mardi 17 février 2015

Collection "Histoires vraies" des Editions Ouvrières et Turbulences

Collection « Histoires vraies » des Éditions Ouvrières et Turbulences

Voici encore un ajout au « Cercle des collections  disparues », pour des petits romans historiques sur les métiers des enfants humbles, à ne pas oublier. 

Les Éditions Turbulences et les Editions Ouvrières, dont le nom n’a jamais sonné aussi juste, fouillent dès 1989 le passé des enfants au travail, avec "Histoires vraies", une collection illustrée créée par Francois-Marie Pons et dirigée par lui et par Évelyne Douailler. Le clair sous-titre de la collection est « métiers d’hier, métiers d’enfants »
Des fictions romanesques, suivies d’un bref dossier documentaire (l’ensemble du volume n’excédant guère 120 pages), racontent les métiers des enfants de la classe ouvrière, au siècle dernier surtout, donc à une époque où les enfants étaient particulièrement exploités et maltraités. Le dossier documentaire comprend au minimum un lexique mais il peut être agrémenté de dessins explicites, comme celui qui développe le métier de charron dans La Roue d’Aventurine.    


Des romanciers au talent éprouvé entraînent le lecteur, par exemple, au cœur d’un atelier de tissage de la soie, dans « une histoire de canuts » contée par Laurie Laufer dans Le Secret du grand frère, tandis que Le Ruban noir de Jean-Luc Defromont évoque, à travers « une histoire de tisserands », les révoltes, les grèves, l’exploitation des plus jeunes. On doit encore à Jean-Luc Defromont Voyage au bout de la Loire. Une histoire de mariniers. (En 1956, Moineau et Marco, 12 ans, embarquent sur les « gabares » de la Loire).
Éric Schings et Christine Zagar entrent dans les Forges d’Adincourt pour conter La Revanche de P’tit Louis. Une histoire de forgerons. Éric Schings, seul, écrira Frères du vent. Une histoire de mousses. Pour rapporter à Julie dont ils sont amoureux une pépite de cuivre du Chili, Jean et Emile s’engagent comme mousses sur un voilier en partance pour l’Amérique du Sud !  




Les récits restituent surtout le labeur et les conditions de vie, souvent difficiles et mal connues. A la ville : chez le libraire grâce à Jacqueline Mirande publiant Le Rêve de Belle Humeur, marchand de livres, chez le cheminot (voyez L’Audace de Nicolas de Gérard-Hubert Richou) ou la couturière, ou à la campagne, chez un berger (Les Moutons d’Armel, berger de Provence de Giorda). L’ensemble est écrit par de bons auteurs de la littérature jeunesse, comme Guy Jimenez, lequel conte « une histoire de charron » dans La Roue d'Aventurine, Gérard-Hubert Richou dont La Pièce montée raconte, on le devine, « une histoire de pâtissier » : le jeune Odilon, sous l’autorité de Maître Marcellin, doit confectionner la pièce montée commandée pour le mariage de mademoiselle Mondibourg. Le même auteur propose encore « une histoire de cheminots » dans L’Audace de Nicolas.


Il faut aussi compter avec les qualités narratives d’Anne-Marie Pol (Papillon de papier Petit rat de l’Opéra), Jacqueline Mirande qui publie encore La Robe de bal. Une petite couturière), Nathalie Azoulay (Les Cordées de Paris. Une histoire de ramoneurs) ou Nicole Vidal  (Fleur d’ajonc. Une histoire de petite bonne : en 1888, la jeune Bretonne Maryvonne accepte d’être la bonne d’une bourgeoise parisienne qui lui fait subir de mauvais traitements). Laurie Laufer (psychanalyste en 2015) publie encore Les Princes du rire. Une histoire de jongleurs et Le Paquet volé. Une histoire de saute-ruisseau.
On pouvait encore découvrir les mineurs dans Léa, le Galibot et les verriers (Les Jumeaux de Carmaux) d’Agnès Naouri, les dentellières grâce à Nathalie Azoulay (Quand la Charlotte s’en mêle), les ardoisiers avec Les Fendeurs de liberté de Pascale Engel.  
Cette collection n’a pas eu le succès qu’elle méritait et elle doit s’arrêter après avoir publié une vingtaine de titres. Elle proposait pourtant en annexe, un lexique et une documentation claire et appropriée.



