vendredi 31 août 2012

"Bibliothèque de l'Amitié" : de nouveaux auteurs (5)


La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié-G.T.-Rageot (5)

En 1968-1969, les éditeurs estiment qu'ils proposent « un ensemble de romans variés, entraînants, abondamment illustrés en noir et en couleur. Sports, aventures, nature, vocation, chaque livre offre au lecteur des textes vivants, très bien écrits, éveillant le goût de l'action, de la découverte et de la nature ».
Une évolution va s'esquisser puisqu'on lit dans le catalogue de 1981 : « Les thèmes sont variés : aventure, suspense, nature, émotion, rêve, communication et offrent aux enfants de multiples ouvertures sur la vie et le monde dans lequel ils vivent ».


Un titre symbolise bien ce nouvel esprit et l'approche de sujets contemporains, le fameux Aurore, la petite fille du bâtiment Z de Anne Catharina Vestly, vendu à plus de 70 000 exemplaires et qui décrit avec talent et vérité la vie quotidienne d'une famille dans un grand ensemble.
Parmi les ouvrages traduits à succès, il faut surtout retenir les récits de Maria Gripe, en particulier Julie et le papa du soir qui raconte les aventures cocasse d’un étudiant en géologie qui garde la nuit une petite fille seule car sa maman est infirmière.
De la Suédoise Gunnel Linde, la collection a traduit en 1976, Exploits pour une pierre blanche qui raconte l’histoire fascinante de l’amitié qui lie la fillette Fia, alias Fideli, et la garçon Hampus, alias  Prince Périlleux qui rivalisent tous deux d’imagination pour la possession d’une pierre blanche prétendument magique.
De nombreux ouvrages sont traduits par Edith Vincent, notamment Les Cow-boys du lac perdu (1970) de F. Brauman, Penny trouve un frère de Carolyn Haywood, Course contre le feu d’Yvan Southall, etc.
C’est Caroline Westberg, (fille de Catherine Scob, laquelle dirige les éditions Amitié G.T. Rageot depuis 1971) qui traduit Le Royaume de la rivière de Katherine Paterson. Depuis qu’un film a été tiré de ce roman, on le connaît mieux sous le titre : Le Secret de Térabithia.  Ce roman insolite est surtout l’histoire d’une amitié entre deux enfants solitaires construite autour de la magie du royaume imaginaire de Térabithia.  Il faudrait encore évoquer les récits de Betsy Byars (Le Secret de l’oiseau blessé, Les Amis du grenier, Des vacances à histoires), ceux de Linda Cline, d’Adrien Martel, de Dagmar Galin, de Max Lundgren ou de William H. Armtrong

De nouveaux auteurs français


Mais ce qui caractérise aussi la collection à partir des années 70, c’est l’introduction de nouveaux auteurs français de la nouvelle génération. 
Auparavant, rappelons que la publication des récits d’aventure de François Balsan s’échelonne de 1964 à 1972. On rencontre successivement Yambo, enfant de la brousse,  Les Contrebandiers du Baloutchistan (1967), Aventure au Yémen (1970), Embuscades en Ethiopie (1971), et La Fiancée rouge (1972).
  Certes, on continue aussi l’édition des romans d’Yvon Mauffret, commencée en 1967 avec Le Trésor du Menhir, Prix Korrigan 1967, continuée en 1969 par Rencontre à Rio. Quatre publications vont suivre : Le Mousse du bateau perdu (1973),  Les Naufragés de Douarnenez (1979), Pour un petit chien gris (1981) et Gildas de la mer (1983).
De Pierre Pelot, après L’Unique Rebelle en 1971, la collection publie quelques épisodes de la série western Dylan Stark (Le Vent de la colère (1973), Le Hibou sur la porte (1974) et Quand gronde la rivière (1972) et surtout, Les Etoiles ensevelies (1972), maintes fois réédité avec des couvertures différentes. (Les Changements de photo de couverture, au fil des rééditions, sont une pratique fréquente dans cette collection). Les Etoiles ensevelies conte surtout rencontre d’un enfant en fugue de la Haute-Saône et d’un sans-papier Espagnol. Le récit a été adapté pour la télévision par Pierre Cardinal en 1974 (d’où la couverture présente ici).
Nicole Vidal, Huguette Pirotte et Huguette Pérol n’ont pas seulement alimenté la collection "Bibliothèque de l'Amitié -Histoire".  Nicole Vidal a publié en outre Nam de la guerre, un roman fort lié à la guerre du Vietnam. (D’ailleurs, le roman aurait davantage trouvé une place appropriée dans la collection pour adolescents, « Les Chemins de l’Amitié », créée en 1973). Huguette Pirotte a raconté comment la jeune Anne rêve de participer à la grande aventure des skieurs de compétition dans L’Espoir de la « Combe Folle » tandis qu’Huguette Pérol, dans La Jungle de l’or maudit (bien illustré par Frédéric Clément), montre comment Joao n’a pas pu résister au dangereux appel de l’or.


