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jeudi 30 août 2012

"Bibliothèque de l'Amitié" (Amitié-G.T.- Rageot) (2)



La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié -G.T.-Rageot (2)

Quelques auteurs-clés

Très vite, des romanciers français proposent des récits assez forts pour être souvent republiés. Michel-Aimé Baudouy (1919-1999), auteur-clé de la collection, y publie quinze récits, entre 1959 et 1984, de Mick et la P. 105 (une histoire de moto rééditée sous le titre Mick et la Yamaha), au roman : Les Rendez-vous de la prairie. Cet auteur aussi prolifique que fidèle exalte les vertus sportives : les sports nautiques dans Le Chant de la voile (1960), la passion du football au cœur d’un village des Cévennes, dans Le "Onze" de mon village (1963), celle du rugby dans Allez les petits (1977). Le thème animalier était au coeur du récit : Le Seigneur des Hautes Buttes (réédité en 1960) et il n’est absent ni d’Alerte sur le roc blanc (1970) ni de Jeanne aux chevaux (1976). Michel-Aimé Baudouy ne redoute pas l’aspect documentaire de son récit consacré à un paquebot mythique quand il publie Flashes sur le "France" (1961).
Il s’aventure en 1962, dans le récit policier (encore rare à l’époque) quand il écrit Mystère à Carnac. (Que recherche l’inconnu qui s’est introduit dans la maison de la Radoubée ? Les jeunes vacanciers enquêtent et vont de déductions en déductions). Les publications se succèdent : Les Révoltes de Kind (1965), Le Garçon du barrage (1966, Kind, le « sans famille », est adopté par les ouvriers d’un chantier)), Les Clandestins de la fête (1972), Les Mésaventures de Jo la malice (1980),  Ti-Louis du chaudron (1982)...


Autre auteur-clé de la collection, la grande voyageuse L. N. Lavolle (alias Hélène Chaulet, née en 1914) qui accorde généreusement 12 titres à la collection, entre 1959, quand elle publie L'Etang perdu (quand deux enfants de l’immense forêt landaise défendent la faune et la flore de leur pays, 105 000 exemplaires auront  été vendus en 1981) et 1974, pour Enigme à Madère, quand Norman se mêle à la vie des jeunes pêcheurs portugais. L’auteur remporte le Grand Prix du Salon de l’enfance en 1960 pour Les Clés du désert, un beau roman qui ressuscite la civilisation sumérienne de Mésopotamie à travers l’histoire fabuleuse de Nina, la petite chanteuse. (L’ouvrage reparaîtra dans la collection "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire").   
Les publications s’enchaînent : La Porte de jade (1961), ouverte sur « la route de la soie », avec Nane et Nourman joints aux Kasaks nomades pour retrouver leur pays, Les Secrets de la lande (1963) (quand Bertrand est subitement transplanté dans les Landes), L’Île née de la mer (1964), dans l’Inde de 1947 et des bandes d’enfants livrés à eux-mêmes,  Le Lis de la mousson (1965, la pauvre Indienne Naurouzi aimerait bien faire pousser des lis sur les rivages du lac Dal, au Cachemire), Le Boléro d’or (1971, le jeune Landais Niceto veut être toréro et conquérir le trophée pour conquérir l’estime des autres)...
Certains volumes entrent dans la collection "Bibliothèque de l'Amitié-Histoire"), comme L'Acrobate de Minos (1966), L'Ami du Grand Mogol (1969), Les Fils du soleil (1973)

vendredi 10 août 2012

Collection "Heures joyeuses" (Rageot) (3)


La collection "Heures joyeuses" des Editions Rageot (3)


Les nouveaux auteurs français 

A partir de 1948, l'incontournable passionné de l’Afrique René Guillot, illustré par Pierre Colot, présente Au pays des bêtes sauvages, Maraouna du Bambassou (1948), l’histoire d’une jeune fille blanche en pays Lobi (réédité plus tard chez Magnard), Les Compagnons de la fortune (1948). Il quitte la collection après avoir publié L’Extraordinaire aventure de Michel Santarea en 1951 (réédité dans la « Bibliothèque de l’Amitié » »), l’histoire de deux garçons, Claude et Michel, épris d’aventure. Michel s’embarque pour l’Afrique noire des coupeurs d’acajous.
De 1946 à 1958, la collection existe sous deux présentations, l'une reliée, couverte d'une jaquette et illustrée, l'autre, munie d'un « protège-livre illustré ». En 1949, Madeleine Perroy publie Guillaume au cœur de chevalier  et en 1952, Claude Appell qui dirige la revue Terre des jeunes éditée chez Rageot, publie Les Compagnons de Wolfel, quand un groupe d’écoliers alsaciens entreprend de revivre la vie de l’ancêtre héroïque Wolfel qui libéra l’Alsace des pillards et des seigneurs avides.


