mardi 27 avril 2010

Collection "Coq Hardi" : des petits romans d'aventures




Oui, la collection des romans "Coq Hardi" mérite bien de figurer dans "Le cercle des collections disparues" même si elle n'évoque pas toujours des mondes imaginaires.
Considérons sa présence comme un hommage à Paul Berato (alias Yves Dermèze, Paul Mystère, etc). Ses couvertures éclatantes fascinaient les jeunes lecteurs.

Collection « Coq Hardi » (1946-1950)

Dès novembre 1944, Marijac (alias Jacques Dumas) après son petit journal artisanal Le Corbeau déchaîné, crée son Coq Hardi, journal résistant (publiant Les Trois Mousquetaires du maquis de Marijac) mais aussi la bande dessinée de science-fiction mamorable : Guerre à la Terre, un journal si typiquement français qu'il est le creuset d'une nouvelle école.
En 1946, le journal a créé sa "Collection Coq hardi", de romans illustrés bon marché de 50 pages, brochés, de petit format, publiés aux éditions SELPA de Clermont-Ferrand. Paul Berato (1915-1989), un des maîtres du roman populaire qui est à l’origine de la collection, y publie des récits sous plusieurs pseudonymes. Il choisit celui de Paul Mystère dès le n° 1, L'Or des Alfourous, illustré par Marijac dont l'action se déroule en Nouvelle Guinée et pour les 5 titres suivants, depuis Les Forbans aux pépites jusqu’au n° 6, Les Mutins du champ d’or (en Alaska). De 1946 à 1950, il signera sept autres récits, dont Le Viaduc de la mort (1947) jusqu’à Drame au Texas. Le même romancier, sous le pseudonyme de Yves Dermèze, signera encore 12 romans d’aventures, depuis Premier message (1947) jusqu’au 46e et dernier titre, Vers la mine inconnue (septembre 1950), illustré par Dut. C’est encore Paul Berato qui se cache sous les pseudonymes de Maurice de Moulins (Les Exilés de la taïga, Les Démons de l’Apacheria), de Francis Hope (Le Serment du Sachem) et de Stève Evans (Les Pirates des îles). La collection lui doit donc un total de 29 titres sur 46 ! Il y avait de quoi susciter l’enthousiasme du jeune Michel Jeury qui finit par aller rendre visite en vélo au romancier résidant à 40 km de chez lui, alors qu’il l’imaginait à Dawson City ou à Hong-Kong !
D’autres textes sont écrits par des auteurs populaires comme George Fronval, Albert Bonneau (L’Insaisissable Cavender, 1948), Maurice Limat, Jean Normand, Jean Buzançais, Jacques Cézembre ou Edmond Romazières. Les illustrateurs sont le plus souvent des piliers du journal Coq Hardi : Dut, Etienne Le Rallic, Georges Bourdin ou Christian Mathelot.

COLLECTION COQ HARDI

N° 1 L'OR DES ALFOUROUS (1946) Paul MYSTÈRE MARIJAC
N° 2 LES FORBANS AUX PÉPITES Paul MYSTÈRE MARIJAC
N° 3 LES FUGITIFS DE L'AMAZONE (1947) Paul MYSTÈRE Etienne LE RALLIC
N° 4 LE MAÎTRE DE L'AMAZONIE Paul MYSTÈRE LE RALLIC
N° 5 L'ÉNIGME DU REAL PEARL Paul MYSTÈRE MARIJAC
N° 6 LES MUTINS DES CHAMPS D'OR Paul MYSTÈRE MARIJAC
N° 7 PREMIER MESSAGE Yves DERMÈZE DUT
N° 8 SOUS LA BANQUISE EN FEU Yves DERMÈZE DUT
N° 9 L'ESCLAVE NOIR Yves DERMÈZE LE RALLIC
N°10 LES COMPAGNONS DE LA TORTUE Y. DERMÈZE LE RALLIC
N°11 LES EXILES DE LA TAÏGA Maurice DE MOULINS DUT
N°12 LE TRAPPEUR DU LAC AUX DAIMS P. MYSTERE DUT
N°13 PERDU DANS LA BROUSSE J. CÉZEMBRE DUT
N°14 LE VIADUC DE LA MORT Paul MYSTÈRE DUT
N°15 L'INSAISISSABLE CAVENDER (1948) Albert BONNEAU DUT
N°16 LA PERLE DU PACIFIQUE J.CEZEMBRE DUT
N°17 LES ÉCUMEURS DU RIO GRANDE Albert BONNEAU DUT
N°18 RÉVOLTE A BORD Paul MYSTÈRE DUT
N°19 LES CONTREBANDIERS D'ARMES Edmond ROMAZIERES DUT
N°20 LE PAYS SANS SOLEIL Y. DERMÈZE DUT
N°21 LES VENGEURS DU SOLEIL J. NORMAND Georges BOURDIN
N°22 L'ÎLE DES DIEUX TERRIBLES Jean BUZANÇAIS DUT
N°23 PRISONNIERS DES DAYACKS Paul MYSTÈRE DUT
N°24 DRAME SUR LA BANQUISE Paul MYSTÈRE BOURDIN
N°25 LE SECRET DU LAC J. NORMAND BOURDIN
N°26 LA FORET QUI TUE Maurice LIMAT DUT
N°27 LE RETOUR DE L'ESCLAVE NOIR (1949) Y. DERMÈZE DUT
N°28 LA JUSTICE DU TIGRERO R. THIERRY DUT
N°29 LES PIRATES DES ÎLES STÈVE EVANS DUT
N°30 LE SHÉRIFF DE CLIFTON CITY George FRONVAL DUT
N°31 LES NAUFRAGES DU "SETUBAL" Y. DERMÈZE DUT
N°32 TRAQUES PAR LES BOSCHIMANS Y. DERMÈZE DUT
N°33 LA PISTE ENSORCELÉE JACK TAGLY DUT
N°34 LA REINE DU TUMUC HUMAC J. NORMAND DUT
N°35 LE TRÉSOR DES PIRATES Paul MYSTÈRE DUT
N°36 LES DÉMONS DE L'APACHERIA DE MOULINS DUT
N°37 LA PART DU PIRATE J. NORMAND DUT
N°38 LE MAÎTRE DES GLACES Y. DERMÈZE DUT
N°39 LES RESCAPÉS DU POLE SUD (1950) Y. DERMÈZE DUT
N°40 LA FIN DU SANTIAGO Paul MYSTÈRE DUT
N°41 LE SERMENT DU SACHEM Francis HOPE DUT
N°42 LES VAINQUEURS DU CIEL ALEX COUTET MATHELOT
N°43 DRAME AU TEXAS Paul MYSTÈRE DUT
N°44 PRISONNIERS DES ÎLES BISSAGOS G. FRONVAL MATHELOT
N°45 LES DIAMANTS DE L'AMAZONIE Y. DERMÈZE DUT
N°46 VERS LA MINE INCONNUE Y. DERMÈZE DUT

D’après la bibliographie établie par Louis Cance et H. Swieltlik dans la revue HOP ! n° 38,
parue au cours du 4e trimestre 1985.

