dimanche 25 mars 2012

1952 : Des films pour la jeunesse ?




1952 : Quels films pour la jeunesse ?

Les films considérés comme visibles par la jeunesse seraient peu nombreux en 1952 en raison des cotes en usage, en particulier dans les milieux catholiques. On serait sans doute un peu plus larges et tolérants aujourd'hui.

Parmi une soixantaine de films de l’année 1952, peut-on sélectionner une vingtaine de films suscepticles d’intéresser un public jeune ?

Voici une tentative de sélection :

Les Aventures de Robinson Crusoé 1952 Luis BUNUEL (95 mn)
Barbe-Noire le pirate (USA) (Robert Newton, Linda Darnell)1952 Raoul WALSCH
Le Corsaire rouge (Burt LANCASTER, Eva BARTOK)) 1951-52 Robert SIUDMAK (105 mn)
L’Expédition du Kon-Tiki (Préambule : P.-E. Victor) 1952 Thor HEYERDAHL (70 mn) (Norv-France)
Fanfan la Tulipe (Gérard Philipe) 1951-52 CHRISTIAN-JAQUE
Heidi (film suisse en noir et blanc) 1952 Luigi COMENCINI (95 mn)
L'Homme tranquille (John WAYNE, Maureen O'HARA) 1952 John FORD (124 mn)
Horizons sans fin (vie d'H. Parmelin= H. BOUCHER, aviatrice) 1952 Jean DREVILLE (102 mn)
Il est minuit, Docteur Schweitzer d'ap. CESBRON. (P. FRESNAY) 1952 André HAGUET. (90 mn)
Ivanhoé (Robert Taylor, Elizabeth Taylor) 1952-53 Richard THORPE (106 mn)
Jeux interdits (Brigitte FOSSEY, G. POUJOULY) 1952 René CLEMENT
Le Jour où la Terre s’arrêta 1952 Robert WISE (avril 52 en France)
Manon des sources 1952 Marcel PAGNOL (110 mn)
Moineaux de Paris (Pts Chanteurs à la croix de bois) 1952 Maurice CLOCHE
Monsieur Leguignon Lampiste (Yves Deniaud, de Funès) 1951-52 Maurice LABRO
Le Petit monde de Don Camillo (ou : Le Retour…) 1952 Julien DUVIVIER
Le Prisonnier de Zenda (Stewart Granger, Deborah Kerr) 1952 Richard THORPE
Robin des bois et ses joyeux compagnons. (G-B.) (Pr. DISNEY) 1951-52 Ken ANNAKIN. Scaramouche (Stewart Granger, Eleanor Parker) 1952 George SIDNEY (déc. 52)
Les Vacances de Mr Hulot 1952 Jacques TATI

