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dimanche 25 février 2018

Collection "Le livre tv" aux éditions de l'Amitié G.T. Rageot (1963-19*64)


La collection « Le livre tv » aux Éditions de l’Amitié G.T. Rageot

Les Éditions de l’Amitié créent l’éphémère collection illustrée au format de poche : "Le Livre TV" qui ne fournira que 13 titres de 1963 à 1964. Pourquoi ce titre ? Parce que la couverture cartonnée et quelques hors-texte présentent des illustrations photographiques inscrites dans un écran de téléviseur aux bords arrondis ! On est passé en France de moins de 4000 récepteurs en 1950 à plus d’un 1 400 000 en 1959 et la 2e chaîne va apparaître en 1964. C’est le type de collection qui ne change que d’enveloppe.
Cet astuce de l’image inscrite dans un écran de l’époque n’est même pas original puisque le procédé est déjà utilisé depuis 1961 et jusqu’en 1963 par les édition O.D.E.J. pour leur collection « Junior ». 
À l’heure où l’on diffuse les feuilletons : Thierry La Fronde, héros médiéval créé par Jean-Claude Deret, superbement incarné par Jean-Claude Drouot, Le Chevalier de Maison-Rouge (d’après Dumas) avec le virevoltant Michel Le Royer, et Au nom de la loi, inséparable de l’image de Steve Mac Queen (Josh Randall) et de sa carabine au canon scié, la collection ne publie aucun récit lié à la télévision, à une exception près.
En effet, dans un récit situé dans le XVIIe arrondissement de Paris, intitulé Passage Saint-Ange, l’auteur Claude Bailly (c'est un des pseudonymes d'Hélène Chaulet) fait apparaître, pour la plus grande joie de ses jeunes amis du quartier populaire, la jeune fille aveugle Clara, « à la voix d’une pureté merveilleuse », sur un écran de télévision. (Nous reviendrons bientôt sur ce roman).  


Chaque volumes est illustré de deux photographies en couleur et d'illustrations en noir et blanc assez nombreuses.
On rencontre des rééditions d’auteurs connus comme Michel-Aimé Baudouy : Bruno, roi de la montagne, un récit datant de 1953, raconte la vie de l’ourson orphelin Bruno, recueilli par une fermière des hauts plateaux des Pyrénées. Echappé, brutalisé par des bandits, rendu brutal par les mauvais traitements, victime d’un truand déguisé en « faux-ours », Bruno est finalement recueilli par son ancienne maîtresse qui adoucit son comportement. Plusieurs romans ont déjà été publiés dans la collection « Heures joyeuses », chez Rageot.
De Geneviève Dardel, Sur les traces du « Pourquoi-Pas ? » qui ressuscite le Commandant Charcot connaît une nouvelle vie, bien après son édition originale en 1945.  De L.N. Lavolle (Hélène Chaulet), on publie en 1963 une nouveauté : L’Otage de Rome. C'est l’histoire d’un esclave libéré, au IIIe siècle après J.C., en Sicile, à l’époque où Constantin, le futur empereur, est encore adolescent. Le récit donne des aperçus intéressant sur la civilisation romaine.
Robert Brassy publie aussi une nouveauté en 1963, Johan des fjords. L’orphelin Johan, héritier de ses ancêtres vikings a une passion pour la mer. Recueilli avec son amie Jouetta par une famille de pêcheurs pauvres, après une année de mauvaise pêche, le garçon et son amie doivent aider, à l’intérieur des terres, un riche fermier pour la moisson. Conquis par la gentillesse des deux enfants, l’homme leur lègue ses biens.   