"Artima" ou le récit complet ouvert à la S-F




"Artima" : le récit complet en B.D. ouvert aux mondes imaginaires

Le grand éditeur de province de récits complets, sous la direction d’Emile Keirsbilk, fut sans doute Artima de Tourcoing, débutant de 1943 à 1949 par des albums, puis en 1948 par des séries de récits complets.
Surtout depuis l'abandon, en 1952, du format à l'italienne pour le format « à la française », on connaît ses fameuses nouvelles séries mensuelles de 36 pages aux couvertures mémorables et éclatantes de couleurs. Ce furent d'abord en 1952, Ardan, Audax, Aventures film, riche en westerns (un genre présent aussi dans Tex Bill, dessiné par René Mellies).
Il y eut aussi Dynamic et Tony Cyclone, une mémorable histoire d’aviation. Jungle, histoire de l'Ouest et guerre sont présentes en 1954 avec la naissance de Tarou, « fils de la jungle » créé par Bob Dan qui remplace sous un aspect débonnaire le Tarzan mis hors circuit par la censure en 1953, Red Canyon (dans le gener "western") et Vigor(1954-1962) (hébergé auparavant par Aventures-Films). Il faut encore citer Fulgor (1955-58), Foxie (1956-1985), Hardy (1955-58), Ouragan (1955-1958), Panda (1957-59), Téméraire (1958-1962) et Tempest. L'adoption du format de poche en 1960 marque la fin d'une période mythique.

Mais nous voudrions nous attarder sur les fascicules de science-fiction et de fantastique publiés par l’éditeur.
En mai 1953 naît la série de science-fiction la plus connue et la plus recherchée par les collectionneurs : Météor (due aux frères Raoul et Robert Giordan, surtout sur des textes de Lortac). La série compte les aventures du trio constitué par Spencer, Sam Spade et Texas jusqu’en juin 1962.
Le genre est encore représenté en 1956 par Atome Kid (1956-1959)et Cosmos (1956-1961), ces deux fascicules étant surtout connus pour la bande anglaise La Famille Rollinson dans l’espace. En 1957, peu de temps après le lancement du satellite russe qui lui donne son nom, apparaît Spoutnik qui reprend d’abord lecontenu des 8 premiers Météor des frères Giordan. Un an plus tard paraissent Sidéral (1958-1962), Aventures Fiction (1958-1960), un des meilleurs titres Artima et Monde futur (1959-1960) avec des bandes d’origine surtout espagnole. Pour finir apparaît l’éphémère Bat Man (1960).
Si les jeunes lecteurs se précipitent sur ces fascicules colorés et peu coûteux, inutile de préciser que les « prescripteurs » condamnent ou feignent d’ignorer ces lectures populaires.

Collection "Caravelles" ('Fleurus) : quelques récits conjecturaux




Les 4 récits illustrés ci-dessous n'ont rien de conjecturaux



Voici encore un élément pour le "Cercle des collections juvéniles disparues" des mondes imaginaires.

"Caravelles" (1957-1958) et l'anticipation

En 1957, les éditions catholiques Fleurus, vingt ans après leur création, forte du succès des collections "Jean-François", première née en 1950 et "Monique", lancée en 1953, souvent alimentées par les récits prépubliés dans les journaux Cœurs vaillants, Ames vaillantes et Fripounet et Marisette, créent la collection "Caravelles" qui ne vivra que deux ans (1957-1958). , en publiant quelque quatorze titres.
L’intérêt de cette collection réside surtout dans le fait qu’elle a publié plusieurs récits conjecturaux.
Les ouvrages sont doublement illustrés, en noir et blanc et grâce à quelques hors-texte en couleurs. Son titre astucieux évoque à la fois l’esprit d’aventure d’un Christophe Colomb et le nouvel avion français. Si Georges Bayard, alias Georges Travelier, un an avant la série des Michel, y publie La Chanson du Cabestan en 1957, si L.-N. Lavolle écrit pour elle l’exotique Mango, si l’on y rencontre encore Rémi Mayan (Au grand pays blanc) et Jean-Marie Audibert (Le Tour du monde en quatre jours), ce petit ensemble est surtout original par la place accordée à ce que l'on n'ose encore nommer la science-fiction.
Jean de Trigon propose L'Homme qui vivra mille ans, un titre explicite. Dans ce récit illustré par Robert Rigot, le Breton Hervé Keridec ne vieillit que d’un an tous les dix ans.Ch.-L. Souvelier touche au genre avec La Fantastique expédition Star quand les explorateurs rencontrent des animaux disparus et marchent "sur les traces de l'homme préhistorique". Jacques Chabar (en plus de récits sur les grands aviateurs avec Des aventures dans le ciel), propose le récit, L'Etoile du fond des mers. Cette étoile qui est en fait une arme dangereuse, une fusée mystérieuse venue de l’espace avant de plonger dans l’océan puis de retourner à la légende.
Pierre de Sarcus, avec La Ville souterraine, renverse le problème racial en imaginant une ville située dans les entrailles d’une île où « les Blancs sont les esclaves des Nègres ».
Le romancier américain Harold Leland Goodwin (1914-1990) choisit le pseudonyme de John Blaine pour publier en 1958, trois ouvrages d’anticipation dans la collection "Caravelles". Il s’agit en fait d’ouvrages tardivement traduits puisque déjà publiés aux U.S.A. en 1947. La Fusée du Docteur Brant (The Rocket’s Shadow, récit prépublié dans Fripounet et Marisette, en 1957) évoque la future conquête spatiale. Dans La Cité interdite (The Lost City), les deux amis Rick et Scotty vont au « Thibet » avec deux savants qui veulent émettre des ondes sur la Lune avec un radar. L’expédition mouvementée se termine par l’échouage du groupe dans une Cité où des Mongols veillent sur le tombeau de Gengis Khan. Les membres de l’expédition échappent miraculeusement à un éboulement qui engloutit la cité et la mission peut enfin s’accomplir. On retrouve Rick et Scotty dans L’Or des mers (1958, Sed Gold), sur la côte du Connecticut, aux Etats-Unis. Ils sont embauchés dans une usine du bord de mer où des ingénieurs extraient divers minéraux de l’eau de l’océan. Sabotages, risque de noyade, attaque de l »usine poussent Rick et Scotty à poursuivre jusqu’à New-York ces rivaux de l’industrie en création, finalement pris au piège. Mais on ne voit guère dans ce roman des éléments propres à l'anticipation.
Notons que de John Blaine, les éditions O.D.E.J., dans leur collection « J », publieront en 1960, Le Temple englouti, un récit dans lequel intervient un étrange sous-marin.
Notons que la collection arrive trop tard pour publier La Cité du serpent à plumes de Jacques Chabar, déjà édité dans la collection "Jean-François", lequel fait intervenir des faits fantastiques alors que Le Retour du Serpent à plumes publié dans "Caravelles", du même Jacques Chabar est un récit purement historique, cette fois.

dimanche 25 avril 2010

Guy SABRAN La Croisière du Nébulor Fusée atomique



J'ajoute cette illustration de couverture d'un livre également paru en 1946.

