lundi 28 février 2011

Histoire du polar jeunesse et romans autonomes, jusqu'en 1959



Histoire du polar jeunesse et romans singuliers (ou autonomes).
Des origines à 1959.


Les romans policiers juvéniles qui n’appartiennent pas à une trilogie, un cycle ou une série sont rares dès l’origine.
Certaines couvertures illustrées, déjà fournies sur le blog, n’ont pas été répétées.
Rappelons qu’elles sont à la fois un hommage aux auteurs et aux illustrateurs, généralement valorisés dans mes essais.

1908 : Un Sherlock Holmes à quatre pattes de Gabriel Galland et Raymond de la Nézière, Jules Tallandier
1928 : Emile et les détectives d’Erich Kästner, trad. Française chez Stock en 1931
1935 : Les Disparus de Saint-Agil de Pierre Véry
1945 : Le Mystère du château maudit de René Duverne « Bibliothèque rose », Hachette
1951 : L’Île au squelette de Norman Dale, « Belle humeur », Desclée de Brouwer
1952 : L'Affaire des pétroliers sous-marins de René Duverne « Jean-François », Fleurus
1952 : Château-fort et faux billets de Captain W.E. Johns (« Coll. Captain W.E. Johns », Presses de la Cité) (il s’agit en fait, de l’épisode d’une série)
1952 : L’Aventure du Buscambille de René Guillot, « Bibliothèque de Marinette », Ed. Magnard
1952 : A nous deux Docteur Mellor ! de P. P. Maguire « Jean-François », Fleurus
1952 : Le Mystère de la tour de Max Nicet (Maurice Chavardès) « Jean-François », Fleurus
1953 : L'Affaire Caïus d’Heinrich Winterfeld (en allemand, traduit en français en 1955, chez Hachette)
1953 : Enigmes en héritage de Denis-François (Denise Hamoir) « Jean-François », Fleurus Fleurus
1953 : L’Horloge de Tristeval de Jean Vignon « Jean-François », Fleurus
1953 : L’Invention du professeur Kérel de Denyse Renaud « Bibliothèque de Suzette », Gautier-Languereau
1953 : Six chevaux bleus d’Yvonne Escoula « La Bibliothèque blanche », Editions N.R.F Gallimard
1954 : L’Insaisissable Monsieur Jim de Marcelle Vérité, « Bibliothèque de Suzette », Gautier-Languereau
1955 : Le Cheval sans tête de Paul Berna (Jean Sabran) Editions G.P. (Bib. Rouge et Or).
1955 : H. U. 1 à Port-Goulphare de Jacques Mipe (Marcel Puzin), « Jean-François », Fleurus
1956 : La Valise mystérieuse d’Olivier Beaucaire (Olivier Séchan), « Idéal Bilbiothèque , Hachette
1956 : Le Piano à bretelles de Paul Berna (Jean Sabran) Editions G.P. « Bib. Rouge et Or ».
1956 : L’Enlèvement de M. Pervenchelle de Jean Lefebvre, « Bibliothèque verte », Hachette.
1957 : Le Fantôme de Campaville de Georges Chaulet, « Le Rameau vert », Casterman.
1959 : L’Ecole des détectives de Georges Bayard, « Bibliothèque verte », Hachette

dimanche 27 février 2011

Histoire du polar jeunesse et bandes dessinées. De 1983 à nos jours



Chronologie des bandes dessinées policières (ou semi-policières ») jeunesse
De 1983 à aujourd’hui


1983 [Dick Hérissson, policier de Didier SAVARD, dans Charlie Mensuel, en décembre. 1er album en 1984.]
1983 Maxime et Lisa de Jan VERVOORT, dans Mikado, en 1983, en albums Milan en 1984.
1983 Le Privé d’Hollywood de BERTHET, BOCQUET& RIVIERE, dans Spirou, 1983, 1er album en 1985.
1984 XIII, l’amnésique de Jean VAN HAMME et William VANCE, dans Spirou, 1984, 1er album en 1984.
1985 Adler, politique-fiction de René STERNE, dans Tintin, 1985, 1er album Lombard en 1987.
1985 Rémi Forget de Serge CARRERE et AURIOL, en album Milan.
1985 Victor Sackville de Gabrielle BORILE, François RIVIERE et Francis CARIN, dans Tintin, en 1985, 1er album en 1986.
1986 [Dylan Dog, détective privé, de Tiziano SCLAVI, Claudio VILLA et Angelo STANO, en France en 1987.]
1986 Edmond Bell, enquêteur, de Jacques STOQUART et John FLANDERS, dans Spirou en 1986, albums dès 1987.
1986 Lou Smog, flic des années 50, de G. VAN LINHOUT, dans Tintin, 1986, 1er album en 1990.
1986 Soda, le policier de TOME et Luc WARNANT, dans Spirou, 1986, 1er album Dupuis en 1987.
1987 (Phil) Munro, journaliste et détective des années 30, de J.-F. DI GIORGIO et GRIFFO, en album Dupuis en 88.
1988 Donnington de Jean-Yves DELITTE et Philippe RICHELLE, prépublié dans Tintin en 1988 et dans Hello Bédé en 1991
1988 [Largo Winch de VAN HAMME et Philippe FRANCQ, 1er album Dupuis en 1990].
1990 Biggles (récits des années 30 de W.E. Johns), par BERGESE et CASTELLAR, en album Claude Lefrancq.
1990 Charly et son vaisseau-jouet de MAGDA et LAPIERE, dans Spirou, 1990, 1er album Dupuis en 1991.
1990 Carol Détective d’Eddy PAAPE et André-Paul DUCHÂTEAU, dans Hello BD en 1990, album en 1991
1990-1998 Sherlock Holmes, série scénarisée par A.-P. DUCHÂTEAU, dessinateurs divers, albums Claude Lefrancq
1991 Colby, un « privé » des années 40, de Michel GREG et Michel BLANC-DUPONT, albums chez Dargaud
1992 Double « M » (Mel et Mirabelle) de Félix MEYNET et Pascal ROMAN, albums Dargaud
1992 Inspecteur Bayard (Les Enquêtes de dans Astrapi DIETER+J.-C. CABANAU puis J.-L. FONTENEAU, des. O. SCHWARTZ (bande dessinée interactive).
1992 Léo Loden policier de Serge CARRERE et Scotch ARLESTON, en album Soleil Prod.
1997 Détective Conan, (manga policier) de Gosho AOYAMA, aux éditions Kana. T. 1 à T. 38 : 1997-2004.
1998 Ludo de Pierre BAILLY, Vincent MATHY et Denis LAPIERE, prépublié dans Spirou, (97), album Dupuis 98.
1999 Baker Street de Nicolas BARRAL (dessin) et Pierre VEYS, 1 : Sherlock Holmes n’a peur de rien, Delcourt J.
1999 [Spoon et White de Jean LETURGIE et YANN (un thriller humoristique chez Dupuis) 1er album en 1999]
2000 Les Aventures de Blake et Mortimer de Yves SENTE et André JUILLARD, 1 La Machination Voronov Dargaud
2000 Blacksade, dessiné par Juanjo GUARDINO et scénarisé par Juan Diaz CANALES, pour l’éditeur Dargaud
2000 Clamp shool detectives (manga policier) du collectif CLAMP, Editions Média Système Edition
2000 La Clé du mystère, BD interactive d’A. SIKORSKI et Denis LAPIERE, albums Dupuis
2000 Deep Maurice et Gologan (polar et SF) de Philippe CENCI et Thierry ROBBERECHT, albums Casterman
2000 Oscar de Christian DURIEUX et Denis LAPIERE, dans Spirou en 2000, 1er album Dupuis en 2001
2000 Petit Trent de RODOLPHE et LEO (Dargaud)
2001 Le Choucas, un thriller créé par Christian LAX, dès 2001, chez Dupuis, dans la collection « Repérages ».
2001 Les Enquêtes de Théo Toutou d’ Yvan POMMAUX 1 : La Nuit du bonheur fou Bayard Editions jeunesse 2001.
2001 [Monster de Naoki URUSAWA (T. 1 à 13 : Ed. Kana, 2001-2004) Polar et S-F, monstre démoniaque]
2002 Scott Zombi de GABRION (dessin) et ZIDROU (scén.), zombi super-héros et femme-flic, en albums Casterman
2005 Zblucops de Bill et Gobi, dans la collection « Tchô », chez Glénat,
2007 RG. Ryad-sur-Seine, bande scénarisée par Pierre Dragon et dessinée par le Suisse Frederick Peeters, Gallimard Jeunesse.
2009 Les Quatre de Baker Street dessin de David ETIEN, scénario J.B DJIAN-DAVID et Olivier LEGRAND, Vents d’Ouest

