’agit donc d’un « faux » document et d’un vrai film de propagande (qui déclenchera d’ailleurs la colère rétrospective et légitime de René Goscinny).

La presse commerciale juvénile n'a jamais été aussi diverse en périodiques illustrés. S’y ajoutent de nombreux récits complets ou petits formats, mal vus des éducateurs de tout bord, prêts à dresser les listes des coupables « à déconseiller », listes généreusement distribuées sous le porche des églises et dans les patronages. Parmi les membres de la commission de surveillance de la loi de juillet 1949, on note la présence de Madeleine Bellet (Vaillant), Raoul Dubois (Francs camarades), de l’abbé Pihan et René Finkelstein (les deux pour Fleurus dans lequel René Finkelstein possède d’ailleurs des parts). On note aussi la présence d’Auguste Liquois, auteur de Satanax et dont on semble avoir oublié la présence dans la journal pro-nazi ; Le Téméraire.
Contrairement à une idée admise, la censure s’est exercée sur la presse juvénile. Le livre, lui n’est pas inquiété sans doute parce que le texte bénéficie d’un préjugé favorable.
Notons, pour finir, que le décalage est évident entre la sortie d’un livre et l’adoption de sa lecture, décalage souvent aussi grand que celui qui existe entre la sortie parisienne d’un film et son arrivée tardive en province (au point que les journaux juvéniles titrent leur critique : « Les films que nous avons vus pour vous »). Les éditeurs de journaux le savent bien puisque L’Intrépide publie une très longue et tardive adaptation de Fanfan la Tulipe en B.D et Bayard, dirigé par l’abbé André Sève, fait de même avec le film : Quand les vautours ne volent plus, en 1953. Le dessin animé de Walt Disney, Cendrillon, datant de 1949 sort seulement en France en 1951.