Guy Sabran : La Croisière du Nébulor Fusée atomique (G.P.)

En 1946 paraissait un album peu connu et étonnant de l’illustrateur Guy Sabran (né en 1902). On sait qu’il est le frère de Jean Sabran plus connu sous son nom de romancier, Paul Berna dont il illustre souvent les ouvrages aux Editions G.P. (Générale Publicité).
Nous y reviendrons quand nous aborderons les collections « Bibliothèque Rouge et Or », « Rouge et Bleue », « Dauphine » et « Souveraine »...
Pour l’heure, parlons de La Croisière du Nébulor fusée atomique. Images de Guy Sabran.
Ce grand album de grand format 23 cm sur 31 cm totalise 32 pages avec des illustrations tantôt monochromes, tantôt polychromes.
Les parents des garçons Michel, Jacques et Julien Boutte-Burette ( !) reçoivent, parmi d’autres convives, l’éminent professeur Urlunium qui évoque le métal rarissime l’utopon mais le savant vient surtout de mettre au point une machine volante équipée de moteurs à réaction utilisant la force utopique. C’est le « Nébulor-Fulgor » !
Plus tard, dans son lit Michel rêve qu’il pilote le Nébulor, en compagnie de ses deux frères et du chien Mikey. Le vol de la fusée atomique connaît des épisodes plus ou moins burlesques avant la fin du « cauchemar de l’utopie ».
Cet album, très attrayant du point de vue graphique, semble réunir des aspects qui risquaient d’attirer la réprobation des adultes en 1946. Même s’il s’agit d’une vision très optimiste du progrès, c’est un récit de science-fiction, ou plutôt d’anticipation, un genre qui suscite alors la réprobation. En outre ce sont des enfants qui jouent le rôle essentiel. Enfin, au cours du vol, le chien Mikey explose. Heureusement, ce n’était qu’un rêve !

P.S : Je viens d’inscrire cet album dans la bibliographie de Guy Sabran sur Wikipédia où il ne figurait pas.
En revanche l’album est commenté et la couverture bien reproduite (Ill. n° 113, pages 258-259) dans l’ouvrage publié sous la direction d’Olivier Piffault : Babar, Harry Potter & Cie Livres d’enfants d’hier et d’aujourd’hui (BNF)

vendredi 23 avril 2010

Collection "Sciences et Aventures" (Magnard)




Reprenons le "Cercle des collections juvéniles disparues" en ciblant d'abord celles qui sont consacrées aux mondes imaginaires. Voici donc :

"Sciences et aventures" (Magnard)

Les éditions Magnard, fondées en 1933, obtiennent leur premier succès grâce à la création du cahier de vacances Loulou et Babette. Elles publient ensuite des ouvrages scolaires et des romans pour la jeunesse dans diverses collections
La collection "Sciences et aventures" (1945-1963), première collection d’anticipation pour les jeunes, dirigée par le polytechnicien Pierre Devaux (1897-1969) est lancée à la fin de la guerre et privilégie les romans de cet auteur, collaborateur du journal Le Téméraire en 1943 et vulgarisateur scientifique.
Comme le montre déjà l'ouvrage Les Aventuriers de la science (chez Gallimard en 1943, réédité chez Magnard et réédité jusqu'en 1962), la vision de la science chez Pierre Devaux est délibérément optimiste, voire enthousiaste. Le Bordelais Pierre Devaux est surtout l’auteur de XP 15 en feu !, ouvrage souvent réédité, illustré par René Bresson en 1945, par Roger Brard en 1948 et doté d’une couverture de Jean-Marie Desbeaux dans la collection "Fantasia" en 1958 et de celle de Michel Gourlier en 1969 (pour "tl"). Les voyages interstellaires sont imaginés comme possibles en utilisant la force nucléaire. Bien que l’ouvrage soit sous-titré « Voyage dans le système solaire », le jeune héros Robert Lyax s’attarde surtout sur la Lune même si l’on évoque Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. On doit aussi à Devaux L’Exilé de l'Espace (1948), sous-titré « Aventures dans le système solaire », illustré par Roger Brard et réédité en 1958. On retrouve dans ce récit Robert Lyax devenu commandant à la fin de l’aventure.
Autre auteur important de la collection, l’instituteur H.-G. Viot qui écrit Le Chronastro, Fantastique randonnée au travers du temps, illustré par Alain Carrier, en 1949 (réédité en 1953). Le petit-fils du professeur Etelfay, MIchel Etelfay, entré imprudemment dans le chronastro, machine à voyager dans le temps, se retrouve au XVIIIe siècle au temps du bandit Cartouche puis au XXIIIe siècle. Viot s’inspire beaucoup de H.G. Wells. Les auteurs, Pierre Devaux et H.-G. Viot s’associent pour écrire une tétralogie. Le 1er tome s'intitule Explorations dans le Micro-monde (1957) (devenu Micromonde dans l’édition de 1966, illustrée par Michel Bonnand). La jeune fille Mariette partie dans le monde de l'infiniment petit donne bien du mal à son père et à son fiancé pour la retrouver dans cet univers microscopique? vient ensuite L'Ecolier invisible (1950, réédité en 1956 et 1963, illustré par Maurice de La Pintière), puis La Minute dérobée et La Conquête d'Almériade (1960), parfois sous-titré La Cité aux portes d’or, ce dernier livre étant illustré par Christian Fontugne.
Le Périgourdin Jean-Louis Galet, avec Les Paladins d’Auberoche (1963), illustré par Serge Vialis, associe aperçus historiques et voyage dans le temps, à la fin du Moyen Âge, quand on ressuscite la vie d'une cour de province pendant la guerre de Cent Ans.
Quelques ouvrages reparaîtront dans les collections "Fantasia" ou "Le Temps d’un livre ", après la disparition de cette aînée qui fait figure de précurseur dans le domaine de ce qu’on n’ose pas encore, dans les collections juvéniles, appeler la science-fiction.
D'autres ouvrages publiés dans la collection n'évoquent pas de mondes imaginaires. Citons Le Mystère du Foraisan (1946, réédité en 1957) d'A.E. Mars-Vallett, illustré par André Galland, qui décrit les aventures de jeunes spéléologues dans les gouffres alpins, L'Or de la Muzelle (1959, réédité en 1966) de l'alpiniste Jacques Boell et du photographe Marcel Ichac est illustré par Simone Deleuil. Le récit, La Pierre de soleil (1961) de Gille Phabrey semble un pur roman d'aventure.

