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vendredi 19 février 2010

Collection "Les Fantastiques" (Magnard) (2)




Collection "Les Fantastiques" (Magnard) (1996-2003)




Voici deux nouvelles couvertures de la collection en 2002 et 2003.
Celle de gauche est de Serge Prud'homme, celle de droite de Freddy Dermidjian



J'ajoute quelques lectures « anciennes »

LE PARKING MYSTERIEUX de Jean-Pierre ANDREVON
Ill. : SIRO "Les Fantastiques" MAGNARD 1997

En rentrant du collège, Fabien a l'habitude de ramasser des trucs bizarres. Mais c'est une bien curieuse griffe animalière géante que le garçon découvre, sur le parking voisin de son immeuble ! Mais quand il voudra montrer l'objet à son copain Rachid, il sera tombé en poussière dans son sac. Comme il vit avec sa mère divorcée, prévenante surtout quand il est sujet à des crises d'asthme mais qui connaît un nouvel ami, il passe souvent la soirée, seul dans sa chambre. Or, il n'y a que lui pour percevoir des bruits et des mouvements de bête près de sa tour. Un matin, Frank Durrieux, un voisin irascible et raciste, découvre sa grosse Mercedes complètement défoncée et aplatie. Pour lui, l'affaire est claire : c'est un coup des étrangers. Dans son immeuble, Fabien aide un vieil infirme à prendre l'ascenseur. Invité par cet homme, il se rend plus tard dans son appartement du 14e où il découvre une faune et une flore étonnantes qui suppriment ses crises d'asthme. Il se lie d'amitié avec ce personnage. Mais un jour, Durrieux et le vieillard qui se connaissent depuis un séjour commun en Afrique s'affrontent violemment et le vieux savant ne tarde pas à mourir en laissant à Fabien un colis étrange contenant un œuf ... Un soir, l'enfant sera seul à percevoir le dinosaure qui poursuivra l'irascible Durrieux sur le parking ...

Andrevon, - une référence depuis 30 ans dans le domaine de la S-F. fait de cet ouvrage une totale réussite. Progressivement, le lecteur s'attache à la quête de l'enfant Fabien Caprioli, plongé dans un mystère difficile à communiquer à ses proches puisque les objets découverts deviennent poussières. Le garçon, fragile mais courageux, est le seul à percevoir le vol lourd ou les pas monstrueux des créatures préhistoriques qui hantent les environs de son immeuble. Certes, les habitués retrouveront des thèmes chers à cet auteur : défense de l'écologie, antiracisme, qualités de l'imaginaire. Or, jamais ces thèmes ne prennent le pas sur un récit très bien construit et qui sait introduire le merveilleux dans un univers on ne peut plus quotidien et actuel.



LA NUIT DU 8 DECEMBREde CHABOUD Jack
Ill : JUDEX « Les Fantastiques » Magnard 1996

Les célèbres allées et venelles de Lyon ne sont plus sûres la nuit. Depuis un mois, meurtres et agressions sèment d'autant plus la panique que certains croient voir dans ces crimes la patte du Diable. Charly, l'animateur fétiche de "Canal traboules" oriente justement sa toute nouvelle émission : "La minute de l'étrange" pour tenter de dédramatiser l'atmosphère et essayer de ramener un peu de bon de sens dans une ville qui semble livrée à l'irrationnel. Mais la nuit où le jeune homme perd sa houppelande utilisée désormais par le tueur, Charly a perdu l'envie de rire ...

Ce roman fantastique de Jack Chaboud est astucieusement construit car il maintient l'équilibre entre les explications rationnelles et l'intrusion du surnaturel jusqu'au bout. Le personnage de l'animateur Charly est sympathique et l'on suit son itinéraire psychologique de l'insouciance fanfaronne jusqu'à la terreur justifiée par l'agression dont il est victime.


LA MALEDICTION DES RUINES de Philippe DELERM
Ill. Stéphane GIREL "Les Fantastiques" MAGNARD 1997


Le nouveau bachelier Bastien, pour éviter de pénibles classes d'été et aussi pour le plaisir de retrouver des escapades d'enfant dans la mystérieuse abbaye de Rivière Guérard, accepte le job de guide durant les vacances. Or, on raconte que ce lieu est maudit depuis que Marie de Bernières y fut assassinée par son mari en 1399. Se pourrait-il que la malédiction perdure ? Bastien s'acquitte de son travail le mieux qu'il peut ; il s'informe et ne déteste pas faire frémir les touristes par la dramatisation excessive de détails croustillants jusqu'au jour où une visiteuse qui ressemble à Marie de Besnières le met mal à l'aise. Une troupe théâtrale s'inspire de l'histoire de l'abbaye pour jouer "La Malédiction des ruines" dans les vestiges de la filature voisine mais la première est troublée par un orage dévastateur qui blesse l'actrice aux yeux verts incarnant Marie. Plus tard, sous la chapelle, des profanateurs s'en prennent au tombeau du personnage assassiné jadis et assomment Bastien imprudemment intervenu... Soigné, l'adolescent reprend sa quête et croit retrouver Marie parmi les malades de la clinique des Ormeaux où elle implore son secours. ...

L'année 1997 a été celle où adultes et enfants découvrent un écrivain dont les qualités d'écriture sont évidentes. Après avoir publié "Sortilège au Muséum" dans la même collection, Philippe Delerm propose avec "La Malédiction des ruines", ce court récit fantastique qui se lit d'une traite tant le charme du récit et du style opère. L'auteur a eu l'habilité de proposer un dénouement ambigu qui laisse autant le libre champ aux interprétations rationnelles qu'irrationnelles tant le personnage de Marie demeure mystérieux.

jeudi 18 février 2010

Collection "Les Fantastiques" (Magnard)







Il faut s’étonner de trouver dans le « Cercle des collections disparues » la collection suivante, forte de plus de 50 volumes et dont l’interruption ne s’explique guère.

