dimanche 15 juillet 2012

"Fantasia" (Magnard) : Derniers titres pour ne pas conclure (8)


Collection « Fantasia » Magnard :  Quelques derniers titres pour ne pas conclure (8)


René GUILLOT : Contes des mille et une bêtes  (55-56) 1ère éd. 1953
André BARUC, Ill. Marcel JACQUEMIN : Les Patins de cristal (1958) 630 F en 1958 (contes)
Constant HUBERT : Les Merveilleuses aventures de Monsieur le Vent (1959)
Gilles SAINT-CERERE : En questionnant… la rivière »Qui » (1959)
André DUBOIS-MILLOT, Ill. N. BARRABE : Le Marchand de vent (1962) R. 1979
André DUBOIS-MILLOT, Ill. N. BARRABE : La Boîte à chansons (1963)
Gervaise HELLEQUIN, Ill. Michel GOURLIER : Le Regard d’argent (1964)
Jacqueline CERVON, Ill. Philippe LORIN: Le Trésor de Nikos (1967)
Rosy CHABBERT, Ill. Robert SAVARY : L’Arc-en-ciel dans les rizières (1968)
Marc MICHON, Ill. Gaby ROSTAGNY : L’Héroïque Mademoiselle de Bois-Joli (1968)
Suzy PASQUET, Ill. Jossip BIFFEL : Cabri-tout-seul (1968)
François BALSAN, Ill. Edmond FRANCOIS : Issa le Somali (1969)
Rosy CHABBERT, Ill. Françoise BONNIEUX : Le Dernier dodo (1969)
Michèle ANGOT, Ill. : La Grotte aux fées (1970)
Luce FILLOL, Ill. Elizabeth DESBEAUX : De la dunette au cabestan (1970)
Luce FILLOL, Ill. Patrice HARISPE : Prune (1972) Prix Jeune France
Robert ESCARPIT : Les Contes de la Saint Glinglin (1973)
Miyoko MATSUTANI, Trad. et Ill. B. TANAKA : Taro du dragon (1976) 


              Titres publiés entre 1980 et 1985

          William CAMUS, Ill. J.-F. PENICHOUX : Une idée saugrenue (1980)
          William CAMUS, Ill. P. PHILIPPON : Légendes Peaux-Rouges (1980)
          Jeanne LOISY, Ill. Gilles COTTIN : Mic et Vincent On a fait un exploit (1980)             
Suzanne PULICANI, Ill. de l’auteur : Les Vacances marseillaises de Pistou (1980)
René DURAND, Ill. Elizabeth FISCHBAH : Ludine de Terrève (1981)
Luce FILLOL, Ill. Pierre CLEMENT : La Baleine d’or (1981)
Janine CHARDONNET, Ill. MEREL : Le Trolkis de Wawagoya (1982)
Janine CHARDONNET, Ill. MEREL : Dans les brumes de  Wawagoya (1982)
Jeannette JAN : Prends-garde, Laodice (1982)
Jeanne LOISY, Ill. Gilles COTTIN : Mic et Vincent chez l’oncle Jules (1982)
Hélène RAY, Ill. M.-C. GUYETTAND : Pourquoi cet étrange pont sur la rivière de cristal 82
Pierre ROUDY : Les Bondieuseries de mon oncle  (1982)
Pierre ROUDY : Les Diableries de mon oncle (1982)
Claude-Rose TOUATI, Ill. N. LOUIS-LUCAS : Histoires de petites filles, petites filles à histoires (1982) 
Pierre SAURAT : Caracol Bistécol (1983)
Claude CENAC, Ill. Pascale COLLANGE : Les Sorciers de la Rivière Rouge (1984)
Michèle KAHN, Ill. Frédéric CLEMENT : Contes du Jardin d’Eden (1983)
Michèle KAHN, Ill. Frédéric CLEMENT : Du désert à la Terre Promise (1984)
Michèle KAHN, Ill. Frédéric CLEMENT : Juges & Rois (1984)
Michèle KAHN, Ill. Frédéric CLEMENT : David et Salomon (1985)


La collection « Fantasia », comportant plus de 200 titres, tous n’ont pas été cités. Aux lecteurs et lectrices de découvrir d’autres titres de Suzy Pasquet, Yvonne Meynier, Marcelle Joignet, Diélette, Georges Fonvilliers, M.-A. de Miollis, Gervaise Hellequin, Elsie, Anne Pierjean, Marguerite Deville… etc.   

Fantasia (Magnard) et les mondes imaginaires (7)


« Fantasia » (Magnard) et les mondes imaginaires (7)

Les éditions Magnard, en plus des ouvrages, en particulier de Pierre Devaux et H.G. Viot, de la collection « Science et aventures », introduisent quelques récits touchant au merveilleux, au fantastique et à la science-fiction dans la collection « Fantasia ».


