lundi 31 mai 2010

Imaginales d'Epinal 2010, des mondes imaginaires et des auteurs





Imaginales 2010 d’Epinal : des mondes imaginaires pour la jeunesse

Le 9e festival des mondes imaginaires d’Epinal a l’immense mérite d’associer les auteurs pour toutes les tranches d’âge et les écrivains qui s’adonnent à des genres pas toujours bien identifiés par les médias(si l’on en juge certains comptes-rendus journalistiques). Peu importe après tout puisque sont représentés récits fantastiques et de science-fiction, sagas de fantasy, thrillers parfois fantastiques, contes et légendes et romans historiques (puisque tout roman est, après tout, une fiction).
Une fois de plus, je vais regarder les Imaginales par le petit bout de la lorgnette, puisque comme le disait la chanson : « on y voit bien mieux que par le gros bout ». C’est particulièrement vrai quand on veut rendre compte de la présence très importante d’une littérature jeunesse de grande qualité. Bernard Visse, directeur du festival a raison de m’écrire : « C’est un sujet qui nous intéresse beaucoup ».

Certains ouvrages ont été particulièrement mis en évidence. D’abord ceux qui ont été primés : Le Livre des choses perdues de John Connoly, Prix jeunesse des Imaginales 2010 et Les Eveilleurs Livre 1 : Salicande de Pauline Alphen, Prix Imaginales des Collégiens, 2010. On a également primé récemment dans les Vosges, Le Prince des nuages de Christophe Galfard, une fiction plutôt fantastique qui introduit des éléments ludiques, didactiques et scientifiques dans son récit. Les médias ont aussi beaucoup parlé d’Oksa Pollock, une série fantastique prévue en 6 volumes d’Anne Plichota et Cendrine Wolf.
Si l’on scrute le « trombinoscope » 2010 figurant dans le numéro spécial du quotidien Vosges Matin, entièrement consacré au festival, on identifie au moins 30 personnes qui se dévouent partiellement ou totalement à la cause de la littérature publiée chez les éditeurs « jeunesse ».

Des photos et des œuvres

Pour concrétiser le fait, j’ai pris quelques photos qui vont permettre d’associer des titres et des couvertures de livres (reproduites précédemment sur le blog dans « Imaginales 2010 et littérature jeunesse 1ère partie et 2e partie).
Je dois d’abord m’excuser auprès de ceux et celles que je n’ai pu rencontrer, en dépit de mon envie, le samedi 29 mai. Erik l’Homme (qui avait déjà dédicacé tous les exemplaires présents de son dernier récit : Des pas dans la neige : Aventures au Pakistan), et Fabrice Colin, les deux entrevus le 28, n’étaient plus visibles le 29. J’ai bien revu avec un immense plaisir le chaleureux Laurent Genefort mais son farceur d’Alaet l’insouciant a dû me jouer des tours car je n’ai pas retrouvé son portrait dans mon appareil. Mon objectif n’a pas pu saisir, et c’est bien dommage, Charlotte Bousquet (La Marque de la bête), Jack Chaboud, Fabien Clavel (La Dernière Odyssée), Jérôme Noirez (La Dernière flèche), Carina Rozenfeld et Joëlle Wintrebert.
En revanche, j’ai pu approcher une vingtaine d’écrivains qui, généreusement, se sont prêtés à l’exercice et je les en remercie. C’est d’ailleurs tout à fait exceptionnel de pouvoir associer tant de talents divers et d’auteurs disponibles, conviviaux et patients.
Rappelons que certains romanciers, tout en consacrant l’essentiel de leur œuvre à la littérature adulte, proposent généreusement certains de leurs récits aux collections juvéniles. C’est le cas, par exemple, d’Ange, (A mille lieues de toute terre habitée, Le Très grand vaisseau et L’Arche de Noa), du très grand Pierre Bordage (Ceux qui sauront, Ceux qui rêvent…), de la charmante Marie-Charlotte Delmas (dont on pouvait voir Magie et grands secrets de magie amoureuse), de Laurent Genefort, d’Henri Loevenbruck qui a tant de cordes à son arc (et qui dédicaçait encore patiemment des exemplaires de La Moïra, dans la collection « Le Livre de poche Fantasy », aujourd’hui arrêtée), de Pierre Pelot, de Joëlle Wintrebert...