Roger et Simone Waisbard, bons connaisseurs des civilisations et des moeurs de l’Amérique latine, publient en 1952  Pepito l’Indien caraïbe et en 1954, Les Cavaliers de la Pampa, deux ouvrages tirés à 13 000 exemplaires. Pepito l’Indien caraïbe est un roman d’aventures qui transporte le lecteur du Venezuela aux bords de la Mer Caraïbe, dans la vallée de l’« or liquide », le pétrole, nommé « liqueur du diable par les Indiens.Pépito ne possède que son âne mais il se contente de la cueillette des fruits et de l’amitié de Catita. Les deux enfants vénézueliens se lient aussi d’amitié avec Jacki  dont le père est un ingénieur français. Point d’orgue du récit : une dramatique tempête.  
Les Cavaliers de la Pampa situe son action aux confins de la Guyane et de Venezuela où vivent des Indiens qui élèvent des chevaux. Le récit est émaillé de scènes évoquant la chasse aux caïmans sur l’Orénoque ou aux jaguars, sans compter les fêtes et les ripailles…
Colette Nast publie en 1956, L’Avalanche du Folvent. (Des enfants montagnards passent un séjour d’été dans les hauts alpages en compagnie des bêtes qu’il faut traire avant la fabrication des fromages). Michel-Aimé Baudouy publie cinq premiers romans. D’abord L'Enfant aux aigles (1949), qui sera republié dans « Les Maîtres de l’aventure ».puis Bruno, roi de la montagne (1953), Prix de la Tribune de Paris. Les Vagabonds de la Marisma (1955) précède   Princes du vent (1956, Jean fait son apprentissage de pilote de vol à voile et participe malgré sa peur au sauvetage de paysans encerclés par un incendie de forêt. Pour vaincre sa peur, il fonce seul un soir dans un violent orage…). Dernier ouvrage paru, Le Seigneur des hautes buttes, Prix Enfance du monde 1957, raconte la lutte d’un jeune renard « manchot » et des enfants dont il a dévasté le poulailler.


Colette Vivier ressuscite un Paris 1900, « bruissant de mille fêtes en l’honneur de la Grande Exposition », dans La Grande Roue, en 1950. Quatre ans plus tard, elle publie La Maison du loup, ouvrage réédité dans la « Bibliothèque de l’Amitié », ouvrage dans lequel Colette Vivier raconte comment Rose et Pierrot, venus passer leurs vacances chez une tante berrichonne acariâtre, sont finalement accueillis par le vieux Bastien, épicier sans client.
L’histoire de Jacqueline Boisyvon, Pierrot cheveux rouges (1953), jeune raccommodeur de faïence et de porcelaine, paraît un peu désuète mais elle sera aussi rééditée dans la « Bibliothèque de l’Amiité ».
Autres auteurs français publiés au cours des années 50 : Fanny Chantavoine pour Le Cirque Antonio, en 1951,         E. Cazardès qui, dans Dominique et la maison perdue  (1956), raconte le destin d’une fillette de douze ans qui se retrouve seule après un accident d’avion  et échoue dans un village perdu de haute Provence. Elle va bientôt être entraînée dans une hallucinante aventure où elle risque sa vie. Avec la collaboration de Colette Nast, B. Kosier publie en 1957, Bon vent l’oiseau bleu, l’aventure d’une croisière à travers l’Atlantique. L. N. Lavolle (alias Hélène Chaulet), souvent attirée par les pays asiatiques,  fait paraître Nothi fils de l’Inde en 1958.

Des thèmes et des centres d’intérêt consensuels pour l’époque

Selon J.-C. Le Dro, « en 1954, une publicité classait la collection par centres d'intérêts : Histoire ; Géographie humaine et voyages ; Histoire naturelle ; Contes du folklore ; Ouvrages récréatifs. On ne peut que remarquer le refus implicite de diffuser des œuvres abordant les « mauvais genres » que sont alors le policier, le fantastique et la science-fiction.
La littérature anglo‑saxonne occupe la plus grande part puisque l’on note 47 ouvrages traduits de l’anglais ou de l‘américain (43 ouvrages sont écrits en français). On relève 12 traductions de l’allemand, 5 du norvégien, 3 du danois,  1 de l’islandais et 1 du russe (Ivan le Terrible d’Alexis Tolstoï, repris plus tard dans la « Bibliothèque de l’Amitié-Histoire »).
Si on laisse de côté la série consacrée à la vie des grands musiciens (des biographies romancées, sur Bach, Mozart, Haynd, Lully, etc.), au total, il semble que 113 livres soient parus dans la collection.
Dans cette collection internationale, les lieux des actions (appartenant encore parfois à un monde colonisé) sont fort divers et situés aux quatre coins du globe, de la France (Alsace, Paris, Auvergne…) à la Grande-Bretagne, de l’Espagne à la Norvège, de la Suisse à l’Islande et au Groenland.
Des récits se passent en Amérique : Alaska, Floride, Etats-Unis, Vénézuela, d’autres en Australie, en Nouvelle-Guinée, en Polynésie, en Birmanie, au Laos, aux Indes ou au Thibet. L’Afrique du Sud, Madagascar et l’ancienne Afrique Occidentale Française sont aussi d’autres lieux  bien présents.  Alors que les éditions G-T. Rageot ont créé la nouvelle collection « Bibliothèque de l’Amiité » en 1959, deux livres, traduits de l’anglais, sortent encore dans la collection « Heures joyeuses » : Domaine du soleil couchant de Fennimore et Collins et Lac aux grenouilles de R. Montgomery.


samedi 13 février 2010

Collection "Travelling" (Duculot) pour les ados, dès 1972




Après « Plein vent » (1966), « Bibliothèque internationale » (1967), « Olympic » (1967), voici, avant « Les Chemins de l’amitié » (1973) et « Grand angle » (1974), un nouveau jalon à ajouter au « Cercle des collections disparues ».