Certains romans mêlent  S-F et Histoire, comme ceux de Jean-Claude Froelich dont nous avons déjà parlés.
Dans plusieurs volumes, l’auteur raconte les missions de deux ethnologues du Bureau d’Investigations Spatio-Temporelles (I.S.T.), Pierre Briant, Jacques Hirsh et de l’adolescent Jean-Claude Thierry, le neveu de Briant. Ces personnes sont envoyées dans le passé à diverses époques grâce à une machine à remonter le temps, le « transchrono ».

Jean-Claude FROELICH, Ill. Xavier JUSTH : Voyage au pays de la pierre ancienne (1962)
Les membres du Bureau d’Investigations Temporelles sont envoyés, grâce à une machine à remonter le temps, dans le Sud la France, il y a 12 000 ans, au temps de l’homme du Magdalénien.    

Jean-Claude FROELICH, Ill. Françoise BOUDIGNON : Naufrage dans le temps 1964
Les membres du Bureau d’Investigations Temporelles se retrouvent d’abord chez les hommes-singes qui vivaient il y a 800 000 ans. Quand la foudre endommage leur « transchrono » sur la route du retour, ils sont victimes d’une panne. Bloqués au VIe siècle avant J.-C, ils découvrent alors l’esclavage du monde antique, avant de connaître les Ligures et Marseille.

Jean-Claude FROELICH, Ill. GHIRARDI : La Horde de Gor  (1967)
Une autre expédition envoie les voyageurs du temps, au temps des Néanderthaliens, 55 000 ans avant notre ère.

Jean-Claude FROELICH, Ill. Philippe DEGRAVE : Le Masque du taureau n° 108. (1969) ( Rééd. 1979)
Les explorateurs du temps visitent les mystérieuses cités crétoises, 1450 ans avant notre ère.

Jean-Claude FROELICH, Ill. Philippe DEGRAVE : La Gaule appelle I.S.T. (1971)
En 2007, le Bureau des Investigations Temporelles envoie ses ethnologues en pays gaulois, chez les Carnutes de la Loire, au moment où César recrute des hommes pour sa cavalerie auxiliaire….

Marcelle JOIGNET, Ill. Raymond BUSILLET : Pierrot dans l'Olympe (1964) 
Histoire et voyage spatial se mêlent aussi dans ce récit. 
Pierrot, le petit astronaute qui désirait visiter l’Olympe, est accueilli par le gentil Arcas, le fils de Jupiter. Après des vacances merveilleuses chez les divinités fabuleuses et les héros de la Grèce antique, Pierrot connaît parfaitement la mythologie.

Suzanne Pulicani développe les histoires de Touminou sur quatre épisodes.

Suzanne PULICANI, Ill. de l’auteur : La Petite île de monsieur Touminou (1960)
M. Touminou qui vit tranquillement dans la banlieue parisienne avec son chien Friquet, décide d’acheter une île inhabitée du Pacifique. Or, cette île réserve bien des surprises.

Suzanne PULICANI, Ill. de l’auteur : Monsieur Touminou et les visiteurs de l’air  (1963)
La calme existence de Monsieur Touminou dans son île est bouleversée par l’arrivée d’une multitude de visiteurs inattendus

Suzanne PULICANI, Ill. de l’auteur : Monsieur Touminou Cosmonaute (1967)
M. Touminou part en voyages de noces dans le cosmos avec son épouse Céleste Minois de la Cressonnière !

Suzanne PULICANI, Ill. de l’auteur : Les Moustanacha chez les Touminou (1973)
Les Moustanachas (Moustacha et Natacha), venus de la planète Millinette, rendent visitent à Touminou et à ses amis dans la charmante île Coraline.

Léonce BOURLIAGUET, Ill. Marcel JACQUEMIN : La Montagne endormie  1957
Un Rayon-Vert a endormi les grandes personnes d’un village. Seuls les 35 enfants de l’école de Girouan ont échappé à cette action paralysante. Comment vont-ils faire face à cette situation ?


Marie-Louise VERT, Ill. Françoise DUDAL : Le Bal des étoiles (1962)
Le mystérieux Anteor, venu d’une planète lointaine, embarque le garçon Jean-Claude dans un engin spatial. C’est ainsi qu’il va connaître la danse des étoiles et visiter les trois planètes inconnues Novalis, Dulcia et Finalis, avant de revenir sur la terre et de retrouver ses parents et ses amis.

Marie-Louise VERT, Ill. B. DUCOURANT : Un grillon dans la Lune (1963)
Un grillon moderne et très mobile finit par devenir un voyageur de l’espace. Il connaît ainsi de aventures innombrables et pas seulement en fusée.

Claude CENAC, Hors-texte de B. DUCOURANT : La Citadelle de l’espoir (1963)
  (Réédition sous le titre : La Planète du bonheur, en1979)
 Dans une citadelle vieille d’une dizaine de siècles, Sylvie, une petite orpheline, va connaître une étonnante nuit de Noël.  La Fée Carabosse lui apparaît sous la forme d’une corneille. Elle pourrait rejoindre la « Planète du bonheur » à l’aide d’une soucoupe volante, grâce à Sylvie qui voit d’ailleurs ses propres voeux réalisés. On assiste ici à une curieuse alliance du conte de fée et de la S-F.     