samedi 26 février 2011

Histoire du polar jeunesse et bandes dessinées. De 1960 à 1982



Chronologie des bandes dessinées policières (ou semi-policières ») jeunesse
De 1960 à 1982


1960 Benoît Brisefer, à la force herculéenne, de PEYO, dans Spirou, 1960, 1er album Dupuis en 1962.
1960 Rock Derby de GREG dans Tintin
1960 L’Inspecteur Robillard de Serge Moallig dans le journal Pilote,
1961 Guy Lebleu, grand reporter de POÏVET et CHARLIER, dans Pilote, Album en 1976.
1961 Jacky et Célestin de WILL et PEYO, dans Le Soir illustré, (repris par Walthéry)
1962 Les Trois A de Michel VASSEUR, (texte), MITTEÏ et TIBET, dans Tintin, (67-72). Albums dès 1966.
1963 Les As (ou Quentin Gentil, parfois « le roi de l’évasion ») du studio GREG, dans Vaillant en 1963, 1er album en 1982.
1964 Les Quatre As de Georges CHAULET et François CRAENHALS dans Le Patriote illustré belge, en albums Casterman
1964 Chaminou, détective félin de Raymond MACHEROT (et le Khrompire), dans Spirou, 1964, 1er album en 1965.
1967 Bruno Brazil de W. VANCE et ALBERT (Greg), dans Tintin en 1967, 1er album en 1969
1968 Paul Foran, scientifique de GIL (José LARRAZ) et MONTERD (Jésus BLASCO), dans Spirou en novembre 68.
1968 Stany Derval, le reporter T.V., de MI TACQ, dans Spirou, 1968, 1er album en 1981 : Magic-Strip.
1969 Jess Long, série policière de Arthur PIROTON et Maurice TILLIEUX, dans Spirou, 1969, 1er album en 1976.
1969 Mr. Magellan de GERI et Jean VAN HAMME, dans Tintin, 1969, 1er album Le Lombard en 1970.
1970 Sammy (et Jack Hattaway, et les "Gorilles), de BERCK et Raoul CAUVIN, dans Spirou, 1970, 1er album en 1972.
1970 Yoko Tsuno, l’électronicienne, de Roger LELOUP, (SF et parfois semi-polar), dans Spirou, n° 1693, 24 sept. 1970, 1er album en 1976.
1971 Cobalt, polar de W. FAHRER et GREG dans Tintin, 1971, 1er album Lombard-Dargaud en 1976.
1971 Archie Cash, le justicier, de MALIK et Jean-Marie BROUYERE, dans Spirou, 1er album en 1973.
1973 Spirit le justicier de Will Eisner, créé en Amérique en 1940, introduit en 1973-75 dans Tintin l’hebdoptimiste.
1974 Jack Palmer, détective minable et ringard de PETILLON, dans Pilote. 1er album, 1976, L’Enquête corse en 2000.
1975 L’Agent 212, de Daniel KOX et Raoul CAUVIN, dans Spirou, 1975, 1er album en 1981.
1975 Les Casseurs, Al & Brock, de C. DENAYER et DUCHATEAU, dans Tintin l’hebdoptimiste, 1975, 1er album en 77.
1976 Adèle Blanc-Sec de Jacques TARDI, dans Sud-Ouest, puis Pilote. 1er album Casterman, en 1976.
1976 Harry Chase, détective privé de MOLITERNI et Walter FAHRER, 1er album en 1979.
1976 Isabelle Fantouri, (Les « Missions de...»), de JOSSELIN, CONVARD et JUILLARD, dans Djin, 1er album en 1977.
1976 Victor Billetdoux de Pierre WININGER, prépublié dans Okapi et Circus, en 76, 1er album Glénat en 1978.
1977 (Francis) Albany (et Sturgess) de J.-Cl. FLOC’H et F. RIVIERE, dans Pilote Mensuel. 1er album en 1977.
1978 Clifton, (créé en 1959 par MACHEROT) repris par TURK et DE GROOT : Ce cher Wilkinson, en 1978.
1978 Mic Mac Adam de BERN et DESBERG, dans Spirou, 1978, 1er album en 1982.
1979 Les Gentlemen d’Alfredo CASTELLI et Ferdinando TACCONI, créés en 73, dans Super As en 1979. Album 79.
1980 Pharaon de D. HULET et A.-P. DUCHÂTEAU dans Super As en 1980, 1er album en 1981
1980 421 d’Eric MALTAITE et Stephen DESBERG (SF et polar), dans Spirou en 1980, 1er album en 1983.
1981 [Nestor Burma de Jacques TARDI et Léo MALET, dans « A suivre », 1er album Casterman en 1982.]
1982 Le Club des Cinq (d’après Enid BLYTON) par ROZENZWEIG et DUFOSSE, en album Hachette.
1982 Fantômette, d’après les romans de G. CHAULET, (1961), par F. CRAENHALS, en album Hachette.
1982 Jérôme K. Jérôme Bloche, de LE TENDRE, MAKYO et DODIER, dans Spirou Album+, 1982, album en 1985. une excellente bnade dessinee policière pour tous les publics.
1982 Marion Duval d’Yvon POMMAUX, dans Astrapi, 1er album Bayard-Presse en 1983
1982 Martin Mystère (Italie) de Alfredo CASTELLI, Giancario ALESSANDRINI (dans Ombrax entre 83 et 85)
1982 [Max Fridman de Vittorio GIARDINO, créé en Italie, en albums Glénat dès 1982.]