Sur la collection, ne pas manquer de consulter les essais de Christian Grenier et le Forum BDFI.
Consulter également le site litteraturepopulaire.winnerbb.net

mercredi 21 avril 2010

Littérature de jeunesse et presse des jeunes vu par Véronique Delarue


Illustration et maquette de la couverture : Renaud Perrin

Voici une vision critique d'ensemble de l'ouvrage déjà évoqué précédemment.

Article extrait de la revue INTER-CDI n° 218
Culture pro
Véronique Delarue


Raymond Perrin. - Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle : Esquisse d’un état des lieux, enjeux et perspectives. - L’Harmattan, 2008. - 582 p. - Bibliographie, table des matières, index des noms de personnes. - ISBN 978-2-296-05257-4 : 43 euros. Disponible en ebook sur : www.editions-harmattan.fr : 30,10 euros.
Raymond Perrin, ancien professeur documentaliste, nous entraîne, avec ce deuxième ouvrage consacré à la littérature de jeunesse [1], au cœur de l’édition jeunesse. Ce nouvel essai est une véritable mine d’informations : un incontournable outil de formation et de référence sous forme d’un état des lieux de l’édition, des événements éditoriaux, des genres et des divers supports de la littérature de jeunesse (fiction) de 2000 à 2006.
L’édition des ouvrages et des journaux pour la jeunesse, véritable industrie avec ses contraintes commerciales, se porte plutôt bien. Depuis plus d’une vingtaine d’années, on constate le nombre croissant d’éditeurs qui créent un secteur jeunesse ou lancent de nouveaux journaux, même si leur existence est parfois éphémère et leur qualité inégale. L’ouvrage n’ignore aucun genre romanesque, du roman d’aventure au récit historique en passant par le policier, la science-fiction, le merveilleux, le fantastique et la fantasy, y compris le manga. Il intègre également la presse des jeunes dont il suit l’évolution tout au long du siècle. Le livre pour enfants est fragile et vulnérable. Aujourd’hui ce n’est plus seulement comme autrefois, par intérêt pour les enfants et les adolescents, que des éditeurs, séduits par un marché en pleine croissance, créent un secteur jeunesse. Engagée dans une politique de rentabilité, l’édition n’hésite pas à voir au plus bas les tirages de ses ouvrages, au profit de quelques best-sellers auxquels elle réserve une publicité tapageuse et un marketing efficace. Ces succès de l’édition fascinent les médias plus par l’argent qu’ils génèrent que par leurs qualités esthétiques et littéraires, et participent à maintenir dans l’ombre collections et éditeurs qui résistent héroïquement à la pression des modes en privilégiant la qualité.
Une culture à deux vitesses
Les ouvrages en grand format, de plus en plus nombreux, entretiennent une ambiguïté quant à l’âge des lecteurs auxquels ils s’adressent et créent une culture à double vitesse. Les familles modestes ne peuvent acheter les fictions à 15 ou 30 $ et doivent attendre leur sortie en collection de poche, deux à trois ans plus tard, si l’éditeur en a décidé ainsi ! Si leur situation géographique n’est pas favorable, les lecteurs moins fortunés doivent se contenter des interminables séries bon marché, bien en évidence dans les supermarchés d’où beaucoup de « bons » éditeurs jeunesse sont souvent absents. L’auteur remarque que les albums et les beaux livres restent le traditionnel cadeau de fin d’année et les trois derniers mois de l’année accusent de loin les meilleures ventes.
Après ces propos liminaires suit une chronologie des fictions jeunesse du XXe siècle : une rétrospective rapide sur le siècle précédent [2] sous forme de liste ne retenant que dix titres « incontournables » par an. L’auteur précise toutefois que le tri fut parfois douloureux et que chaque titre est cité comme étant représentatif d’une époque et d’un contexte. Cependant, le choix individuel est souvent largement tempéré par la citation de titres imposés grâce aux prix [3] obtenus qui font autorité depuis des années. Un aperçu pour tenter de rendre compte de la richesse d’un univers littéraire qui a toujours été négligé. La partie suivante, réservée aux événements éditoriaux, concerne les rachats, les fusions, le pouvoir des groupes éditoriaux mondiaux et, surtout, les conséquences sur le respect des règles de la concurrence. L’auteur souligne que, dans cette situation éditoriale mouvante et instable, des outils, si imparfaits soient-ils, sont plus que jamais nécessaires pour appréhender la lecture d’un paysage de plus en plus diversifié, de plus en plus complexe, pour opérer une sélection et tenter de conserver des « coups de cœur » qui n’auront rien à envier à la littérature générale.
30 ans en 2007 ! La collection Folio junior, devenue « modèle de poche » est vite imitée : son format ainsi que la publication de textes en version intégrale. Une réussite d’autant plus remarquable que Gallimard ne disposait pas de la logistique des éditeurs implantés depuis longtemps dans le domaine. Une innovation capitale qui, après les classiques, étoffera le fonds en s’ouvrant aux nouveautés. Aujourd’hui plus que jamais, la collection conserve et entretient un fonds de qualité, mêlant fonds ancien, régulièrement enrichi, et fonds contemporain. La collection Livre de poche jeunesse, chez Hachette – à laquelle pas moins de onze pages ont été consacrées –, créée deux ans après sa grande rivale Gallimard, veut représenter tous les genres et tous les styles, mais surtout être un palier avant la littérature adulte. En 2006, la collection comptait plus de 1 200 titres en catalogue. Elle profite d’une bonne implantation dans le milieu enseignant par le biais des manuels, et d’une très large diffusion dont elle a la maîtrise. En 1980, arrive la collection Castor poche chez Flammarion. Toujours en bonne santé, elle se décline aujourd’hui selon les âges et les genres. Son catalogue dépassait les 1 000 titres en 2006.
Après une brève histoire des collections jeunesse avec un bilan en chiffres pour chaque année, les résultats de certains prix littéraires, l’auteur s’intéresse à l’album, en rappelant l’histoire depuis les origines, insistant sur les étapes majeures, notamment celles des années 1980-1990, et soulignant la qualité et la variété de la production française dont la renommée est portée par de nombreux éditeurs : L’École des Loisirs, Seuil Jeunesse, Albin Michel, Gallimard, Actes Sud, Le Rouergue, Thierry Magnier, Rue du Monde, Sarbacane, L’Atelier du Poisson soluble, Grasset.
En ce qui concerne la scolarisation accentuée de la littérature de jeunesse, l’auteur n’oublie pas d’en signaler l’influence en précisant les aspects incitatifs, mais aussi les limites des listes de références. Rien n’est laissé au hasard, les différents genres fictionnels sont analysés. Chacun peut y suivre le panorama de son genre préféré : roman historique, énigme policière, récit fantastique ou de science-fiction, roman d’aventure, etc. Dans le pertinent chapitre XII sont abordés les « romans pour ados », une littérature aux contours flous définie par son public plutôt que par son genre, aux thématiques parfois dérangeantes, qui n’hésite pas à aborder la sexualité, les relations familiales, la violence, l’adolescence et qui possède ses propres collections Médium, Scripto, Tribal, Les Uns les autres, doAdo, Babel j…, dans lesquelles on retrouve de nombreux auteurs qui ne publient pas seulement pour la jeunesse.
Une bibliographie, un index des noms propres (près de 3 000 noms d’auteurs, d’illustrateurs, de scénaristes, d’éditeurs et de directeurs de collections) facilitent la consultation. Un véritable travail de mémoire. Malgré quelques commentaires – superflus – de l’auteur de-ci de-là, il faut retenir de cet ouvrage qu’il est incontestablement complet, remarquable et très bien documenté : un outil indispensable à la formation professionnelle !
Notes
[1] Le premier, Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans (1901-2000), proposait déjà un aperçu original et pertinent de l’ensemble de la production. Disponible en format .pdf sur www.editions-harmattan.fr
[2] Pour plus d’informations, se reporter à l’ouvrage Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans, du même auteur. L’Harmattan, 2005.
[3] Prix Jeunesse des années 30, prix Sorcières, Tam-Tam, Baobab, Les incorruptibles…