Claude CENAC, Ill. X. SAINT-JUSTH : Les Cavernes de la rivière rouge (1967)
Noûm, boiteux, ne peut chasser mais le sorcier Abaho l’initie aux secrets de la nature.

Claude CENAC, Ill. Pascale COLLANGE : Les Sorciers de la Rivière Rouge (1984)
Le voyage est long et périlleux pour Abaho et son jeune disciple Noûm.
Ces histoires se passent à l’âge de la pierre taillée

Claude CENAC : Les Sorciers de la rivière rouge  « Fantasia Poche Historique », 1988. 3e et dernier tome de la trilogie.
Une tribu est contrainte de quitter ses terres à cause de la famine pour trouver des gibiers. Or, un volcan s’éveille…   

Claude CENAC, Ill. Philippe LORIN : Des milliards de soleil (1971) (Rééd. En 1995)
En convalescence à Pic-sur-Ciel, village déserté parce que sa source est tarie, Olivier est troublé par les propos du berger Ezéchiel. Il lui assure que ce tarissement date de l’arrivée des extraterrestres dans le village… Un soir d’orage, Olivier assiste à un curieux phénomène mais sa tante Séverine se moque de lui.


Pierre DEVAUX, Ill. Jean-Marie DESBEAUX : X.P. 15 en feu Voyages dans le système solaire (éd. orig. : 1945)
D’abord longtemps publié dans la collection  « Science et aventures », depuis 1945 jusqu’en 1958, le roman connaît de nouvelles  éditions dans « Fantasia », en particulier en 1957 et 1963.
Grâce à ses actions pour avoir empêché la fuite des complices du malfaiteur interplanétaire OEnigs, un garçon entreprenant nommé Robert Lyax entre à l’école d’astronautique. Il part dans l’espace à la recherche d’OEnigs qu’il ne capture qu’après une longue course dans le système solaire.

Caroline BLANCHE, Ill. Philippe LORIN : Des nouvelles d’ailleurs (1970)
Des récits qui évoquent un monde « d’ailleurs ». Des nouvelles insolites    développant des mondes imaginaires originaux. Mythe, croyance, science et poésie se mêlent.

Yvonne MEYNIER : Le Voyage imaginaire (1973)
C’est parce qu’ils ont la rougeole que Kiki et Koko sont embarqués dans des voyages imaginaires qui leur font imaginer un korrigan breton. Avec lui, ils découvrent des paysages merveilleux et qui doivent le rester.

Christian GRENIER, Ill. Jean REVELIN : Les Cascadeurs du temps  (1977)
Une grotte sous-marine, cachée au milieu de la rivière, La Loue, grâce à une « faille spatio-temporelle », donne accès à l’an 8036. Joël, Jean-Claude, aidés par Guntr, l’étrange hippie, et Enila, fuient vers les étoiles à bord d’un vieux cosmonef. Où vont-ils arriver ?  Sur l’étrange planète Eter. 

René DURAND, Ill. Elizabeth FISCHBAH : Ludine de Terrève (1981)
Sur la lointaine planète de Terrêve, Anne, une petite fille qui n’a pas froid aux yeux, se lie d’amitié avec Ludine, une pythonne qui parle. En fait, Ludine est une créature du docteur Narour, un des pionniers de Terrève. Si une étrange amitié lie la pythonne et la fillette, les lecteurs surpris apprendront que le serpent a tout de même, dans un premier temps, avalé la fillette. Or, ils savent que le serpent qui dévore rats et autres bestioles dans les caves, renouvelle l’expérience !  Je suis désolé d’avouer que ce récit me paraît malsain, dans tous les sens du terme.
                    
Rappelons que le livre Robert BRASSY (Illustré par  François LESOURT) : Pêcheurs de lumières (1962, réédition en 1966) est avant tout un ouvrage à la haute portée pédagogique s’appuyant sur des données concrètes, débarrassées de leurs formulations mathématiques. C’est en fait une initiation méthodique à l’astronomie, effectuée  à travers les dialogues noués entre un grand-père et ses petits enfants Luc et Claudine. Le livre se termine d’ailleurs par des « rudiments d’astronomie pratique ».
 


vendredi 13 juillet 2012

"Fantasia" (Magnard) : La Ville aux sept collines (P. Debresse) (6)


« Fantasia » (Magnard) : La Ville aux sept collines (6) 

C’est en en 1970 que Pierre DEBRESSE publie le roman historique La Ville aux sept collines, illustré par Philippe LORIN (avec une jaquette entièrement illustrée et 8 hors-texte en couleurs, comme c’est la coutume dans cette collection).


L’action se passe à Rome au IIe siècle après J.-C. puis à Lugdunum (Lyon), cinq ans plus tard.