(Cette présentation de la collection est une version revue et plus longue que celle qui est parue dans Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, chez L’Harmattan en 2014).  

dimanche 15 février 2015

Collection "Histoires d'Histoire", Hatier : à redécouvrir

Collection "Histoires d’Histoire" : des fictions historiques à redécouvrir

Petit retour sur « Le Cercle des collections disparues » délaissé depuis un certain temps !
En mai 1990, la collection « Histoires d'Histoire », vient de naître chez Hatier, pour les 11-15 ans. Son double et noble objectif est de « réconcilier les adolescents avec l'Histoire et la lecture ». Outre qu'un seul de ces buts serait largement suffisant, il semble que l'Histoire soit parfois prépondérante par rapport à l'intérêt proprement romanesque. Il faut nuancer cette opinion après avoir lu Les Siamois et l’ombre rouge de Didier Grosjean et Claudine Roland qui, tout en évoquant les recherches passionnantes des pionniers de la photographie animée (Muybridge, Marey, Demenÿ, les frères Lumière…) construisent une intrigue très intéressante. 



La collection dirigée par Renaud Bezombes et Jean-Michel Dequequer-Fergon s'appuie sur les programmes officiels des collèges, le papier est de qualité, la présentation élégante et la typographie claire avec un graphisme de Massin offre un maximum de lisibilité ! Si le format est fixe : 19cm de hauteur, la pagination varie de 141 pages à 237. De 1990 à 1993, seuls 24 volumes sont parus. Les ouvrages sont illustrés, en particulier par Eduardo T. Coelho, François Davot, Sylvie Faucher, Christine Flament, Carole Furby, Annie-Claude Martin, Christian Maucler, Jean-Michel Payet, Hughes Renier… Chaque volume publie une carte simplifiée qui facilite l’ancrage géographique du récit.      


De nombreuses périodes historiques sont néanmoins évoquées, depuis  l’Égypte de la reine Hatshepsout, au milieu du IIe millénaire avant notre ère, dans Le Nain de Pount (une caravane s’aventure vers ce lointain pays) de Béatrix Mydant-Reynes, jusqu’aux années trente, dans une Europe au climat politique trouble évoquées dans Meurtre Rue Montmartre de Pascal Dayez-Burgeon. Des ouvrages font revivre la Gaule au 1er siècle avant notre ère (L’Espion de César de Giorda), Athènes au temps des guerres médiques et de Darius (La Revanche de Képhalos de Giorda), Byzance au XIIe siècle et sa cour impériale grâce à P. Dayez-Burgeon et La Relique impériale (dont la luxuriance lexicale est à l’image de cette civilisation complexe). Paris, au temps de Charles VI, renaît dans Le Manuscrit oublié de Renaud Bezombes. Toutefois, les récits, parfois un peu ardus, même s'ils proposent intrigues, énigmes et chasses au trésor, ont pu décourager des lecteurs désireux de trouver une aventure plus savoureuse et passionnée. Des noms de romanciers sont déjà connus des adolescents. Le vétéran Georges Hacquard, ancien directeur de l’Ecole alsacienne, bien connu des latinistes pour son Guide romain antique, situant en 40 avant Jésus-Christ le récit de L’Étrange canne de Virgile. L’excellent Jean Ollivier, illustré par Eduardo T. Coelho, évoque une étonnante découverte, cinq siècles avant Christophe Colomb,  faite par Le Viking du dernier rivage. Giorda est  aussi doué pour conter La Revanche de Képhalos au temps des guerres médiques, l’épopée de L’Espion de César envoyé chez les Gaulois, que pour narrer l’histoire « vraie » du bonapartiste Estienne, dans Un tambour pour la République, au moment de la campagne d’Italie. Et Dominique Delmas, dans La Malédiction du crocodile raconte aussi l’épopée du maître-tailleur Boudan engagé dans l’armée de Bonaparte, au temps du Consulat. C’est le second Empire qui sert de toile de fond au récit de Renaud Bezombes et Jean-Michel Dequeker-Fergon : Le Serment de Louise.  

Autres romanciers familiers : Jean-Côme Noguès, bénéficiant de l’existence réelle du journal de Colomb, pour écrire Le Voyage inspiré, Yvon Mauffret, navigateur chevronné, à l’aise pour écrire Au vent de la flibuste, Gérard Hubert-Richou et son histoire de la locomotive Crampton, L’Affaire de la Jéromine, située sous le Second Empire, publiée en 1992.