L’ouverture sur le récit policier se fait à travers Drôle de hold-up de Nicole Schneegans et Vous avez dit bizarre de Jacqueline et Claude Held. Des récits ouverts sur l’imaginaire apparaissent avec Messier 51, récit S-F de Christian Grenier, La Cité des brumes de François Sautereau, Le Mystère de la nuit des pierres d’Evelyne Brisou-Pellen et Le Prince d’Aéropolis, récit inclassable de Jean Alessandrini et Les Sorcières du Boisjoli de Maryse Wolinski (illustré par Pef).
Les couvertures permettent de découvrir les romans des autres écrivains contemporains que sont Susie Morgenstern, Jean-Paul Nozière, Yves Pinguilly, Roger Judenne, Emmanuel Baudry, Olivier Lécrivain, etc.


La création des collections « Jeunesse Poche » en 1970 et des « Maîtres de l’aventure » en 1982 a pu nuire à la visibilité de la  "Bibliothèque de l'Amitié", ce qui ne l’a toutefois pas empêcher de vendre des millions d’exemplaires.  La collection a été récompensée par une multitude de prix littéraires.   
C’est  en 1989, chez G.T. Rageot, séparé des Editions de l’Amitié, qu’apparaît "Cascade", collection dirigée par Caroline Westberg. Contrairement à ce qu’on affirme parfois, tous les romans de la "Bibliothèque de l'Amitié" ne sont pas réédités dans cette collection.

"Bibliothèque de l'Amitié-Histoire" (4)


"Bibliothèque de l'Amitié-Histoire", première collection de romans historiques juvéniles  (4)


Aux éditions de l'Amitié, après la création en 1963 de la collection éphémère "Livre T.V.", la "Bibliothèque de l'amitié" s'enrichit, en 1966, d’une sous-collection, la "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire" qui publie six titres par an, trois au printemps et trois en automne. De 1966 à 1976, 29 volumes sont parus.
Dans la revue Terre des jeunes, dirigée par Claude Appell (et éditée par Rageot), on pouvait lire : « Si vous aimez l’Histoire, ces livres vous passionneront. Si vous ne l’aimez pas, ils vous la feront découvrir sous un jour fort différent de celui des manuels scolaires. »
Il faut bien reconnaître que ces ouvrages s’adressent à de très  bons lecteurs motivés, des lecteurs situés au-delà de la fourchette des âges assignée à cette collection. 
Les titres de l’ancienne collection "Heures joyeuses" reparus dans la sous-collection  "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire" sont les suivants : L'Or de Delphes (1967) d’André Noël, La Tulipe blanche (1967) d’Helen Girvan et Ivan le terrible d'Alexis Tolstoï (1969), évoquant le terrifiant personnage de la Russie du XVIe siècle, 