         Sous le règne de l’empereur  Marc-Aurèle, à Rome, deux garçons sont amis. Fulvius, âgé de 15 ans, fils de sénateur, a bénéficié de l’éducation d’un précepteur et envisage de poursuivre ses études. Lucius, son cadet d’un an, est fils de négociant. Il va devoir quitter l’école pour travailler avec son père. A cause d’une promenade trop longue au marché de Trajan, il subit un châtiment corporel que son amie Pauline tente d’atténuer grâce à un onguent.
Lors d’un spectacle de courses de chars au cirque Maxime, les deux amis font la connaissance d’une belle jeune fille prénommée Lydia. A la suite d’un pari, Fulvius invite la jeune fille à venir chez lui le jour où il revêtira la toge virile.
Après un copieux repas en l’honneur de Fulvius, dans la riche demeure du sénateur, Lucius reconduit Lydia jusqu’à l’amphithéâtre Flavien mais « la fille aux sept collines » le supplie de ne pas l’accompagner plus loin : son domicile doit rester secret.
Dévoré par la curiosité, Lucius apprend par un mendiant que Lydia est la fille du gladiateur Sertorius. Elle habite chez un tailleur où il se rend. Il subit la colère de ce père ivrogne et irascible qui brutalise sa fille. Lydia, en tombant, laisse apparaître sur son épaule une tache en forme d’étoile. A son retour à la villa, Lucius constate que Fulvius et ses parents ont mystérieusement disparu.
Introduit imprudemment dans le banquet des gladiateurs pour retrouver Lydia qui a déménagé, Lucius est contraint de s’enivrer. Quand il se réveille, c’est pour assister au combat mortel de Sertorius habillé en mirmillon contre le rétiaire Flamma. Lucius intervient dans l’arène pour obtenir la grâce du gladiateur. C’est trop tard : Sertorius agonise après avoir avoué qu’il a vendu sa fille Lydia.


Cinq ans plus tard, alors qu’il s’apprête à partir pour Lugdunum afin d’y célébrer ses fiançailles avec Pauline, Lucius retrouve Fulvius devenu avocat (rhéteur) dans une salle de lecture. Aux Thermes, il constate que Fulvius porte sur le dos la même tache en forme d’étoile que Lydia.
A Lyon, Lucius et Pauline sont désormais fiancés. Après une intervention pour défendre un groupe de chrétiennes lapidées dont Bellia, la fille d’un armateur, Lucius retrouve Lydia devenue esclave. Les fiançailles sont bientôt rompues entre Lucius et Pauline.
De retour à Rome, Lucius apprend par une devineresse que Lydia est en fait la soeur de Fulvius. Or, elle vient d’être emprisonnée avec les chrétiennes.
Prévenu par son ami, Fulvius contraint son père à reconnaître la jeune fille, avant de galoper vers Lyon.
Lors d’une tentative ratée de libération des chrétiennes, Lucius est blessé à l’épaule et se cache dans un jardin. Pendant ce temps, Fulvius obtient de Marc-Aurèle un ordre de mise en liberté pour Lydia.
Pauline, nerveuse, découvre Lucius et le fait soigner mais elle doit le quitter pour assister aux jeux avec le fils du gouverneur, Sextus. Alors qu’a lieu le supplice de Blandine et de Pontique, Pauline s’éclipse et va prendre en prison la place de Lydia qui se retrouve au chevet de Lucius.
Croyant libérer Lydia, Fulvius se rend à la prison avec Sextus. Furieux d’avoir été joué, Sextus laisse Pauline en prison. Bientôt, les chrétiens libérés par ruse sont lapidés et Fulvius retrouve Pauline défigurée.
Elle lui avoue qu’elle avait dénoncé Bellia comme chrétienne, ce qui n’empêche pas Fulvius de lui déclarer son amour.          
Lucius et Lydia se marient. Si le garçon connaît la trahison de Pauline et la lui pardonne, seule Lydia ignorera la vérité. Fulvius et Pauline assistent d’ailleurs à la cérémonie d’union de Lydia et Lucius.

On le voit, il s’agit d’un roman d’amour mêlé aux événements de l’époque et aux multiples rebondissements. On assiste à la lutte aux frontières contre les Barbares, à la persécution des chrétiens à Lugdunum, aux jeux du cirque où s’affrontent fauves et gladiateurs.
La documentation est solide pour rendre compte des moeurs de la société romaine de l’époque.
Toutefois, le souci de restituer avec précision la vie quotidienne conduit à utiliser un vocabulaire complexe et propre à la civilisation latine, difficile à assimiler pour un adolescent d’aujourd’hui. L’emploi d’une langue riche et même parfois un peu précieuse, rendrait aujourd’hui problématique la compréhension d’un tel roman par les jeunes.
(Donnons un  seul exemple pris à la page 31. Des cavaliers donnent un spectacle acrobatique et l’auteur écrit : «  C’était une débauche de prouesses dispersées que saluaient des salves d’applaudissements. »)   
 L’ouvrage a longtemps servi dans les collèges pour une initiation à la civilisation latine.       