(Entre crochets, les bandes dessinées réservées aux grands adolescents)

vendredi 25 février 2011

Histoire du polar jeunesse et bandes dessinées. Des origines à 1959



Chronologie des bandes dessinées policières (ou semi-policières) jeunesse.
Des origines à 1959


1908 Les Pieds Nickelés de Louis FORTON, dans L’Epatant, album Offenstadt en 1915.
1924 Bibi Fricotin de Louis FORTON, dans Le Petit Illustré, 1er album SPE en 1928.
1929 Tintin de HERGE (Georges Remi), dans Le Petit Vingtième, le 10 janvier 1929, 1er album N & B. en 1930.
1931 Dick Tracy de Chester YOUNG, (E-U), dans Spirou en 1938.
1931 Oscar Bill « le roi des détectives » par ERIK (26 fascicules).
1934 Agent secret X 9 alias Phil Corrigan d’Alex RAYMOND et Dashiell HAMMETT (E-U), dans Aventures en 1937. Album en 1935.
1935 Jules Barigoule dans Cœurs vaillants. Chez Gordinne : Les Mémoires de Jules Barigoule, détective amateur (1935)
1938 Pat’Apouf de Yves GERVY, dans Le Pèlerin, le 6 mars 1938, 1er album Bonne Presse en 1946.
1938 Spirou, le groom du Moustic Hôtel, (et Fantasio), de Rob VEL, (Robert VELTER), dans Spirou (Belgique).
1938 Charlie Chan, détective chinois d’Alfred Andriola (d’après Earl Derr Biggers), dans L’Aventureux, puis Junior.
1941 Jean Valhardi, détective de JIJE et Jean DOISY (scénario), dans Spirou belge, le 2 octobre, premier détective de la bande dessinée francophone, 1er album en 1943.
1945 Oscar Hamel et Isidore de F.-A. BREYSSE, dans Message aux Cœurs Vaillants, en juin, 1er album en 1952.
1946 Blake et Mortimer de Edgar-Pierre JACOBS, dans Tintin belge 1946 1er album du Lombard en 1950.
1946 Rip Kirby le détective d’Alex RAYMOND (E-U), en France dans « L’Aurore », album Hachette en 1975.
1947 Bibi Fricotin ressuscité par Pierre LACROIX dans Junior, puis Jeunesse Joyeuse
1948 Les Pieds Nickelés sont repris par René PELLOS, dans L’Epatant. Albums SPE.
1949 Félix, le détective de Maurice TILLIEUX dans « Heroic Albums » en Belgique. 1er album en 1968
1950 Monsieur Barelli de Bob DE MOOR, dans Tintin en 1950, albums Le Lombard dès 1956.
1952 Babou détective (animalier) de CALVO dans Ames Vaillantes
1952 Guy Lefranc, le journaliste de Jacques MARTIN, et Jeanjean dans Tintin, 1952, 1er album du Lombard, 1954.
1952 Papou, détective privé créé et dessiné par ERIK dans Coq hardi.
1952 Pat’Rac le détective d’ERIK, dans Cœurs Vaillants, un seul album : Expérience 2 A, en 1959.
1953 Freddy (Risquetout) de Maurice LIMAT et Henri FOX, dans L’Invincible en 1953-54. albums S.P.E. dès 1954.
1953 Marc Jaguar de Maurice TILLEUX dans Héroïc-Albums
1954 Ginger le policier de Jean DE MEESMAKER, (alias JIDEHEM), dans Heroic Albums, album en 79.
1954 La Patrouille des Castors de MITACQ et CHARLIER, dans Spirou, en nov. 1954, 1er album Dupuis en 1955.
1954 Tif et Tondu (créés en 1938), de DINEUR et WILL, en album Dupuis. Repris par M. TILLIEUX et DESBERG.
1955 Ric Hochet, le journaliste de TIBET et DUCHATEAU, dans Tintin, 1955, 1er album en 1963.
1956 Alex et Euréka (ou Tambour), de Guy HEMPAY et P. BROCHARD, dans Cœurs Vaillants, 1er album 1959.
1956 Gil Jourdan, détective, et son ami Libellule, de M. TILLIEUX, dans Spirou, 1956, 1er album en 1959.
1956 Jacques Flash de Jean OLLIVIER et Pierre LEGUEN, dans em>Vaillant, 1er album en 1960.
1957 Prudence Petitpas de Maurice MARECHAL, dans Tintin, 1957, albums Le Lombard dès 1962.
1957 (Signor) Spaghetti, le bavard, et Prosciutto de René GOSCINNY et Dino ATTANASIO, dans Tintin, 1957, 1er alb en 61.
1958 Le Club des Peur-de-rien de TIBET et DUCHATEAU, dans Chez nous junior en 1958, 1er album en 1966.
1958 Marc Dacier, le reporter, d’Eddy PAAPE et J.-M. CHARLIER, dans Spirou, 1958, 1er album en 1960.
1958 : Mortadel et Filemon de Francisco IBANEZ (traduction dès 1970), albums de 1970 à 1974, aux Éditions Mon Journal.
1959 Bob Morane (créé par Henri VERNES en 1953), dessiné par ATTANASIO dans Femmes d’aujourd’hui, album en 1960.
1959 Clifton, colonel britannique de Raymond MACHEROT, dans Tintin, 1959, repris par TURK et DE GROOT
1959 Jacques Le Gall de MITACQ et CHARLIER, dans Pilote, 1er album en 1980.
1959 Inspecteur Saboum, inspecteur de la PJ, de Jean CHAKIR, dans Bayard, puis Record. Un album Glénat tardif.