Autres Films de 1952 :
A l’abordage (Errol Flynn, Maureen O’Hara) George SHERMAN
L’Affaire Cicéron 1952 Joseph L. MANKIEWICZ
L’Appel du destin (Roberto Benzi, Jean Marais) Georges LACOMBE
Capitaine Ardant (Renée Saint-Cyr, Yves Vincent) André ZWOBODA
Capitaine sans loi (le voilier Mayflower) (Spencer Tracy)Clarence BROWN
Capitaine Téméraire (Le Monde lui appartient) Gregory Peck Raoul WALSH
Casque d’or (Simone Signoret, Serge Reggiani) Jacques Becker
Cent francs par seconde (jeu radio) (Henri Genès, J.-J. Vital)Jean BOYER
Chantons sous la pluie (Gene Kelly,Debbie Reynolds)Stanley DONEN,G.KELLY
La Cité sous la mer Albert J. COHEN
Des hommes qu’on appelle sauvages (Exp. Orénoque-Amazone)
Alain GHEERBRANDT
Deux de l’escadrille (Jean Richard, Roger Pierre) Maurice LABRO
L’Epée de Monte-Cristo (John Derek, Anthony Quinn) Phil KARLSON
Les Feux de la rampe (Limelight) Charlie CHAPLIN (oct. 52 en France)
Le Fils d'Ali-Baba (Tony Curtis, Piper laurie) Kurt NEUMANN
Les Fils des Mousquetaires (Cornel Wilde, Maureen O’Hara)Lewis ALLEN
La Flibustère des Antilles Jacques TOURNEUR (sept 52 en France)
Francis aux courses (Donald O’Connor, Piper Laurie) Arthur LUBIN
L’Inconnu du Nord-Express 1951-52 Alfred HITCHCOCK
Jean Valjean Les Misérables Lewis MILESTONE
Sous le plus grand chapiteau du monde Cecil B. DE MILLE
Monsieur Taxi (Michel Simon) André HUNEBELLE
Le Mur du son David LEAN
L’Odyssée de l’African Queen (H. Bogart, Katherine Hepburn) Robert MORLEY
Parachutiste malgré lui (Dean Martin, Jerry Lewis) Norman TAUROG
Piédalu fait des miracles (Ded Rysel) Jean LOUBIGNAC
Poil de Carotte (Raymond Souplex, Germaine Bermoz) Paul MESNIER
La Poule aux œufs d’or (Abbott et Costello) Jean YARBROUGH
Rayés des vivants (Daniel Yvernel, Marthe Mercadier) Maurice CLOCHE
Seuls… au monde (Madeleine Robinson,René Lefèvre)René LEFEVRE, René CHANAS
Six filles cherchent un mari (d’après Gilbreth) Henry LEVIN (U.S.A.)
Le Soldat récalcitrant (Dean Martin, Jerry Lewis) 1950
(France en 1952) Hal WALKER
Son dernier Noël (Marie-France, Tino Rossi) Jacques Daniel NORMAN
Sous le plus grand chapiteau du monde Cecil B. DE MILLE
Teresa (Pier Angeli) U.S.A. : 1951, (France en 1952) Fred ZINNEMANN
Tonnerre sur le Pacifique 1951-52 Allan DWAN
Un Américain à Paris (Gene KELLY, Leslie CARON) Vincente MINELLI
Violettes impériales (Luis Mariano, Carmen Sevilla) Richard POTTIER
Viva Zapatta Elia KAZAN
Vivre Akira KUROSAWA