jeudi 12 juillet 2012

"Fantasia" (Magnard) : romans historiques de Joseph Le Poëzat-Guigner (5)


« Fantasia » (Magnard : Les romans historiques de Joseph LE POËZAT-GUIGNER (5)

Joseph LE POËZAT-GUIGNER (Lorient, 1912-La Forêt-Fouesnant, 1993) a été instituteur, puis professeur d’histoire-géographie des écoles normales. Nommé inspecteur primaire il est ensuite devenu directeur de l’Ecole Normale de la Meuse, à Commercy,  avant de prendre la direction de l’Ecole Normale du Finistère, à Quimper, de 1957 à 1972. Il commence à écrire pour la jeunesse en 1962.  Beaucoup de ses romans historiques ont pour cadre la Bretagne.


Joseph LE POËZAT-GUIGNER, Ill. Ph. DEGRAVE : Le Pré du Roy (« Fantasia », Magnard, 1967). (Prix du Salon de l’Enfance, 1967).
A la fin du XVIIe siècle, Le Breton honnête Loïc, victime d’un rival jaloux, est injustement condamné à « faucher le pré du roy », c’est-à-dire à embarquer sur une galère. Réussissant à s’évader, il est recueilli comme esclave par un corsaire combattant la Hollande pour le roi de France. Sur un navire ennemi qu’il aide à capturer, il retrouve son rival dénonciateur. Grièvement blessé, l’homme a le temps d’écrire quelques mots d’aveu pour réhabiliter Loïc avant de mourir. Loïc peut enfin rentrer dans son pays la tête haute et épouser sa fiancée Mariannig, dans la ville de Quimper.
(L’action se situe en grande partie en 1675, lors de la fameuse Révolte des Bonnets Rouges). 

Joseph LE POËZAT-GUIGNER, Ill. B. JOATTON : Le Trèfle d’or (« Fantasia », Magnard, 1969).
Au XIVe siècle, sous le règne de Jean Le Bon, la situation anarchique est propice aux pillages des envahisseurs. La Bretagne est occupée par les Anglais. En dépit des horreurs et des combats, le sympathique Joël le Bihan, un fils d’orfèvre, dont le père a été fait prisonnier par les Anglais, s'engage dans l'armée de l'occupant. Ce garçon est spolié par son oncle qui profite du fait que son père est retenu prisonnier des Anglais pour s'emparer et des biens et du brevet du père de l'enfant. Il. Le jeune homme délivre son père, prisonnier à Londres et rencontre la jeune Yolande qui, on le devine, deviendra son épouse. Joël le Bihan retrouvera aussi l’oncle indigne mourant et repentant.

Joseph LE POËZAT-GUIGNER, Ill. Lozano OLIVARES : Le Fils de la liberté (« Fantasia ; 119 », Magnard, 1969).
Vers le début du règne de Louis XIV, Yann Pennmarch, propriétaire d’un comptoir à Pondichéry, a été enlevé par les Anglais. Il a été victime d’une machination de son principal commis qui l’a livré aux Anglais. Or, le fils de Yann se retrouve seul en Inde. En espérant retrouver son père captif, il transporte des armes pour les colons américains en révolte contre l’Angleterre. Après une vie d’aventure, menée de la grande plaine américaine jusqu’aux Gaths de L’Inde, lieu de la chasse au tigre, il retrouve son père, son éléphant Mahdi  et épouse son amie d’enfance Nicole.   
Le récit transporte le lecteur de la jungle des Indes aux vastes territoires des Peaux-Rouges d’Amérique, aux temps de la guerre d’indépendance des Etats-Unis.

Joseph LE POËZAT-GUIGNER, Ill. Philippe DEGRAVE : Le Lys et le bleuet (« Fantasia », Magnard, 1971).
Pendant la Révolution française, dans l’ouest de la France, la guerre civile fait rage entre les Chouans et les Révolutionnaires, en 1792. Deux garçons manquent de périr sur un rocher de Bretagne, l’un est un petit royaliste, l’autre, un jeune républicain. Comment Pierig, le lys, et Yann, le bleuet, vont-ils réagir et résister face aux dramatiques aventures qui les attendent ?
Au coeur des péripéties, l’auteur met en scène le débarquement historique de Quiberon, au cours de l’été 1795.


Joseph LE POËZAT-GUIGNER, Ill. Patrick Philippon : Au temps des trois Henri (« Fantasia », Magnard, 1972).
En Août 1572, le Huguenot Germain Desparre et son fils Gédéon apportent à Paris, le cadeau offert par les Béarnais au Roi de Navarre, à l’occasion de son mariage avec la sœur de Charles IX. Desparre s’est lié d’amitié en cours de route avec un commerçant catholique de Saint-Malo qui l’aide à échapper à un attentat. Mais Gédéon est enlevé par un des bandits alors que se préparent les horreurs de la Saint-Barthélemy. Délivré et devenu grand, il retrouve sa sœur alors que le royaume se déchire dans les luttes des partisans de Henri de Guise et de ceux de Henri III. Dans ce climat, Gédéon pourra-t-il réhabiliter son père et adoptera-t-il l’esprit de tolérance qu’essaie d’imposer le nouveau roi, Henri IV ?       

