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jeudi 22 mars 2018

Jany Saint-Marcoux (1920-2002) : Bibliographie


Jany Saint-Marcoux, romancière appréciée des jeunes filles : Bibliographie  


1952 : La Duchesse en pantoufles Ill. Guy Sabran G. P., Bibliothèque Rouge et Or. Rééd. 1958
1952 : Le Secret de Pierres-Noires : Domino, Ill. Pierre Rousseau G. P., Bibliothèque Rouge et Or. Prix Montyon de l’Académie française 1953.
1953 : Les Sept Filles du roi Xavier : Murièle, Ill. Marcel Bloch G. P., Bibliothèque Rouge et Or
1954 : L’Oubliée de Venise : Carina Ill. Guy Sabran  G. P., Bibliothèque Rouge et Or. Autre édition G.P. : coll. Super 1000
1954 : Princesse Cactus : Janylène, Ill. Félix Lacroix G. P., Bibliothèque Rouge et Or. (Prix du Salon de l'Enfance, 1954)
1955 : Le Voleur de lumière : Mirentchou, Ill. Guy Valdès G. P., Bibliothèque Rouge et Or. Nouvelle édition : Hachette Coll. Idéal Bibliothèque, Ill. François Batet, 1970.
1955 : Fanchette : le Jardin de l'Espérance, Ill. Guy Valdès G. P., Bibliothèque Rouge et Or.
1956 : Aélys et la Cabre d'Or, G.P., Ill. Gaston de Sainte-Croix Bibliothèque Rouge et Or. (Prix Montyon)
1956 : Les Chaussons verts : (Michèle des îles), Ill. Gaston de Sainte-Croix G. P., Bibliothèque Rouge et Or. Rééd. 1966, G.P.


1957 : Le Château d'algues, Ill. Paul Durand G. P., Bibliothèque Rouge et Or. Autre édition G.P. : coll. Super 1000. Nouvelle édition : Hachette, Hachette Coll. Idéal Bibliothèque, Ill. Michel Jouin, 1969.
1958 : Le Diable doux, Ill. Gilles Valdès G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1959 : La Guitare andalouse, Ill. Jean Sidobre G. P., coll. Rouge et Or Souveraine. Nouvelle édition : Hachette, 1968. Coll. Idéal Bibliothèque et Bibliothèque Verte
1959 : La Caravelle, Ill. Daniel Dupuy G.P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1961 : Cet été-là..., Ill. Daniel Dupuy G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1961 : Espoir en 33 tours, Ill. Daniel Dupuy G. P., coll. Rouge et Or Souveraine. Deux 1ère de couv différentes. 1 : Joël et sa trompette 2 : La chanteuse Sylvie
1961 : Un si joli petit théâtre, Ill. Michel Gourlier G. P., coll.Rouge et Or Souveraine. Rééd. G.P. 1970.
1962 : Aniella, Ill. Gilles Valdès G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1963 : Le Jardin sous la mer, Ill. Daniel Dupuy Société nouvelle des éditions G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.


1964 : Criss ou J'étais une idole, Ill. Daniel Dupuy Société nouvelle des éditions G. P., coll. Rouge et Or Souveraine. Diplôme Loisirs jeunes, 1965.
1965 : Mon village au bord du ciel, Ill. Gilles Valdès Société nouvelle des éditions G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1966 : La Princesse endormie : ce Mexique dont je rêvais, Ill. Michel Gourlier Société nouvelle des éditions G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1967 : Ma tendre panthère, Ill. Maurice Paulin coll. Souveraine Presses de la Cité Département G.P. .
1968 : Mon Château des Baléares, Ill. Michel Gourlier G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1969 : Pour qu'un cœur batte encore, Ill. Gil Pascal G. P., coll. Olympic.
1970 : Corinne qui voulait danser, Ill. Jean Reschofsky G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1971 : Corinne et son prince, Ill. Jean Reschofsky G. P., coll. Rouge et Or Souveraine.
1973 : Le Temps d'une chanson, Ill. François Carage Hachette coll. Idéal Bibliothèque
(Nouvelle édition de Criss ou J'étais une idole)






mercredi 21 mars 2018

Saint-Marcoux (1920-2002), romancière appréciée des jeunes filles des années 50-60


