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lundi 13 novembre 2017

1957 Jean GIRAUD auteur et illustrateur dans Âmes Vaillantes


1957 Jean GIRAUD, auteur et illustrateur dans ÂMES VAILLANTES

Puisque le nom de Jean Giraud semble susciter un vif intérêt (mais pas encore de commentaires !), donnons quelques exemples de sa participation à l’hebdomadaire Âmes Vaillantes en 1957. 




Petit aperçu sur l’hebdomadaire en 1957 

Après les temps troublés de la guerre, Âmes Vaillantes ne reparaît que le 29 septembre 1946. Le journal attend 1957 pour consacrer des « pages pour les grandes », dans « Farandole, le magazine des grandes ». Pieuses hagiographies, récits illustrés et romans moraux réapparaissent et l’hebdomadaire semble moins attrayant que son homologue masculin Cœurs Vaillants.
Pat et Moune de François Bel, proche de la ligne claire de Hergé, déjà présent en 1947 revient dès le 1er numéro de l’année 1957 avec la bande dessinée Le Centaure de Mykonos, avant Le Roc de la Morisque. Des  illustrateurs de talent sont toujours là. Signalons le trait malicieux mais valorisant d’Erik (André René Jolly), très présent au cours des années 50 puisqu’il y développe les aventures du détective féminin Finette et de son chien Teuf-teuf (en 1950). Il occupe généralement la dernière page en couleurs avec ses joyeuses bandes dessinées. Le chien Teuf-Teuf devient volontiers détective et enchaîne les enquêtes.
Robert Rigot n’est pas présent cette année avec sa série Chantal et préfère créer en 1958 Anaïs du Far-West. Notons les participations de Marie-Madeleine Bourdin signant Marie-Mad sa bande enfantine, Titounet et Titounette (1957), du scénariste Guy Hempay, des dessinateurs Pierre Brochard, Bussemey, Pierre Chéry, Hidalgo, Manon Iessel, Giannini, Jean-François Guindeau, Janine Lay, Monzon, Pierdec… Noël Gloesner (1917-1995, très actif chez Fleurus de 1945 à 1985) ), illustre en 1ère page L’Urganda, yacht fantôme de Georges Travelier (Georges Bayard), avant d’illustrer S.O.S Pikkolo, sur scénario du même Georges Travelier en 1958.
Robert Moreau (futur créateur de l’éléphant Trompette et de bandes humoristiques, souvent animalières) crée joyeusement l’Indien Porte-Plume et le chat Mistigri

              Illustration : Alain D'ORANGE

Si peu d’illustrateurs savent à l’époque mettre en valeur la beauté féminine, signalons le graphisme, empreint de fraîcheur et de gaieté d’Alain d’Orange (né en 1923 et entré à l’Union des Œuvres en 1950). Il est l’auteur de nombreuses couvertures. Tout en animant fort longtemps, dans les pages centrales, Viviane et sa bande, l’omniprésent Alain d’Orange illustre aussi de nombreux récits, comme Kakemono, Le Chevalier d’argent ou, écrit par Henriette Robitaillie, Marjolaine et Andrée, le singe et l’espion (1957). Comme il s’intéressait à la mode, il représente avec goût les toilettes, les coiffures des jeunes filles, en minimisant la caricature.
Le journal est l’instrument de prépublications pour les romans généralement édités dans la collection "Monique" (coéditée avec Gautier-Languereau, comme L’Onagre d’argent et Les Sorcières de la mer de L.N Lavolle (Hélène Chaulet).   
En 1957, Âmes Vaillantes, comme les autres journaux Fleurus, perd son grand format 28 sur 38 cm et augmente son nombre de pages.

            Jean Giraud,  illustrateur dans Âmes Vaillantes

Jean Giraud qui a déjà publié deux récits complets en 1956 dans l’hebdomadaire fournit 9 illustrations de style et de qualité variable en 1957.




Dans le n° 21, il fournit deux dessins pour La Tombola des poupées de P.E. Abrioux.
Dans le n° 22, c’est encore deux dessins qui agrémentent Le Sacrifice du trappeur de Marie-Madeleine Dubreuil, laquelle bénéficie encore, dans le n° 24 de cinq dessins pour Le Modèle inconnu, deux pour Deux peintres (Hals et Van Dyck) et une page d’illustrations pour Le Jeu des petits indiens.
Deux dessins illustrent Peuple du vent et de la route, signé Marylen, dans le n° 27.
Sur la route du berger, dans le n° 38, bénéficie de trois dessins, Jeux d’automne (n° 44), d’un dessin. En revanche, les Etrennes de jadis d’Albert Joannis, dans le n° 52, est agrémenté de cinq dessins superposés et muets non signés.
      