Diverses périodes historiques sont évoquées. Un seul ouvrage, celui de Michelle Manceau, intitulé Le Talisman du soleil (1966), évoque la Préhistoire à travers l’histoire de Baha, en quête du bâton de commandement de sa tribu. L'Antiquité est bien représentée. Grâce aux récits de L.-N. Lavolle, par exemple, L'Acrobate de Minos publié en  1966 ou Les Perles de Cléopâtre, en 1968 (quand l’enfant Ptolémée, souverain légitime d’Egypte, souffre des ambitions et des manœuvres de César et de Cléopâtre). Complot à Persépolis (1972) d’Anne Saint-Roch situe son action en 404 avant notre ère quand la couronne de l’Empire Perse provoque un duel fratricide. Il faut attendre 1974 pour lire Nous reprendrons Athènes de Daniel Hénard, exposant la difficile amitié du jeune Athénien Yoannis et de Sperkios, un fils de Sparte. Bien auparavant, dans la collection, Le Secret des étrusques de G. Boldrini conte le périple de l'un des leurs, le jeune Vel. L'histoire romaine est encore présente quand le jeune Viburnius suit les légions de l'empereur Hadrien en Gaule, dans Le Tambourinaire de la XIIIe légion de Régine M. Reboul, édité en 1969. Pour la période romaine, il convient de citer Le Songe de Tibère (1975) de Georges Hacquard, publié hors collection (tout comme L’Esclave qui devint roi (1976) de Daniel Hénard. La sous-collection a déjà perdu son indépendance.
Il ne faudrait pas en oublier pour autant les récits relatifs au Moyen Age comme Viking, quel est ce trésor ? du passionné de la mer Jean Merrien, Aloyse et l'écuyer du roi de M. Perroy ou Le Rubis du Roi lépreux, marquant les débuts romanesques de Huguette Pirotte en 1968, un auteur qui récidive avec un récit à la limite des Temps modernes, puisque situé en 1493, c’est Le Perroquet d'Américo, publié en 1971. Il faut encore citer, pour les périodes ultérieures, Le Prince des steppes qui signe l'entrée de Nicole Vidal dans la littérature de jeunesse, Anne-Elisabeth dans la tourmente, tempête résultant de l'affrontement russo-suédois au début du 18e siècle, conté par I. Hesslander, Les Maquisards des Monts Balkan (1971) de S. Ditchev, Le Grand exode de François d’Acadie et L’Auberge des guérilleros d’Huguette Pirotte
C’est entre légende et Histoire qu’il faut situer Les Aventures de Sindbad le marin, contées par René Khawam en 1966.


L’ouverture sur les civilisations asiatiques se fait grâce à L.N Lavolle et Nicole Vidal. L.N. Lavolle, à travers Les Clés du désert, réédité dans la collection en 1974, ressuscite, à travers la découverte par deux enfants d’une tablette de signes cunéiformes la civilisation sumérienne antique. Elle  est aussi l’auteur de L’Ami du Grand Mogol (1969) et de A l’ombre du Grand Mogol (1970).
Nicole Vidal propose en 1970, Les Jours dorés de K’ai Yuan (il s’agit de la prestigieuse époque du VIIIe siècle qui sert de fond à l’extraordinaire destin de Kou-Ki) et, en 1972, La Conspiration des parasols.    
On doit en outre à cette collection très bien illustrée de documents historiques correspondant à l’époque évoquée, la publication du remarquable récit de Bertrand Solet : Les Cahiers de Baptistin Etienne (désormais un « classique » republié plus tard par « Le Livre de poche Jeunesse »). 

"Bibliothèque de l'Amitié" (Amitié-G.T.-Rageot) (3)


La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié -G.T.-Rageot (3)

La "Bibliothèque de l'amitié" a été fidèle a son slogan : « l’amitié à travers le monde ». Ses récits vantent la solidarité, l’entraide entre les êtres quelles que soient leurs origines, leur couleur de peau ou leur mode de vie.  Ce qui n’a pas empêché les auteurs de révéler les difficiles conditions d’existence de certains enfants.
En 30 ans, la collection a vu cinq ou six fois apparaître une nouvelle génération de lecteurs et c’est peut-être ce qui a rendu difficile, même aux yeux des spécialistes, une perception globale et intégrale des volumes parus.