Sont aussi des rééditions, les traductions d’ouvrages de E.T.A. Hoffmann (Histoire d’un casse-noisette) de l’Allemand Fritz Steuben, alias Erhard Wittek (1898-1981). Steuben était très présent, très tôt, chez Rageot, dans la collection "Heures joyeuses" pour le cycle de l’Indien Tecumseh (9 volumes en tout) dont on réédite seulement deux titres Pieds-agiles et Filles à l’arc et Flèche volante. Le récit de H. Queling, En route pour l'Himalaya, déjà édité dans la collection "Heures joyeuses"en 1947, est aussi une traduction de l'allemand.
Trois traductions d’Édith Vincent apparaissent : Un garçon manqué de A. Sétala, Le Trésor de Quarocuya de K. Mast (1963) et Une année merveilleuse de N. Barnes.
  Le Trésor de Quarocuya situe son action dans la montagne, à la frontière entre Haïti et Saint-Domingue. Les garçons Ramon et Delio poursuivent le meurtrier qui a blessé et dévalisé le père de Delio. Ils sont aidés par le Blanc Don Carlo qui les protège et dirige une  expédition en montagne. Après l’arrestation du meurtrie repéré par Ramon, les deux garçons pourront réaliser leur rêve : être chauffeurs de camions en ville.
 Une année merveilleuse se passe en Amérique chez des gentlemen-farmers. La jeune fille Ellen (12 ans) quitte le Kansas pour le Colorado où son père, ancien avocat,  devient planteur de pommiers. Ellen s’adapte d‘autant mieux à sa nouvelle vie qu’elle se lie d’amitié avec le jeune Anglais Ronnie. Randonnées à bicyclette, amitié partagée et vie familiale harmonieuse justifient amplement le titre du récit. 
  Traduit de l’italien Cent lires à l’aventure de G. Anguissola raconte les péripéties d’une pièce de cent lires depuis son acquisition par une jeune écolière pour acheter son journal, jusqu’au jour où elle s’enfonce dans le sable du désert, après l’accident d’avion dont est victime le dernier propriétaire de la pièce, un jeune soldat.
Malgré l’artifice du procédé, le récit conserve un certain intérêt.
  Les illustrateurs de la collection n’ont guère laissé de traces, sauf Pierre Rousseau (L’Otage de Rome) et Bernard Ducourant (Sur les traces du « Pourquoi-Pas ? »).

Voici 4 exemples tirés de la collection "Junior" éditée par O.D.E.J. à Paris. Elle publie des romasn classiques ou populaires pour garçons et filles à partir de 12 ans.
Si l'illustration de couverture s'inscrit dans un espace évoquant un écran de télévision, aucune allusion n'est faite sur ce moyen de communication en pleine expansion.


   


jeudi 30 août 2012

"Bibliothèque de l'Amitié" (Amitié-G.T.-Rageot) (1)


La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié -G.T.-Rageot (1)


Encore une collection digne de figurer dans la "Cercle des collections disparues" du rayon jeunesse


Comment se fait-il que cette collection unanimement appréciée durant 30 ans a rejoint le "Cercle des collection disparues" ? C'est un étrange mystère !

La "Bibliothèque de l'amitié" conçue pour la durée et la variété

En octobre 1959, la naissance de la collection"Bibliothèque de l'amitié", destinée au départ aux huit-douze ans, chez L'Amitié -G.T.-Rageot, n'a peut-être pas eu le retentissement qu'elle méritait parce qu'elle remplaçait discrètement la collection"Heures joyeuses",  laquelle collection continuait d’exister.
La "Bibliothèque de l'amitié" dont les manuscrits sont choisis avec beaucoup de soin est constituée de livres solidement reliés, de format 15 cm sur 19,5 cm, munis de couvertures cartonnées et plastifiées, illustrées en quatre couleurs.
L’illustration intérieure est double. Aux dessins en noir et blanc s’ajoutent des photos en couleur hors-texte dont le choix est inégal. En outre, les illustrateurs ne sont pas tous talentueux. Heureusement, on note la présence d’artistes comme Françoise Boudignon, Romain Simon, Luce Lagarde, Michel Gourlier (bien connu des lecteurs de la collection « Signe de piste »), Pierre Le Guen, Françoise Estachy, Georges Pichard, Pierre Rousseau, Alain Millerand et Pef. Jacqueline Verly a illustré ses propres livres.  Il convient d'ajouter d'autres noms d'illustrateurs et illustratrices, en particulier, Claude Auclair, M. Barcilon, Serge Bloch, Frédéric Clément, G. Di Maccio, Moro et Gerda Muller.   
Diffusée dès l'origine par Hatier, associé en 1955 à Rageot, la collection s’est  continuellement enrichie d’auteurs nouveaux et de récits très variés dans leurs origines et dans leurs thèmes (nature et animaux, aventures d’aujourd’hui, voyages et découvertes, école et famille, vocation, sports, Histoire…).
Comme son aînée, "Heures joyeuses", la nouvelle collection est très internationale même si 120 récits sont dus à des auteurs francophones (sur un total de 210 titres parus). Même les lieux des actions sont d’abord français, on s’évade très vite vers les Etats-Unis, l’Angleterre, la Suisse, le Danemark, la Norvège, la Hollande, le Canada, l’Australie, le Vénézuela, l’Afrique, l’Asie, le Groenland,etc.   
La collection connaîtra deux générations différentes d’auteurs français, les plus anciens étant nés avant le début du XXe siècle.  C’est le cas de Henry de Monfreid, l’auteur d’ Abdi, garçon sauvage (1967), né en 1879, de Lucien Boisyvon dont on réédite Pierrot cheveux rouges, né en 1886, de Colette Vivier, née en 1898, ou d’Elsie (Le Diamant rose, 1962), née en 1899, de René Guillot (L’Extraordinaire aventure de Michel Santaréa, Le Cavalier de l’infortune), né en 1900. Après 1970, les éditeurs intégreront des auteurs beaucoup plus jeunes et qui vont davantage ouvrir les lecteurs aux réalités du monde contemporain. La collection aura eu le temps d’être appréciée dans les écoles et les bibliothèques durant une trentaine d’années avant d’être remplacée en 1989 par la collection « Cascade ».
La "Bibliothèque de l'amitié" se décline selon deux niveaux, l’un regroupant les enfants de 7 à 10 ans, l’autre, plus fourni en titres, les 10-15 ans. Cette collection, de plus en plus appréciée dans les écoles et les collèges, s’adresserait, selon un catalogue de 1969, « aux jeunes de 7 à 15 ans » mais elle restreint ou affine plus tard ses niveaux en distinguant les récits qui s’adressent aux CE1-CE2, aux CM1-CM2, et aux élèves de 6e (alors qu’en fait certains récits ne sont accessibles qu’aux 12-15 ans).