Jeunes auteurs à découvrir et écrivains chevronnés

J’ai mêlé auteurs et directeurs de collections (ils sont souvent les deux), par exemple, Denis Guiot, Alain Grousset, Xavier Mauméjean, familiers et supports des Imaginales, avec le désormais Vosgien Johan Heliot qui se consacre maintenant entièrement à l’écriture. J’ai apprécié de pouvoir retrouver Anne Dugüel, que j’appelle gentiment « la squatteuse de toutes les collections », tant elle aime écrire et publier des textes souvent (et heureusement) peu orthodoxes. Retrouvailles également avec la souriante Nathalie Le Gendre (Brune et Jules, Oskar Jeunesse), avec le très discret Christophe Lambert (La Reine de la vengeance). J’ai introduit ici Edouard Brasey qui,dirige une collection de fantasy au Pré aux clercs(et dont la trilogie La Malédiction de l’Anneau concerne plutôt les lecteurs adultes), parce que ces ouvrages très bien illustrés et documentaires sur les créatures fantastiques peuvent être lus avec profit par les adolescents, comme L’Encyclopédie des héros du merveilleux. N’oublions pas non plus L’Encyclopédie de la Fantasy (chez Fetjaine), de Jacques Baudou et Stéphane Berger, illustrée par Krystal Camprubi.
Pour la 1ère fois, j’ai rencontré Lorris Murail que je connaissais surtout pour ses essais sur la science-fiction (Les Maîtres de la science-fiction chez Bordas et Le Guide Totem Larousse). On trouve désormais Golem, écrit avec Marie-Aude et Elvire, en un seul tome.
Le Salon d’Epinal réunit jeunes auteurs à découvrir et écrivains chevronnés, hexagonaux ou étrangers, sans que s’établisse une quelconque hiérarchie tant l’ambiance est conviviale, voire amicale, tout en proposant des débats abordés très sérieusement dans les deux Magic Mirrors.
Je vous laisse donc découvrir ou retrouver les visages de ceux qui aujourd’hui ou demain seront peut-être les « classiques » des littératures de l’imaginaire. Personnellement, ce fut pour moi l’occasion de découvrir les œuvres de Jeanne-A Debats (EdeN en sursis, L’Enfant-satellite), Pauline Alphen à la double culture brésilienne et française qui vivifie son récit Les Eveilleurs, Jonas Lenn (Kinshasa, Sindbad le voyageur), John Lang (dont Le Donjon de Naheulbeuk qui n’est pas écrit pour les jeunes leur plaît néanmoins beaucoup), Xavier Bascour (Dana reine des dragons, en fait déjà connu grâce au site de l’ami Christophe Boutier) et Carina Rozenfeld (Les Clefs de Babel, A la poursuite des Humutes). Pour finir, petit coup de pouce au sympathique Jay Alis qui poursuit patiemment son cycle Peter Poth et mes salutations aux revues Galaxie et Bifrost qui se souviendront peut-être, cette fois, de mes récents essais qui abordent les mondes imaginaires.
Chacun a sa vision bien subjective et personnelle des Imaginales. J’espère néanmoins que la mienne ne paraîtra pas trop partielle et partiale. J’assume en tout cas mes choix et les Imaginales sont tellement riches que l’on verra apparaître sur la toile et ailleurs toutes sortes de comptes-rendus très différents, évoquant aussi illustrateurs, jeux de rôle, musique, fanzines et revues, cinéma, etc.

lundi 24 mai 2010

Christian Grenier, un fabuleux "auteur-jeunesse"



D'abord la science-fiction



Le récit policier (Logicielle) et bien d'autres genres

Christian Grenier, un « auteur jeunesse » multigenres

Christian Grenier, absent aux Imaginales, sera bien présent sur ce blog. En voici la preuve. Il est pour moi, un des écrivains les plus importants du « rayon jeunesse ». Rien d’étonnant à cela quand on jette un œil sur son imposante bibliographie, patiemment constituée depuis plus de 40 ans d’écriture.