Jany Saint-Marcoux (1920-2002), romancière appréciée des jeunes filles

Jany Saint-Marcoux (1920-2002) est une romancière dont les principales œuvres destinées aux jeunes filles sont parues aux Editions G.P. de Paris entre 1952 et 1973.
Après avoir été journaliste dans un grand quotidien de province, Jany Saint-Marcoux publie dans la « Bibliothèque Rouge et Or » un premier roman, La Duchesse en pantoufles dont l’action se situe dans la baie du Mont Saint-Michel où l’auteur a vécu sa petite enfance.
Encouragée par un premier succès, elle va pendant une vingtaine d’années gratifier les « Bibliothèque Rouge et Or » puis « Souveraine » (à partir de 1957) de 26 récits qui font d’elle la locomotive et le solide pilier des Editions G.P.  Le récit Pour qu’un cœur batte encore qui traite en 1969 du grave problème des dons d’organe et de la transplantation cardiaque est publié dans la collection « Olympic », toujours chez G.P.
Elle épouse en 1958, le romancier Jean Sabran qui, sous le pseudonyme de Paul Berna,  est depuis longtemps un autre pilier des mêmes éditions. Toutefois, tandis que Paul Berna introduit les milieux populaires et ouvriers dans ses récits, Saint-Marcoux choisit plutôt ses héroïnes dans les classes moyennes, voire bourgeoises ou d’origine aristocratique. Elle évoque tout de même des activités agricoles ou d’élevage et l’exploitation des algues.


Les lieux de l’action sont variés et permettent parfois de valoriser plus ou moins un site ou une région : La baie du Mont Saint-Michel (La Duchesse en pantoufles), L’Alsace et les environs du Haut-Koenigsbourg (Les Sept filles du roi Xavier), le Périgord, la Dordogne et la ville de Brantôme (Domino Le Secret de Pierres-Noires), le pays basque (Le Voleur de lumière), la Provence (Aélys et la cabre d’or), Toulouse (La Caravelle).
Toutefois, Paris et ses environs sont des lieux privilégiés : Montmartre (Fanchette), l’île Saint-Louis (Les Chaussons verts), la Place des Vosges (Le Diable doux),  Paris et l’île de la Grande-Jatte (Espoir en 33 tours), le quartier parisien du Marais (Criss ou j’étais une idole), Paris et la Provence (Un si joli petit théâtre), Paris, sa banlieue et ses grands ensembles (Mon village au bord du ciel). Paris est encore choisi pour les deux épisodes de Corinne.
Les îles offrent aussi un cadre  de choix. Outre les îles parisiennes de Saint-Louis et de la Grande-Jatte, on découvre en Bretagne, l’île de Sein (Le Château d’algues), l’île de Ré (Cet été-là…) et au bord de la Méditerranée, l’île de Porquerolles (Le Jardin sous la mer) sans oublier les îles Baléares (Le Château des Baléares).
On sort de l’Hexagone pour la Tunisie (Princesse Cactus), Venise et l’Italie (L’Oubliée de Venise), l’Espagne et L’Alhambra de Grenade (La Guitare andalouse), L’Espagne et l’Italie, Séville, Rome et Milan (Aniella), (Le Mexique et la civilisation maya du Yucatan (La Princesse endormie).
Le pittoresque de certains lieux  ne doit pas cacher le fait que Saint-Marcoux ancre ses récits dans un cadre réaliste et qu’elle aborde des sujets d’actualité parfois graves : rééducation des grands handicapés (Le Voleur de lumière), création des villages d’enfants (L’Oubliée de Venise), l’alcoolisme du père et la possible guérison (Aniella), l’emprisonnement du père (Cet été-là), la vie dans les grands ensembles (Mon village au bord du ciel). Cette entrée dans la modernité se confirme avec le récit très documenté sur la construction de La Caravelle par Sud-Aviation. La recherche sous-marine sous-tend l’intérêt du roman Un jardin sous la mer.