Bien d’autres périodes historiques sont au cœur d‘autres fictions. La conquête de l’Empire aztèque par les hommes de Cortez en 1519 est au coeur du récit : La Sorcière et le Conquistadore de Didier Grosjean et Claudine Roland. C’est en 1533 que Laurent d’Ardière, Prisonnier de Barberousse (un récit de Corinne Chevallier) quitte Marseille pour le bagne d’Alger. C’est aussi à Marseille, mais au temps de la peste de 1720 que se trouve le contrebandier du sel, Pierre Féral qui recherchera Le Trésor du passeur (écrit par Bruno dell).  
Les sujets traités tenaient-ils assez compte des figures historiques connues ou des périodes historiques familières ? Peut-être ces romans ont-ils autant besoin du contrôle des historiens que d’un appui éclairé, apporté par un médiateur et initiateur chaleureux, qu’il soit documentaliste, professeur ou parent, pour être acceptés par de jeunes lecteurs.
         Bravo aux C.D.I qui permettent encore aujourd’hui que ces livres ne tombent pas dans l’oubli.


Note : Un seul ouvrage a, semble-t-il, été réédité : Le Voyage inspiré de Jean-Côme Noguès, reparu au « Livre de poche jeunesse ».

Des lecteurs et des sites confondent parfois La Malédiction de pendus de Marie-Charlotte Delmas (Syros Jeunesse) et La Malédiction du crocodile  de Dominique Delmas. 

mardi 10 février 2015

Pat’Apouf détective et autres travaux de GERVY (6)

Pat’Apouf détective et autres travaux de GERVY (6e partie)

Gervy (de son vrai nom Yves Desdemaines-Hugon, 1908-1998) a publié de courts épisodes de  Pat’Apouf détective dans les diverses publications annuelles de L’Almanach du Pèlerin.
de 1949 à 1961 (sauf en 1958). 







C’est ainsi qu’en 1955 sont parues les deux planches de Pat’Apouf en Bretagne.

Gervy intervient également dans les hebdomadaires pour jeunes de la Bonne Presse.
Bayard republie en intégralité, de 1953 à 1956, les 157 planches de Alain au Far-West et Bernadette, outre Miette et son ami Totoche a publié en 1956 Les Tribulations de Canou.





Il faudrait aussi évoquer la présence des œuvres de Gervy dans la presse laïque.

vendredi 6 février 2015

Pat’Apouf détective de Jean ACHE (4)

Pat’Apouf détective de Jean ACHE  (4)
Parutions dans l’hebdomadaire Le Pèlerin

Lorsque Gervy décide de prendre une retraite bien méritée (il a scénarisé seul la série Pat’Apouf de 1938 à 1973), c’est Jean Ache qui prend la relève au pied levé. De son vrai nom Jean Huet (1923-1985), Jean Ache écrit et dessine depuis 1941, d’abord pour le dessin animé. Pour France-Soir, dès 1950, il dessine la fameuse Arabelle, la dernière sirène (reprise dans Tintin). Il manifeste des dons de pastiche étonnants dans le journal Pilote, imitant alors les plus grands peintres.     
Les épisodes réalisés par Jean Ache, parus de 1973 jusqu’à sa mort en 1985 (il est décédé le 19 décembre 1985), sont fidèles à l’esprit de la série.
Pat’Apouf, toujours rondouillard  et d’un optimisme irréductible, porte plus que jamais sa veste noire sur son gilet rouge laissant apparaître une cravate rayée, le tout contrastant avec son pantalon blanc et ses chaussures brun clair. Jean Ache a eu la bonne idée de garder Jacky, l’orphelin qui passe pour « le neveu » du détective. Mais le garçon va grandir au fil des épisodes, tutoyer son « oncle »  et troquer ses culottes courtes contre des pantalons.  Parmi les nouveaux personnages inventés par Jean Ache, il y a l’envahissante et peu discrète Madame Patacaisse, la terrible voisine du détective, l’inspecteur de police Boldu, peu futé dans ses déductions, célèbre pour ses bévues, le journaliste Amilcar Amidon et surtout le chien Goliath, bon gros chien très sympathique.
Parmi les épisodes généralement bien construits, toujours intelligents, j’ai particulièrement apprécié  Le Mystérieux Trésor de M. Leroy, L'Étrange Mort du docteur Klobs, Le Trésor inconnu de Toutankhamon, Le Perroquet japonais. La documentation est solide (en particulier dans L’Ombre blanche qui évoque le Musée Guimet), et la représentation des sites historiques ou géographiques est plausible. Le style étant un peu plus réaliste que chez Gervy, l’humour semble moins fréquent chez Jean Ache. Le trait de Jean Ache est tout aussi lisible et clair que celui de Gervy. Il serait temps de réévaluer le grand talent de cet artiste.
                
Note : De 1963 à 1976, Le Pèlerin a  adopté le titre de Pèlerin du 20e siècle et il s’est rebaptisé Pèlerin Magazine en 1985. Rappelons que La Maison de la Bonne Presse devient Bayard Presse en 1969 et Bayard en janvier 2001.