« Monsieur Science-Fiction Jeunesse »
(C’est un titre qu’il peut partager avec Denis Guiot et Alain Grousset)

Né à Paris de parents comédiens en 1945, Christian Grenier qui ne peut lui-même embrasser la carrière de comédiens face au refus de ses parents, enseigne en collège après des études de lettres. Depuis toujours passionné par l’écriture, après avoir entraîné ses élèves à écrire des romans, il publie ses premiers récits juvéniles. Après deux volumes parus en Jeunesse poche (voir plus haut sur le blog), il obtient le prix O.R.T.F. avec La Machination, paru d’abord dans la collection « Olympic » chez G.P. (voir le blog plus haut). Très vite il devient un spécialiste de la S-F mais il est aussi scénariste de B.D. et de dessins animés (Argir, Rahan, Les Mondes engloutis…), auteur de pièces de théâtre, nouvelliste. En outre, il ne dédaigne ni le conte, ni l’album, ni la mythologie, ni la presse juvénile (Pif, Les Aventuriers, Je bouquine...). Certes, il est réducteur de limiter les activités de Christian Grenier à la S-F même s’il a beaucoup milité pour le genre aussi bien dans ses nombreux romans qu’à travers quatre essais : Jeunesse et science-fiction (Magnard, 1972), La Science-fiction ? J'aime ! (avec Jacky Soulier), (Messidor, 1981), La Science-fiction, lectures d'avenir ? (Presses universitaires de Nancy, 1994) et La S-F à l’usage de ceux qui ne l’aiment pas (Editions du Sorbier, 2003).
Ce que les jeunes apprécient toujours, ce sont des récits sans temps mort, sans mièvrerie, où l'on ne s'ennuie jamais. Il est rare de renouveler aussi souvent joie de vivre et bonheur de l'écriture. Alors que la génération des années 70-80 s'est enthousiasmée pour La Machination, Le Satellite venu d'ailleurs, surtout Les Cascadeurs du temps, avec, toujours, cet étonnement pour le « passage » quasi « naturel », tant il était astucieusement conçu, vers un autre temps et un autre espace. Puis est venu le troublant et excellent roman : Le Coeur en abîme, et des recueils de nouvelles moins accrocheurs pour moi. La nouvelle génération des années 90, (les enfants des premiers lecteurs), s’enthousiasme pour deux cycles accrocheurs : celui du Multimonde, Grand Prix de l'Imaginaire, 1998 (confirmant l'amour de C. Grenier pour la musique), et celui d'Aïna, (où se développe en six tomes, le bestiaire fantastique, déjà amorcé dans le premier récit).