     
Giraud illustre trois récits complets cette année-là :
-          Mitoha la petite indienne (n° 29, scénario : Gir)
-          Aventure au pays des trappeurs (n° 43, scénario : Gir)
-          L’Intrépide Mamita (n° 46, scénario : Marie-Madeleine Dubreuil)


(Renseignements fournis par la revue HOP ! n° 100 de décembre 2003)

Jean Giraud poursuivra sa collaboration avec les trois journaux Fleurus en 1958.  


dimanche 12 novembre 2017

1957 Jean GIRAUD, illustrateur chez Fleurus

1957 Jean GIRAUD, illustrateur chez Fleurus

Le génie protéiforme de Jean Giraud ne se contente pas de se manifester (dès 1956), dans les trois journaux des éditions Fleurus : Cœurs Vaillants, Ames Vaillantes et Fripounet et Marisette.
En 1957, aux Editions Fleurus, Giraud participe à l’illustration d’un ouvrage documentaire de la nouvelle collection « Euréka » : Hommes et cavernes de François Desprez. Le nom de l’auteur du texte ne figure pas sur la couverture et le nom de jean Giraud n’apparaît que sur deux pages de dessins, même si le dessinateur en a illustré au moins quatre, sans compter d’autres dessins additionnels non signés.
Le livre est en outre abondamment illustré de photographies en noir et blanc, variées et bien choisies, souvent fournies par le Musée de l’Homme.


Intitulé Hommes et cavernes Nos ancêtres il y a 20 000 ans, le documentaire tente de faire le point, dans un langage accessible à la jeunesse, sur les « extraordinaires découvertes » dans le domaine de la Préhistoire, survenues de 1833 (découverte de la Grotte aux ossements « bois de daim » à Veyrier en Haute Savoie) à 1950 (découverte de la grotte du renne ou  du mammouth à Arcy-sur-Cure dans l’Yonne).

    
Selon François Desprez, « Les savants ont assemblé des ossements, des objets bizarres, des milliers de pierre taillée… Et, à force de travail, ils sont arrivés à reconstituer la vie de nos ancêtres d’il y a vingt mille ans : des hommes qui, en fait, sont plus proches de nous qu’on ne l’imaginait tout d’abord. »


Évidemment, ce livre fait le point des connaissances dans les années 50. Il ; décrit la vie quotidienne de l’Homme d’il y a 20 000 ans, tente une histoire de la préhistoire, évoque la « religion » de l’époque et les travaux de ses grands artistes. Le livre de complète d’un Petit Index de la Préhistoire avec cartes, sites et mots-clés.


Durant les six dernières décennies, les progrès effectués dans le domaine de la Préhistoires ont été gigantesque. La science progressant généralement par destruction de certaines connaissances antérieures, je me garderai bien de dire si l’ouvrage garde encore aujourd’hui une valeur historique. Ce qui m’intéressait, c’était de voir que Jean Giraud, que l’on cantonne souvent dans les domaines du western ou de la science-fiction, ne dédaignait pas l’approche d’autres domaines.

Toujours chez Fleurus, associé à d’autres éditeurs, mais plus tard, Jean Giraud illustre deux romans :
Sept  filles dans la brousse de Phyllis P. Power, collection « Monique », chez Fleurus-Mame en 1958. (Couverture et 11 illustrations)


Amérique An Mille de Georges Travelier (alias Georges Bayard), collection « Jean-François, Fleurus-Gautier-Languereau, en 1959. (Couverture et 7 illustrations. 4 autres illustrations sont de Guy Mouminoux).             



vendredi 3 novembre 2017

1957 Jean GIRAUD et Guy HEMPAY (Jean-Marie PELAPRAT) dans l'hebdomadaire COEURS VAILLANTS

1957 Jean GIRAUD et Guy HEMPAY (Jean-Marie PELAPRAT) dans CŒURS VAILLANTS

Chez Fleurus, l’hebdomadaire catholique pour les garçons Cœurs vaillants, absent des kiosques, connaît une année de changements pas toujours positifs. On rencontre toujours le personnages « vedette », Frédéri le gardian scénarisé par Huy Hempay et dessiné par Robert Rigot (Le Mystère de Briamoz), mais Yann Levaillant dessiné par Noël Gloesner est absent et le journal souffre encore de la disparition soudaine et définitive d’Oscar et Isidore de F.-A. Breysse, un pilier du journal, le 17 avril 1955. La rédaction a fait croire que l’auteur est malade et a poussé l’hypocrisie en lui souhaitant « un prompt rétablissement ».
Après le départ pour Rome de l’abbé Gaston Courtois, l’abbé Jean Pihan (alias Jean Vaillant) a désormais le champ libre. Les trois journaux Fleurus, Cœurs vaillants, Ames Vaillantes, Fripounet et Marisette abandonnent leur grand format 27 sur 37 cm pour le format 21 sur 29, dès leur numéro 43 le 27 octobre 1957.
On voit intervenir les dessinateurs Roger Bussemey (créateur de Moky et Poupy), Pierdec, Pierre Brochard et même Pellos. Alors que Robert Moreau, très sollicité, essaie de faire oublier l’absence de Calvo dont le décès survenu en 1957 n’est  annoncé nulle part, Erik (André René jolly), égal à lui-même, intervient souvent, en particulier avec les enquêtes policières de Pat’Rac. François Bel, toujours dans le style « ligne claire », envoie le personnage de Jordi dans L’Idole de Manaïki.
Cœurs Vaillants prépublie des romans qui vont alimenter, soit la collection « Jean-François » (Les Chevaliers du stade de Paul Cogan, alias Claude Appell), soit la nouvelle collection « Caravelles (Une Étoile au fond des mers de Jacques Chabar).