En 1972, Jany Saint-Marcoux passe de l’écriture de romans à la direction de collections, d’abord chez Hachette (ce qui facilite la nouvelle édition de trois de ses récits dans la collection « Idéal Bibliothèque », rivale de la « Bibliothèque Rouge &t Or », puis chez Tallandier en 1976.
On oublié aujourd’hui l’immense succès de ces romans solidement construits, à la fois dramatiques, sentimentaux et communiquant un amour de la vie. Ils sont écrits lors de la meilleure période de ce que Jean Fourastié a appelé « Les Trente Glorieuses », une période où l’on salue d’autant mieux les progrès économiques, techniques et scientifiques que les guerres (en Indochine ou en Algérie) sont occultées ou  franchement ignorées par l’ensemble de la population.
Certes, Saint-Marcoux utilise ses talents de journaliste soucieuse d’une documentation irréprochable au service de sa création, mais la France et la société qu’elle décrit est globalement conservatrice surtout dans la représentation de l’épouse et de la mère de famille (quand elle est encore en vie…).

C’est dans les récits présentant les vocations artistiques que les jeunes filles semblent disposer de plus de liberté et d’invention créatrice, même si Saint-Marcoux assurait qu’elle voulait démythifier les milieux séduisants et prestigieux de la danse, du chant et du spectacle. On ne sait si, à l’égard de ce monde, elle cède à la fascination ou à une certaine réserve prudente.
Espoir en 33 tours raconte à la fois l’ascension artistique de Sylvie Duriel, élève du conservatoire, pianiste virtuose des « Préludes » de Liszt, ce qui lui vaudra l’enregistrement d’un microsillon 33 tours et celle de son ami, l’adolescent Joël, un as de la trompette de jazz. ((D’où la parution deux jaquettes pour ce roman, l’une avec Sylvie, l’autre avec Joël).     
      

Mais peut-être en raison d’une sorte de puritanisme chrétien et d’une époque encore pudibonde et timorée (nous sommes en 1960), l’élan des cœurs ne se concrétise pas dans l’élan des corps et c’est sans doute ce qui surprendrait le plus les lectrices d’aujourd’hui. Le plus petit contact physique semble exclu.
Dès 1993, Nic Diament ajoute une autre raison au vieillissement de ces récits : « Leur ancrage dans la réalité des années soixante, qui a été une raison de leur succès, les date inexorablement, et leur sentimentalité appuyée en plaît plus aux lecteurs actuels. » écrit-elle dans son « Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse, 1914-1991 »       
Criss ou j’étais une idole (réédité en 1973, chez Hachette sous le titre Le Temps d’une chanson) décrit admirablement et techniquement la « fabrication accélérée dune idole des jeunes. Heureusement, la chanteuse Christelle, au-delà du tourbillon de « triomphes mouvementés » saura raison garder et comprendre qu’une carrière se construit lentement et difficilement.
Corinne qui voulait aller danser s’engage effectivement dans une carrière de danseuse et Corinne et son prince doivent apprendre que le bonheur ne se confond pas avec la gloire. Marie-Bé réussit des débuts convaincants dans Un si joli petit théâtre et déjà dans Les Chaussons verts, Michèle commence une ascension de future étoile de la danse, de ballerine… mais elle renonce à sa carrière. Dans Le Diable doux, c’est à un studio de cinéma qu’accède la pétulante Tichou qui tourne un film « sous la direction du célèbre metteur en scène Bartruc ».
Les romans de Saint-Marcoux ont été traduits en de nombreuses langues.   
  