Collection « Les Fantastiques » (Magnard), depuis 1996

Les Editions Magnard Jeunesse, sur le point d’être démantelées, sont reprises par Albin Michel en 1995. Un an plus tard, elles lancent la collection "Les Fantastiques", dirigée par Jack Chaboud et reconnaissable à son logo : une lune jaune sur fond noir.
Le directeur, dès le départ, paye de sa personne puisqu’il emmène ses jeunes lecteurs dans la ville de Lyon, pour La Nuit du 8 décembre, avant de leur proposer de résoudre L’Enigme de la forêt d’Orient. Plusieurs auteurs vont amorcer des trilogies passionnantes.

Quelques trilogies

Jean-Pierre Andrevon campe un enfant très attachant, Fabien Caprioli, effrayé d’abord par des phénomènes incroyables et griffus, dans Le Parking mystérieux. Plongé dans le fantastique quand il connaît Kofi et les buveurs de vie, il regagne le monde réaliste mais peu rassurant du polar, en restant Une nuit dans la tour de verre, 3e tome de la trilogie
Le jeune auteur Eric Boisset amorce un cycle passionnant dans Le Grimoire d’Arkandias. Les adolescents Théophile Amoretti et Bonaventure, si différents et si complémentaires, aussi bien dans leurs baskets que sur leur skate ou dans leur époque, ont besoin de tout leur tonus pour affronter encore leur ennemi. Si Arkandias contre-attaque, l’homme ne paraît toutefois plus aussi menaçant lorsque Théo et Bonav s’introduisaient dans Le Sarcophage d’outretemps. On doit encore à Eric Boisset une seconde trilogie où l’on remarque Le Secret de Tante Eudoxie et L’Œil du Mainate. Philippe Delerm n’avait pas encore obtenu le Prix des libraires quand il a écrit Sortilège au muséum et La Malédiction des ruines, deux récits dont le style séduit plus que l’intrigue. Metantropo (Christophe Loupy), consacre trois épisodes aux aventures de Steve et Dylan, depuis Le Mystérieux docteur Morlok jusqu’à L’Invasion des Cyborgs, en passant par La Citadelle de Khaazar. Ces auteurs sont accompagnés par des romanciers connus dans le monde de la S-F. Outre Andrevon, Pierre Pelot, plus proche cette fois de la légende que du récit fantastique dans La Fille de la Hache-Croix, c’est aussi le cas de Francis Valéry qui fait intervenir Les Internautes dans La Porte du temps, avant d’inviter le lecteur à sonder Le Mystère du Caucase, de Christian Léourier, construisant une amitié autour de L’Ombre de la tour blanche. Mais les romanciers peuvent venir du monde de la bande dessinée, comme Didier Convard, mêlant angoisse et terreur dans Le Manoir d’Orleur et A ce cher Romuald, du milieu du journalisme, comme Marcel Marsal, exposant Le Cas étrange de Tom Randall, ou de celui de la photographie, tel Alain Vénisse, encore intéressé par l’image dans Le Caméscope fantôme.
Plusieurs sont déjà très connus dans la littérature jeunesse : Sarah Cohen-Scali qui imagine la rencontre de la psychologue Agéna et de Vega enfant de la nuit, Philippe Barbeau, auteur du conte écologique : La Menace de Vylchimik et de L’Evasion de Yanor. Sont également connus Eric Sanvoisin, auteur d’un beau tiercé avec Les Chasseurs d’ombre, Le Motard sans visage et Ouragan, Olivier Lécrivain et La Gardienne de nuit. On est loin d’ignorer Daniel Meynard qui veut faire rire avec La Guerre des toiles et Alain Surget qui glace, au contraire, le lecteur engagé dans Les Nuits d’Halloween. Gudule, boulimique d’histoires à conter, se devait d’être là avec Qui hante la tour morte ? Gérard Hubert-Richou ressuscite le « Hollandais volant » dans Maudite épave, et Roger Judenne retourne encore en Egypte pour La Momie du temple interdit. Nouveau venu remarqué chez les adultes en 2000, Jean-Baptiste Evette, en compagnie de Mademoiselle V., voisine avec Eric Simard, primé plusieurs fois pour Le Souffle de la pierre d’Irlande avant d’offrir à ses lecteurs impatients le deuxième tome de La Légende de l’émeraude : L’Aigle de Kylemore.
De la littérature jeunesse arrivent encore Michel Amelin (Le Messager de la mort), Chantal Laborde (L’Ogre m’a tué), et Gudule est encore présente en 2001 avec Horrible baby-sitting.
Connu dans le monde du polar, François Charles, en 2000, raconte La Guerre des enfants-microbes. Arthur Ténor fait son entrée quand il déclenche l’Alerte aux virulents et revient en 2001, avec Le Voleur de destin. N'oublions pas Marc Seassau qui publie l'un des derniers titres en 2003 : Coeur de loup.

La collection semble déjà s’essouffler en cette année 2001, quand paraissent La Minute qui n’existait pas, un voyage dans le temps de Maryvonne Ripert, La Maison haute de Rodolphe. Jacques Delval, dans L’Onde Ka, évoque une curieuse lyre à sept cordes et un voyage spatio-temporel.
Magnard Jeunesse prend une décision étonnante puisque, au moment où le fantastique et la fantasy sont rois, l’éditeur fait disparaître, dès 2003, les collections « Les Fantastiques » et « Les P’tits Fantastiques », pourtant fort intéressantes.