vendredi 23 mars 2012

1952 : Une forte présence du western





1952 : Une forte présence du western

Comme il est très difficile de distinguer ce qu’on pouvait laisser voir aux jeunes comme westerns, à cette époque (à moins de rendre compte des présentations, d’ailleurs décalées dans le temps, dans la presse jeunesse contemporaine), on présentera ici tous les films retrouvés de l’année (sans prétendre à l’exhaustivité).
Autre problème celui des dates. Elles sont nécessairement toutes relatives puisqu’il faudrait distinguer date du tournage, date de la sortie en Amérique, date de la sortie à Paris et en province (ce qui représente parfois des écarts de 1 à 5 ans !).
Le genre « western » a déjà une longue histoire derrière lui en 1952. Il demeure un type de film qui associe la légende et l’histoire (en privilégiant plutôt la légende) pour évoquer souvent un épisode de la conquête de l’Ouest (entre 1860 et 1890) mais en élargissant parfois le cadre géographique traditionnel.
La période de la « série B » appartient au passé et le genre atteint son apogée lors de cette période classique des années 50. Le manichéisme qui pousse à voir l’Indien comme un ennemi de la civilisation s’atténue lentement depuis le film La Flèche brisée en 1950.
Si les westerns de l’année 1952 sont plutôt nombreux, ils sont loin d’être tous de qualité même si l’on peut isoler quelques œuvres remarquables.
Parmi les incontournables, citons d’abord Le Train sifflera trois fois de Fred Zinneman, avec Gary Cooper et Grace Kelly. En 1870, un shérif qui se marie et s’apprête à prendre sa retraite doit affronter seul quatre hommes dont un assassin qu »il a fait condamner. La chanson de Dimitri Tiomkin : Si toi aussi tu m’abandonnes, a fortement contribué au succès de cette parabole contre la maccarthisme (quand la peur a provoqué le pourrissement de l’ordre social).
Citons ensuite La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks, avec Kirk Douglas, Dewey Martin et Elisabeth Threatt. Ce film sans poursuites ni chevauchées, au déroulement aussi lent que la remontée du fleuve est d’une surprenant beauté. Il évoque l’expédition de Lewis et Clark sur le fleuve Mississipi jusqu’aux montagnes du Montana. Ce western se montre respectueux et amical vis-à-vis du peuple indien.
Nommons aussi L'Homme des vallées perdues de George Stevens, avec Alan Ladd, même si ce western, tourné en 1951, est une sorte d’ovni, connu surtout à partir de 1953. Ce film ne montre pas seulement la traditionnelle opposition entre éleveurs et cultivateurs. Cavalier solitaire au passé trouble surgi de nulle part, Alan Ladd secourt des fermiers terrorisés par un Jack Palance impressionnant de méchanceté et se lie d’amitié avec un enfant avant de disparaître, sa tâche terminée.
Il est aisé de retrouver dans l’ensemble des westerns de l’année 1952, les éléments traditionnels du western classique. L’armée américaine qui joue à l’espion est présente dans La Mission du commandant Lex où l’on retrouve Gary Cooper contraint de jouer les rénégats. Elle intervient aussi, par exemple, dans The Maverick et dans Les Clairons sonnent la charge.
Quelques titres évoquent des lieux plus ou moins précis, comme Californie en flammes, L’Expédition de Fort-King, Fort Osage ou Les Conquérants de Carson-City.
Les cow-boys sont particulièrement présents dans Fargo, Le Gaucho de Jacques Tourneur, Les Rois du rodéo et Vaquero (avec Robert Taylor, Ava Gardner et Anthony Quinn).
Les Indiens apparaissent encore souvent comme des êtres menaçants, ne serait-ce qu’à travers les titres et les images des affiches dans La Levée des tomahawks, Au mépris des lois, Le Signal de l’attaque, Les Affameurs, Les Flèches brûlées et La Peur du scalp
Plusieurs chefs indiens sont évoqués dans quelques films : le chef Apache Géronimo dans Les Derniers jours de la nation apache (Indian Uprising) de Ray Nazzarro, Cochise (Apaches Chiricahuas) dans Au mépris des lois de George Sherman, et Vittorio (Apaches Mescaleros) dans Quand les tambours s’arrêteront (en 1951). Citons aussi Le Fils de Geronimo avec Charlton Heston.
Remarquons que les « exploits » (omniprésents habituellement) de Buffalo Bill n’apparaissent en 1952 qu’à travers le film peu connu, Tomahawk Territory.
La femme, jeune fille innocente, femme fatale, ou entraîneuse de saloon) apparaît dans L’Ange des maudits (avec Marlène Dietrich), Les Indomptables, Convoi de femmes, La Femme aux révolvers et L’Etoile du destin.
L’épopée du chemin de fer n’échappe au film A feu et à sang et au western Les Rivaux du rail.
Si les armes typiques du western (comme le colt ou la winchester) n’apparaissent pas dans les titres, en revanche elles sont très visibles sur les affiches.
Les hors-la loi ne manquent pas. Par exemple, ils assiègent une diligence du Nevada dans Le Relais de l’or maudit de Roy Huggins, à la fin de la guerre de Sécession.
Parmi les acteurs masculins, si cette année-là, John Wayne est absent, en revanche on note la présence de Gary Cooper, Kirk Douglas, Stewart Granger, Robert Ryan, Randolf Scott, Tyrone Power, James Stewart, Alan Ladd, Anthony Quinn, Robert Taylor, Rock Hudson, Bob Hope, George Montgomery, Audie Murphy, etc.
Parmi les actrices, retenons surtout Grace Kelly, Ava Gardner, Jane Russell, Marlene Dietrich, Julia Adams…
Notons la présence des cinéastes Budd Boetticher, Anthony Mann, André de Toth, Howard Hawks, Richard Thorpe, Fred Zinneman, William Dieterle et Nicholas Ray.
Le cinémascope n’est pas encore là mais le technicolor triomphe, avec ses couleurs vives.
La parodie et le pastiche ne sont pas encore de mise (du moins, de façon consciente).