        

lundi 1 février 2010

Collection "Olympic" Rouge & Or G.P. : Les titres


Petit retour sur cette collection trop oubliée (peut-être, en fait, mal connue en raison de son prix élevé à l'époque)


Collection « Olympic » G.P. Rouge & Or Titres et chronologie des publications



1967
Georges-Augustin BOHN, Ill. Michel JOUIN : Un coup de Trafalgar
Hélène COUDRIER, Ill. Jacques PECNARD : A Peyreloube, un été
Dominique EGLETON, Ill. M. GOURLIER : Quelques brins d’edelweiss
Finn HAVREVOLD (Norvégien), Ill. J. RESCHOFSKY : C’était mon ami Rééd 1972
Yvonne MEYNIER, Ill. Maurice PAULIN : Le Dernier orage
George G. STEWART : Le Convoi maudit. (1er vol. de la coll., e. o., en angl. : 1936, trad. G.P. 65)

1968
Inger BERGA : Karin et son destin
Arthur CATHERALL, Ill. Jean RETAILLEAU : La Poursuite implacable
Arthur CATHERALL, Ill. Gil Pascal : Les Pirates de la mer (e.o. 1959)
Jacqueline CERVON, Ill. Jean RESCHOFSKY : Le Naufragé de Rhodes
Jacques CHRISTOPHE, Ill. M. GOURLIER : Les Violettes de Baden
Claire GRAF : Le Repaire en deuil
Ernest-A. GRAY : Ordre de l’empereur ! (Campagne de Russsie, 1812)
Marcelle MANCEAU, Ill. Monique GORDE : Agnès, ma mie
James Vance MARSHALL, Ill. J. PECNARD : « Tu seras un homme » (baleinier)
Yvon MAUFFRET, Ill. BERTRAND : Marina ou le temps d’un été
Jacques TALRICH, Ill. BERTRAND : Thunderbolt le Rebelle
J.R. WILLIAMS (Américain), Ill. Michel GOURLIER : Oh ! Susanna ... (1862)

1969
Inger BERGA : Karin et son destin
Federica de CESCO, Ill. Michèle DANON-MARCHO : Afin qu’ils survivent… (en Inde)
Anne CLAIRAC (Y. GIRAULT-Y. JEANDET), Ill. F. BERTHIER : Voici venir l'orage
Michelle LEFEBVRE-GILLES : Le Garçon qui venait de la mer Prix La Joie par le livre,
en 1970.
Elizabeth HOWARD, Ill. J. RESCHOFSKY : Les Fugitifs de l'Ontario
Gil LACQ, Ill. J. PECNARD : L’Herbe des Sarrazins
Yvon MAUFFRET : Le Manoir en péril
Colette NAST, Ill. Michel JOUIN : La Grande Peur sur l'alpage
Jean OLLIVIER, Ill. Michel JOUIN : Surcouf, le roi de la course
Bertrande de RIVIERE, Ill. Jacques PECNARD : Le Guet-apens de Terre Sainte
SAINT-MARCOUX (Janie SABRAN), Ill. Gil PASCAL : Pour qu'un coeur batte encore Rééd. en 1972
Jaap TER HAAR, Ill. René PERON : Boris (trad. du néerlandais)
Geoffrey TREASE (Angl), Ill. J. RESCHOFSKY : Le Vent de lève sur Saint-Petersbourg

1970
Hubert BALME, Ill. Michel JOUIN : Le Fétiche de Balila (Pygmées Bagingas)
Paul BERNA, Ill. Michel JOUIN : Un Pays sans légende
Dominique EGLETON, Ill. BERTRAND : Le Maître de la foudre
Claire GRAF, Ill. J. PECNARD : Le Pays de Léa (dans un hameau de l’Ardèche)
Yvan MAUFFRET, Ill. Michel JOUIN : Pilotin du Cap Horn rééd. Milan, « Zanzibar », 1988.
Pierre PELOT, Ill. Jean RETAILLEAU : La Drave Dip. Loisirs Jeunes 70, R. 77 et L.P.J. : 91
Geoffrey TREASE (Angl), Ill. M. PAULIN : Le Tonnerre de Valmy (1788-1792)