dimanche 20 février 2011

Histoire du polar jeunesse Des détectives à profusion




Détectives et compagnie

Ce qui a longtemps caractérisé le roman policier, c’est ce qu’on a appelé le « roman de détection » (cher aux Britanniques). Et c’est vrai que les détectives sont fort nombreux même si leur fonction n’apparaît pas toujours dans les titres. (A quelques exceptions près, limitons-nous cette fois au métier clairement nommé, même si cette façon de faire risque de paraître frustrante pour beaucoup).

Si l’image du détective est partout, dans la bande dessinée comme dans le roman, elle n’a pas toujours la même notoriété. Alors que John Strobbins Détective cambrioleur de José Moselli et Nat Pinkerton « détective le plus illustre de nos jours », suscitent plus que la méfiance des éducateurs, Sir Jerry détective, créé en 1935 par Mad. H. Giraud, rassure les familles. Les détectives des fictions romanesques sont légions, depuis Alice détective de Caroline Quine en 1956 (Alice est redevenue Nancy Drew, son nom d’origine, chez Bayard au début du XXIe siècle), les premières traductions, sous les titres Les Trois jeunes détectives, d’une série (abusivement) attribuée à Alfred Hitchcock (à ne pas confondre avec Les Trois détectives de Jason Dark dans « Oskar Polar »), jusqu’à Edgar Flanders, détective de l’étrange, de Noël Simsolo ou Hori, scribe et détective de Béatrice Egémar. Dans la bande dessinée, Bibi Fricotin détective, bien antérieur aux Pieds Nickelés détectives privés (apparus seulement en 1964), Le Petit Détective d’Arnould Galopin, Oscar-Bill le roi des détectives d’Erik (alias André René Jolly) mais on doit au même Erik, Papou, détective privé dans le journal Coq hardi, en 1952. Ces détectives sont sans doute moins bien tolérés par les adultes que Mickey Détective de Walt Disney, Jo Kriss, prince des détectives d’Arsène Brivot, Pat’Apouf détective de Gervy ou l’ours Babou détective de Calvo... La plupart néanmoins défendent souvent la veuve et l’orphelin et en remontrent souvent à la police qu’ils ne craignent pas de ridiculiser parfois. Qui se souvient de Jules Barigoule dans Les Mémoires de Jules Barigoule, détective amateur de Marijac (alias Jacques Dumas), de Clairette détective (1957) de Marcelle Vérité ? Si la célèbre Enid Blyton a introduit le personnage adulte de René Marchal parmi les "Cinq détectives", elle n'a jamais fait de cet agent secret et policier, le héros d'une série particulière, même s'il intervient, par exemple, dans Le Mystère de l'île aux mouettes. Quels lecteurs ont pu repérer Alice et les Hardy Boys détectives, un récit attribué à Franklin W. Dixon & Caroline Quine. Autre série peut-être oubliée, « Kiatovski Détective », traduite de l’Allemand Jürgen Banscherus et publiée dans la « Bibliothèque rose ». Au début des années 70, on traduit L’As des détectives d’Astrid Lindgren. Au cours des années 80, Jean Alessandrini a inauguré les aventures du Capitaine Nox avec Le Détective de minuit. La Puce détective rusé de Sarah Cohen-Scali est une création plus récente mais il a fallu attendre longtemps pour voir paraître une édition sérieuse du récit de Mark Twain : Une aventure de Tom Sawyer détective. Dans P.P. Cul Vert détective privé, paru en 1993, Jean-Philippe Arrou-Vignond plonge le trio Rémi, Mathilde et Pierre-Paul, au pays d’Agatha Christie. Pour que Wiggins soit reconnu comme « détective », il a fallu attendre que Béatrice Nicomède publie, en 2006, chez Syros : Wiggins apprenti détective : Trois enquêtes du jeune assistant de Sherlock Holmes. Dan Martin détective de Lorris Murail apparaissait d’abord sous un autre titre. On devine que Le Meilleur détective du monde de Michel Grimaud, est une parodie de romans à énigmes anglo-saxons.
Edgar Flanders, détective de l’étrange, de Noël Simsolo et Hori, scribe et détective de Béatrice Egémar illustre le flirt du roman policier avec le récit fantastique et avec le roman historique.
Carol Détective d’Eddy Paape et A.-P. Duchâteau appartient au monde de la bande dessinée, John Chatterton détective d’Yvan Pommaux à l’univers de l’album, Détective Conan de Gosho Aoyama est célèbre chez les amateurs de mangas et Basil, détective privé de Burny Mattinson, Ron Clements, David Michener et John Musker, est connu des amateurs de dessin animé.

Cette présentation de quelques détectives n’a évidemment rien d’exhaustif.

jeudi 17 février 2011

Histoire du polar jeunesse Interview de l'auteur par Paul Hard Junior


Au coeur de l'illustration, couverture du livre par Renaud PERRIN

Histoire du polar jeunesse Interview de l'auteur par Paul Hard Junior

Pourquoi avoir choisi d’écrire cet essai ?
Des circonstances extérieures ont motivé et encouragé ce choix.
En mai 2010, les organisateurs du salon « Roman noir en pays blanc » qui se déroule dans la station touristique de La Bresse, dans les Hautes Vosges (une ville dont je suis originaire), ont choisi d’intégrer davantage le polar jeunesse dans leur manifestation de novembre 2010 et m’ont demandé une documentation en vue de la préparation d’une exposition.