1952 : Films Westerns : Un éventail varié mais inégal

Les Affameurs (James Stewart, Julia Adams, Rock Hudson) 1952 Anthony MANN
Au pays de la peur (Stewart Granger) 1952 Andrew MARTON
Les Cavaliers sans gloire (Le Traître du Texas) (Robert Ryan) 1952 Budd BOETTICHER
La Captive aux yeux clairs (Kirk Douglas, Elsabeth Threatt) 1952 Howard HAWKS (120 mn)
Les Clairons sonnent la charge (Ray Milland, Helena Carter) 1952 Roy ROWLAND
Les Conquérants de Carson-City (Randolf Scott) 1952 André de TOTH
Convoi de femmes (Robert Taylor) (USA : 1951, France : 52) 1951-52 WilliaM A. WELLMAN (118 mn) Les
La Dernière flèche (Pony Soldier) (Tyrone Power) 1952 Joseph M. NEWMAN (80 mn)
Le Fils de Géronimo (Charlton Heston) 1952 George MARSHALL (95 mn)
Le Fils du Visage Pâle (Bob Hope, Roy Rogers) 1952 Frank TASHLIN
Hiawatha (Vincent Edwards, Yvette Dugay) 1952 Kurt NEUMANN
L’Homme à la carabine (James Stewart) 1952 Richard THORPE (88 mn)
L'Homme des vallées perdues (Shane) (Alan LADD) 1952-53 George STEVENS (105 mn)
La Maîtresse de fer (Alan Ladd, Virginia Mayo) 1952 Gordon DOUGLAS (110 mn)
La Mission du Commandant Lex (Gary Cooper) 1952 André de TOTH
Le Relais de l’or maudit (Randolf Scott) 1952 Roy HUGGINS
Le Train sifflera trois fois Gary Cooper 1952 Fred ZINNEMAN (85 mn)
La Vallée des géants (Kirk Douglas, Eve Miller) 1952 Felix E.FEST
Vaquero (Robert Taylor, Ava Gardner) 1952 John FARROW

Autres westerns :
A feu et à sang (The Cimarron Kid) 1952 Budd BOETTICHER
L’Ange des maudits (Marlène Dietrich, Mel Ferrer) 1952 Fritz LANG
Au mépris des lois 1952 George SHERMAN
Les Bannis de la Sierra (Anne Baxter) 1952 Joseph M. NEWMAN
Californie en flammes 1951-52 Lew LANDERS
Les Derniers jours de la nation apache (Indian Uprising) 1952 Ray NAZARRO
Duel sans merci (The duel at Silver Creek) 1952 Don SIEGEL
L’Etoile du matin (Lone Star) 1952 Vincent SHERMAN
Fargo (Wild Bill Elliott) 1952 Lewis D. COLLINS
La Femme aux revolvers (Montana Belle) 1952 Allan DWAN
Femmes hors-la-loi 1952 Sam NEWFIELD
Les Flèches brûlées 1951-52 Ray ENRIGHT
La Folie de l’or 1952 Ray NAZARRO
Fort Osage (Vallée ardente) 1952 Lesley SELANDER
Le Gaucho (Rory Calhoun, Gene Tierney) 1952 Jacques TOURNEUR
L’Heure de la vengeance (The Raiders) 1952 Lesley SELANDER
Les Indomptables 1952 Nicholas RAY
La Levée des tomahawks 1952 Spencer Gordon BENNETT
The Maverick (Wild Bill Elliott) 1952 Thomas CARR
Les Mémoires d’un condamné (Victime du destin) 1952 Raoul WALSH
Montagne rouge (Alan Ladd, Elisabeth Scott) 1951-52 William DIETERLE
Passage interdit (La Révolte gronde) 1952 Hugo FREGONESE
La Peur du scalp (The Half Breed) Robert Young) 1952 Stuart GILMORE
Plus fort que la loi (Robert Ryan, Claire Trevor) 1952 William D. RUSSELL
Le Quatrième homme (John Payne, Coleen Gray) 1952 Phil KARLSON
Les Rois du rodéo (John Lund, Scott Brady) 1952 Budd BOETTICHER
Le Signal de l’attaque 1952 Harold F. KRESS
La Taverne des révoltés (Randolph Scott) 1952 Felix FEIST
La Vallée de la vengeance 1951-52 Richard THORPE


Films racontés dans "Mon film" en 1952

Fort invincible La Vallée de la vengeance
Terre damnée Marqué au fer
Les Aventures du Capitaine Wyatt Les Clairons sonnent la charge
La Vallée des géants Les Conquérants de Carson-City
La Mission du Commandant Lex

samedi 10 mars 2012

1952 : Vaillant, "le journal le plus captivant"