1971
Inger BERGA : Karin devant un choix difficile
Huguette CARRIERE, Lucienne PUJOL : Suspense à la montagne noire
Jacqueline CERVON : Le Fouet et la cithare
Suzanne MALAVIE, Ill. Jacques PECNARD : L’Artiste de Santiago
Jean OLLIVIER, Ill. François Dupuis : Le Gentilhomme du Sud
Lucy VINCENT, Ill. M. JOUIN : Suspense à la Montagne Noire

1972
Inger BERGA : Karin se marie
Anne CLAIRAC, Ill. Daniel BILLON : Le Chevalier d’Arbin
Hélène COUDRIER, Ill. Jacques PECNARD : Galla et les amphores de Salerne
Yvon MAUFFRET, Ill. J. RETAILLEAU : La Maison dans l'île
Pierre PELOT, Ill. D. Dupuy et F. Dupuis : La Révolte du Sonora
Pierre PELOT, Ill. D. DUPUY et J. RETAILLEAU : Les Epaules du Diable
Amelia Elizabeth WALDEN : Le Pic du diable

1973
Jean COUE, Ill. Jean RETAILLEAU : Les Lys de Messidor
Christian GRENIER : La Machination (puis L.P.J.)
Frederick LAING, Ill. Jean RESCHOFSKY : Question de fierté
Joseph LE POEZAT-GUIGNER, Ill. Daniel BILLON : Le Croisé d’Anjou (r. historique)
X. B. LEPRINCE, Ill. Jacques PECNARD : Dans le sillage de l’Altaïr
Pierre PELOT, Ill. Jean RETAILLEAU : Les Légendes de terre (puis L.P.J.)
Suzanne SENS, Ill. René FOLLET : Les Contrebandiers du sel

1974
William CAMUS, Ill. J. RETAILLEAU : L'Or des fous : Pete Breakfast dans le Grand Nord
William CAMUS, Ill. J. RETAILLEAU : Le Faiseur de pluie : les aventures de Pete Breakfast. R. 82.
William CAMUS, Ill. J. RETAILLEAU : Outi-Tanka jeune bison : Pete Breakfast chez les Iroquois
L.N. LAVOLLE, Ill. Jean RETAILLEAU : L’Expédition de l’Intrépide
Amelia Elizabeth WALDEN, Ill. Michel GOURLIER : La Décision de Carol (tr. de l’anglais)
Amelia Elizabeth WALDEN : La Falaise du dragon
Maurice VAUTHIER : Des Galères pour Saint-Marc !

1975
Renée AUREMBOU, Ill. J. RETAILLEAU : Le Disparu des villes mortes Gd Px Sal. E. 75
William CAMUS : Ce sacré Far-West (1). Pete Breakfast cherche du boulot (2)
Pierre DEBRESSE, Ill. J. PECNARD : Marie-Laure de Malivert

1976
Yvon MAUFFRET, Ill. Annie-Claude MARTIN : Goulven


N.B. : Cette chronologie est malheureusement incomplète. Il manque aussi quelques noms d'illustrateurs.

vendredi 29 janvier 2010

"Olympic", une collection de qualité étrangement ignorée





Les illustrations de ce message, comme celles qui précèdent ou qui suivront, devront être considérées comme des hommages aux auteurs, illustrateurs et éditeurs, parfois disparus, le plus souvent bien vivants. Elles sont aussi une tentative de reconnaissance d'un patrimoine à préserver d'urgence.
Dans le cadre de la conservation partagée, la BM de Clamecy en Bourgogne et la BMVR de Toulouse, région Midi-Pyrénées (Olympic, années 70-80), sont chargées de cette collection.