(Joseph LE POËZAT-GUIGNER avait déjà publié en 1964 : Mais soudain le vent tomba (Ill. Jacques PECNARD, Editions G.P., Coll. "Super 1000"). (Gaule et César).
Le peuple des Vénètes, (occupant l’actuel Morbihan), s’oppose vaillamment aux conquérants romains grâce à leurs bateaux géants.
Mais quand le vent tombe, les Bretons doivent céder et subissent la vengeance des Romains commandés par César. La plupart sont faits prisonniers. Le jeune chef Nam et sa fiancée Camma échappent par miracle à des ennemis souvent cruels. 

En 1973, Joseph LE POËZAT-GUIGNER a publié : Le Croisé d’Anjou. Ill. Daniel BILLON  Coll. « Olympic », Editions G. P.)

Ouvrages de références :

1) Claude BRON : Romanciers choisis pour l’enfance et l’adolescence
Neuchâtel (Suisse) : Editions H. Messeiller, 1972

2) Nic DIAMENT : Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse : 1914-1991
L'Ecole des loisirs, 1993. 

3) Jacqueline et Bernard LE NAIL : Dictionnaire des auteurs de jeunesse de Bretagne Préface de François CARADEC Keltia Graphic Editions des montagnes Noires, 2001.

4)  Raymond PERRIN : Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle, L’Harmattan, 2009.


mercredi 11 juillet 2012

"Fantasia"(Magnard) : romans à dominante historique (4)


« Fantasia » (Magnard) et le roman à dominante historique (4)

Les récits à dominante historique, visant parfois les 9-12 ans mais surtout les 12-15 ans, de la collection « Fantasia », chez Magnard, couvrent toutes les périodes historiques, des premiers temps de l'humanité à la deuxième guerre mondiale, (Direction Hy-Vong de Luce Fillol évoque même le Vietnam de 1969).
En fait, c’est plus de 50 récits historiques que propose, au fil des ans, la collection « Fantasia ».

Préhistoire et voyages dans le temps


Dès 1967, Claude Cénac amorce sa trilogie préhistorique avec Les Cavernes de la rivière rouge (Noûm, boiteux, ne peut chasser mais le sorcier Abaho l’initie aux secrets de la nature). Le 2e volume, Les Sorciers de la rivière rouge (le voyage est long et périlleux pour Abaho et son jeune disciple Noûm), ne paraît qu’en 1984. Les histoires se passent à l’âge de la pierre taillée. Un 3e et dernier tome : Les Sorciers de la rivière rouge sort en 1988 dans la collection « Fantasia Poche Historique ».   
En 1969, Antoine Reboul crée la fiction préhistorique Le Livre de Napur qui conte l’aventure d’un adolescent de 14 ans, Napur, lequel a échappé au massacre de son clan et se réfugie dans l’île d’un fleuve où il apprend à survivre.  
Les romans de Jean-Claude Froelich mêlent Histoire et S-F dans plusieurs volumes puisque l’auteur raconte plusieurs les missions de deux ethnologues du Bureau d’Investigations Spatio-Temporelles (I.S.T.), Pierre Briant, Jacques Hirsh et de l’adolescent Jean-Claude Thierry. Ces personnes sont envoyées dans le passé à diverses époques grâce à une machine à remonter le temps. Elles font ainsi un Voyage au pays de la pierre ancienne (1962), dans le Sud de la France de l’époque glaciaire, il y a 12 000 ans.
Dans Naufrage dans le temps en 1964, les membres du Bureau d’Investigations Temporelles se retrouvent d’abord chez les hommes-singes qui vivaient il y a 800 000 ans. Quand la foudre endommage leur « transchrono » sur la route du retour, ils sont victimes d’une panne. Ils découvrent alors l’esclavage du monde antique, avant de connaître les Ligures et Marseille au VIe  siècle avant notre ère.
Une autre expédition envoie les voyageurs du temps au cœur de La Horde de Gor (1967), au temps des Néanderthaliens, puis chez les Carnutes de la Loire dans La Gaule appelle I.S.T. Le Masque du taureau, évoquant les merveilleuses cités de la Crète, 1450 ans avant notre ère, paraît deux ans plus tard.