1952 : Vaillant innove et publie de nouvelles séries

Après les difficultés financières qui ont conduit l’hebdomadaire à ouvrir une souscription (les frères Alain et Hubert Krivine participent d'ailleurs à la souscription, comme le signale le courrier du 20 avril 1952), le journal Vaillant connaît une période plus faste.
Ses 16 pages grand format (depuis 1950) font une grande part à la bande dessinée. Certaines séries sont déjà là depuis plusieurs années, telles Les Pionniers de l’Espérance (1945), bande de science-fiction dessinée par Raymond Poïvet et scénarisée par Roger Lecureux, la bande comique Placid et Muzo (1945) de José Cabrero Arnal, Lynx blanc (1947) de Rob Sim, Capitaine Cormoran (1947) de Lucien Nortier et Jean Ollivier, Hourrah Freddi (1948), bande policière de Claude-Henri Juillard, reprise par Pierre Leguen, Sam Billie Bill (1949), un western de Lucien Nortier (dessin) et Jean Ollivier (scénario).
Depuis 1950 et toujours présents en 1952, sont apparus Jean et Jeannette de Jacques Souriau et Jean Ollivier, Fils de Chine de Paul Gillon et Roger Lecureux, Les Compagnons de la section noire (1951) de Jean Cézard.
En 1952 apparaissent de nouvelles bandes de qualité : P’tit Joc « le jockey aux yeux bleus » qui ressemble à James Dean, d’André Joy (alias Gaudelette) et Jean Ollivier, Pour la horde, bande préhistorique (où les humains se battent contre les dinosaures !) de Jean-Claude Forest, lequel Forest dessine aussi Charlot. Notons encore une création : Le Fils du Cormoran de Claude-Henri Juillard. Dès le mois d’octobre , Jean-Claude Forest crée Copyright, animal fabuleux et c’est en décembre que Pif le chien d’Arnal et de Pierre Ollivier (créé en 1948) fait sa première apparition dans Vaillant. Jean Cézard commence alors la série réaliste, Lagardère.
On peut remarquer la très forte participation du scénariste et écrivain Jean Ollivier. Notons aussi la forte présence de Jean-Claude Forest, qui, en plus de Charlot et Pour la horde, illustre le roman sportif de Frank Moreau : Champion malgré lui.

vendredi 9 mars 2012

1952 : Vaillant et l'Affaire Henri Martin


1952 : Le Journal Vaillant et l’Affaire Henri Martin

En 1952, il est très rare que la presse des jeunes évoque les faits politiques en particulier les conflits internationaux. Quand ils le font, c’est plutôt pour approuver les actions guerrières engagées et la défense de la civilisation colonialiste occidentale, jugée supérieure à toutes les autres civilisations.
Pourtant, c’est par l’intermédiaire du courrier des lecteurs que le journal Vaillant n° 355 va, le 2 mars 1952, évoquer Henri Martin emprisonné dans « le bagne de Melun ». Le journal cite une lettre « émouvante » des jeunes lecteurs de Gentilly au président de la République Vincent Auriol : « Nous vous demandons la libération d’Henri Martin, grand héros de la Paix, qui a lutté pour que cesse la guerre injuste du Viet-Nam. »
Quelle est donc cette affaire qui va constituer en France un véritable scandale politico-militaire, une affaire qui va perdurer lors d’une partie de la Guerre d'Indochine, de 1950 à 1953.
Henri Martin, engagé dans la marine, est envoyé en Indochine française en 1945. Il est scandalisé par ce qu’il voit du bombardement d'Haïphong par les Français en 23 novembre 1946. Sa démission lui étant refusée, il retourne à Toulon.
Militant du Parti communiste français, il commence un travail de propagande à l'arsenal de Toulon et distribue des tracts contre la guerre en Indochine. Arrêté en mars 1950 pour une fausse accusation, il est pourtant condamné par le tribunal maritime de Brest, le 20 octobre, à 5 ans de réclusion pour propagande hostile à la Guerre d'Indochine.
C’est ainsi qu’éclate L’affaire d’Henri Martin, née de la disproportion entre une simple activité politique, contraire au règlement militaire et la condamnation à cinq années de réclusion.
Henri Martin devient le symbole de la « lutte du peuple français contre la sale Guerre d'Indochine ».
Des comités de défense se forment, à l'initiative du PCF et de personnalités du monde politique ou intellectuel. Jean-Paul Sartre publie, fin 1953, chez Gallimard, le livre L'Affaire Henri Martin. On y trouve les appuis et témoignages de Jean-Marie Domenach et de la revue personnaliste Esprit, de Jean Cocteau et de personnalités aussi diverses que Hervé Bazin, Francis Jeanson, Michel Leiris, Jacques Madaule, Jacques Prévert ou Vercors…
Malgré une longue campagne d'une grande ampleur : meetings, débrayages, brochures à grand tirage, Henri Martin n'est libéré que le 2 août 1953.
(Pour davantage d’information, consulter l’encyclopédie Wikipédia)