De multiples activités

Certains romans qui ne sont pas de la S-F » sont remarquables ou émouvants, tels le roman aux doubles points de vue : La Fille de 3e B et Le Pianiste sans visage ou encore l'âpre récit : Un printemps sans visage, (réécriture en 1995 du récit de 1979 : Le Moulin de la colère) et surtout Ce soir-là, Dieu est mort. Inutile de revenir sur son oeuvre d'anthologiste, dans « Folio Junior S-F », chez Gallimard, (puisque la collection aux magnifiques couvertures vient d’être présentée sur le blog). Rappelons qu'il ne s'est pas contenté de regrouper par thèmes les meilleurs textes accessibles aux jeunes puisqu’il a provoqué l'écriture de quelques-uns.
Si Christian Grenier est aussi à l'origine de la Charte des auteurs en 1975, s'il a animé la collection « Les Couleurs du siècle », dans « La Verte aventure », chez Hachette, (et reprise par Actes Sud Junior en 2000), s'il manifeste encore son goût pour le récit historique en 2002, avec Août 44 : Paris sur scène, et pour les contes et légendes publiés dans la célèbre collection des éditions Nathan, c'est vrai, qu’après son premier domaine de prédilection, en plus des ouvrages de S-F ou fantastiques, il se consacre surtout aujourd’hui aux aventures policières de son héroïne Logicielle. L'un des épidoses, L'Ordinatueur, a été tiré à 300 000 exemplaires. Parmi les albums, retenons Le Tyran, le Luthier et le Temps (illustré par François Schmidt) publié à l’Atelier du Poisson soluble et Toi lumière de ma nuit, illustré par Krystal Camprubi et présenté aux Imaginales 2010. Sur la palette de Christian Grenier, il faudrait aussi distinguer les récits fantastiques ou plus intimistes, des romans qui séduisent toujours la génération des années 2000. Il a toujours eu le souci d'ouvrir ses lecteurs aux réalités du monde contemporain avec la préoccupation permanente d'éduquer à l'écologie.
Depuis 1990, Christian Grenier a quitté Paris pour le Périgord. Il multiplie les interventions auprès des jeunes lecteurs, assure des conférences et fréquente de multiples salons.
Christian Grenier a été lecteur, correcteur, rewriter et un important directeur de collections chez plusieurs éditeurs, dont Rageot et Nathan. Il le raconte avec humour dans Je suis un auteur jeunesse (2004). On ne compte plus les traductions de ses textes, tant en Europe (Allemagne, Danemark, Espagne, Portugal, Grèce, Italie, Suède, République Tchèque) qu’aux Etats-Unis et au Japon, ni les nombreux prix acquis au fil des années.

Les reproductions des 72 couvertures (c’est loin d’être exhaustif) sont aussi un hommage aux illustrateurs identifiés (pardon pour les autres) : Michel Gay, Tibor Csernus, Christophe Durual, Rozier-Gaudriualt, Bruno Pilorget, Patrice Kes, Bernard Moro, J.-J. Vayssières, Michel Palomba, Manchu, Jean Révelin, Loro, Frédérick Pillot, Pierre Wachs, Christophe Durual, Nicollet, Patrick Gromy, Jeanne Puchol, Jean-Claude Götting, Florence Magnin, Marc Mosnier, Emmanuel Guibert, François Roca, Gwen Kéraval, Benoît Perroud, Magali Shmitzler, Emmanuelle Houdart, Alain Korkos, Nicolas Wintz, Sylvain Bourrières, Olivier Voutch, Philippe Munch, Alain Gauthier, Alain Korkos, Philippe Caron, Alexios Tjoyas, Julien Famchon, Krystal Camprubi…

vendredi 21 mai 2010

Robert Laffont, "Plein Vent" et les collections juvéniles



Robert Laffont, « Plein vent » et les collections juvéniles

Curieuse coïncidence. Au moment où Monsieur Yvon Borri m’envoie par Internet la liste complète des titres de la collection « Plein vent » dirigée par André Massepain dès 1966 (et présentée avec quelques « oublis » sur ce blog en février 2010), et peu de temps après que figure sur le blog la collection « L’Âge des étoiles » créée en 1977, nous apprenons la disparition de l’éditeur Robert Laffont le 19 mai 2010 à l’âge de 93 ans. Comme peu de médias rappelleront que c’est Robert Laffont qui a lancé ces deux collections juvéniles, en guise de modeste hommage, nous allons revenir sur la collection « Plein vent ». (Il faut consulter le blog du journal Le Monde pour trouver une allusion à la collection « Plein vent » alors que l’article d’Alain Beuve-Méry du 21 mai (p. 23) n’en fait pas mention).
Ajoutons à la liste publiée en février les quelques titres signalés par M Yvon Borri. Les voici :

1979
Nicolai von MICHALEWSKY : Un avion au fond de la mer (« Plein vent ; 131 »).

1980
Laure CAMIGLIERI : Quand Balboa découvrait le Pacifique (« Plein vent », 134)
Cédric GOURY-LAFFONT : Le Naufragé de l’Aurélia (« Plein vent », 135) (R. 1992)