Pierre Debresse et l’Antiquité

Si Marcelle Joignet ne livre qu’un récit, celui du petit astronaute, Pierrot dans l'Olympe, pour une découverte de la mythologie, Pierre Debresse, consacre cinq romans à l'Antiquité.
Après un détour en Gaule, au temps des druides, avec son premier récit,  Samorix et le rameau d'or (1965), il poursuivra sa route jusqu'à La Ville aux sept collines (1970), un roman dont la richesse lexicale éclaire la Rome antique, en l’an 172. (Nous y reviendrons plus en détail dans un autre chapitre). Dans l’intervalle paraissent deux récits. Les Larmes d'Isis (1967) revisite l’Egypte au 13e siècle avant J.-C. et le drame du Libyen El Senoussi, fait prisonnier devant Kadesh et injustement accusé par un scribe jaloux. Le Trésor de Carthage (1967), évoquant l’ultime lutte de Carthage contre Rome, obtient le Prix Fantasia en 1968. La Grèce antique inspire ensuite Né à Sparte (1971). d’une grande richesse documentaire.



En 1982, Jeannette Jan publie Prends-garde Laodice !, ancrant son récit à Athènes au siècle de Périclès. Qui peut en vouloir à Laodice, la fille de l’exilé Nicias ? C’est au lecteur de le découvrir. 
Quand Le Celte au torque d’ambre mène son combat contre les légions romaines, Marc Michon campe le prestigieux cavalier Matarix et la fière Gauloise Hëlioda, dans une Gaule envahie par les troupes de Jules César.

Fictions historiques et Moyen Âge

Le Moyen Age du XIIIe siècle est au cœur du récit, Le Chevalier aux yeux clairs (1974) quand s’affrontent Jehan le Preux et Jehan le Gueux. Le château féodal qui domine Villepreux est la demeure du baron Pierre et de ses deux fils. A cette époque le pourvoir féodal recule. La bourgeoisie qui souhaite une charte dénonce les abus des droits seigneuriaux.
Cette époque est bien restituée dans L'Homme au chaperon vert où Suzy Arnaud-Valence convoque Armagnacs et Bourguignons qui s'affrontent. Dans ce récit, excellemment documenté, Gilles, le fils de Maître Anselme, a de bonnes raisons d’enquêter sur cet homme au chaperon vert, surtout depuis qu’on a enlevé son frère Aubin.
Dans Le Vainqueur de Hastings, Marguerite Deville, passionnée pour Guillaume le Conquérant, évoque ainsi Guillaume, le Normand descendant des Vikings qui, après un débarquement en Angleterre, part à la conquête d’un pays dont il devient le roi.
Tête d'étoupe de Marc Michon se passe pendant le long siège d’Orléans par les Anglais. Tête d’étoupe, jeune étudiant en rupture d’université, a fort à faire pour vaincre sa peur.
Dans Tremblez godons ! (1978) d’Alice Piguet,  nous sommes en 1429. Paris est occupé par les Anglais et les Bourguignons. La ville s’apprête à résister à Charles de Valois et à Jeanne d’Arc. Une famille de drapiers assiste à ces querelles partisanes.
Marcelle Manceau illustre la Renaissance avec L'Inconnu d'Amboise. Isabelle de Morteau, première dame d’honneur de la reine Claude sera-t-elle contrainte à épouser le vieux comte de Basseterre ? Comment choisir ce barbon alors qu’elle ne peut oublier le bel Angelo, un jeune homme qui est peut-être en outre un disciple de Léonard de Vinci ?

Le Poëzat-Guigner, déjà chroniqueur en 1572, Au temps des Trois Henri, se passionne pour le XVIIe et le XVIIIe  siècle : Le Pré du Roy se passe au temps de Louis XIV, Le Fils de la liberté et Le Lys et le bleuet dans le siècle suivant. Mais nous reviendrons plus tard sur ces quatre romans de Joseph Le Poëzat-Guigner.  

C’est au XVIIe  siècle, sous Louis XIII, que se situe L’Abandonné de l’île aux vaches (1968) de Claude Esil. A Paris, trois garçons trouvent un bébé abandonné. Malgré ces temps troublés, ils vont rechercher sa famille.
Yves Pèlerin choisit aussi le cadre historique du XVIIe siècle pour son récit, Dix mille brasses de courage (1970). En 1620, sous Louis XIII, le Gascon orphelin, Pierre Lasnier, engagé dans les armées du roi, tente de gagner la côte française, depuis  l’île de Ré, en évitant les chicanes anglaises.      
 Pierre Debresse introduit Les 7 « J » chez le roi Soleil (1969). Aides-jardiniers et porteurs d’eau, sept enfants aident leur oncle Balise, quatrième jardinier du roi Louis XIV et ils sont mêlés aux jeux des petits nobles dans l’immense demeure royale.  