"Olympic", une collection en phase avec son époque : des nouveaux genres et de nouveaux auteurs

Les éditions G.P. Paris, toujours présidées par Victor Dancette, créent en 1967 la collection "Olympic". Constituée de volumes reliés d’environ 190 pages, imprimés sur du « papier vélin supérieur » et pourvus d'une jaquette mobile illustrée en couleur, d’abord sur un décor coloré puis sur un fond blanc, elle semble surtout destinée aux livres de prix, achetés par les établissements scolaires. Sa typographie et sa mise en page sont soignées chaque volume dispose d’une trentaine d’illustrations en noir et blanc.

Une collection qui satisfait les goûts des filles et des garçons

Rivale surtout des collections "Plein vent" (Laffont), "Fantasia" (Magnard) et "Bibliothèque internationale" (Nathan), la collection s’adresse jusqu’en 1970, tantôt aux garçons (Le Naufragé de Rhodes de Jacqueline Cervon, plusieurs fois primé, Thunderbolt le rebelle de Jacques Talrich), tantôt aux filles (Quelques brins d'edelweiss de Dominique Egleton, la série Karin de Inger Berga (de Karin et son destin à Karin se marie, Pour qu’un cœur batte encore de Saint Marcoux…), tantôt à un lectorat mixte (A Peyreloube, un été de Hélène Coudrier, Voici venir l’orage d’Anne Clairac, dans un village suisse). Des traductions dans les premiers titres peuvent fausser l’idée d’une collection vite très ouverte aux écrivains français. Par exemple, Le Convoi maudit de George G. Stewart (réédition d'un roman anglais de 1936, racontant l’aventure de pionniers américains bien trop pressés d’arriver en Californie), C’était mon ami de Finn Havrevold (déjà chez G.P. en 1963), Oh ! Suzanna de J.R. Williams (encore une histoire de l’Ouest américain de la fin du XIXe siècle) ou La Poursuite implacable (quand un marchand suédois vole des rennes à une famille lapone) et Les Pirates de la mer d’Arthur Catheral…

Plumes féminines confirmées ou nouvelles

Tout en conservant les aspects du livre de prix, agrémenté d'une maquette agréable, la collection "Olympic" évolue favorablement. Elle s'assure le concours des plumes confirmées. En plus des auteurs féminins déjà cités, on remarque en 1967, Yvonne Meynier (Le Dernier orage, quand Yves et Marion doivent affronter une terrible inondation), en 1968, Marcelle Manceau (Agnès mon amie), en 1969, Colette Nast (Peur sur l’alpage) et Bertrande de Rivière (Le Guet-apens de Terre Sainte), un récit ancré à la fin du XIIe siècle, en France et en Orient), en 1970, Claire Graf (Le Pays de Léa), et en 1971, Lucy Vincent (Suspense à la montagne noire). La collection fait encore appel à d’autres talents. Suzanne Malavié imagine que la jeune Nathalie, découvrant dans un parchemin l’histoire d’un sculpteur méconnu du XVe siècle, part à la recherche de L’Artiste de Santiago (1971). Jacqueline Cervon fait se rencontrer un jeune Perse et un jeune Grec à la ressemblance étonnante, au cours des guerres médiques dans Le Fouet et la cithare (1971). Sur un fond tout aussi historique, Hélène Coudrier conçoit Galla et les amphores de Sallerne (1972) et Anne Clairac, imagine que la Savoyarde Claude Perrier devient Le Chevalier d’Albin (1972), à la fin du XVIIe siècle. Il faut faire un saut jusqu’en 1974 et 1975 pour rencontrer L.N. Lavolle (L’Expédition de l’Intrépide), Renée Aurembou (Le Disparu des villes mortes), Suzanne Sens (Les Contrebandiers du sel) mais Amélia Elizabeth Walden intervient en 1972 (Le Pic du diable) et en 1974 (La Décision de Carol). Les adolescents, scolarisés jusqu’à 16 ans depuis la rentrée 1967, vont rencontrer des auteurs adaptés à leurs goûts et à leurs intérêts. En 1969, 30 titres disponibles constituent « une bibliothèque "dans le vent" pour les 13-15 ans ». La collection paraît peu marquée par les effets de mai 68, sauf peut-être lorsque Michèle Gilles met en scène en 1969, dans Le Garçon qui venait de la mer, un adolescent (provisoirement) révolté par les adultes, avant des rencontres bénéfiques au cours d’un été.