Quelques séries rares et courtes

Quelques auteurs proposent de courtes séries. Par exemple Colette Nast avec son personnage, Virginie. Il y a d’abord la réédition remaniée de Vingt petites filles sous le soleil (paru dans la « Bibliothèque de Suzette » en 1953) et reparu sous le titre, Les Découvertes de Virginie (en 1960) : des petites citadines sont emmenées par leur institutrice en camp de vacances. Le personnage renaît à travers deux autres épisodes : L’Exploit de Virginie (1962) et La « Chèvre d’or » de Virginie  (1964) : les deux amies Thérèse et Virginie recherche la légendaire « chèvre d’or » pour que la maison de Thérèse ne soit pas vendue. Un cinéaste qui tire un film de la légende provençale sauvera la maison.
L’Alsacien Robert Recher, fervent de la montagne des Vosges alsaciennes, crée deux personnages Franzi et Rüdi. Le premier apparaît dans Franzi et le vagabond. (1963), quand une grange prend feu au moment de la Saint-Jean, et revient dans L’Equipée de Franzi  Parallèlement il invente deux récits pour le guide Rüdi, amateur d’alpinisme : Rüdi et le chamois (1962) (quand le guide Rüdi se croit ensorcelé par un chamois) et Rüdi et les dalles rouges (1964), exaltant le devoir de secourir.
D’autres petites séries proviennent d’ouvrages étrangers. C’est ainsi que l’on traduit du norvégien les aventures de Dag, un petit garçon de sept ans imaginé par Inger Austveg. En 1962 paraît Le Voyage de Dag lorsque l’enfant, accompagné d’un chat et d’une souris, se rend au Danemark pour une convalescence. Après Dag et ses amis (1961), toujours aussi débrouillard et sympathique, dans le 3e épisode, en compagnie de sa sœur Véra, Dag découvre l’Afrique (1964) mais le tableau africain qui se veut documentaire paraît bien négatif vis-à-vis des populations autochtones. 
   C’est aussi du norvégien que l’on traduit les récits concernant la petite Aurore d’Anne-Catharina Vestly dont on connaît surtout le 1er épisode : Aurore, la petite fille du bâtiment Z (1974). Paraissent ensuite  Aurore et la petite auto bleue (1975) et Bon voyage Aurore (1977).
    Dernière petite série, Ramona, de Beverly Cleary qui publie successivement, en 1979,  Ramona la peste (1979), en 1980, Ramona sans peur, et Ramona et son père et enfin, en 1981, Ramona et sa mère.
  Beaucoup plus tard, en 1977-78, sont traduits du suédois trois épisodes qui mettent en scène les enfants Joséphine et Hugo, personnages créés par Maria Gripe. Les lecteurs apprécient des aventures intitulées : Je m’appelle Joséphine (1977), Hugo et Joséphine (1977) et  Je suis Hugo (1978) 


                                   Des récits et des thèmes toujours variés

En excluant les romans de Michel-Aimé Baudouy, de L.N. Lavolle, déjà examinés, les ouvrages de la collection "Bibliothèque de l'amitié-Histoire" (abordés plus tard), voici les titres publiés de 1963 à 1973.  

1963 : Eilis DILLON : Le Secret de l'île maudite
1963 : Hokon EVJENTH (Norvège) : Dans la toundra,  La Route des oiseaux
1963 : Herta von GEBHARDT (All.) : Expéditeur Nicolas Stuck  
1963 : O. HOLMVIK et H. FAYE-LUND : Par 120 pieds de fond
1963 : Robert RECHER : L'Equipée de Franzi Photos R. Recher
1963 : Léa SMULDERS : La Trottinette rouge
1964 : Inger AUSTVEG : Dag découvre l'Afrique (trad. du norvégien)
1964 : François BALSAN : Yambo, enfant de la brousse
1964 : Carolyn HAYWOOD : Penny trouve un frère
1964 : Robert RECHER : Rüdi et les dalles rouges
1964 : Colette NAST : La « Chèvre d’or » de Virginie
1965 : Claude APPELL : Un ami en danger
1965 : René GUILLOT : Le Cavalier de l’infortune
1965 : A. REINER : Elio a disparu
1965 : Udayana Pandii TISNA et Jef LAST : Aventures à Bali
1966 : Georges CATELIN : Linda la sauvageonne (de la Terre de feu)
1966 : H. ROMBERG : Le Chien dans la grosse caisse
1966 : N. STREATFIELD : Opération maison
1966 : Dominique TOURY : La Jonque mystérieuse
1967 : François BALSAN : Les Contrebandiers du Baloutchistan
1967 : Henry DE MONFREID : Abdi, garçon sauvage
1967 : Yvon MAUFFRET : Le Trésor du Menhir
1967 : Sebastia SORRIBAS : Le Tigre du terrain vague
1968 : N. CHAUNCY : La Côte des naufragés
1968 : S. DE LA VAISSIERE : L’Inconnu à la pastèque 
1968 : D.W. FLETCHER : Angelo va au carnaval
1968 : L. N. LAVOLLE : L’Affaire de la Bella
1968 : Patricia LYNCH : Bernie, où es-tu ?
1968 : Jacqueline VERLY, Ill. de l'auteur : Cathri de la Pierre Sauvage