1981
Nicolai von MICHALEWSKY : Chargement dangereux (« Plein vent ; 136 »).

1982
Jean LOZI : La Prison verte (« Plein vent », 138)

Puisque les Imaginales 2010 d’Epinal qui ont bientôt lieu (du 27 au 30 mai), ajoutons en illustration les titres qui flirtent avec l’anticipation à court terme, l’exploration spatiale ou les voyages dans le temps.
Dans son essai : Jeunesse et science-fiction (Magnard, 1972), Christian Grenier citait et analysait déjà six titres de la collection :
Arthur W. Ballou : En détresse autour de la Lune
Arthur C. Clarke : L’Île des dauphins
Donald Gordon : Alerte à Mach 3
Michel Peyramaure : Cordillère interdite
Jerry Sohl : L’Invention du Professeur Costigan
E. E. Vielle : Le Tunnel sous la Manche

mercredi 19 mai 2010

Imaginales d'Epinal 2010 et Littérature jeunesse (2)



Imaginales 2010 et littérature jeunesse (2e partie)

Un rayon jeunesse bien fourni


Jeunes et moins jeunes renouvellent les genres de l’imaginaire. Xavier Bascour ne demande qu’à être mieux connu grâce à Transgénius 2032 (Le Faucon rouge) ou à Animal. Charlotte Bousquet est nommée pour La Marque de la bête (revisitant Peau d’Âne dans « Royaumes perdus ») dans la sélection du Prix jeunesse. De la Lorraine Muriel Carminati, retenons L’Eléphant du Nil (Oskar Jeunesse) et le conte Le Singe et l’émeraude (Bayard Jeunesse). Fabien Clavel qui, avait obtenu le Prix Imaginales 2009 avec Les Gorgonautes, (« Royaumes perdus ») poursuit patiemment son œuvre chez Mango où il propose La Dernière Odyssée (« Royaumes perdus ») et L’Océan des étoiles (« Autres mondes »). Jeanne-A Debats, sélectionnée chez les collégiens pour EdeN en sursis (« Soon », Syros), publie encore dans la même collection La Ballade de Trash et L’Enfant-satellite (« Mini-Syros »). Après cinq récits publiés dans la collection de S-F « Autres mondes », Nathalie Le Gendre diversifie encore ses thèmes (Brune et Jules, Oskar Jeunesse). Erik L’Homme a d’abord exploré les 4 faces de l’imaginaire : la fantasy avec Le Livre des étoiles, la science-fiction dans Le Maître des brisants, le thriller fantastique pour la trilogie Phaenomen, le conte (Contes d’un royaume perdu). Toujours chez Gallimard Jeunesse, il raconte aujourd’hui une aventure extrême personnelle avec Des pas dans la neige, quand il a poursuivi le légendaire « barmanou » au Pakistan. Jonas Lenn (Kinshasa et Sindbad le voyageur, « Autres mondes ») et Jérôme Noirez (Le Chemin des ombres, « Royaumes perdus », La Dernière flèche, publié hors collection chez Mango) font partie des nouvelles plumes comme Carina Rozenfeld, Prix Imaginales des collégiens en en 2009 pour La Quête des Livres-Mondes, qui revient avec Les Clefs de Babel, « Soon » et A la poursuite des Humutes, « Mini-Syros ».