1973    Le Secret de l'urne zapothèque            30 planches Du n° 4723 au n° 4752
Du 3/6/76 au 3/12/73 
Album Hachette, 32 pages couleurs, 2e trimestre 1975.
1973    Enquête au cirque                                30 planches Du n° 4753 au n° 4782
Du 21/07/74 au 23/02/75       
1974    Alerte aux ovnis                                   30 planches  Du n° 4783 au n° 4812  
Du 28/07/74 au 23/02/75
1975    L'Œil de Krishna                                  30 planches Du n°4813 au n° 4842
Du 02/03/75 au 21/09/75       



1975    Le Mystérieux Trésor de M. Leroy      30 planches Du n° 4843 au n° 4872
Du 28/09/75 au 18/04/76       
1976    Prenez garde aux termites                    30 planches Du n° 4873 au n° 4902   
Du 25/04/76 au 14/11/76
1976    Le Trésor du lac Zauber                      30 planches Du n° 4903 au n° 4932   
Du 21/11/76 au 12/06/77
1977    Le Secret du menhir                             30 planches Du n° 4933 au n° 4962   
Du 16//06/77 au 08/01/78


1978    L'Étrange Mort du docteur Klobs        30 planches Du n° 4963 au n°  4992  
Du 15/01/78 au 06/08/78
1978    Le Trésor inconnu de Toutankhamon 30 planches Du n° 4993 au n°  5022    
Du 13/08/78 au 04/03/79
1979    Pas de poissons pour Pat'Apouf          30 planches Du n° 5023 au n°  5052  
Du 11/03/79 au 30/09/79
1979    La Malédiction du grand Mogol           30 planches Du n° 5053 au n°  5082  
Du 07/10/79 au 27/04/80


1980    Razzia chez les mayas              30 planches Du n° 5083 au n°  5112  
Du 04/05/80 au 23/11/80
1981    La Corde au cou                                  42 planches Du n° 5113 au n°  5154  
Du 30/11/80 au 13/09/81
1981    La Maison de la peur                           40 planches Du n° 5155 au n°  5194  
Du 20/09/81 au 20/06/82
1982    Le Perroquet japonais                          39 planches Du n° 5195 au n°  5233  
Du 27/06/82 au 20/03/83
Album pirate. Editions Tandem (sans date)


1983    L'Héritage                                           43 planches Du n° 5234 au n°  5276  
Du 27/03/83 au 15/01/84
1984    L'Ombre blanche                                 48 planches Du n° 5277 au n° 5324   
Du 22/01/84 au 14/12/84
1984    Trésors aux caraïbes                            46 planches Du n° 5325 au n° 5370   
Du 21/12/84 au 01/11/85
1985    La Perle noire de Gengis Khan 23 planches Du n° 5371 au n° 5393
Du 08/11/85 au 11/04/86
Jean Ache scénarise et dessine les 23 premières planches. C’est Michel Conversin qui lui succède pour la fin de l’épisode achevé en septembre 1986.


Courts épisodes de Jean Ache parus dans L'Almanach du Pèlerin

1975    Pat'Apouf en vacances            
1976    Pat'Apouf et le Trésor du sire de Coucy
1977    Pat'Apouf et la Poupée russe              
1978    Pat'Apouf et le Yéti                            
1979    Le Collier d'or des Quimbayas
1980    Les Chocolats d'Anvers                      
1981    Goliath mène l'enquête            
1982    Le Trésor de la frégate            
1983    Pat'Apouf et le Secrétaire Charles X   

            

jeudi 5 février 2015

Pat'Apouf de GERVY (3)

Pat’Apouf détective de GERVY (3e partie)

Gervy (de son vrai nom Yves Desdemaines-Hugon, 1908-1998), poursuit la publication de ses planches hebdomadaires dans l’hebdomadaire catholique Le Pèlerin publié par La Bonne Presse (la Maison d’édition des Assomptionnistes devenue Bayard Presse en 1969).
963 aventures, 16 albums, 1740 planches hebdomadaires, voici le résultat de la très longue collaboration de Gervy entre 1938 et 1973. Cette bande dessinée d’une très grande lisibilité constitue un grand classique du genre. La dernière planche paraît de 27 mai 1973. Gervy âgé de 65 ans estime qu’il mérite bien de prendre sa retraite dans sa Dordogne natale.
Son oeuvre va être continuée par Jean Ache, Michel Conversin, Gulcis (Guy Vidal) et Ballofet (Philippe Callens).