De la fourniture d’une simple documentation à l’écriture d’un livre, il y a tout de même une marge ?
Non, parce que je me suis pris au jeu et j’ai continué à dérouler pendant des mois une pelote sans fin. En fait, j’ai approfondi un domaine que je connaissais déjà puisque j’y consacre 40 pages dans Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle, en composant un montage chronologique de plus de 500 images sur les héros et héroïnes du polar, dans les romans, les bandes dessinées, les collections jeunesse. L’équipe du Salon a pu ainsi faire son choix et confectionné des panneaux d’ailleurs très réussis débouchant sur un quiz pour les jeunes.

Mais pourquoi choisir plus précisément l’Histoire du genre plutôt qu’une présentation thématique ?
Alors que l’histoire du roman policier adulte a maintes fois été contée, celle du polar jeunesse n’existait pas encore, sauf sous des formes très résumées et trop succinctes.
J’ai donc voulu traiter un sujet non encore écrit en abordant aussi bien les fictions romanesques que la bande dessinée.

Pourquoi cette Histoire n’avait-elle jamais été écrite ?
Parce qu’elle se heurte depuis longtemps à plusieurs obstacles. Souvenons-nous de l’absence de reconnaissance et de prise en considération du genre policier juvénile pendant une très longue période. Même le policier destiné aux adultes a longtemps été considéré comme un « mauvais genre ». Les récits policiers « jeunesse » ont dû se cacher longtemps sous le couvert des récits d’aventure, suspects parce que considérés comme étant purement distractifs, sans ambition éducative, voire contraires à une bonne éducation.

N’existe-t-il pas d’autres raisons puisque le mépris durable à l’égard du roman policier n’a pas empêché l’édition de plusieurs Histoires du policier pour adultes ?
Pour oser s’attaquer à un tel sujet, admettons qu’il faut déjà connaître l’histoire détaillée de l’édition et des collections « jeunesse », non seulement celles qui sont spécifiques au polar mais aussi celles qui ont su intégrer le genre, d’abord clandestin et masqué puis en intégrant parfois l’étiquette policière. Comme j’avais déjà consacré ces dix dernières années trois essais à l’histoire de la littérature jeunesse, j’ai cru que j’étais suffisamment armé pour tenter cette aventure. Mon intérêt pour la bande dessinée m’a permis d’insérer des tranches chronologiques évoquant la riche palette des personnages illustrant le genre, des Pieds Nickelés, apparus en 1908, à certains personnages de mangas, comme Détective Conan.

Quelles sont les grandes étapes romanesques de cette Histoire ?
C'est difficile de les résumer.
Compte tenu de l’attitude moraliste des censeurs de tout bord, il y a d’abord la période clandestine et souterraine de lectures souvent faites en cachette. Aux lectures des œuvres illustrant des personnages empruntés aux adultes, Sherlock Holmes de Conan Doyle, Arsène Lupin de Maurice Leblanc, Rouletabille de Gaston Leroux se sont jointes celles de romans populaires bon marché, ceux par exemple de la collection « Junior police ».
Au cœur des années 50, déboulent chez Hachette les séries à « mystères » anglo-saxonnes (Club des cinq et Clan des sept d’Enid Blyton, Alice de Caroline Quine) puis françaises (Michel de Georges Bayard, Les Six compagnons de Paul-Jacques Bonzon, avant Fantômette de Georges Chaulet…).
Ces séries souvent stéréotypées continuent de se développer au cours des années 60, avec Langelot, Les Trois détectives, Jacques Rogy, Les Frères Hardy… et conviennent à ceux qui défendent l’application stricte de la loi de post-censure de juillet 1949. Mais la mort reste tabou et les mots « assassinat », « meurtre », voire « pistolet » ou « revolver » sont bannis des titres.

Comment la bande dessinée a-t-elle contribué à l’expression du genre ?
A toutes les périodes, elle a été active et présente. D’abord grâce surtout aux détectives venus d’Amérique : Dick Tracy, Charlie Chan, Agent secret X9, Spirit… Après la guerre de 39-45, les journaux franco-belges proposent de nombreux héros ou détectives (Tif et Tondu, Blake et Mortimer, Gil Jourdan, Ric Hochet, Lefranc et la presse catholique fait connaître Pat’apouf et le détective Pat’Rac).
La première collection qui affiche le policier, c’est « Jeunesse poche », chez Rageot dès 1970. On y voit paraître les enquêtes de Sans Atout, le collégien créée par Boileau-Narcejac. Grâce aux collections nées chez Syros, - on peut parler de la révolution « Souris noire »-. A partir de 1986, le polar est peu à peu admis dans le monde enseignant jusqu’à l’adoption de liste officielle de lectures dans les collèges puis les écoles primaires.
Au cours des années 90 et au-delà, les frontières des âges et des genres sont franchies. Le polar s’acoquine avec le roman fantastique, le récit historique et il apparaît dans l’album illustré (John Chatterton, Rouletapir), le manga tout en continuant de s’enrichir grâce à la bande dessinée (Jérôme K Jérôme Bloche, Adèle Blanc-Sec, Jack Palmer, l’Inspecteur Bayard, Soda, Léo Loden…).

N’a-t-on pas l’impression qu’on voit surtout apparaître des personnages de séries ?
C’est le danger d’une présentation sommaire de cette histoire ou du contenu du livre. En fait, à l’intérieur de chaque période sont présentés des romans majeurs ou singuliers, représentatifs du polar jeunesse. Dans les années 30, il faut citer Emile et les détectives d’Erich Kästner, Les Disparus de Saint-Agil de Pierre Véry. Au cœur des années 50 paraissent Six chevaux bleus d’Yvonne Escoula et surtout Le Cheval sans tête de Paul Berna. Pour les années 60 retenons au moins Signé : Alouette de Pierre Véry, Mystère à Carnac de Michel-Aimé Baudouy, Six colonnes à la Une de Pierre Gamarra… Dans la décennie suivante, isolons L’As des détectives d’Astrid Lindgren, Catchpole Story de Catherine Storr, Drôle de samedi soir de Claude Klotz. Les énigmes policières devienne plus réalistes au cours des années 80 avec Blues pour Marco d’Olivier Lécrivain, ou Les Poings serrés d’Olivier Lécrivain, avant même la création très novatrice de la collection « Souris noire ».