Autres romans et récits (que ceux des éditions Hachette) édités ou réédités en 1951 :
Denise ADHEMAR, Ill. André HOFER : Ha-Houf fils de lions « Les Loisirs de la jeunesse », Ed. Gedalge
Allan ALDOUS : Mac Gowan dans les mers du Sud Arthaud
Claude APPELL : Le Noeud de carrick (« Signe de piste », Alsatia). R. 1956.
Michel-Aimé BAUDOUY : L’Extraordinaire aventure de Michel Santarea « Heures joyeuses », Rageot
Léonce BOURLIAGUET : Le Moulin de Catuclade (Hachette). (rééd. Coll. "Jeunesse du monde", é. o. 1946)
Reginald BROWNE : La Croisière de l'Astérion ("Jean-François") (Anticipation)
Jean de BRUNHOFF : Babar et le Père Noël Album ill. en coul. Hachette 40 p.
André BRUYERE, Ill. André PECOUD : L'Impératrice jaune (Bib. de Suzette, Gautier-Languereau).
Edward BULWER LYTTON, adap. H. ROUILLARD : Les Derniers jours de Pompéi. "Juventa" Delagrave.
Edgar Rice BURROUGHS : Tarzan et le secret de la jeunesse Coll. Tarzan Hachette
Marie BUTTS : Récits des temps bibliques 3e partie Larousse 143 p.
Maurice CHAMPAGNE : Les Chercheurs d’épaves « Juventa », Delagrave
Georges CHAPPON, Ill. Zig BRUNNER : Le Voyage d'Ulysse (Bibl. Rose illustrée, Hachette).
Paul COGAN (Cl. APPELL) : Ouistiti et valises-jaunes ("Jean-François") R. 52, 54.
Norman DALE : L’Île au squelette « Belle humeur » Desclée de Brouwer
René D’ARNOULD, Jean DES BROSSES : Hurruguec le naufrageur ("Jean-François")
Alphonse DAUDET : Contes illustrés par TOUCHAGUES. (Mame),
Yves DERMEZE : Les Diamants du Tanganyika ("Jean-François")
Jean D'IZIEU, Ill. P. JOUBERT : Lumière sur la piste ("Jean-François). Prépub. dans "Coeurs vaillants"
M. M. DUBOIS : Sidroc le Viking Larousse
Jean-Louis DUBREUIL : Le Capitaine du Jamboree : roman de marine. (Signe de piste, Alsatia) R. 60.
René DUVERNE : Dix Filles dans une île (Coll. Ames Vaillantes, Editions Fleurus)
René DUVERNE : La Percée des Mammouth’s Mountains ("Jean-François")
Paul ELUARD : Grain d'Aile (éd. Raison d'être) (Rééd. de 1948, ill. Line Duhém : Jacqueline DUHEME)
Jean-Louis FONCINE, Ill. P. JOUBERT : Les Forts et les purs (Signe de piste, Alsatia). R. 59, 76, 86.
Adrien GALLET : La Menace de Kali Maison de la Bonne Presse
René GUILLOT : Sirga la lionne (Fauves & jungles, Magnard) R.79, Ouoro le chimpanzé. F. & J. Mgd
René GUILLOT : L'Extraordinaire aventure de Michel Santaréa (Heures joyeuses) Rageot
Ernest HEMINGWAY : Le Vieil Homme et la Mer (1e éd. dans une coll. pour adultes en américain)
Maurice HERZOG : Annapurna, premier 8000 (Arthaud)
Thor HEYERDAHL : L'Expédition du « Kon-Tiki » (tr. du norvégien) 1951 (A. Michel, éd. compl.).
A. JAULGONNE, Ill. André JOURCIN : J’ai fait trois fois le tour du monde Ed. Bias
A. JAULGONNE, Ill. André JOURCIN : Voyages et naufrages mystérieux Ed. Bias
C.S. LEWIS : Le Prince Caspian (en anglais) ("Les Chroniques de Narnia")
Astrid LINDGREN : Mademoiselle Brindacier (tr. du suédois) Bib. Rose Illustrée Hachette
J.W. LIPPINCOTT : Le Champion des Maonts sauvages (Heures joyeuses) Rageot
Colonel Marc MICHON : Le Celte au torque d'ambre Ed. Magnard
A. LAMORISSE (images), J. PREVERT (textes) : Bim le petit âne La Guilde du livre, Lausanne
René POIRIER, Ill. Pierre LUC, préf. de FOMBEURE : Cent et un Contes et Récits (Gründ) (anthologie)
Henriette ROBITAILLIE, Ill. PIERDEC : Le Monstre des abîmes ("Cinématiques", B. Pr.) Prép. "Bern." 50
Pierre ROUGEMONT et Jean GUIDONI : La Dame blanche ("Jean-François")
Albert ROYER, Ill. Théophile-Jean DELAYE : Le Petit Page (Les Amis des jeunes, Arthaud)
SAMIVEL : L'Amateur d'abîmes « Les Livres de nature », Stock, Delamain et Boutelleau
Haroun TAZIEFF : Cratères en feu Editions Arthaud
Marguerite THIEBOLD : Le Château dans la forêt Bibliothèque Rose Illustrée Hachette
Thérèse TRILBY, Ill. Manon IESSEL : Le Petit Monsieur Vincent ("Pour les jeunes", Flammarion).
Jules Verne : Le Voyage aérien Coll. « Jules Verne »
Charles VILDRAC : Les Lunettes du lion (et La Famille Moineau). "Marjolaine ", Bourrelier.
Jacqueline VINCENT : Bel amour « Belle humeur », Desclée de Brouwer
Colette VIVIER (Colette DUVAL) : Rémi et le fantôme (Coll. Marjolaine, Colin-Bourrelier).

mercredi 24 février 2010

Collection "Jean-François" Les auteurs, les illustrateurs, les titres (D à V)







Collection "JEAN-FRANCOIS" - Editions Gautier-Languereau/Fleurus.

Cette collection est relativement peu connue, sans doute en raison de sa diffusion dans les seuls milieux catholiques : bibliothèques paroissiales, patronages, écoles privées, internats scolaires catholiques, séminaires etc.