1969 : Z. HOPP : Nils mène l’enquête
1969 : Yvon MAUFFRET : Rencontre à Rio
1969 : Robert RÉCHER : Kouri
1970 : François BALSAN : Aventure au Yémen
1970 : Michel-Aimé BAUDOUY : Alerte sur le roc blanc
1970 : F. BRAUMANN : Les Cow-boys du lac perdu
1970 : Bertrand SOLETCHNICK) : Le Seigneur des sables
1971 : François BALSAN : Embuscades en Ethiopie
1971 : Herta Von GEBHARDT : Un mystérieux garçon à lunettes
1971 : L. N. LAVOLLE : Le Boléro d’or 
1971 : P. LUPI : Un dangereux pari
1971 : Pierre PELOT : L'Unique Rebelle
1971 : W. STEVENSON : Fuite dans la brousse
1972 : François BALSAN : La Fiancée rouge
1972 : Michel-Aimé BAUDOUY : Les Clandestins de la fête
1972 : Maria GRIPE : La Fille de Papa Pèlerine (trad. du suédois) 
1972 : Jacques LE MAÎTRE : Les Inconnus de Belleville
1972 : Pierre PELOT : Les Etoiles ensevelies    
1972 : Huguette PIROTTE : L’Espoir de la Combe folle
1972 : Andrew SALKEY : Alerte au cyclone
1972 : Ruth M. TABRAH : La Plage des requins
1973 : Jasha GOLOWANJUK : Un train pour Tashkent
1973 : Maria GRIPE : Julie et le papa du soir 
1973 : Carolyn HAYWOOD : Eddie et son perroquet Dagobert
1973 : Yvon MAUFFRET : Le Mousse du bateau perdu 
1973 : Pierre PELOT : Le Vent de la colère  
1973 : Ivan SOUTHALL : Les Rescapés du val perdu
1973 : Jacqueline VERLY, Ill. de l'auteur : Ô, bohémienne mon amie


On assiste à un passage d’auteurs nés au début du XXe siècle, par exemple, François Balsan (1902-1972), René Guillot (1900-1969), Georges Catelin (né en 1903), à des auteurs nés 20, 30 ou 40 ans plus tard.  Nous aborderons plus tard ces nouveaux auteurs.    

jeudi 30 août 2012

"Bibliothèque de l'Amitié" (Amitié-G.T.- Rageot) (2)



La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié -G.T.-Rageot (2)

Quelques auteurs-clés

Très vite, des romanciers français proposent des récits assez forts pour être souvent republiés. Michel-Aimé Baudouy (1919-1999), auteur-clé de la collection, y publie quinze récits, entre 1959 et 1984, de Mick et la P. 105 (une histoire de moto rééditée sous le titre Mick et la Yamaha), au roman : Les Rendez-vous de la prairie. Cet auteur aussi prolifique que fidèle exalte les vertus sportives : les sports nautiques dans Le Chant de la voile (1960), la passion du football au cœur d’un village des Cévennes, dans Le "Onze" de mon village (1963), celle du rugby dans Allez les petits (1977). Le thème animalier était au coeur du récit : Le Seigneur des Hautes Buttes (réédité en 1960) et il n’est absent ni d’Alerte sur le roc blanc (1970) ni de Jeanne aux chevaux (1976). Michel-Aimé Baudouy ne redoute pas l’aspect documentaire de son récit consacré à un paquebot mythique quand il publie Flashes sur le "France" (1961).
Il s’aventure en 1962, dans le récit policier (encore rare à l’époque) quand il écrit Mystère à Carnac. (Que recherche l’inconnu qui s’est introduit dans la maison de la Radoubée ? Les jeunes vacanciers enquêtent et vont de déductions en déductions). Les publications se succèdent : Les Révoltes de Kind (1965), Le Garçon du barrage (1966, Kind, le « sans famille », est adopté par les ouvriers d’un chantier)), Les Clandestins de la fête (1972), Les Mésaventures de Jo la malice (1980),  Ti-Louis du chaudron (1982)...