Pourquoi la création de « Souris noire » marque-t-elle un changement capital ?
Dans les petits livres de la collection, des auteurs abordent l’écriture de récits contemporains, pour les sept-onze ans (ou plus), ce qui constitue un changement d’autant plus majeur pour le policier juvénile que l’on fait participer les meilleurs auteurs du genre.
Joseph Périgot est allé chercher des auteurs d’aujourd’hui, les Jonquet, les Daeninckx, Quint ou Benacquista, pour écrire sur des sujets d’aujourd’hui. Des thèmes nouveaux, jusqu’alors exclus, apparaissent même si leur violence est édulcorée : meurtre, tueur, prise d’otages, sévices familiaux. D’autres éditeurs désormais plus hardis, convaincus qu’on peut s’inspirer de la tradition du roman noir américain, avec des histoires qui ne finissent pas toujours bien, vont enfin prendre en compte les réalités sociales, accessibles à la jeunesse et des collections spécifiques, représentant tous les types de récits policiers, vont voir le jour : « Cascade policier », « Page noire », bien avant « doAdo noir » « Oskar polar » ou « Chambres noires »…

On a beaucoup critiqué les enfants détectives des énigmes policières des années 50-60. Existent-ils encore dans les séries actuelles ?
Ils n’ont pas disparu. J’écris dans l’essai, page 231 : « L’enfant enquêteur, très critiqué en raison de l’invraisemblance de situations policières répétées (…) n’a pas quitté le monde du polar juvénile. Pour davantage de vraisemblance, on l’a souvent imaginé fils ou fille, ou parent proche, d’un inspecteur ou d’un commissaire de police. N’a-t-on pas rencontré les fils de policier, Benjamin « fis de flic », Ludo et Hondo, le fils adoptif, les filles d’inspecteur, de commissaire ou de capitaine de police, Julie, Mélissa et Inès (tandis que Calixte seconde sa sœur aînée policière) ?
En outre, les détectives et policiers adultes (Nils Hazard, Lapoigne, Yann Gray, Logicielle…) sont maintenant plus fréquents et mieux acceptés.

Quelles collections policières juvéniles sont encore bien vivaces ?
Si « Lune noire et « Page noire » ont disparu, on repère facilement, « Souris noire » et « Rat noir » chez Syros, « doAdo noir », au Rouergue, « Heure noire » chez Rageot, « Courants noirs » chez Gulf Stream et « Chambres noires » chez Mango.
Les autres collections policières encore vivaces s’appellent « Wiz suspense », chez Albin Michel Jeunesse et « Oscar polar ». Observons les couvertures des collections de poche multigenres pour identifier le genre policier, pour « Le Livre de poche jeunesse », « Castor Poche », « Folio junior » ou « Pocket ».
Des collections généralistes, comme « Tipik » chez Magnard, « Hors-piste » chez Gallimard, « Médium » et « Neuf » à L’École des loisirs, « Nathan poche », « Milan poche », nécessitent un examen plus attentif, comme les catalogues des éditeurs : Actes Sud Junior, Bayard, Casterman, Flammarion, Fleurus, Grasset Jeunesse, Hurtubise, Le Rocher, Plon, Sarbacane, Le Seuil et Thierry Magnier…

Quels héros du polar prouvent que le polar s’acoquine avec le récit fantastique ?
Le premier qui vient à l’esprit c’est le Capitaine Nox de Jean Alessandrini. Retenons surtout Ebenezer Graymes, commandeur des abîmes de Michel Honaker. Il y a aussi Edgar Flanders, détective de l’étrange de Noël Simsolo, Hermux Tantamoq de Michel Hoeye, les Sœurs Grimm de Michael Buckley, les héros de Phaenomen d'Erik L'Homme…

Roman policier et roman historique semblent également assez souvent associés
Oui, les personnages sont trop nombreux pour qu’on les cite tous. Limitons-nous au Moyen Âge pour nommer Amaury Lasnier, Guy de Servières, Garin Trousseboeuf, Millefeuille et Maître Wen...

samedi 5 février 2011

Polar Jeunesse Emile et les détectives, un récit archétypal


Emile et les détectives d’Erich Kästner, l’archétype du polar jeunesse

Le récit d’Erich Kästner et ses premières adaptations cinématographiques ont joué un rôle déterminant dans le développement du polar jeunesse. Paul Berna a reconnu l’influence du film de Robert Adolf Stemmle, diffusé en 1954. Le contenu « réaliste et populiste » de l’intrigue l’a poussé à écrire Le Cheval sans tête, un roman qui, à son tour, a poussé René Guillot, Paul-Jacques Bonzon et d’autres auteurs français dans l’écriture des énigmes policières des années 50.
La collection « Maïa » de la Librairie Stock, Delamain et Boutelleau (alias Jacques Chardonne), édite en 1931, la traduction d’Émile et les détectives, écrit en allemand en 1928-1929 par Erich Kästner (1899-1974). (Une édition allemande est illustrée par Walter Trier). Ce récit policier novateur donne le premier rôle à des enfants. Il est traduit l’année où le cinéma adapte une première fois l'ouvrage, grâce à Gerhard Lamprecht (et la Librairie Stock publiera alors une édition avec une couverture s’inspirant du film).
Dans Émile et les détectives, le garçon Emile se rend seul en train pour la première fois chez sa grand-mère, partant de Neustadt pour Berlin. Sa mère veuve et coiffeuse qui ne ménage pas ses prudentes recommandations lui a confié cent quarante marks à remettre à l’aïeule. Mais Emile s’endort dans le train et se fait dérober l’argent par son voisin, un homme au chapeau melon.
Heureusement, il connaît le voleur mais redoute la police car il a peint un nez rouge et une moustache noire sur la statue du Grand Duc. Il essaie d’abord de suivre seul son voleur dans Berlin, en s’éloignant de la maison de sa grand-mère, avant de s’entourer de garçons débrouillards, délurés et solidaires qui vont l’aider à confondre le malfaiteur dans une banque. (Voir l’illustration contenue dans l’adaptation pour la collection « Idéal Bibliothèque »).
Georges Sadoul a publié, avant 1938, dans sa « Collection Mon Camarade », constituée de livres pour la jeunesse, une édition d’Émile et les détectives et il existe aussi, dans un format à l’italienne, une autre édition du livre d’Erich Kästner, réalisée par les Éditions sociales internationales.
En 1955, la traduction par L. Faisans-Maury, d’Émile et les détectives d’Erich Kästner, illustré par Paul Durand (1925-1977), reparaît dans l’« Idéal Bibliothèque », chez Hachette, en suivant de peu le film de Robert Adolf Stemmle, diffusé en 1954. (Disney réalisera une autre adaptation, plutôt mauvaise, en 1963). Une édition paraît aussi dans la « Nouvelle Bibliothèque Rose », avec des illustrations de Daniel Billon.
En Allemagne, Franziske Buch réalise une autre adaptation cinématographique du roman en 2001.
« Le Livre de poche jeunesse », une collection née en 1979 chez Hachette réédite très vite Émile et les détectives d’Erich Kästner. Cette édition de 1980 est illustrée par Daniel Maja.
L’ouvrage est sélectionné dans Documents d’accompagnement des programmes du nouveau collège, parus à partir de 1996 pour la classe de sixième.
Il apparaît aussi dans la première « Liste des ouvrages de littérature en cycle III » élaborée en 2002 par « les membres de la commission nationale de sélection des ouvrages de littérature de jeunesse pour l’école primaire ».
C'est une des premières fois où apparaît un enquêteur juvénile. Il est vrai qu'il parvient à se faire aider par une bande. Ces deux éléments, l'enfant enquêteur et la bande, seront déterminants pour l'avenir du polar jeunesse.