N.B. : La note 2 n'est plus d'actualité puisque Fictions et journaux pour la jeunese au XXe siècle (L'Harmattan, 2009) est une version grand format largement revue et très augmentée (plusieurs centaines de milliers de signes en plus) d'Un siècle de fictions.

mardi 20 avril 2010

Littérature de jeunesse et mondes imaginaires


Illustration et maquette de couverture : Renaud Perrin

Les mondes imaginaires dans Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle
Il n'est pas inutile de revenir sur l'évocation des mondes imaginaires dans un gros ouvrage de 580 pages (édition 2008) où cet aspect est peut-être un peu noyé dans l'ensemble. Jean-Pierre Andrevon (dans L'Ecran fantastique), Jacques Baudou (dans Lunatique 78-79), Christian Grenier(sur son site Internet) ont évoqué cet aspect.


Table des chapitres 8 et 9, eux qui évoquent, entre autres auteurs, J.K Rowling, Tolkien, C.S. Lewis, Philip Pullman, Chris Wooding, Cornelia Funke, Michael Ende, Christopher Paolini, etc. (pour les auteurs traduits).
Parmi les auteurs francophones, notons Jean-Pierre Andrevon, Sophie Audouin-Mamikonian, Eric Boisset, Anne-Laure Bondoux, Pierre Bordage, Pierre Bottero, Serge Brussolo, Fabrice Colin, Laurent Genefort, Pierre Grimbert,Alain Grousset, Christian Grenier, Johan Heliot, Christophe Lambert, Nathalie Le Gendre, Erik L'Homme, Jean-Marc Ligny, Henri Loevenbruck, Alexandre Malagoli, Danielle Martinigol, Xavier Mauméjean, Jean Molla, Pierre Pelot,etc.

VIII L’irrésistible extension des domaines du merveilleux : conte, fantastique et surtout fantasy.................................... 241

1 : Des contes traditionnels ou modernes, aux sources de l’imaginaire (242),
« Contes et légendes » et fidélité, chez Nathan (244), Des contes venus des cultures du monde entier (245), Les contes des « poches » généralistes (248)

2 : Un fantastique popularisé et aux racines solides (249),
De 2000 à 2006, le cercle des collections disparues (251), Le fantastique des trilogies, des cycles et des courtes séries (255)

3 : La fantasy, reine de l’imaginaire au début du XXIe siècle (260),
La fantasy est-elle un genre défini et à part entière ? (260), Il y a sorciers et sorciers ! (263), Portes vers l’autre monde, épées, grimoires et talismans … (264), Des oeuvres fondatrices et motrices du genre (266), Quelques exemples d’une présence hexagonale (267), Les livres juvéniles précurseurs de la fantasy (269), Fantasy et cinéma : entente cordiale pour un enchantement (270), La fantasy juvénile publiée en France, de 2000 à 2006 (271), Gallimard jeunesse : quelques longueurs d’avance (273), Les nouveaux orphelins de la fantasy pour la jeunesse (277) Quête initiatique ou quête de ses origines ? (278), Vrais et faux orphelins (279), Les héroïnes sont des orphelines comme les autres (280), La fantasy animalière a aussi ses orphelins (284), Les orphelins de l’heroic fantasy ou d’ailleurs (285)

IX Discrétion de la science-fiction concurrencée, en dépit de la qualité des « Autres mondes » ……………………….... 289
Petite rétrospective de la science-fiction juvénile (290), De l’anticipation à la science-fiction (293), Enfin des collections juvéniles, estampillées « science-fiction » ! (295), La science fiction juvénile, de 2000 à 2006 (297), Des titres dispersés dans les collections généralistes (298), Quelques cycles, trilogies et diptyques (298), « Le Cadran bleu », une collection devenue « historique » (303), « Autres mondes », une collection de S-F exemplaire (305)