vendredi 2 mars 2012

1952 : ERIK, scénariste-dessinateur prolifique, très présent (2)




1952 : ERIK (alias André René Jolly, 1912-1974), auteur-illustrateur prolifique

Après la Deuxième Guerre Mondiale, le dessinateur-scénariste Erik a-t-il payé trop cher sa participation à l’illustré pro-nazi Le Téméraire ? En tout cas, il serait temps de le sortir d’un injuste oubli (qui s’explique aussi par la rareté de ses albums) car il a égayé de ses créations joyeuses et originales la presse des jeunes, en particulier au cours des années 50 et 60. Heureusement quelques sites et blogs, bien documentés, mettent en valeur aujourd’hui une partie de son œuvre.
Ce dessinateur prolifique, spécialisé dans la caricature humoristique, est particulièrement présent au cours de l’année 1952 (mais aussi au cours des suivantes !) dans la presse catholique des éditions Fleurus
Après un détour par la publicité, c’est en 1946 qu’il est revenu à la bande dessinée avec les nouvelles séries, Tribacil contre Docteur Klorax, Tartol de la Clanche ou Papou Détective dans Coq Hardi, le journal créé et dirigé par Marijac. Dès lors, il est omniprésent. Retenons Trancheroc (Youmbo Magazine, 1948-1950), poursuivi dans Zorro Jeudi Magazine de 1947 à 1952.
Chez Fleurus dont il est l'un des principaux dessinateurs, à partir de 1950, il va donner à Coeurs Vaillants : Grignoton et Monsieur Bobêche. Les Aventures drôlatiques de Jean et ses amis (avec Perroquet…le perroquet !) y seront présents de 1952 à 1956, puis ce sera la naissance d'un de ses récits les plus célèbres : Pat'Rac reporter (excellente bande policière humoristique seulement en album en 1959) et qui apparaît dans le même Cœurs Vaillants de 1952 à 1959.
On trouve aussi, à cette époque, dans les magazines Fleurus, ses fameuses machines extravagantes, aussi complexes qu’inutiles qui confirment l’humour parfois délirant d’Erik.
Pendant plus de vingt ans, il sera dans les pages d'Ames Vaillantes avec Commissaire Picablo et Finette Détective (1951-74). Finette et le chien Teuf-Teuf sont au coeur des épisodes : Le Trésor englouti et Le Coup d'Etat de Volubilie en 1952. Erik continuera à dispenser ses œuvres aux autres titres du groupe : Fripounet, J2 Magazine ou Formule 1.
Il illustre également des almanachs Fleurus, par exemple, en 1952, Grand galop (qui publie en outre la courte bande de sept pages : Cataral shériff). Coeurs vaillants, en 1952, publie la bande Cataral sur la planète Humérus (le professeur est accompagné du capitaine Sandal)
De 1953 à 1960, l’hebdomadaire Lisette des éditions de Montsouris publie Nique et Prune. (Nique est le diminutif de Véronique et Prune est une pie).
Erik a beaucoup travaillé pour la publicité. Pour le chocolat Meunier, il crée en 1951 et 1952, deux albums avec vignettes à coller sur le thème des Fables de La Fontaine. Ses caricatures joyeuses du lion et du renard sont particulièrement réussies.