Des spécialistes, des anthologistes, des directeurs de collections

Sans eux, certains livres et certains auteurs auraient davantage de difficulté pour se faire éditer ou connaître. Il y a bien sûr les directeurs de collections. Jack Chaboud est l’un d’eux. On se souvient qu’il dirigeait chez Magnard des collections aujourd’hui hélas disparues, en particulier « Les Fantastiques » (présenté plus haut sur le blog) et « Les P’tits fantastiques ».
Christian Grenier, alias « Monsieur Science-Fiction Jeunesse », lecteur, correcteur et rewriter chez plusieurs éditeurs, a beaucoup donné pour le genre qu’il défend toujours : 4 essais, de nombreux romans de S-F (même s’il poursuit parallèlement les aventures policières de Logicielle), conférences multiples, présence dans de nombreux salons, écoles et collèges de France et de Navarre. Il a dirigé en particulier la collection « Folio Junior S-F » (voir plus haut sur le blog). Parmi ses derniers ouvrages citons Toi, Lumière de ma nuit, illustré par Krystal Camprubi.
Il fréquente souvent les salons jeunesse en compagnie de son ami Alain Grousset, lui aussi ardent défenseur des littératures de l’imaginaire, tant à travers ses romans que dans ses anthologies consacrées au fantastique ou à la science-fiction. Ajoutons que c'est Alain Grousset qui dirige la très belle collection "Ukronie", chez Flammarion, laquelle collection publie aussi bien Johan Heliot que Pierre Bordage.
Autre spécialiste et directeur de collections incontournable, Denis Guiot a défendu la science-fiction en étant co-auteur de deux dictionnaires et dans les revues spécialisées. Il a sélectionnné les premiers titres S-F de la collection « Pleine Lune » (Nathan), a dirigé la collection « Vertige SF », chez Hachette Jeunesse, puis « Autres mondes » chez Mango avant de céder la place à Audrey Petit en 2008. La nouvelle directrice poursuit d’ailleurs la même politique d’auteurs en continuant de publier, par exemple, Ange ou Fabrice Colin ou en faisant appel à de nouvelles plumes francophones, comme celle de Jonas Lenn.
Xavier Mauméjean cumule les fonctions de romancier et de directeur de collection. Après avoir coécrit la série Le Bouclier du temps (Fleurus) avec Johan Heliot, il publie La Guerre Spéciale (Mango). Il dirige depuis quelques années la nouvelle collection « Royaumes perdus » où il accueille aussi bien les plumes confirmées, Johan Heliot et Fabien Clavel que les jeunes auteurs Jonas Lenn et Jérôme Noirez.
Ajoutons les deux sélections 2010 concernant les jeuness lecteurs :

Prix Jeunesse :
- Charlotte BOUSQUET : La Marque de la bête (Mango Royaumes perdus)
- John CONNOLLY : Le Livre des choses perdues (L'Archipel)
- Alison GOODMAN : Eon et le douzième dragon (Gallimard Jeunesse)
- Brandon MULL : Fablehaven Le Sanctuaire secret (Nathan)
- Jérôme NOIREZ : La Dernière flèche (Mango Royaumes perdus)

Prix Imaginales des Collégiens :

- Pauline ALPHEN : Les Eveilleurs (Salicande) Hachette
- Jeanne-A DEBATS : EdeN en sursis (« Soon »), Syros
- Anne Fakhouri : Le Clairvoyage L’Atalante
- Johan HELIOT : Les Fils de l’air (« Ukronie »), Flammarion
- Jean-Claude MOURLEVAT : Le Chagrin du Roi mort Gallimard Jeunesse

Après un tel bilan, on devrait se dire que la littérature jeunesse est bien « présente » aux Imaginales d’Epinal. C’est vrai, mais il n’est pas sûr qu’elle y bénéficie d’une véritable « visibilité », voire d’une grande « lisibilité ».
En effet, elle est totalement absente des débats qui vont se dérouler sous les Magic-Mirrors. (Voir le rectificatif ci-dessous). Bien sûr, des « auteurs-jeunesse » sont introduits parmi les débateurs mais aucun thème n’évoque spécifiquement la « littérature jeunesse ». Cela ne risque-t-il pas de fausser certaines discussions quand, par exemple, on pose la question : Déclin de la science-fiction, essor de la fantasy… Réalité ou idée reçue ? (Or, qui nierait l’importance de plus en plus grande de la fantasy dans la « littérature jeunesse » par rapport aux autres littératures de l’imaginaire ?).

P.S. J’ai fait l’impasse sur le roman historique puisqu’il n’y en aura pas qui appartiendraient au rayon jeunesse.