lundi 19 avril 2010

Fripounet, Marisette et les arcades de Remiremont




Il y a 60 ans, les arcades de Remiremont, dans Fripounet et Marisette

En 1942, pour rendre plus attrayante la Lettre aux jeunes ruraux de l’abbé Marchand, René Bonnet (1905-1998), dessinateur et scénariste, crée le personnage du malicieux Fripounet, rejoint en 1945 par sa sœur, la gentille Marisette. Les deux enfants qui vivent à la campagne dans la ferme de leur oncle Luculas et de la tante Camille, vont donner naissance, chez Fleurus, en novembre 1945 au bimensuel Fripounet et Marisette (devenu hebdomadaire en 1947), lequel publie leurs aventures à la Une. Le journal au public mixte s’adresse plutôt aux jeunes lecteurs de la campagne, à la différence des autres journaux Fleurus, plus urbains, tels Cœurs vaillants pour les garçons et Ames vaillantes pour les filles. René Bonnet qui signe parfois Herboné ne stoppera sa série qu’en 1968, lorsqu’il est subitement « remercié » par des éditeurs bien ingrats. (La série est reprise par d’autres auteurs en 1984)
En 1950, apparaît pour la première fois l’excentrique clerc de notaire Abélard Tiste qui entraîne souvent les enfants dans des aventures mystérieuses ou abracadabrantes. René Bonnet publie alors chaque semaine dans le journal éponyme une planche de l’épisode Les Semelles d’or.
Un héritage imprévu est soumis à la condition que Fripounet et Marisette retrouvent une paire de vieux brodequins à remettre à un couple de vieux forains. C’est le début d’une odyssée dans la campagne française.
Même s’il n’est pas dit clairement que l’histoire se déroule dans les Vosges, le mot Lorraine est présent à la page 8. Fripounet et Marisette descendent du train à la gare de Miramont (un nom transparent) et bientôt apparaissent clairement dans plusieurs planches, les arcades de la ville de Remiremont (surtout à la page 29).
D’ailleurs, dans une correspondance échangée avec un bibliothécaire de la ville de Remiremont, M. Baland, René Bonnet a reconnu s’être inspiré de la cité romarimontaine. On voit en outre dans l’album des représentations de la montagne vosgienne et de ses forêts de sapins.

L'album Les Semelles d'or a été réédité par les éditions Triomphe en 2001.

vendredi 16 avril 2010

Blog consacré à Rimbaud

A partir du 16 avril 2010, j'ouvre un blog sur Rimbaud, lequel ne sera donc plus traité dans le blog Eclectisme, surtout consacré à la littérature jeunesse et à quelques autres sujets connexes.
Pour Rimbaud, cliquer à droite sur Rimbaldissimo.

samedi 3 avril 2010

Le Roman historique jeunesse : les personnages de toutes les époques



Quelques héros et personnages des romans historiques « jeunesse »

Il faut lire actuellement, sur le blog de l’ami Christophe Boutier (cliquer en haut et à droite de la page), l’excellent et très riche dossier qu’il vient de constituer sur le roman historique jeunesse, en particulier en interviewant les meilleurs auteurs actuels du genre
Afin d’apporter ma petite contribution, voici une liste de personnages réels racontés par des témoins fictifs, de personnages légendaires ou mythiques, ou de héros anonymes, parfois des enfants, insérés dans un cadre historique plausible. Tous sont nombreux à illustrer le roman historique jeunesse, mieux connu depuis les travaux de Michel Peltier et de Bertrand Solet, lui-même auteur de nombreuses fictions historiques.