Le scénariste Guy Hempay



Mais les auteurs les plus remarquables en cette année 1957 sont le scénariste, journaliste (et futur auteur dramatique) Guy Hempay, (alias Jean-Marie Pélaprat, 1927-1995), très sollicité et Jean Giraud (qui est déjà Gir mais pas encore Moebius).  Guy Hempay, qui cumule aussi chez Fleurus les fonctions de secrétaire de rédaction et d’assistant littéraire pour les trois journaux Cœurs Vaillants, Âmes Vaillantes et Fripounet et Marisette, dès 1954, remplace Raymond Labois pour le scénario de Frédéri le gardian dessiné par Robert Rigot. En 1957, il scénarise Signé Makoba, Frédéri dans le Trans-Nord et Le Mystère de Briamoz
Alex et Euréka, les personnages créés par  Guy Hempay et Pierre Brochard, en 1956, sont les héros de Opération Furet et de Appel à X.Y.Z. Brochard a donné à l’inspecteur Lestaque des traits physiques de son scénariste. (Notons que Pierre Brochard anime aussi la série Zéphir dans Fripounet et Marisette).
Parmi les nouvelles bandes dessinées, il faut citer Blason d’argent (continué dans Mission royale) de Guy Hempay et Georges Brient (bientôt remplacé par Francisco Hidalgo, alias Yves Roy). Dans un Moyen Âge réaliste et mythique, le chevalier Amaury tente de combattre l’injustice. Hempay crée Jim et Heppy, un western comique dessiné par Pierre Chéry dont les héros sont le courageux et astucieux Jim Aydumien et son compagnon Heppy, petit, râleur et plutôt trouillard. Le premier épisode s’intitule Clarté sur Hoppa City et sera suivi par beaucoup d’autres pas toujours réunis en albums.


Guy Hempay scénarise une histoire policière dessinée par Georges Brient. Il s’agit de Blanc partout. Un virtuose du faux utilise un petit désintégrateur atomique pour capter des toiles du Louvre qu’il parvient ensuite à fixer. Le journaliste Ray enquête et prend tous les risques. Pélaprat multiple les pseudonymes pour masquer son omniprésence talentueuse dans toutes sortes de rubriques et de textes.    

 Jean Giraud, présent lui aussi dans les trois journaux  

Vers la fin de deux années aux Arts Appliqués et avant son service militaire, Jean Giraud, est présent chez Fleurus depuis 1956, (sur les conseils de son ami Jean-Claude Mézières, engagé avant lui). Il multiplie les travaux divers, entrecoupés par un séjour au Mexique, dans les trois journaux du groupe.  
Il intervient aussi dans Ames Vaillantes dont il réalise la couverture le 17 novembre 1957 et pour trois récits courts (deux sont scénarisés par lui sous le pseudo de Gir).
  

Sur des scénarios de Guy Hempay ou de J.-C. Martinez, il réalise cinq courts récits qui sont des commandes : Le Shériff de Dowell-City, Hervé de Primoquet (ce qui lui permet de dessiner des bateaux à voile crédibles), Une vrille dans l’eau, Les Voleurs de bétails et Le Retour de Spider Web (qui met pour la première fois en scène le personnage de Art Lowell). A la fin de l’année 1957, il réalise une couverture pour le film La Loi du seigneur raconté dans l’illustré.


Il crée surtout, scénarisées par Noël Carré, les bandes dessinées Un géant chez les Hurons et, en 1958, Le Roi des bisons, deux westerns qui correspondent à son goût pour l’Ouest américain (plus tard confirmé et affirmé dans Blueberry).



Il serait fastidieux de citer la dizaine d’illustrations diverses présentes en 1957 dans Fripounet et Marisette. Tous ses nombreux travaux chez Fleurus ont permis à Giraud, étonnamment docile, de développer des techniques différentes et de perfectionner son métier.