1952 : ERIK, scénariste-dessinateur prolifique, très présent





1952 : ERIK (alias André René Jolly, 1912-1974), auteur-illustrateur prolifique

Après la Deuxième Guerre Mondiale, le dessinateur-scénariste Erik a-t-il payé trop cher sa participation à l’illustré pro-nazi Le Téméraire ? En tout cas, il serait temps de le sortir d’un injuste oubli (qui s’explique aussi par la rareté de ses albums) car il a égayé de ses créations joyeuses et originales la presse des jeunes, en particulier au cours des années 50 et 60. Heureusement quelques sites et blogs, bien documentés, mettent en valeur aujourd’hui une partie de son œuvre.
Ce dessinateur prolifique, spécialisé dans la caricature humoristique, est particulièrement présent au cours de l’année 1952 (mais aussi au cours des suivantes !) dans la presse catholique des éditions Fleurus
Après un détour par la publicité, c’est en 1946 qu’il est revenu à la bande dessinée avec les nouvelles séries, Tribacil contre Docteur Klorax, Tartol de la Clanche ou Papou Détective dans Coq Hardi, le journal créé et dirigé par Marijac. Dès lors, il est omniprésent. Retenons Trancheroc (Youmbo Magazine, 1948-1950), poursuivi dans Zorro Jeudi Magazine de 1947 à 1952.
Chez Fleurus dont il est l'un des principaux dessinateurs, à partir de 1950, il va donner à Coeurs Vaillants : Grignoton et Monsieur Bobêche. Les Aventures drôlatiques de Jean et ses amis (avec Perroquet…le perroquet !) y seront présents de 1952 à 1956, puis ce sera la naissance d'un de ses récits les plus célèbres : Pat'Rac reporter (excellente bande policière humoristique seulement en album en 1959) et qui apparaît dans le même Cœurs Vaillants de 1952 à 1959.
On trouve aussi, à cette époque, dans les magazines Fleurus, ses fameuses machines extravagantes, aussi complexes qu’inutiles qui confirment l’humour parfois délirant d’Erik.
Pendant plus de vingt ans, il sera dans les pages d'Ames Vaillantes avec Commissaire Picablo et Finette Détective (1951-74). Finette et le chien Teuf-Teuf sont au coeur des épisodes : Le Trésor englouti et Le Coup d'Etat de Volubilie en 1952. Erik continuera à dispenser ses œuvres aux autres titres du groupe : Fripounet, J2 Magazine ou Formule 1.
Il illustre également des almanachs Fleurus, par exemple, en 1952, Grand galop (qui publie en outre la courte bande de sept pages : Cataral shériff). Coeurs vaillants, en 1952, publie la bande Cataral sur la planète Humérus (le professeur est accompagné du capitaine Sandal)
De 1953 à 1960, l’hebdomadaire Lisette des éditions de Montsouris publie Nique et Prune. (Nique est le diminutif de Véronique et Prune est une pie).
Erik a beaucoup travaillé pour la publicité. Pour le chocolat Meunier, il crée en 1951 et 1952, deux albums avec vignettes à coller sur le thème des Fables de La Fontaine. Ses caricatures joyeuses du lion et du renard sont particulièrement réussies.

jeudi 1 mars 2012

1952 : Forte présence d'Edmond-François CALVO (2)