Abd-Al- Rahman, VIIIe s., Le Prince d'Omeyya d'Anthony Fon EISEN (1964)
Aliénor d’Aquitaine, plusieurs fictions dont celle de Brigitte COPPIN, chez « Castor poche » en 1998 : Aliénor d’Aquitaine : une reine à l’aventure
Amaury Lasnier, sculpteur d’Amiens au Moyen Âge de Martine POUCHAIN « Folio junior » (trilogie)
Anne Frank, jeune fille juive victime de la Shoah (Journal traduit en 1950, nombreuses fictions biographiques depuis)
Baptistin Etienne, enfant du peuple au début du XXe siècle de Bertrand SOLET
Bastien, gamin de Paris de Bertrand SOLET (1970)
Ben Hur, libérateur à Rome, de Lewis WALLACE (1880) (films, 1925 et 1959)
Betty Cotton, la jeune africaine victime des négriers de Corinne ALBAUT (Actes Sud junior, 2005)
Bossu (Le), le chevalier Henri de Lagardère de Paul FÉVAL (1857) (films en 1925, 1934, 1944, 1959, 1997…)
Brazza (Savorgnan de), magnifié par le général de Chambrun (v. 1952),
Caïus, le Romain antique de Henry WINTERFELD (L'Affaire Caïus, Caïus et le Gladiateur) (1953, trad. 55, L.P.J. 2001 et 2002)
Les Chevaliers de la Table ronde : Lancelot du Lac, Yvain, Perceval… (12e-14e siècle)
Celtill dont la tribu vit dans un village gaulois de l’Armorique sous domination romaine par Evelyne BRISOU-PELLEN (4 épisodes en 2006)
Chaân la rebelle, 3500 avant notre ère, de Christine FERET-FLEURY (Flammarion, 2004)
Christophe Colomb, plusieurs fictions dont celles de Jean-Côme NOGUÈS : Le Voyage inspiré (Réédition L.P.J., 2002) et d’Huguette PIROTTE (Le Perroquet d’Américo, Rageot, 1985)
Cinq Mars dans Cinq-Mars d’Alfred de VIGNY, en 1826
Citoyen Jeantet (Le) de Pierre CASTEX (1966) (créé d’abord dans le journal Vaillant")
Claudine de Lyon, fille d’un canut devenue dessinatrice de mode, de Marie-Christine HELGERSON (Castor poche)
Comte de Monte-Cristo (Le), Edmond Dantès, d'Alexandre DUMAS (1844-45)
Cosette, la fille de Fantine, de Victor HUGO (Les Misérables, 1862)
Cyrano de Bergerac d'Edmond ROSTAND (dans le drame en vers de 1897)
D'Artagnan (Les Trois Mousquetaires, 1844) d'Alexandre DUMAS
(sans oublier Aramis, Athos et Porthos).
David, l’adolescent juif : trilogie La Loi du retour, de Claude GUTMAN
David Copperfield de Charles DICKENS (1849-50, traduction en 1851)
Davy (ou David) Crockett (film en 1955) (personnage devenu mythique)
Erik le Rouge et son fils aîné Leif, dans L’Etalon des mers d’Alain SURGET (Castor Poche, 2002)
Evariste, collégien mêlé en 1840 à une conspiration bonapartiste, dans Les Tribulations d’Evariste de Jean-Paul GOURÉVITCH (L.P.J, 1997)
Fabrice, enfant pyrénéen pendant la guerre de 39-45, de Jean CAZALBOU (1981 et 1986) ("Castor poche ")
Le Félin, agent secret médiéval d’Arthur TÉNOR (Jai lu jeunesse et Lito)
François Bûchamor, soldat républicain d’Alfred ASSOLANT (12869)
Gannorix, le jeune Gaulois esclave qui rejoint Spartacus, de Jacqueline MIRANDE « Castor Poche », 2002.
Garin Troussebœuf, enfant puis scribe enquêteur, de Evelyne BRISOU-PELLEN. ("Folio Junior") (1998)
Gavroche de Victor HUGO (dans Les Misérables, 1862)
Gilgamesh, roi d'Ourouk, héros épique de Mésopotamie. (Antiquité)
Hanin, jeune Juif enfui de Valréas pour Paris, dans Les Brumes de Montfaucon d’Anne POUGET (Casterman, 2005)
Hannibal, dans Les Colosses de Carthage de Michel PEYRAMAURE
Helen Keller, sourde, muette, aveugle (de la réalité au mythe) (Lorena L. HICKOK, 1968)
Ivanhoé, guerrier valeureux médiéval, de Walter SCOTT (1819-20)
Jacquou le Croquant, fils de paysans du Périgord, d’Eugène LE ROY
Joseph et Maurice JOFFO (Le Sac de billes de Joseph JOFFO) (1985, en édition jeunesse)
Julien, enfant apprenant qu’il est adopté, embarqué sur un navire négrier parti pour Haïti (Deux graines de cacao, Evelyne BRISOU-PELLEN, L.P.J., 2002)
Louise Michel dans Louise Michel aux barricades du rêve de Claudine HELFT « Echos personnages », Hachette, 1983 et dans Le Temps des cerises Journal de Mathilde de Christine FÉRET--FLEURY (2006).
Madame Thérèse, cantinière des républicains, d’ERCKMANN-CHATRIAN (1863)
Magellan (Magellan l’audacieux, Castano BALLESTEROS, « Castor poche », 2001, Moi, Magellan, Yvon MAUFFRET, Casterman, 1993)
Maître Wen, moine expert en arts maritaux, en Chine au XIIe siècle, de Michel LAPORTE « Castor poche », 2002.
Marion, fille d’un jardinier du château de Versailles, entrée au service de Madame de Montespan, d’Annie PIÉTRI (Les Orangers de Versailles, 2000)
Maroussia, jeune fille d’Ukraine de P.J. STAHL (1878)
Martin, fils de bûcheron et fauconnier du Moyen Âge de Jean-Côme NOGUÈS (Le Faucon déniché) (1972)
Mathias Sandorf, le proscrit hongrois de Jules VERNE. (1876)
Méline et Armance, jeunes filles du XIXe siècle travaillant dans une usine à soie (La Soie au bout des doigts d’Anne-Marie DESPLAT-DUC, L.P.J., 1999)
Menî, fils du roi d’Egypte Antaref, créé par Alain SURGET, pour une trilogie (fin des années 90) ("Castor poche")
Merlin l'Enchanteur, barde, sorcier sage et combattant (Les Chevaliers de la Table Ronde, à partir du XIIe S.)
Michel Strogoff de Jules VERNE (1876) (film en 1956)
Molière (La Jeunesse de Molière de Pierre LEPÈRE, Gallimard, Molière ou l’éternel baladin de J. Landreau-Valabrègue, L.P.J., 1995, Louison et Monsieur Molière de M.-C. Helgerson, « Castor poche », 2000)
Le Mouron rouge, le chevalier (Baronne ORCZY) ("Nelson" et journal de Mickey, La Saga du Mouron rouge, Omnibus, 2001)
Natty Bumppo, le chasseur (Le Dernier de Mohicans de Fenimore COOPER, 1826)
Naoh, Nam et Gaw de la tribu des Oulharms (La Guerre du feu de J.-H. ROSNY)
Nikios, personnage de l'Antiquité, de Régine M. REBOUL (1961)
Olivier Twist, de Charles DICKENS (1838, traduction en 1841)
Oncle Tom de Harriet BEECHER-STOWE (La Case de l'Oncle Tom, 1851)
Peau-de-pêche, garçon transplanté de la ville à la campagne, de Gabriel MAURIÈRE
Perceval le Gallois et les Chevaliers de la Table Ronde
Petit-Jacques, esclave fugitif à La Réunion, de Daniel Vaxelaire, « Castor poche », 1999.
Le Petit Lord Fauntleroy (Cédric), de Frances Hodgson BURNETT (1885-86)
Philéas Fogg, globe-trotter de Jules VERNE (1873), Le Tour du monde en 80 jours
Rémi d'Hector MALOT (Sans famille), la mère Barberin et Vitalis. (1878)
René Caillé, le fils de bagnard injustement condamné et découvreur de Tombouctou. (de nombreux auteurs dont Henriette CÉLARIÉ)
Robin des bois dans de multiples récits, depuis le Robin des Bois de Walter SCOTT (19e s.) jusqu’à celui de Michael MORPURGO (« Folio junior », 1998)
Roland, neveu de Charlemagne dans Roland, le vaillant paladin de Marie BUTTS en 1928
Sigurt le Viking de Louis Thirion et Philippe Godard (série) L.P.J. 2006
Simon, le jeune tailleur de pierre du Moyen Âge (La Citadelle du vertige d’Alain GROUSSET, L.P.J.)
Sissi, impératrice (adapté dans les romans-jeunesse, après les films des années 50) (Hachette)
Surcouf le corsaire dans Surcouf, le roi de la course de Jean OLLIVIER, en 1975
Télémaque, fils du roi d’Ithaque, Ulysse dans Les Aventures de Télémaque, publiées par FÉNELON, en 1699.
Tétiki l’Egyptien, héros de la trilogie d’Odile WEULERSSE (depuis Les Pilleurs de sarcophages jusqu’à Disparition sur le Nil, 2006, L.P.J.)
Thierry La Fronde de Jean-Claude DERET (1963) (récits d’après le feuilleton T.V., avec Jean-Claude Drouot)
Till l'espiègle de Charles de COSTER (1867)
Tirya, fille d’un général égyptien, d’Alain SURGET « Castor poche », 2002.
Ulysse d'HOMÈRE, héros de L'Odyssée (VIIIe siècle av. J.-C.)
Vercingétorix (vu par Bertrand SOLET, « Pocket junior », 2001
Yvain, le chevalier au lion, créé par CHRÉTIEN DE TROYES
Zorro, le cavalier masqué, fils d’un aristocrate californien, de Johnston McCULLEY (1919) (1er film en 1920, série télévisée de Disney)
Yanoël de Salizat, page devenu chevalier au XVIe siècle, D’Anne-Marie POL
Yona, fille de la préhistoire de Florence REYNAUD (6 épisodes en 2006)

Pour en savoir plus sur les personnages de séries, lire dans Littérature de jeunesse et presse des jeunes au début du XXIe siècle, lire pages 386-396 : Romans historiques : Trilogies, cycles et séries

Dictionnaire des personnages populaires de la littérature et livres "jeunesse"


Dictionnaire des personnages populaires et littérature jeunesse

Il est intéressant de rechercher ce que le tout récent Dictionnaire des personnages populaires de la littérature des XIXe et XXe siècles, dirigé par Stéfanie Delestré et Hagar Desanti, publié au Seuil en mars 2010, a choisi comme personnages issus de la littérature jeunesse.
Signalons d’abord que l’on a demandé à une centaine d’auteurs d’horizons très divers de faire revivre ces personnages romanesques et que tous le font avec passion et talent.
Comme j’ai moi-même publié dans Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe siècle (L’Harmattan, 2009), un index (pp. 489-499) des Héros principaux et personnages de série, des fictions pour la jeunesse, j’ai recherché les personnages communs aux deux ouvrages. Les voici tels que je les présente dans mon index.