A partir d’octobre 1956, les épisodes publiés dans Le Pèlerin sont numérotés selon une numérotation alphabétique en lettres majuscules. (Or, depuis avril 1953, Gervy avait déjà utilisé la même numérotation. Par exemple pour l’épisode sans titres publié du 1er janvier 1956 au 30 septembre 1956 (38 planches), il a utilisé la lettre E majuscule. Cet épisode raconte les aventures de Pat’Apouf et de Coco Codac ( !) au Far-West ou, plus précisément, chez les Indiens de l’Arizona. (Malheureusement, ces Indiens sont stéréotypés, caricaturés à outrance et montrés sous un aspect totalement désuet et anachronique). 
Voici la nouvelle numérotation adoptée lorsque Le Pèlerin est imprimé en offset et sous un plus grand format :



A) Pat'apouf et le virus de la mort (Le Pèlerin, octobre 1956, juin 1957)
Rappelons que c’est au début de cet épisode que Pat’Apouf fait la connaissance du garçon orphelin Jacky qu’il va désormais faire passer pour son neveu..
B) Pat'apouf et le gang des diamants (Le Pèlerin, juin 1957, février 1958)
C) Pat'apouf en fusée (Le Pèlerin, février 1958, octobre 1958)
D et E) Pat'apouf en Boldovie (Le Pèlerin, octobre 1958, juin 1959)
Ensuite de nombreux épisodes n’ont pas de titre :
F) Du 14 juin 1959 au 14 février 1960.(36 planches)
Pat’Apouf et Jacky sont chargés d’une délicate enquête par le gouvernement boldovien auprès des réfugiés rasmaniens.
G) Du 21 février 1960 au 23 octobre 1960 (36 planches)
Pat’Apouf et Jacky enquêtent sur la mort de l’inspecteur Morris
H) Du 30 octobre 1960 au 2 juillet 1961 (36 planches)
Pat’Apouf et Jacky découvrent le squelette d’un aviateur sur un îlot désert et deux curieuses statuettes de bois
I) Du 9 juillet 1961 au 25 février 1962 (34 planches)
Pat’Apouf et Jacky tombent en panne d’essence dans une région désertique avant d’être lancés sur les traces d’une bande de faux monnayeurs.
J) Du 4 avril 1962 au 12 août 1962 (24 planches)
Pat’Apouf cherche l’auteur d’un vol audacieux et porte ses soupçons sur les frères Ramirez.
K) Du 19 août 1962 au 24 février 1963
Quittant enfin la Boldovie, Pat’Apouf et Jacky envisagent la traversée du Pacifique sur un radeau avant de choisir plutôt un voilier.
L) Du 3 mars 1963 au 6 octobre 1963 (32 planches)
Au cours d’une pêche sous-marine, Pat’Apouf et Jacky trouve une fourgonnette et des ossements humains…
M) Du 10 octobre 1963 au 26 janvier 1964 (16 planches)
Pat’Apouf et Jacky qui ont loué une villa près de Marseille sont intrigués par leur voisin Arcadius Loustalo.
N) Du 2 février 1964 au 7 juin 1964 (19 planches)
Pat’Apouf et le fantôme  
Pat’Apouf et Jacky enquêtent sur le fantôme qui hanterait le château d’Adélaïde de Lançon de Lasselle.
O) Du 14 juin 1964 au 17 janvier 1965 (32 planches)
Pat’Apouf dans le cosmos Scénario de Troc. Dessins de Gervy
Pat’Apouf et Jacky, chargés de la surveillance de la base 527, se retrouvent involontairement dans l’espace.
P) Du 24 janvier 1965 au 29 août 1965 (32 planches)
Pat’Apouf au cirque Scénario de Troc. Dessins de Gervy
Album pirate Pat’Apouf détective au cirque. Editions Tandem (sans date)
Q) Du 5 septembre 1965 au 10 avril 1966 (32 planches).
 Pat’Apouf aux manœuvres atomiques  Scénario de Troc. Dessins de Gervy
(Nous nous permettons une parenthèse. On peut douter au moins de l’intérêt humoristique d’un tel épisode ! Il est évident que les dangers des essais nucléaires étaient fortement minimisés à l’époque et que la notion de « périmètre de contamination » était une plaisanterie)
R) Du 17 octobre 1966 au 11 décembre 1966 (35 planches)
A l’auberge des Trois Canards, Pat’Apouf croit qu’un client test mort par injection d’héroïne. Le détective et Jacky partent à la recherche des trafiquants.
S) Du 18 décembre 1966 au 6 août 1967 (34 planches)
En pleine guerre civile à Camacaho, Pat’Apouf et Jacky ont été condamnés à mort. Ils tentent de s’enfuir.
T) Du 13 août 1967 au 18 février 1968 (28 planches)
Après la mort suspecte du couple Touron et l’attentat dirigé contre Bernard Pinson, Pat’Apouf et Jacky mènent une enquête difficile.
U) Du 25 février 1968 au 26 janvier 1949 (47 planches)
Pat’Apouf aux Antilles
Le commandant Cloarec invite Pat’Apouf et Jacky à un voyage aux Antilles à bord e son cargo Le Simoun. Mais à Porto-Rico, la police trouve de la cocaïne dans la cabine du commandant.  Pat’Apouf et Jacky qui ont réussi à l’innocenter poursuivent leur voyage vers le Brésil.
V) Du 2 février 1969 au 4 janvier 1970 (49 planches)
Au Vénézuela, Pat’Apouf et Jacky ont repêché le cadavre d’un homme sans tête. Ils enquêtent chez le senor Martinez qu’ils accompagnent en Colombie. Mais qui est réellement ce senor Martinez ?
W) Du 11 janvier 1970 au 25 octobre 1970 (42 planches)     
 Pat’Apouf et le trésor de l’île aux mouettes
 Pat’Apouf et Jacky qui passent un séjour en montagne  se lient avec le marin Le Bosco qui leur montre un document incomplet indiquant l’emplacement d’un  trésor sur l’île aux mouettes, dans la mer Egée.