Lundi 24 mai : DEUX RECTIFICATIFS IMPORTANTS :

1) Mauvaise nouvelle : il semble bien qu'à la suite d'un étrange imbroglio, Christian Grenier ne sera pas présent aux Imaginales cette année. Il était venu en 2003 et j'avais pu enfin faire sa connaissance. Evidemment, ma déception est immense.
2) Bonne nouvelle : après lecture du programme définitif des Imaginales 2010, je constate l'introduction toute récente dans les débats des Magic Mirrors de la littérature jeunesse, le jeudi 27 mai.
17 heures : histoires...à venir avec 3 auteurs qui publient en "jeunesse" : Johan HELIOT, Christophe Lambert et Nathalie LE GENDRE.
18 heures : Ecrire pour les jeunes... Et être lui par les adultes
Avec Pauline ALPHEN, John LANG, Jonas LENN et Erik L'HOMME.
Dont acte !

Imaginales d'Epinal 2010 et Littérature jeunesse (1)




Imaginales 2010 et littérature jeunesse (1ère partie)

Certes, le titre choisi avec une subjectivité voulue, trahit un point de vue réducteur puisqu’il ne tient pas compte du fait que ce festival de l’imaginaire a invité des écrivains prestigieux, francophones ou étrangers, tels Joe Abercrombie (Royaume Uni), Juan Miguel Aguilera (Espagne) et, venant des Etats-Unis, Jacqueline Carey, Kristin Cashore, Greg Keyes et Robert-Charles Wilson...
Je persiste et signe pour parler des auteurs qui subissent malgré tout la double peine : celle d’être rangés sur le « rayon jeunesse » et celle d’être catalogués dans les (anciens ?) « mauvais genres », d’ailleurs pas toujours bien identifiés, de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy (à côté du polar).

Des auteurs publiés dans les collections pour la jeunesse

A première vue, les amateurs de « littérature jeunesse » devraient être satisfaits des nombreuses rencontres possibles avec les auteurs et des nombreux livres exposés qu’ils auront le loisir de consulter ou d’acheter, tant le choix sera grand.
L’ombre du grand maître de fantasy Pierre Bottero, dont paraissent Les Âmes Croisées (Rageot), décédé en novembre 2009, planera sur la manifestation où l’on pourra faire connaissance avec son illustrateur Gilles Francescano. Peut-être découvrira-t-on Le Chant du troll durant le festival.
Pour les auteurs présents qui se consacrent aux mondes imaginaires, outre la distinction des genres : conte, fantasy, fantastique et science-fiction…, il est utile d’entrevoir trois catégories. Il y a d’abord les écrivains qui ont publié autrefois de tels livres, par exemple en science-fiction et qui se consacrent aujourd’hui à la littérature adulte. C’est le cas par exemple de Michel Jeury, de Pierre Pelot ou de Joëlle Wintrebert.
Il y aurait ensuite ceux qui écrivent aujourd’hui à la fois pour la jeunesse et pour les adultes. Evoquons alors Ange, couple présent sur le rayon « jeunesse » avec A mille lieues de toute terre habitée, au cœur des univers parallèles (« collection Soon »), Le Très grand vaisseau, (« Mini Syros ») et L’Arche de Noa, (Intervista). Après la novélisation de Keana, La Prophétie ("Autres mondes", Mango), Pierre Bordage s’ouvre à la jeunesse avec Ceux qui rêvent et Ceux qui sauront, (coll. « Ukronie », chez Flammarion). Quels ouvrages documentaires magnifiquement illustrés d’Edouard Brasey sont lisibles par la jeunesse ? Citons au moins L’Encyclopédie des héros du merveilleux. Si Fabrice Colin s’adresse aux deux lectorats, il a tout de même déjà publié 5 récits dans la collection « Autres mondes » chez Mango, le plus récent s’intitulant La Fin du monde. Si elle a écrit des essais savants, par exemple sur Claude Seignolle, Marie-Charlotte Delmas, n’a pas hésité à participer à la collection « Chauve-souris », chez Syros (par exemple avec La Vengeance du meneur de rats). Gudule, dont la bibliographie est impressionnante, a surtout multiplié les ouvrages en direction de la jeunesse mêlant contes et récits et romans fantastiques. Christophe Lambert se partage aussi maintenant les faveurs des deux lectorats. Après des récits édités par Bayard, il vient de publier La Reine de la vengeance (« Royaumes perdus », Mango). C’est par le biais de la défunte et pourtant jeune collection « Livre de poche jeunesse Fantasy » qu’Henri Loevenbruck a opéré un glissement vers le rayon jeunesse où La Moïra a été découpée en 6 volumes.
Le Spinalien d’adoption Johan Heliot travaille énormément et publie beaucoup, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs de tout âge. Retenons au moins, outre les récits de la collection « Autres mondes », Les Fils de l’air (« Ukronie »), Terre des tempêtes et Steppe rouge (qui succède à La Légion écarlate dans la collection « Royaumes perdus »). Lorris Murail, après avoir collaboré avec ses deux soeurs pour la série Golem, vise plutôt les adultes aujourd’hui.