1952, forte présence du dessinateur-scénariste Edmond-François CALVO
Ayant cessé de tenir son hôtel-restaurant, Edmond-François Calvo est engagé par la S.P.E. Il fait, depuis cette date, bénéficier le journal Fillette de sa participation. C’est ainsi que Calvo illustre des romans-feuilletons
En août 1944, Edmond-François Calvo (1892-1958), sur un scénario de Victor Dancette & Jacques Zimmermann, va publier sa bande dessinée la plus célèbre : La Bête est morte, extraordinaire transposition dans un univers animalier, cruel et sanglant, de la Deuxième Guerre mondiale.
Après la guerre, Calvo, dessinateur remarqué de la maison G.P. (même s’il est nettement moins présent que Guy Sabran), illustre Robin des bois de René Thévenin et Don Quichotte, pour la collection « Bibliothèque Rouge et Or ».
Le génial Calvo dessine dans deux journaux, Baby Journal, et Cri-Cri qui le remplace.
Comme de nombreux sites Internet et que tous les bons dictionnaires de BD présentent, dans le détail, la carrière de Calvo, en indiquant des œuvres majeures et les nombreux journaux dans lesquels il a travaillé, nous n’insisterons que sur l’année 1952, particulièrement riche.
L’auteur-illustrateur est alors surtout présent dans des journaux catholiques pour la jeunesse (trois chez Fleurus) ou pour des magazines proches du catholicisme (Lisette, Belles histoires de Pierrot, Semaine de Suzette).
En 1952, on remarque dans le journal catholique pour les garçons, Cœurs vaillants, Les Mémoires d’un vélomoteur.
Dans l’hebdomadaire féminin Ames vaillantes, dès 1952, le toujours talentueux dessinateur-scénriste intervient avec La Boule d’or de Babou, avant Babou détective.
Fripounet et Marisette, hebdomadaire Fleurus que l’on dit destiné « aux ruraux », publie les illustrations de Calvo dans de courts récits en couleurs, comme Le Chat de Wittington de Noël Aubled. La même année, l’hebdomadaire pour fillettes, Lisette, publie la bande Aglaé (personnage inséparable de celui de Sidonie). Le pendant masculin, Les Belles histoires de Pierrot reprend alors Cricri, souris d’appartement.
L’infatigable Calvo illustre en 1952, Coquin, le petit cocker dans La Semaine de Suzette, chez Gautier-Languereau. A la même époque, dans les pages réservées aux enfants du magazine féminin Femmes d’aujourd’hui, Calvo commence sa fameuse série Moustache et Trottinette, dès le mois de septembre. Il confirme des dons extraordinaires d’illustrateur animalier.

Lire Le Collectionneur de Bandes dessinées N° 60/61 qui lui est entièrement consacré.

1952 Forte présence du dessinateur-scénariste CALVO




1952, forte présence du dessinateur-scénariste Edmond-François CALVO
Ayant cessé de tenir son hôtel-restaurant, Edmond-François Calvo est engagé par la S.P.E. Il fait, depuis cette date, bénéficier le journal Fillette de sa participation. C’est ainsi que Calvo illustre des romans-feuilletons
En août 1944, Edmond-François Calvo (1892-1958), sur un scénario de Victor Dancette & Jacques Zimmermann, va publier sa bande dessinée la plus célèbre : La Bête est morte, extraordinaire transposition dans un univers animalier, cruel et sanglant, de la Deuxième Guerre mondiale.
Après la guerre, Calvo, dessinateur remarqué de la maison G.P. (même s’il est nettement moins présent que Guy Sabran), illustre Robin des bois de René Thévenin et Don Quichotte, pour la collection « Bibliothèque Rouge et Or ».
Le génial Calvo dessine dans deux journaux, Baby Journal, et Cri-Cri qui le remplace.
Comme de nombreux sites Internet et que tous les bons dictionnaires de BD présentent, dans le détail, la carrière de Calvo, en indiquant des œuvres majeures et les nombreux journaux dans lesquels il a travaillé, nous n’insisterons que sur l’année 1952, particulièrement riche.
L’auteur-illustrateur est alors surtout présent dans des journaux catholiques pour la jeunesse (trois chez Fleurus) ou pour des magazines proches du catholicisme (Lisette, Belles histoires de Pierrot, Semaine de Suzette).
En 1952, on remarque dans le journal catholique pour les garçons, Cœurs vaillants, Les Mémoires d’un vélomoteur.
Dans l’hebdomadaire féminin Ames vaillantes, dès 1952, le toujours talentueux dessinateur-scénriste intervient avec La Boule d’or de Babou, avant Babou détective.
Fripounet et Marisette, hebdomadaire Fleurus que l’on dit destiné « aux ruraux », publie les illustrations de Calvo dans de courts récits en couleurs, comme Le Chat de Wittington de Noël Aubled. La même année, l’hebdomadaire pour fillettes, Lisette, publie la bande Aglaé (personnage inséparable de celui de Sidonie). Le pendant masculin, Les Belles histoires de Pierrot reprend alors Cricri, souris d’appartement.
L’infatigable Calvo illustre en 1952, Coquin, le petit cocker dans La Semaine de Suzette, chez Gautier-Languereau. A la même époque, dans les pages réservées aux enfants du magazine féminin Femmes d’aujourd’hui, Calvo commence sa fameuse série Moustache et Trottinette, dès le mois de septembre. Il confirme des dons extraordinaires d’illustrateur animalier.

Lire Le Collectionneur de Bandes dessinées N° 60/61 qui lui est entièrement consacré.