vendredi 9 mars 2012

1952 : Vaillant et l'Affaire Henri Martin


1952 : Le Journal Vaillant et l’Affaire Henri Martin

En 1952, il est très rare que la presse des jeunes évoque les faits politiques en particulier les conflits internationaux. Quand ils le font, c’est plutôt pour approuver les actions guerrières engagées et la défense de la civilisation colonialiste occidentale, jugée supérieure à toutes les autres civilisations.
Pourtant, c’est par l’intermédiaire du courrier des lecteurs que le journal Vaillant n° 355 va, le 2 mars 1952, évoquer Henri Martin emprisonné dans « le bagne de Melun ». Le journal cite une lettre « émouvante » des jeunes lecteurs de Gentilly au président de la République Vincent Auriol : « Nous vous demandons la libération d’Henri Martin, grand héros de la Paix, qui a lutté pour que cesse la guerre injuste du Viet-Nam. »
Quelle est donc cette affaire qui va constituer en France un véritable scandale politico-militaire, une affaire qui va perdurer lors d’une partie de la Guerre d'Indochine, de 1950 à 1953.
Henri Martin, engagé dans la marine, est envoyé en Indochine française en 1945. Il est scandalisé par ce qu’il voit du bombardement d'Haïphong par les Français en 23 novembre 1946. Sa démission lui étant refusée, il retourne à Toulon.
Militant du Parti communiste français, il commence un travail de propagande à l'arsenal de Toulon et distribue des tracts contre la guerre en Indochine. Arrêté en mars 1950 pour une fausse accusation, il est pourtant condamné par le tribunal maritime de Brest, le 20 octobre, à 5 ans de réclusion pour propagande hostile à la Guerre d'Indochine.
C’est ainsi qu’éclate L’affaire d’Henri Martin, née de la disproportion entre une simple activité politique, contraire au règlement militaire et la condamnation à cinq années de réclusion.
Henri Martin devient le symbole de la « lutte du peuple français contre la sale Guerre d'Indochine ».
Des comités de défense se forment, à l'initiative du PCF et de personnalités du monde politique ou intellectuel. Jean-Paul Sartre publie, fin 1953, chez Gallimard, le livre L'Affaire Henri Martin. On y trouve les appuis et témoignages de Jean-Marie Domenach et de la revue personnaliste Esprit, de Jean Cocteau et de personnalités aussi diverses que Hervé Bazin, Francis Jeanson, Michel Leiris, Jacques Madaule, Jacques Prévert ou Vercors…
Malgré une longue campagne d'une grande ampleur : meetings, débrayages, brochures à grand tirage, Henri Martin n'est libéré que le 2 août 1953.
(Pour davantage d’information, consulter l’encyclopédie Wikipédia)

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