Pour mieux la connaître, lire la présentation qui en est faite dans l'essai :
Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle (L'Harmattan, 2009) : pages 147 à 150.
Auteur, Illustrateur, Titre, date de parution :
René DUVERNE, Ill. Frédéric-Antonin BREYSSE : Le Lac sans fond (1950) Prépublié dans " C. V.", 1er semestre 1948.
René DUVERNE, Ill. F.-A. BREYSSE : La Percée des Mammouths Mountains (4e trim. 50) Prép. "Coeurs Vaillants" 1947.
René DUVERNE : Ill. F.-A. BREYSSE : L'Affaire des pétroles sous-marins (2e trim. 52) Prép. "C. V." 1er sem. 52
René DUVERNE, Ill. Noël GLOESNER : Atoll 72 (4e trim. 1953)
René DUVERNE, Ill. Pierre BROCHARD : Le Mystère du gouffre (2e trim. 1954)
Paul FABRICE, Ill. A. D'ORANGE : La Cargaison du "Léviathan" (1955) 1er Prix "Coeurs V." de litt. enf. en 55.
Ruth FORBES CHANDLER, Ill. Georges PICHARD : La Ferme aux Chinchillas (4e trim. 1962)
Yvonne GIRAULT, Ill. Pierre JOUBERT : La Horde (2e trim.1953) (1er roman d'Y. Girault)
Georges GRANDJEAN, Ill. PELLOS : La Guerre des éléphants (1956) (prépub. dans "C. Vaillants", 2e sem. 56 )
Georges GRANDJEAN, Ill. CYRIL : Le Secret des temples sans portes (3e trim. 1954)
Edward Buell HUNGERFORD, Ill. Pierre JOUBERT : L'Ile interdite (1er trim. 1955) trad. de l'américain.
L.-N. LAVOLLE, Ill. CYRIL : L'Emeraude du Grand Mogol (1956)
L.-N. LAVOLLE, Ill. BUSSEMEY : L'Onagre à la robe d'argent (3e trim. 1958) Prép. dans "A. V.", 1er sem.1957.
L.-N. LAVOLLE, Ill. Alain d’ORANGE: Nuno de Nazaré (1959) (Prix Enfance du monde, 1959)
L.-N. LAVOLLE, Ill. Alain d’ORANGE : Aventures sur le Nil (4e trim. 1962)
Thérèse LENOTRE, Couv. P. JOUBERT, Ill. J. P. PINCHON : Le Tambour d'Auzterlitz (2e trim. 1954)
LE SAUVAGE, (Robert FATOU), Ill. Alain D'ORANGE : Aventures aux Caraïbes (3e trim. 1960)
LE SAUVAGE, Ill. Pierre JOUBERT : La Diane de Rhodes (4e trim. 1955).
LE SAUVAGE, Ill. Pierre JOUBERT : Pétronille reprend la route (3e trim. 1959)
LE SAUVAGE, Ill. M. PREVOT : Fantôme à louer (1962)
André MAC-CORMICK, Ill. F.A. BREYSSE : L'Inconnu de la Chevrière (1952) Prépublication dans "Fripounet et Marisettte", 1950
Gilles MAGNY, Ill. Alain d’ORANGE : Le Passage oublié (1955)
P.-P. MAGUIRE, trad.-adapt de Y. GIRAULT, Ill. JAN-LOUP : A nous deux, Docteur Mellor ! 3e trim 1952
Guillemette MARRIER, Ill. Jean DROIT : Contrebandiers d'honneur [1955]
Rémi MAYAN, Ill. Pierre BROCHARD : Cadet de Provence (1er trim. 1954)
Jacques MIPE, Ill. Paul DURAND : H. U. 1 à Port-Goulphare (3e trim. 1955).
Jacques MIPE, Ill. CYRIL : Trident II en péril (3e trim. 1961)
Geneviève MOREL, Ill. JAN-LOUP : La Bague d'argent [1953]
Paulette MORIN, Ill. Noël GLOESNER : Enquête au collège (2e trim. 1960)
Max NICET (Maurice CHAVARDÈS), Ill. Pierre JOUBERT : Le Mystère de la Tour (3e trim. 1952)
Denyse RENAUD, Ill. Bernard BARAY : Le Fleuve aux Eaux Blanches (1er trim. 1956)
Bertrande de RIVIERE, Ill. Alain d’ORANGE : Le Tigre rugira cette nuit (1er trim.1954)
P. ROUGEMONT, Ill. Robert RIGOT : Le Signe sur le Sable (1950) Prépublié dans "Coeurs Vaillants" en 1947.
P. ROUGEMONT et Jean GUIDONI, Ill. Pierre JOUBERT : La Dame blanche (1951)
Louis SAUREL, Ill. Pierre JOUBERT : Montjoie ! Saint Denis (3e trim. 1957)
Henri SUQUET, Ill. M. DE LA PINTIERE : La Maison du Vent (1er trim. 1954)
Henri SUQUET, Ill. Raoul AUGER : S.O.S. Ici Paris ! (2e trim. 1954)
Félix SUTTON, Ill. G. PINCHARD : Le Dangereux Safari (trad. de l'amér.) (2e trim. 1961)
Georges TRAVELIER, Ill. J. GIRAUD et G. MOUMINOUX : Amérique An Mille (2e trim. 1959)
Claude VALETTE, Ill. CYRIL : La Fleur d'émeraude (2e trim. 1954)
Marcelle VERITE, Ill. CYRIL : Tempête sur Hong-Kong (vers 57-58)
Paul VIALAR, Ill. Pierre JOUBERT : Le Voilier des îles (1er trim. 1954)
Jean VIGNON, Ill. P. MARTY : Jimmy [1953]. Prépublié dans "Coeurs Vaillants", 2e semestre 1952.
Jean VIGNON, Ill. Alain d'ORANGE : L'Horloge de Tristeval (3e trim. 1954) Prép. dans "C.V." , 2e sem. 1953.
Jim VULPES, Ill. DUTRIAC : Le Perroquet en or (1950)
Jim VULPES, Ill. JAN-LOUP: L'Inconnu de minuit (1952)
Jim VULPES, Ill. JAN-LOUP : Le Trésor des Alaghirs (4e trim. 1955)