"Travelling" (Duculot, 1972) ouverte sur le monde actuel des « ados »

C'est en mars 1972, chez Duculot en Belgique, qu'est lancée, pour les 13-16 ans, parfois plus, la collection "Travelling". Elle propose des récits souvent inédits fondés sur des problèmes contemporains accessibles à des adolescents (par exemple, dans Mémoire blanche de Pierre Coran). Dès le départ se dessinent deux tendances. Plusieurs ouvrages évoquent des aspects du monde actuel, sans se voiler les yeux sur la cruauté de certaines réalités contemporaines.

Une ouverture internationale sur un monde conflictuel

Ainsi sont mis en récits le génocide des Indiens au Brésil (L'Enfer des orchidées d’Huguette Pirotte), la guerre civile en Irlande du Nord (dans Au-delà des barricades de Joan Lingard, traduit de l’anglais), ou les conditions de vie des travailleurs immigrés (La Révolte d'Ayachi de Bernard Barokas, Anne ici, Sélima là-bas de Marie Féraud). La guerre proche ou lointaine est évoquée, dans Tu n'es pas mort à Stalingrad de Christian Delstanches et Hubert Vierset ou La Guerre des innocents de Gail Graham qui se passe au Vietnam. Les pays du Tiers Monde sont présents : le Tibet rebellé contre l’occupant chinois, dans La Route de Lhassa (de Federica de Cesco), l'Inde, vue autant à travers ses mythes que ses réalités, dans les romans de L.N. Lavolle (comme Le Paria), Le Zaïre, grâce à ceux de France Bastia. A côté de Vie et mort d’un cochon de Robert Newton Peck, devenu un « classique », des romans traitent plutôt de la vie et de la psychologie conflictuelle des adolescents, de leurs aspirations (en particulier, dans Derniers mois d'école de Lella Seti qui évoque le passage de l'enfance à l'adolescence), ou Les Tilleuls verts de la promenade de Bernard Barokas qui ose aborder les relations affectives et sexuelles. Le parcours de l’adolescent Bernd est intéressant à suivre, dans le roman Quand le vent se lève traduit de l’Allemand Willy Fährmann. La Fugue de Diane (1973) de Caroline Crane, La Part du vent de Jacqueline Held, Un Passage difficile de Bernard Barokas, s'attachent aussi, à travers une histoire, à dévoiler l'affirmation de la personnalité, les conflits familiaux ou les premières aventures amoureuses. Andrée Clair, dans L'Amour d'Aïssatou, évoque la condition féminine dans des pays qu'elle connaît bien, ceux de l'Afrique noire. Les futurs métiers et l'avenir possible des jeunes transparaissent, par exemple, dans les romans de Michel-Aimé Baudouy (Vivre à Plaisance et le choix d’un métier en milieu agricole), de Gine Victor (La Chaîne) ou de Hélène Montardre (La Quête aux coquelicots). L'un de ses grands succès sera Le Robinson du métro (1978) de Felice Holman mais de nombreux romans s'ouvrent tout autant sur la société actuelle et sur les difficultés des jeunes gens prêts (ou non), à l'affronter.

Présence des auteurs francophones
Même si les traductions sont nombreuses, les auteurs francophones ont leur place. Outre Huguette Pirotte, Bernard Barokas, France Bastia, Andrée Clair, Marie Féraud, L.N. Lavolle, Jacqueline Held, Michel-Aimé Baudouy, Hélène Montardre, Gine Victor…, déjà nommés, il faut citer William Camus (Les Deux mondes), Gil Lacq (Chantal et les autres), Claude Raucy (Cocomero), P. Pelot, W. Camus et J. Coué (Le Canard à trois pattes), Jacqueline Cervon (La Marmite des cannibales), Yves Loiseau (L’Odyssée de Sandrine), Jean Cernaut (Terre franche), Pierre Coran (La Mémoire blanche), Eve Dessarre (Cet amour-là), C.R. et L.G. Touati (Rendez-vous ailleurs), Luce Fillol (Un oiseau de toutes les couleurs), Suzanne Sens (Bérénice ou le bonheur oublié)…
Et, sous une nouvelle maquette de couverture, en 1986, Jean-Paul Nozière, dans Ce cher vieux Cochise, l’histoire de l’amitié liant les adolescents juifs, Samuel et Salomon, une amitié mal acceptée par leurs familles.

En 1977, Duculot lance "Travelling sur le futur" dont nous parlerons plus tard.
En 1993, "Travelling" quitte Duculot pour Casterman.