P.S. : A propos des adaptations, il faut signaler les deux épisodes réalisés en 1962 par Maurice Cazeneuve pour le "Théâtre de la Jeunesse" de Claude Santelli. Ces deux téléfilms en noir et blanc sont disponibles et téléchargeables sur le site de l'INA depuis octobre 2009.

jeudi 3 février 2011

Histoire du polar jeunesse : l'essai est paru


PARUTION EN FEVRIER 2011 DE L'ESSAI :

HISTOIRE DU POLAR JEUNESSE
Romans et bandes dessinées

par Raymond Perrin

Paris : Editions L’Harmattan, Février 2011
ISBN : 978-2-296-54156-6
254 pages

Enfin une Histoire du roman policier pour la jeunesse, rendant compte avec précision de l’évolution, de la grande richesse et de la variété d’un genre finalement admis dans sa diversité et sa légitimité !
Non seulement le polar jeunesse existe mais il manifeste aujourd’hui une belle vitalité, tant par sa présence dans des collections « noires » et spécifiques que dans les collections généralistes où figure souvent l’étiquette policière...
(...)
La mutation capitale se produit lors de la naissance, chez Syros, de la collection « Souris noire » faisant appel aux meilleurs auteurs pour adultes. Elle démontre que le polar peut s’ouvrir au monde actuel et à la réalité quotidienne (...)

Depuis 1986, les collections du genre, les séries mettant en évidence héros et héroïnes du polar et les œuvres autonomes se sont multipliées, s’ouvrant à toutes les variantes du polar, y compris le pastiche et la parodie.
Peu à peu, le policier jeunesse s’est affranchi des frontières de l’âge et du genre en flirtant ouvertement avec le roman historique, fantastique ou même de science-fiction, tout en prenant parfois comme support l’album illustré ou de bande dessinée, le manga ou le livre interactif et ludique.

Documents annexes :
Héros, héroïnes et personnages des séries du polar jeunesse (233)
Bibliographie générale. Ouvrages consultés (237)
Index non exhaustif des noms de personnes (241)

Maquette et illustration de couverture : Renaud Perrin

mardi 1 février 2011

Polar jeunesse Paul Berna et L'Affaire du cheval sans tête




Paul Berna et L’Affaite du cheval sans tête

Le Cheval sans tête publié par Paul Berna en 1955, Grand Prix de littérature du Salon de l’enfance en 1955, est d’autant mieux connu aujourd’hui qu ’il fait partie de la « Liste des ouvrages de littérature en cycle III », élaborée en 2002 par « les membres de la commission nationale de sélection des ouvrages de littérature de jeunesse pour l’école primaire », liste d’ouvrages qui constitue « le socle d’une culture partagée ».
Après les diverses éditions G.P. Rouge et Or (une édition de janvier 1981 est encore illustrée par Jean Reschovsky), le livre entre dans « Le Livre de poche jeunesse », chez Hachette, sous une couverture de Jean-Paul Barthe.
En 1963, les studios Disney adaptent l’œuvre au cinéma sous le titre L’Affaire du cheval sans tête (The Horse without a Head), un film rarement présent dans les dictionnaires du cinéma..
Paul Berna a toujours regretté cette mauvaise adaptation, comme il l’a confié dans une interview accordée à Roger Martin pour Hard-Boiled Dicks.
Il déclare : « Je n’ai qu’un regret à propos du Cheval sans tête, c’est qu’il ait été porté au cinéma par l’équipe Walt Disney. Ils sen ont fait un film de gangsters, le dénaturant dès la scène d’ouverture où l’on voit les truands préparer le hold-up du train. »
Le magazine J2 Jeunes des Editions Fleurus présente le film dans son numéro 43 du jeudi 23 octobre 1964.