(86 volumes parus en 1962)

Collection "Jean-François" Les auteurs, les illustrateurs (1) (de A à D)







Collection "JEAN-FRANCOIS" - Editions Gautier-Languereau/Fleurus.
René d'ARNOULD et Jean BROSSES, Ill. Pierre DECOMBLE : Hurruguec le Naufrageur (1951) Prépub. dans "Fripounet et Marisette" en 1951.
Irène BALINSKA, Ill. André GALLAND : Le Camp secret (1950)
Paulette BLONAY, Ill. Georges PICHARD : Le Secret du bateau d'ivoire (2e trim. 1962)
Victor-Marie BONNARDEL, Ill. JAN-LOUP : Sur les Pistes du Sultan Bleu (1952)
Paul-Jacques BONZON, Ill. CYRIL : Le Voyageur sans visage (1958) (S-F)
Lucien BORNERT, Ill. Pierre MAGNIN : L'OEil de Feu (3e trim. 1960)
Philip BRIGGS, Ill. Jean. DROIT : A Dieu vat ! (1er trim. 1954) (trad. de l'anglais)
Philip BRIGGS, Ill. M. de la PINTIERE : Cap au Nord [1954]
Jean des BROSSES, Ill. Jean DROIT : Le Vengeur (4e trim. 53).
Jean des BROSSES, Ill. CYRIL : Vigilex. ou Le Secret de M. Philibert (oct. 1950)
Jean des BROSSES, Ill. Noël GLOESNER : Le Rébus de la Fontaine Ronde (3e trim. 1955)
Reginald BROWNE, Ill. JAN-LOUP : La Croisière de l'Astérion (1951) (S-F)
Roger BULIARD, adapt. Raymond LABOIS, Ill. Bernard BARAY : Nanouk (4e trim. 1956).
Thomson BURTIS, Ill. Raoul AUGER : Le Ciel infranchissable (2e trim. 1953). (S-F)
E. CAZARDES, Ill. Alain D'ORANGE : L'Inconnu du 5 septembre (1er trim. 1961)
Jacques CHABAR, Ill. JAN-LOUP : La Cité du serpent à plumes (1er trim. 1954).
Jacques CHEGARAY, Ill. Pierre BROCHARD : En bateau-stop autour du monde (2e trim. 1955)
Michel CLAIR, Ill. Pierre JOUBERT : N. K. mène le jeu [1953]
Jean CLAIR-GUYOT, Ill. [Henri] DIMPRE : Le Châtelain de l'Ile déserte 1956
Paul COGAN, Ill. CYRIL : La Crique au Calmar (1953)
Paul COGAN, Ill. Pierre DUPUIS : Les Mousquetaires du risque (Av. vécues). (1956)
Paul COGAN, Ill. CYRIL : Ouistiti et valises jaunes (1951)
Paul COGAN, Ill. CYRIL: La Tortue d'ébène (3e trim. 1952)
Paul COGAN, Ill. André GALLAND : Les Zoulacks gardent l'incognito (1950)
Paul COGAN, Ill. Alain d'ORANGE : Les Chevaliers du stade (1957) R. 64. Prépub. "C.V.", 57.
Paul COGAN, Ill. CYRIL : Les Pionniers de l'Espace (3e trim. 1959)
Paul COGAN, Ill. CYRIL : Les Volontaires du ciel (3e trim. 1958).
Maria de CRISENOY, Ill. CYRIL : Les Trois Tulipes (3e trim. 1961)
André DELOR, Ill. Noël GLOESNER : Le Révolté de Bethléem (1957) Prépub. dans "C.V.", 54.
DENIS-FRANCOIS, Ill. A. GALLAND : L'Appel de Vardecq (tome I et tome II) (1950) Prép. ds "C. V." 1er sem. 1949 R. 51
DENIS-FRANCOIS, [Denise HAMOIR], Ill. Alain d’ORANGE : Enigmes en héritage (1953)
DENIS-FRANCOIS, Ill. F. A. BREYSSE : Silence, on tourne (1954)
Yves DERMEZE, Ill. CYRIL : Les Diamants du Tanganyika (1952) Prépub. "Jeudi-Magazine", 1950.
Yves DERMEZE, Ill. Alain d’ORANGE : La Pierre Vivante (2e trim. 1958) (S-F)
Jean D'IZIEU, Ill. Pierre JOUBERT : Lumière sur la piste (1951) Prépub. "Coeurs Vaillants", 1950.
Jean D'IZIEU, Ill. Pierre JOUBERT : Les Onze de Thorslingen (4e trim. 1953) Prép. "Coeurs Vaillants", 1953
Claude DU BOUSQUET, Ill. Bernard BARAY : Les Seigneurs de la Jungle (2e trim. 1959)
Roger DUGENY, Ill. Pierre DUTEURTRE : Pierre le Corsaire (2e trim. 1960)