Autre auteur-clé de la collection, la grande voyageuse L. N. Lavolle (alias Hélène Chaulet, née en 1914) qui accorde généreusement 12 titres à la collection, entre 1959, quand elle publie L'Etang perdu (quand deux enfants de l’immense forêt landaise défendent la faune et la flore de leur pays, 105 000 exemplaires auront  été vendus en 1981) et 1974, pour Enigme à Madère, quand Norman se mêle à la vie des jeunes pêcheurs portugais. L’auteur remporte le Grand Prix du Salon de l’enfance en 1960 pour Les Clés du désert, un beau roman qui ressuscite la civilisation sumérienne de Mésopotamie à travers l’histoire fabuleuse de Nina, la petite chanteuse. (L’ouvrage reparaîtra dans la collection "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire").   
Les publications s’enchaînent : La Porte de jade (1961), ouverte sur « la route de la soie », avec Nane et Nourman joints aux Kasaks nomades pour retrouver leur pays, Les Secrets de la lande (1963) (quand Bertrand est subitement transplanté dans les Landes), L’Île née de la mer (1964), dans l’Inde de 1947 et des bandes d’enfants livrés à eux-mêmes,  Le Lis de la mousson (1965, la pauvre Indienne Naurouzi aimerait bien faire pousser des lis sur les rivages du lac Dal, au Cachemire), Le Boléro d’or (1971, le jeune Landais Niceto veut être toréro et conquérir le trophée pour conquérir l’estime des autres)...
Certains volumes entrent dans la collection "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire"), comme L'Acrobate de Minos (1966), L'Ami du Grand Mogol (1969), Les Fils du soleil (1973)

"Bibliothèque de l'Amitié" (Amitié-G.T.-Rageot) (1)


La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié -G.T.-Rageot (1)


Encore une collection digne de figurer dans la "Cercle des collections disparues" du rayon jeunesse


Comment se fait-il que cette collection unanimement appréciée durant 30 ans a rejoint le "Cercle des collection disparues" ? C'est un étrange mystère !

La "Bibliothèque de l'amitié" conçue pour la durée et la variété

En octobre 1959, la naissance de la collection"Bibliothèque de l'amitié", destinée au départ aux huit-douze ans, chez L'Amitié -G.T.-Rageot, n'a peut-être pas eu le retentissement qu'elle méritait parce qu'elle remplaçait discrètement la collection"Heures joyeuses",  laquelle collection continuait d’exister.
La "Bibliothèque de l'amitié" dont les manuscrits sont choisis avec beaucoup de soin est constituée de livres solidement reliés, de format 15 cm sur 19,5 cm, munis de couvertures cartonnées et plastifiées, illustrées en quatre couleurs.
L’illustration intérieure est double. Aux dessins en noir et blanc s’ajoutent des photos en couleur hors-texte dont le choix est inégal. En outre, les illustrateurs ne sont pas tous talentueux. Heureusement, on note la présence d’artistes comme Françoise Boudignon, Romain Simon, Luce Lagarde, Michel Gourlier (bien connu des lecteurs de la collection « Signe de piste »), Pierre Le Guen, Françoise Estachy, Georges Pichard, Pierre Rousseau, Alain Millerand et Pef. Jacqueline Verly a illustré ses propres livres.  Il convient d'ajouter d'autres noms d'illustrateurs et illustratrices, en particulier, Claude Auclair, M. Barcilon, Serge Bloch, Frédéric Clément, G. Di Maccio, Moro et Gerda Muller.   
Diffusée dès l'origine par Hatier, associé en 1955 à Rageot, la collection s’est  continuellement enrichie d’auteurs nouveaux et de récits très variés dans leurs origines et dans leurs thèmes (nature et animaux, aventures d’aujourd’hui, voyages et découvertes, école et famille, vocation, sports, Histoire…).
Comme son aînée, "Heures joyeuses", la nouvelle collection est très internationale même si 120 récits sont dus à des auteurs francophones (sur un total de 210 titres parus). Même les lieux des actions sont d’abord français, on s’évade très vite vers les Etats-Unis, l’Angleterre, la Suisse, le Danemark, la Norvège, la Hollande, le Canada, l’Australie, le Vénézuela, l’Afrique, l’Asie, le Groenland,etc.   
La collection connaîtra deux générations différentes d’auteurs français, les plus anciens étant nés avant le début du XXe siècle.  C’est le cas de Henry de Monfreid, l’auteur d’ Abdi, garçon sauvage (1967), né en 1879, de Lucien Boisyvon dont on réédite Pierrot cheveux rouges, né en 1886, de Colette Vivier, née en 1898, ou d’Elsie (Le Diamant rose, 1962), née en 1899, de René Guillot (L’Extraordinaire aventure de Michel Santaréa, Le Cavalier de l’infortune), né en 1900. Après 1970, les éditeurs intégreront des auteurs beaucoup plus jeunes et qui vont davantage ouvrir les lecteurs aux réalités du monde contemporain. La collection aura eu le temps d’être appréciée dans les écoles et les bibliothèques durant une trentaine d’années avant d’être remplacée en 1989 par la collection « Cascade ».
La "Bibliothèque de l'amitié" se décline selon deux niveaux, l’un regroupant les enfants de 7 à 10 ans, l’autre, plus fourni en titres, les 10-15 ans. Cette collection, de plus en plus appréciée dans les écoles et les collèges, s’adresserait, selon un catalogue de 1969, « aux jeunes de 7 à 15 ans » mais elle restreint ou affine plus tard ses niveaux en distinguant les récits qui s’adressent aux CE1-CE2, aux CM1-CM2, et aux élèves de 6e (alors qu’en fait certains récits ne sont accessibles qu’aux 12-15 ans).