Polar jeunesse Années 50-60 Paul Berna



Paul Berna (1908-1994), double précurseur de la SF et du polar jeunesse

Au lendemain de la Libération, dans lma littérature jeunesse, un souffle éditorial nouveau vient de G.P. (Générale Publicité), société anonyme depuis 1902 et éditeur depuis 1924.
Dans la série « Albums de la Bibliothèque bleue », Jean Sabran (Berna est un de ses pseudonymes), toujours illustré par son frère Guy, réécrit Blanche Neige en 1949, Ali Baba et les 40 voleurs en 1950, Jeanne d'Arc et Le Roman de Renard, en 1953... Alors que Jean Sabran et son frère Guy avaient déjà publié Vacances en scooter en 1952 (scandalisant parfois les adultes lecteurs, ahuris de voir une fillette de 8 ans et son frère adolescent faisant le tour des plages de France en scooter), l'année 1955 revient sur ce thème d’actualité, avec Le Scooter en folie.
Toujours chez G.P., Jean signe Paul Berna, des œuvres prestigieuses de la « Collection Rouge & Or », née en 1947, et qui fait place en 1949 à la « Bibliothèque Rouge et or », laquelle connaît son apogée au cœur des années 50.
Jean Sabran se révèle un double précurseur, aussi doué pour la science-fiction juvénile (baptisée « anticipation »), avec Nous irons à Lunaterra, puis La Porte des étoiles, envisageant la conquête prochaine de la Lune, en 1954, Le Continent du ciel en 1955, et pour l'énigme policière moderne, ancrée dans des quartiers populaires des banlieues de l’époque, énigme bien représentée par Le Cheval sans tête en 1955 et par sa suite, Le Piano à bretelles, l’année suivante.
Dans Le Cheval sans tête de Paul Berna, la bande à Gaby est formée d’enfants de la banlieue parisienne. Leur trésor est un cheval-sans-tête à roulettes, utilisé pour des courses de vitesse dans ce quartier populaire de Louvigny-Triage. Le cheval excite la convoitise d’adultes bizarres qui le volent. L’inspecteur Sinet, sur la piste des malfaiteurs, aura bien besoin de l’aide des enfants pour trouver la solution. Ce n’est pas tant l’intrigue policière, pourtant bien bâtie comme un scénario de film qui impressionne, c’est davantage le ton novateur du romancier, habile à restituer au plus juste la langue, la vie des banlieues de l’époque.
Aucun misérabilisme, ni « réalisme » apitoyé sous la plume de Paul Berna qui excelle à rendre compte de l’argot jubilatoire de cette bande débrouillarde, comme l’est son égérie Marion, l’amie des chiens, un langage familier mais juste, effarouchant alors certains, bien que l’ouvrage ait reçu le Grand Prix de littérature du Salon de l’enfance en 1955. Les illustrations de Pierre Dehay, puis celles de Jean Reschofsky en 1961, restituent le cadre populaire de cette aventure : les maisons grises aux volets mal fixés, donnant sur une rue étroite, mal éclairée le soir, la fabrique abandonnée, entourée de barbelés, non loin des locomotives, encore à vapeur, du Paris-Vintimille.
Paul Berna, qui s’est toujours défendu de faire des romans policiers à série, s’est seulement contenté d’introduire le commissaire Sinet dans plusieurs romans où il joue plutôt un rôle secondaire par rapport aux enfants ou aux adolescents. Il n’est encore qu’inspecteur dans Le Cheval sans tête.
On retrouve « les dix garnements de la bande à Gaby » dans Le Piano à Bretelles (1956) où ils n’ont rien perdu de leur gentillesse et de leur drôlerie. Intrigués par un chien jaune devenu noir quand il est attaché au pliant d’un aveugle jouant une même complainte sur son accordéon, ils s’engagent dans une nouvelle enquête.
Dans Le Bout du monde (1961), on retrouve encore les dix jeunes de la bande à Gaby. Les aînés âgés de dix-huit ans projettent d’acheter une vieille voiture à un vendeur qui propose le transport rémunéré de caisses de ferraille pour la payer. Or, le marchand de ferraille participe à un trafic de fausse monnaie et la bande qui doit se disculper ne pourra prendre la route qu’après maintes péripéties. La joyeuse bande est toujours constituée de dix enfants, sous la conduite de la grande Gaby, fière de sa fonction de conductrice. Cette bande revient encore dans les aventures imprévisibles et parfois dramatiques qui émaillent La Piste du souvenir (1962), quand les jeunes gens sont poursuivis par des aigrefins.
Quant à Sinet, dans Le Piano à Bretelles, il est toujours l’inspecteur qui ne reçoit guère de confidences du Club des détectives constitué par le groupe, plutôt méfiant à son égard. Il faut attendre la mutation de la « Bibliothèque Rouge & Or » en collection « Souveraine » pour voir paraître, chez G.P., les enquêtes du Commissaire Sinet. Il y eut d’abord, illustré par Daniel Dupuy, Le Commissaire Sinet et Le Mystère de l’autoroute Sud en 1967. Un simple fait divers : un mulet blessé sur l’autoroute du Sud conduit le commissaire Sinet et un groupe de lycéens vers une ténébreuse affaire de vol. Le sympathique policier revient en 1968, dans Le Commissaire Sinet. Le Mystère des poissons rouges. Faut-il considérer L’Epave de la Bérénice (1969) comme une aventure policière ? Certes, l’orphelin et marin Fanch est entraîné par un inconnu, parfois suspect, dans une chasse au trésor mystérieuse pour récupérer, dans une épave, une tête antique précieuse. Certes, il faut lutter de vitesse avec de vrais aventuriers mais l’intrigue est plutôt mince.
La collection « Rouge & Or Souveraine » donne encore l’occasion à Paul Berna de publier en 1970, Opération, Oiseau-noir où s’opposent la bande d’Horace-l’Affreux, le chef gredin des ferrailleurs opprimant les travailleurs du bidonville de Bois-Bréau, et un groupe de jeunes formé de Cady, Sandra et leurs amis. Aidés par une assistante sociale et un jeune prêtre, ils mettront fin au trafic louche d’Horace et de ses complices. Ne passons pas sous silence les autres romans policiers de Paul Berna parus chez le même éditeur G.P.
Le Carrefour de la pie (1957), c’est une station-service isolée au bord d’une grande route, en face d’une auberge relais où s’arrêtent les chauffeurs de poids lourds et parfois des gens louches comme ceux qui menacent le pompiste M. Langlais dont le fils Frédéric est inquiet. Pour défendre son père injustement accusé par des inconnus malfaisants, Frédéric entreprend une longue enquête reconstituant le passé de son père, afin d’établir son innocence.
Dans Le Kangourou volant (1957), l’enquête menée autour de la petite Josy, abandonnée dans l’aérogare d’Orly, conduit sur la piste de minables espions industriels.
Paul Berna mêle roman d’aventures et intrigue proche de l’énigme policière dans Millionnaires en herbe (1958) quand les enfants veulent sauver les habitations de gens modestes, menacées par des promoteurs indélicats.
L’enquête menée dans Le Témoignage du chat noir (1963) développe une aventure policière déclenchée par une escroquerie sur le logement d’une famille pauvre (l’occasion de poser clairement un problème social). En 2010, l’ouvrage paru dans la collection « Souveraine », chez G.P., reparaît grâce à la collection « Chambres noires », animée par Jacques Baudou, ce qui permet à de nouveaux lecteurs de suivre les héros « sur la piste de deux malfaiteurs escrocs ».