Collection "Jean-François" (Fleurus-Gautier-Languereau, 1950-1962)







Collection "Jean-François", (Fleurus & Gautier-Languereau, 1950-1962) : des romans inédits pour garçons
Voici le 12e épisode du "Cercle des collections jeunesse disparues"

En 1950, les éditions Fleurus s'associent à Gautier-Languereau, pour créer la nouvelle collection "Jean-François", (trop oubliée aujourd'hui). Grâce à ses journaux et à la puissance encore forte de l'Eglise, Fleurus diffuse d'abord la collection dans les milieux catholiques bien que son contenu ne soit pas idéologiquement religieux, avec cette nuance que plusieurs auteurs appartiennent au clergé, (tels les abbés Paul Rey, alias Jean d’Izieu, Henri Guesdon, alias Pierre Rougemont). Ce qu'elle propose avant tout, ce sont « des romans d'aventures aux mystérieuses péripéties et aux captivantes énigmes ». De 1950 à 1962, elle va proposer environ 86 récits illustrés en couverture et à l’intérieur. Ces récits sont très variés dans les thèmes et les lieux de l'action internationaux. Surtout, elle sollicite des auteurs habitués à écrire pour un public jeune, ouverts sur un avenir que l'on imagine délibérément optimiste.
On fait d'abord appel à des « auteurs-maison » qui prépublient parfois leur roman dans les journaux édités par Fleurus (Pierre Rougemont, Jean d'Izieu, Jean des Brosses, Jean Vignon, André Delor, de son vrai nom André Losay, 1913-1984…
Quelques récits portent leur lot d’exotisme.
Outre F.-A. Breysse, Pierre Brochard, Alain d’Orange, (pour 10 récits), Bernard Baray…, les illustrateurs sont souvent des artistes de la « maison », tels Jan-Loup, Cyril, Maurice de la Pintière, Noël Gloesner, Roger Bussemey, Robert Rigot, Pierre Joubert, (11 récits illustrés), voire Jean Giraud (futur auteur de Blueberry) et Mouminoux… Notons aussi les dessins d’André Galland, Georges Pichard, Henri Dimpre, Dutriac, Paul Durand, Pierre Duteurtre, Pierre Dupuis, Raoul Auger…
Plusieurs récits, parce qu’ils sont des romans policiers, un genre à peine toléré chez les adultes, aggravent leur cas en mettant en scène des enfants-enquêteurs et suscitent d’abord des commentaires sévères et négatifs de la part des « prescripteurs » de l’époque.