X) Du 1er novembre 1970 au 20 juin 1971 (34 planches)
Pat’Apouf et Jacky sont invités à venir chasser en Ecosse par Lord Redwood chez qui un vol est commis avant qu’il soit victime d’un accident. Une enquête s’impose.
Y) Du 27 juin 1971 au 23 janvier 1972. (31 planches)
Lors Redwood envoie Pat’Apouf et Jacky chez son mai Bill Peterson dans le Grand Nord canadien. Les Frères Berg veulent s’approprier une terre appartenant à Peterson. Grâce à de faux témoignages, ils réussissent à le faire condamner.
Z) Du 30 janvier 1972 au 16 juin 1972 (21 planches)
A Marseille, Pat’Apouf et Jacky recherchent des trafiquants de drogue mais Pat’Apouf est sequestré par eux.
AA) Du 25 juin 1972 au 5 novembre 1972 (20 planches)
Pat’Apouf et Jacky sont invités en Savoie par un ami quoi achève d’installer une fabrique de chaussures.  Des accidents suspects se produisent dans l’usine.
AB) Du 12 novembre 1972 au 27 mai 1973 (29 planches)
Dernier épisode réalisé par Gervy.
Partis pour l’Argentine, Pat’Apouf et Jacky sont mêlés à une histoire d’espionnage industriel.





Episode inédit, écrit et dessiné par GERVY, paru dans "Le Pèlerin" (34 planches) du 9 juillet 1961 au 25 février 1962.
Pat'Apouf et Jacky, partis à la chasse dans un désert de Boldovie tombent en panne de voiture. En quête d'une clé anglaise pour les dépanner, ils découvrent une maison isolée habitée en fait par d'étranges personnes. Il s'agit de faux monnayeurs dont ils découvrent les activités clandestines.  



mercredi 4 février 2015

Pat'Apouf détective de GERVY (2)

Pat’Apouf détective de GERVY (2e partie)

Gervy (de son vrai nom Yves Desdemaines-Hugon, 1908-1998), après avoir publié 3 épisodes de Pat’Apouf dans Le Foyer à Limoges, poursuit la publication des aventures du célèbre détective dans Le Pèlerin, hebdomadaire catholique pour adultes qui reparaît à Paris.
Toujours soutenu par son rédacteur en chef, le Père Roger Guichardan, Gervy entame le cycle le plus connu et le plus intéressant de son œuvre. Le détective Pat’Apouf qui parcourt le monde entier demeure « un personnage amusant, un détective sympathique, un peu rondouillard, surtout pas un  surhomme. ». Il ne connaît aucun problème d’argent, vit comme un bourgeois (on le voit au cours des années 40 avec son domestique ou son jardinier). Il fume la pipe et boit volontiers du vin.
En dépit de sa forte constitution, il se déplace avec aisance et utilise un nombre infini de moyens de communication, sur terre, sur mer et dans les airs. Il finit par visiter le monde entier et mérite bien d’être le pilier du journal qui le publie et bénéficie de nombreux lecteurs 
Gervy développe un univers essentiellement masculin (il assurait qu’il n’était pas doué pour dessiner des femmes) et comme Le Pèlerin n’est pas spécialement féministe (c’est une litote), personne ne s’en offusque.
Si les épisodes de la période 1946-1956 sont appréciables, ils baignent néanmoins dans l’atmosphère de la guerre froide et de l’anticommunisme. Les allusions au catholicisme, sans doute encouragées par le Père Guichardan, n’empêchent pas le détective de tuer des bandits (même en dehors du cadre de la légitime défense comme dans Pat’Apouf prend des vacances), ou des animaux, sans grands états d’âme. Comme Gervy publie dans une revue pour adultes, il peut ignorer la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Pat’Apouf tient plusieurs fois un révolver en couverture des albums de Pat’Apouf sans jamais alerter les membres pourtant pointilleux de la commission de surveillance qui n’ont pas osé affronter la hiérarchie de l’Eglise catholique, laquelle appréciait cette bande dessinée. 
963 aventures, 16 albums, 1740 planches hebdomadaires, voici le résultat de la très longue collaboration de Gervy entre 1938 et 1973. Cette bande dessinée d’une très grande lisibilité constitue un grand classique du genre. La dernière planche paraît de 27 mai 1973. Gervy âgé de 65 ans estime qu’il mérite bien de prendre sa retraite dans sa Dordogne natale.