Une place de choix pour les talents masculins

Les auteurs français masculins trouvent peu à peu une place de choix. Après Jacques Christophe dont on réédite l’histoire romantique, Les Violettes de Baden (1968), intervient celui qui fut longtemps l’écrivain de la marine marchande, Yvon Mauffret, pour cinq récits, depuis Marina où le temps d’un été (1968), dont le cadre est une belle maison de Bretagne, jusqu’à Goulven (1976), (bourlingueur, peut-être aventurier de la mer au passé mystérieux), en passant par Le Manoir en péril (1970) et La Maison dans l’île (1972). Mais le titre le plus connu, souvent réédité, c’est Pilotin du Cap Horn (1970), quand Etienne, 17 ans, fils d’un riche armateur, en échec dans ses études, embarque sur « La Bérénice » dont l’équipage va l’aider à mûrir.
Place à l’aventure avec Surcouf, le roi de la course (l’impétueuse jeunesse du plus célèbre corsaire de France), de Jean Ollivier, avec le roman historique de Gil Lacq, L'Herbe des Sarrasins. Si Un Pays sans légende (1969) de Paul Berna permet aux lecteurs de retrouver un auteur qui leur est familier, Le Maître de la foudre, un curieux roman de Dominique Egleton qui flirte avec la S-F, pose des problèmes taxinomiques aux spécialistes. C’est à coup sûr plus surprenant que Les Mahuzier sous la Révolution d’Archibald Mahuzier !
Hubert Balme s’introduit chez les Pygmées nomades dans Le Fétiche de Balila et Jean Ollivier se plaît à présenter Jean Laffitte, dernier des grands flibustiers des Antilles, c’est Le Gentilhomme du Sud. De 1970 à 1973, Pierre Pelot propose quatre récits forts différents. En 1970, La Drave évoque la traque d’un homme chez les bûcherons canadiens qui affrontent la rivière en furie, pour acheminer leur bois. Les Epaules du diable (1972) sont celles des taureaux affrontés dans l’arène et La Révolte du Sonora, même si le cadre paraît historique, est surtout l’histoire de Sando et d’une tribu Yaqui alors que le très beau récit, Les Légendes de Terre, appartient à la science-fiction. N'oublions surtout pas, dans le même genre, celui de la S-F, La Machination de Christian Grenier (ces deux derniers livres cités ayant connu une seconde vie dans "Le Livre de poche jeunesse)
De 1974 à 1975, William Camus va publier les quatre épisodes de son personnage américain, Pete Breakfast, depuis Le Faiseur de pluie jusqu’à Ce Sacré Far-West, illustrés par Jean Retailleau qui se charge aussi des volumes : Outi-Tanka jeune bison et L’Or des fous, quand Pete passe du monde des Iroquois à celui du Grand Nord. Entre temps sont venus, X.B. Leprince (Dans le sillage de l’Altaïr) et Maurice Vauthier (Des galères pour Saint Marc), connus chez "Signe de piste" et Joseph Le Poëzat-Guigner (Le Croisé d’Anjou), un auteur connu chez Magnard (et en Meuse et en Bretagne !).

Des illustrateurs talentueux et chevronnées

Les illustrateurs fréquents sont Jean Retailleau, Michel Jouin, Jacques Pecnard, Jean Reschofsky. Se font plus rares Maurice Paulin, Michel Gourlier, Gil Pascal et Daniel Dupuy (surtout pour les jaquettes), Monique Gorde, Françoise Bertier, Daniel Billon, et Annie-Claude Martin. En 1976, plus de 80 titres sont disponibles mais on s’étonne de l’oubli actuel général qui frappe cette collection de qualité.