René Duverne et les aventures de Fifrelin
René Duverne (Lure en Haute-Saône, 1893-Aix-en-Provence, 1974) choisit pour héros d’une trilogie, l’adolescent acrobate Fifrelin, aidé de son pigeon Dolly et de son ancien camarade de piste au cirque Mouche, un jongleur annamite. C’est ce qui rend un peu moins invraisemblables certains exploits extraordinaires accomplis au cours des enquêtes qui mènent les héros de La Percée des Mammouths Mountains (1950), en Amérique du Nord, jusqu’à L’Affaire des pétroliers sous-marins (1952), en passant par Le Lac sans fond (1950), en Afrique du Sud. Les trois épisodes illustrées par Frédéric-Antonin Breysse ont été prépubliés dans l’hebdomadaire Cœurs Vaillants en 1947, 1948 et 1952, (mais certaines illustrations du journal ont disparu lors de l’édition en volume). René Duverne est aussi l’auteur du roman d’aventures, Atoll 72 qui associe chasse au trésor et invention d’une « lentille » sous-marine facilitant les explorations en grande profondeur.
Les romans qui ont pour thème la guerre ou les conflits suscitent autant de réserves que les policiers, s’ils n’évoquent pas le dernier conflit mondial. Ainsi, deux récits de 1953, superbement illustrés par Pierre Joubert, Les Onze de Thorslingen de Jean d’Izieu qui opposent Gaulois ou Germains aux Huns qui menacent leurs cités et La Horde de Yvonne Girault où est mis en action le jeune et sauvage Gengis Khan, sont parfois déconseillés. Autre roman à trame historique, Le Tambour d’Austerlitz (1953) de Thérèse Lenôtre raconte l’histoire du jeune Gilbert, engagé dans les armées impériales napoléoniennes.
Le Ciel infranchissable de Thomson Burtis aurait le double tort de se situer vers l’an 2000 et de montrer un grand avion américain (dont les pilotes ne sauraient être que des « guerriers »), stoppé dans le désert par un rayon fantastique ! Le titre presque anodin parce que faussement historique, La Cité du serpent à plumes (1954) de Jacques Chabar cache habilement l’aspect insolite du récit qui frôle le fantastique. Deux Français installés au Mexique découvrent un manuscrit attestant l’existence de survivants des anciens Mayas dans une cité mystérieuse. Leur recherche désintéressée sera récompensée.
Notons que la collection s'ouvre à des auteurs ayant des éditeurs « laïques » qui usent. Le plus « œcuménique » de tous est sûrement Claude Appell. Directeur de la revue laïque Terre des jeunes, il est seul à publier huit récits de 1950 à 1959, dans "Jean-François", sous le pseudonyme de Paul Cogan. On y rencontre quatre romans de L.-N. Lavolle, autre auteur « œcuménique », future romancière des éditions de l'Amitié.

De nombreux récits maritimes
La collection est d’ailleurs riche en récits et aventures maritimes. On relève en effet, Hurruguec le naufrageur (1951) de René d’Arnould et Jean des Brosses, Adieu vat ! et Cap au nord (ou les aventures d’un orphelin parti dans les mers arctiques), de Philip Briggs, En bateau-stop autour du monde (1955) de Jacques Chegaray, Le Beau Corsaire (1956) de Renée Tramond, La Cargaison du Léviathan de Paul Fabrice, Pierre le corsaire (1960) de Roger Dugeny, Aventures aux Caraïbes de Le Sauvage, etc.
Paul-Jacques Bonzon, en 1958, trois ans avant sa série Les Six compagnons, livre Le Voyageur sans visage, quand le jeune Sylvain, rendu invisible par un savant tué dans l’expérience, est contraint d’aller jusqu’en Amérique du Sud pour redevenir lui-même. Georges Bayard, futur auteur des Michel, chez Hachette, sous le pseudonyme de Georges Travelier, propose : Amérique An Mille, racontant la découverte au Groenland, par les Normands, en 999, de terres habitées par des tribus indiennes. Yvonne Girault, traductrice de plusieurs récits, a trouvé là son premier éditeur (pour La Horde). Le romancier populaire Paul Bérato, (alias Paul Mystère), propose deux récits d’Yves Dermèze : Les Diamants du Tanganyika et La Pierre vivante, une pierre dont les irradiations bouleversent la vie de jeunes campeurs et d’un géologue. Le Ciel infranchissable de Thomson Burtis et La Croisière de l'Astérion de Reginald Browne, (alias Edwy Searles Browne, 1889-1965) flirtent avec le même genre conjectural.
Autre romancier populaire, Henri Suquet publie La Maison du vent et sa mystérieuse armure moyenâgeuse et S.O.S. Ici Paris !, utilisant des technologiques surprenantes pour confondre un coupable.
Pour une présentation plus complète de la collection, lire Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle (L'Harmattan, 2009) : pages 147 à 150