La Bonne Presse n’a guère fait d’efforts pour publier et promouvoir les albums tirés des aventures de Pat’Apouf. (et qui furent parfois vendus au poids !) Il y eut des éditions en noir et blanc ou présentant alternativement des planches en noir et blanc et des planches en couleurs, avec parfois quelques planches manquantes.
C’est une raison de plus pour apprécier l’excellent travail des Editions du Triomphe, bénéficiant des conseils du spécialiste Dominique Petitfaux, qui ont entrepris l’édition ou la réédition des aventures de Pat’Apouf détective dans des albums en couleurs, dotés de nouvelles couvertures et de préfaces bien documentées.
  

Quand Le Pèlerin reparaît en 1945, l’hebdomadaire publie :
1) Oncle Pat’ et Ritou contre le marché noir
Du 16 juin 1945 au 7 juillet 1946 (pas d’album mais 5 bobines de films fixes en 1948)
2)  La mystérieuse affaire Hourtin 
Du 14 juillet 1946 au 9 mars 1947.
Album Editions du Triomphe 
 2 bis) Le vol du moteur secret 
Du 16 mars 1947 au 1er juin 1947.
Pas d’album de la part de la Bonne Presse mais en 2005, Les Editions du Triomphe, conseillées par Dominique Petitfaux qui rédige la préface publie les épisodes inédits en albums dans un ouvrage de 48 pages sous le titre : La mystérieuse affaire Hourtin  suivi de Pat’Apouf et Le vol du moteur secret  
3) Pat'apouf prend des vacances 
Du 8 juin 1947 au 11 juillet 1948.
Album broché de la Bonne Presse, 58 planches monochromes. Réédition 1954, 1956 et 1958 (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
Réédition Editions du Triomphe : 64 pages couleurs, 2006.
4)  Pat'apouf aux antipodes 
Du 18 juillet 1948 au 3 avril 1949
Album broché Bonne Presse, 1954. 37 planches monochromes. Réédition 1956 : N/B et 4 couleurs.
Réédition Editions du Triomphe « avec 58 histoires inédites ». 54 pages couleurs, 2007.
5) Pat'apouf contre les gangsters (Le Pèlerin, avril 1949, février 1950)
Album broché Bonne Presse, 1951, 44 planches (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
Réédition Editions du Triomphe : 48 pages couleurs, 2008


6) Pat'apouf chasse les grands fauves (Le Pèlerin, février 1950, avril 1951)
Album broché Bonne Presse, 1953, 63 planches monochromes, Réédition 1954.
Réédition Editions du Triomphe : 64 pages, couleurs, 2009.
7) Pat'apouf au village (Le Pèlerin, avril 1951, mars 1952)
Album broché Bonne Presse, 1954, 47 planches monochromes, 1955, 45 planches, (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
Réédition Editions du Triomphe : 47 pages, couleurs, 2010.
8) Pat'apouf explore les Roches-Rouges (Le Pèlerin, mars 1952, mars 1953)
Album broché Bonne Presse, 1955, 45 planches (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
Réédition Editions du Triomphe : couleurs, 2012.
9) Pat'apouf et les contrebandiers (Le Pèlerin, avril 1953, avril 1954)
Album broché Bonne Presse, 1955, 45 planches (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
10) Pat'apouf en Amazonie (2 épisodes) (Le Pèlerin, avril 1954-octobre 1954, novembre 1954-mars 1955)
Album broché Bonne Presse, 1955, 45 planches (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
11) Pat'apouf et le vol des bijoux (Le Pèlerin, mars 1955, janvier 1956)
Album cartonné Bonne Presse, 1956, 44 planches (alternativement noir et blanc et 4 couleurs).
12) Pat'apouf et le virus de la mort (Le Pèlerin, octobre 1956, juin 1957)
Album cartonné Bonne Presse, 1958, 36 planches (en 4 couleurs).
C’est au début de cet épisode que Pat’Apouf fait la connaissance du garçon orphelin Jacky qu’il va désormais faire passer pour son neveu..