Dès 1959, tandis que Claire Huchet (1899-1993) publie L'Appel du Tour, un récit évoquant le Tour de France à travers les rêves de jeunes écoliers, s’impose déjà les premiers récits de Michel-Aimé Baudouy et de L.N. Lavolle. Ils ne doivent pas occulter Le Vallon secret de Nan Chauncy (1961) les fermiers de Tasmanie et le mystérieux « Tigre », Ambassadeur des bêtes de Grey Owl, devenu protecteur des animaux après les avoir chassés dans le Grand Nord Canadien. (Peu importe s’il est difficile de connaître toute la vérité sur le dénommé Grey Owl !), Tim souliers de feu d’U. Wölfel, Le Berger des Andes (Nilo qui vit au Pérou, au flanc des Andes, est victime du racisme des Blancs) de E. Westman ou Nicolo et le lézard bleu de Claude Bailly, l’histoire d’un petit Napolitain qui fait une prodigieuse découverte.
Trois auteurs étrangers évoquent les régions froides, puisque Hokon Evjenth suit La Route aux oiseaux (1963), ces migrateurs de Laponie, Willis Lindquist fait entendre L'Appel du renard blanc (1962) dans un village esquimau où le jeune Américain Mark sauve un renardeau des griffes d’une chouette, et le Suédois Karl-Aage Schwartzkopf vante les aventureux Pilotes de l'Alaska (1962), sur leurs vieux « zincs ».
   

Cette nouvelle collection qui comprendra plus de 208 volumes en 1987, reprend au fil des ans quelques volumes de la collection "Heures joyeuses". Certains titres seulement (huit au total) bénéficient donc d’une nouvelle édition dans la collection « normale » où les couvertures dessinées sont désormais illustrées par une photographie. Ainsi vont reparaître Herbedouce (1961) d’André Michel, Le Seigneur des Hautes Buttes (1965) de Michel-Aimé Baudouy, l’histoire d’un jeune renard manchot de la forêt vendéenne, L’Extraordinaire aventure de Michel Santaréa (1966) de René Guillot (quand le jeune Michel s’embarque clandestinement sur la « Marie-Jeanne » en partance pour l’Afrique), Pierrot cheveux rouges (1966) de Lucien Boisyvon et La Maison du loup (1968) de Colette Vivier. 
Pour les ouvrages traduits, de Reginald Campbell reparaît La Vallée des éléphants, ouvrage réédité en 1960 et qui évoque la poursuite de l'éléphant blanc dans la forêt siamoise, Dans la toundra (1963) de Hokon Evjenth et Angelo va au carnaval de D. W. Fletcher.
Trois autres titres sont reparus dans la sous-collection "Bibliothèque de l'amitié-Histoire".