Achab : Le Capitaine Achab, dans Moby Dick de MELVILLE (1851) (film en 1956)
Artagnan (d’) : D'Artagnan (Les Trois Mousquetaires, 1844) d'Alexandre DUMAS
(sans oublier Aramis, Athos et Porthos).
Brindacier : Fifi Brindacier (Pippi Längstrump) d'Astrid LINDGREN (1945, trad. : 1951, 1962, …)
Burma : Nestor BURMA de Léo MALET (après 1945, en B. D. de Jacques Tardi, 1982)
Charlie (de la chocolaterie au grand ascenseur de verre), de Roald DAHL (1964)
[Claudine de COLETTE (1900) dans Claudine à l'école]
Club des Cinq (Le) de Enid BLYTON (1942, 1ère trad. en 1952), "Nouv. Bib.Rose ", en 1955
[Colomba de Prosper MÉRIMÉE (1840)]
Cosette, la fille de Fantine, de Victor HUGO (Les Misérables, 1862)
Crusoé : Robinson de Daniel DEFOE (1719) (films nombreux dont un de Luis Bunuel en 1952)
Cyrano de Bergerac d'Edmond ROSTAND (dans le drame en vers de 1897)
[Dracula de Bram STOKER (1897)] revu pour les jeunes par Olivier COHEN
Dans la notice : Enfants errants et maltraités :
David Copperfield de Charles DICKENS (1849-50, traduction en 1851)
[Fantômas, génie du crime, et Juve, de Marc ALLAIN et Pierre SOUVESTRE, 1910)]
Fantômette de Georges CHAULET (1961)
Filles du Dr March : Les Quatre filles du Dr March de Louisa May ALCOTT (1867-68)
Finn : Huckleberry Finn, l’ami de Tom Sawyer, de Mark TWAIN (1883, trad. en 84-85)
Flicka : Ken, l’ami de la pouliche Flicka, de Mary O’HARA. (1941)
Fogg : Philéas Fogg, globe-trotter de Jules VERNE (1873), Le Tour du monde en 80 jours
[Frankenstein de Mary SHELLEY (1817-18)]
Gavroche de Victor HUGO (dans Les Misérables, 1862)
Grand Meaulnes, Le : Augustin Meaulnes, de Henri ALAIN-FOURNIER (Le Grand Meaulnes, publié en 1913) et François Seurel.
Holmes : Sherlock Holmes de CONAN DOYLE (apparu, en 1887, dans Une étude en rouge), et le Docteur WATSON
Ivanhoé, guerrier valeureux médiéval, de Walter SCOTT (1819-20)
Jacquou le Croquant, le fils de métayer, d'Eugène LE ROY (1899)
Jekyll et Hyde : Docteur Jekyll et Mr Hyde de Robert Louis STEVENSON (1886)
Lagardère : Bossu (Le) de Paul FÉVAL (1857) (films en 1925, 1934, 1944, 1959, 1997…)
Lupin : Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, de Maurice LEBLANC (1907)
Maigret, le commissaire de Georges SIMENON (1931)
Monte Cristo : Comte de Monte-Cristo (Le), Edmond Dantès, d'Alexandre DUMAS (1844-45)
Morane : Bob Morane, l'aventurier de Henri VERNES ("Marabout Pocket" en 1953)
Le Mouron rouge, le chevalier (Baronne ORCZY) ("Nelson" et journal de Mickey)
Mowgli de Rudyard KIPLING, Le Livre de la jungle (1894-1895)
Nemo : Le Capitaine Nemo (alias le Prince Dakkar), de Jules VERNE (1866, dans Vingt mille lieues sous les mers) (film de Richard Fleischer en 1954)
Peter Pan, le garçon qui ne veut pas grandir, Wendy, Darling, Michael et John, de James-Matthew BARRIE (1904-1906)
[Pardaillan, le chevalier de Michel ZÉVACO, début du XXe siècle]
Petit Prince (Le) de SAINT-EXUPÉRY (1943 à New-York, 1945 en France)
Poil de Carotte de Jules RENARD (1893-94) (films en 1926, 1932, 1972…)
Poirot : Hercule Poirot, détective privé créé par Agatha CHRISTIE (années 30)
[Quasimodo de Victor HUGO (Notre-Dame de Paris, 1831)]
Robin des bois (ou Robin de Locksley) (récits anonymes vers 1340, versions de Walter SCOTT, Alexandre DUMAS, Howard PYLE (1883) ou Pierre DUBOIS ou Paul CRESWICK ou, plus contemporain, de Michael MORPURGO. (films nombreux)
Rocambole, le justicier de PONSON DU TERRAIL (1859)
Rouletabille (Joseph), détective privé de Gaston LEROUX (1908) (chez Lafitte)
Sawyer : Tom Sawyer (1876) et Huckleberry Finn (1883) de Mark TWAIN
Sophie de Réan, de la Comtesse de SÉGUR (Les Malheurs de Sophie, 1864)
Strogoff : Michel Strogoff de Jules VERNE (1876) (film en 1956)
Tartarin de Tarascon, d'Alphonse DAUDET (1872)
Tarzan (alias Lord Thomas Greystoke), de Edgar Rice BURROUGH (1912, dans Tarzan, roi des singes)
Twist : Olivier Twist, de Charles DICKENS (1838, traduction en 1841)
Ubu : [Le Père Ubu d'Alfred JARRY (pièce de 1896)]
Vendredi (surtout) et Robinson, de Michel TOURNIER (1967, adapté en 1971)
Zazie, la fillette délurée, de Raymond QUENEAU (1959)

En fait, plus de 50 personnages sont communs (entre crochets, les « personnages-limites » parfois annexés par la littérature jeunesse).