13) Pat'apouf et le gang des diamants (Le Pèlerin, juin 1957, février 1958)
Album cartonné Bonne Presse, 1958, 34 planches (en 4 couleurs).
13) Pat'apouf en fusée (Le Pèlerin, février 1958, octobre 1958)
Album cartonné Bonne Presse, 1959, 36 planches (en 4 couleurs).
14) Pat'apouf en Boldovie (Le Pèlerin, octobre 1958, juin 1959)
Album cartonné Bonne Presse, 1959, 34 planches (en 4 couleurs).


Bibliographie : Dominique Petitfaux :Gervy, le grand maître de la bande dessinée : Le collectionneur de bandes dessinées n° 21, avril 1980, pages 6-14




mardi 3 février 2015

Pat'Apouf détective de GERVY (1)

Pat’Apouf détective de GERVY (1ère partie)


J’ai quelques deux bonnes raisons de publier un dossier en plusieurs parties sur  Pat’Apouf détective.
D’une part, j’ai traité trop brièvement le sujet dans mon essai Histoire du polar jeunesse Romans et bandes dessinées (L’Harmattan, 2011 et 2012).
D’ailleurs les études sur le roman policier évitent généralement le sujet en dépit de l’existence du personnage de 1938 à 1990 ! Le fait que cette série de bandes dessinées soit parue dans un journal catholique conservateur suirtout au temps de la guerre froide a sans doute joué négativement.  
D’autre part, la documentation que j’ai rassemblée me facilite la täche.  
 C’est en 1938 que Gervy (de son vrai nom Yves Desdemaines-Hugon), sur les conseils du Père assomptionniste Roger Guichardan (de son  nom de plume Jacques Ouvrard, 1906-1985, pour des romans policiers) qui cherche un illustrateur pour moderniser son hebdomadaire catholique Le Pèlerin, jusqu’alors conservateur et traditionaliste, crée le personnage de détective Pat’Apouf, « un personnage amusant, un détective sympathique, un peu rondouillard, surtout pas un  surhomme. » Gervy est un pseudonyme forgé sur les deux prénoms du couple Germaine et Yves, l’épouse de Gervy mettant en couleurs les planches terminées et servant parfois d’inspiratrice et d‘assistante (elle découpe pour son mari les articles de faits divers, sources possibles d’inspiration).

Quatre épisodes sans titres paraissent jusqu’en juin 1940 dans Le Pèlerin.


1)      8 planches du 6 juin 1938 au 24 avril 1938
Pat’Apouf installé dans son bureau de Louang Prabang, dans le Haut Laos, cherche à innocenter son ami Jean Aimar ( !), accusé d’avoir volé le plan d’un pont. Le coupable est l’espion allemand Erik Shoukroutt ( !)   
2)      35 planches du 1er mai 1938 au 1er janvier 1939
Pat’Apouf et son ami américain Jef Patterson se rendent en avion en Afrique du Sud pour chasser les grands fauves.


3)      39 planches du 8 janvier 1939 au 5 novembre 1939
4)      22 planches du 12 novembre 1939 au 2 juin 1940. (L’épisode est définitivement interrompu par l’invasion allemande).
 Pat’Apouf est engagé par le « deuxième bureau » pour démasquer des espions allemands.

Le Pèlerin étant contraint de cesser sa parution à Paris, Pat’Apouf réapparait dans Le Foyer publié à Limoges.
Démobilisé, Pat’Apouf retrouve à Marseille son ami Marcel Frache qui passe plusieurs années loin de la guerre avec lui au Canada et en Amérique du Sud.
Le Foyer publie :
1)      Pat’Apouf dans les glaces du 10 novembre 1940 au 19 avril 1942.
Album Bonne Presse en 1946, 1948, 1949, 1950, 1952. 80 planches monochromes.


2)      Pat’Apouf et la bande à Chico
Album Bonne Presse en 1947, 1949, 1950, 1952
3)      Pat'apouf et l'île des pirates 
Album Bonne Presse en 1949, 1950, 1953.