Alice Piguet est l’auteur d’une belle trilogie située d’abord en Italie, puis en France, au XVIIe siècle. Tonio le Bouligant (1964) effectue la traversée du Mont-Cenis, en allant de Turin à Lyon. Le patient petit Piémontais doit combattre les rigueurs de la nature, la méchanceté de certains avant de pourvoir retrouver son père. Auparavant, il se sera lié d’amitié avec un  petit ramoneur. Tonio et les traboules  (1965)  a évidemment Lyon pour cadre puisque l’on sait que les traboules désignent les rues pittoresques de cette ville. Dans l’atelier du tisseur de soir, Tonio doit tirer les cordes. Heureusement que quatre amis l’aident à surmonter son ennui et son sentiment de désespoir.
 Lorsque paraît Tonio la Franchise (1970), Antonio Morelli, petit tireur de corde, est devenu compagnon tisserand. C’est le 3e épisode du cycle mais Traîne les cœurs, paru en 1977, met en scène le jeune Lyonnais Baptiste, un ami de Tonio la Franchise. En 1669, après avoir traversé l’Atlantique, il découvre le magnifique Québec. 
Peu de récits évoquent la période révolutionnaire. Raison de plus pour citer Citoyenne Marie-Josèphe de Claude Esil. Nous sommes sous la Terreur et les têtes se succèdent sur l’échafaud !
« Fantasia » réédite en 1967 le roman de Georges Nigremont (alias Léa Pelletier), Jeantou, le maçon creusois (d’abord publié chez Bourrelier en 1937). Ce récit évoque la vie difficile d’un maçon et de son fils Jeantou, au XIXe siècle. Ils partent à pied, de la Creuse vers Paris.
 De René Raillet, est publié en 1971, Le Sergent Trois-Rivières. A l’époque où le Canada était français, à la bataille de Carillon s’affrontent Anglais et Français tandis que tribus indiennes et coureurs des bois se mêlent au conflit. Mais qui est le sergent Trois-Rivières adopté par le capitaine de Julincourt, à qui il fut donné par un sachem huron ?

Suzy Arnaud-Valence et ses autres romans historiques


Dans La Longue veille (1963), l’action se déroule à l’époque lointaine des grandes découvertes. Joos et le navire La Belle Espérance sont à la recherche d’un passage vers la Chine, en passant par le Nord.
Suzy Arnaud-Valence fait ensuite un saut jusqu’à l’époque de l'Empire napoléonien, quand les lecteurs découvrent Douze marches dans la falaise. Au cœur de ce XIXe siècle, deux enfants trouvent un officier  blessé et traqué parce que resté fidèle à Napoléon après sa chute.
L’auteur réalise ensuite une trilogie dont le premier tome s’intitule Le Rendez-vous de l'arbre mort (1971). Dans cette France de la défaite et de l’invasion de 1814 se rencontrent Pierre-Jean le colporteur, Pierre-Marie, l’adolescent mystérieux et d’autres personnages amicaux. On les retrouve sur les routes, dans Les Fils du jour (1973), c’est-à-dire les  Compagnons du Tour de France, quand Pierre Marie, tout nouveau dans la compagnie, se confronte au monde du travail. La trilogie s’achève avec Trois graines dans un pot de grès (publié dans « Le Temps d’un livre », en 1976).  

Première et Deuxième Guerre Mondiale


Seul, le récit de Léonce Bourliaguet, Le Franzmann, évoque la guerre de 14-18. Après la montée désastreuse de Verdun, un jeune soldat est capturé par les Allemands et envoyé dans un « Kommando » agricole.
En revanche, le choix est grand pour le conflit suivant et la Résistance, de L'Enfant, le soldat et la mer de Georges Fonvilliers (à contre-courant des récits habituels puisqu’il montre une adolescent de 13 ans tissant des liens d’amitié avec un Allemand), à La Rue qui descend vers la mer de Nicole Ciravegna, quand Aldo et Sarah, en janvier 1943, à Marseille, connaissent des heures tragiques. René Antona choisit les nouvelles pour constituer le recueil, Et pourtant l'aube se leva.
Au moment de l’exode de 1940, dans La Maison du Batiou (1969) de Francine de Selve, le jeune Abel, séparé de son groupe, est recueilli par un ivrogne qui révèle peu à peu sa nature généreuse. Claude Munoz-Pons évoque les singuliers pensionnaires de l’école de Beauvallon, pendant la dernière année de l’occupation allemande, dans En attendant le jour (1971).
Faut-il considérer comme des « romans historiques » les récits d’Antoine Reboul ? Ou, si l’on considère qu’ils donnent, à travers les aventures de Buck Murding, un éclairage sur la fin de la Deuxième Guerre Mondiale dans le Grand Nord. Il faut lire successivement  Pour que la neige reste blanche (1963), Murding et la loi du Nord (1965) et Murding et la piste des rennes (1968).
C’est dans la France occupée des années 40, que s’ancre le récit de Zlata Pirnat, Comme une source (1971). Un enfant de mère juive devient le fils d’un ménage paysan. Bien plus tard, un homme venu enquêter sur la disparition de sa femme reconnaît dans l’adolescent avec lequel il s’est lié d’amitié son propre fils. Il se contentera d’être son correspondant amical.
Petit Roumain violoncelliste, Ionel doit fuir son pays pour Paris, quand Hitler menace l’Europe. Quand la France est occupée, le jeune juif échappe de peu à la déportation et se cache. C’est ce que raconte le livre d’Hélène Ray : Ionel, la musique et la guerre (1972).