Dès 1959, tandis que Claire Huchet (1899-1993) publie L'Appel du Tour, un récit évoquant le Tour de France à travers les rêves de jeunes écoliers, s’impose déjà les premiers récits de Michel-Aimé Baudouy et de L.N. Lavolle. Ils ne doivent pas occulter Le Vallon secret de Nan Chauncy (1961) les fermiers de Tasmanie et le mystérieux « Tigre », Ambassadeur des bêtes de Grey Owl, devenu protecteur des animaux après les avoir chassés dans le Grand Nord Canadien. (Peu importe s’il est difficile de connaître toute la vérité sur le dénommé Grey Owl !), Tim souliers de feu d’U. Wölfel, Le Berger des Andes (Nilo qui vit au Pérou, au flanc des Andes, est victime du racisme des Blancs) de E. Westman ou Nicolo et le lézard bleu de Claude Bailly, l’histoire d’un petit Napolitain qui fait une prodigieuse découverte.
Trois auteurs étrangers évoquent les régions froides, puisque Hokon Evjenth suit La Route aux oiseaux (1963), ces migrateurs de Laponie, Willis Lindquist fait entendre L'Appel du renard blanc (1962) dans un village esquimau où le jeune Américain Mark sauve un renardeau des griffes d’une chouette, et le Suédois Karl-Aage Schwartzkopf vante les aventureux Pilotes de l'Alaska (1962), sur leurs vieux « zincs ».
   

Cette nouvelle collection qui comprendra plus de 208 volumes en 1987, reprend au fil des ans quelques volumes de la collection "Heures joyeuses". Certains titres seulement (huit au total) bénéficient donc d’une nouvelle édition dans la collection « normale » où les couvertures dessinées sont désormais illustrées par une photographie. Ainsi vont reparaître Herbedouce (1961) d’André Michel, Le Seigneur des Hautes Buttes (1965) de Michel-Aimé Baudouy, l’histoire d’un jeune renard manchot de la forêt vendéenne, L’Extraordinaire aventure de Michel Santaréa (1966) de René Guillot (quand le jeune Michel s’embarque clandestinement sur la « Marie-Jeanne » en partance pour l’Afrique), Pierrot cheveux rouges (1966) de Lucien Boisyvon et La Maison du loup (1968) de Colette Vivier. 
Pour les ouvrages traduits, de Reginald Campbell reparaît La Vallée des éléphants, ouvrage réédité en 1960 et qui évoque la poursuite de l'éléphant blanc dans la forêt siamoise, Dans la toundra (1963) de Hokon Evjenth et Angelo va au carnaval de D. W. Fletcher.
Trois autres titres sont reparus dans la sous-collection "Bibliothèque de l'amitié-Histoire".