vendredi 14 mai 2010

Collection "Folio Junior Science-Fiction" (Gallimard Jeunesse)




Dans le cadre des Collections juvéniles disparues, consacrées aux mondes imaginaires, c'est un plaisir de vous présenter :

"Folio Junior" Science-Fiction, crée par Christian Grenier en 1981.

Chez Gallimard-Jeunesse, en 1981, la collection susceptible de changer les mentalités, c'est "Folio Junior S-F", que le spécialiste de S-F Christian Grenier propose à Pierre Marchand qui accepte aussitôt à condition qu’il publie surtout des recueils de nouvelles thématiques. Le futur animateur de la collection doit aussi écrire les préfaces, les quatrièmes de couvertures et les biographies des auteurs ! Christian Grenier le raconte fort bien en 2004 dans Je suis un auteur jeunesse (paru chez Rageot). Il compose ainsi pour les plus de 12 ans, des anthologies thématiques de science-fiction en faisant appel aux noms les plus prestigieux du genre et lorsqu’il lui manque une nouvelle il contacte ses amis, par exemple Michel Jeury pour Les Autos sauvages.
Les couvertures sont illustrées par de grandes pointures de la bande dessinée comme Enki Bilal qui prend en charge 4 couvertures (depuis La Montagne sans nom jusque Dans la comète), mais les illustrations intérieures sont dues à d'autres graphistes, par exemple, James Prunier pour La Lune était verte, Bruno Pilorget pour Faiseurs d’univers, Philippe Davaine dans L’Horreur tropicale. Philippe Munch se charge de toutes les illustrations de l’anthologie L’Habitant des étoiles, constituée de textes français du XXe siècle. Le premier volume : Un homme contre la ville, (sous une couverture de Henri Galeron), constitué de huit récits passionnants, est suivi, comme tous les autres, d'un dossier documentaire illustré, centré cette fois sur les « villes utopiques ». Si les recueils, Un coup de tonnerre, Le Brouillard du 26 octobre et L'Habitant des étoiles paraissent aisément accessibles, le niveau des nouvelles constituant les autres volumes, choisies souvent dans des ouvrages et des revues pour adultes, est parfois un peu élevé. Seul, Un coup de tonnerre de Ray Bradbury sera réédité. Une douzaine de titres sont parus en 1985, une occasion de retrouver des auteurs français comme Jean-Pierre Andrevon, René Barjavel, Francis Carsac, Gérard Klein, Christian Léourier, Pierre Pelot, Francis Valéry, Daniel Walther… Les textes traduits, fort nombreux, peuvent être écrits par Ray Bradbury, Arthru C. Clarke, Richard Matheson, Robert Sheckley, Ivan Efremov ou Philip K. Dick…
Christian Grenier introduit encore dans sa collection des rééditions bienvenues de romans de Jerry Sohl, l'auteur de L'Invention du Professeur Costigan, ou de Stanislas Lem pour Le Bréviaire des robots. La reparution de Niourk de Stefan Wul, édité en "Présence du futur" connaît une nouvelle carrière et séduit les collèges. La vraie nouveauté dont Grenier a été le seul lecteur avant parution, c'est Le Tyran d'Axilane du couple caché sous le pseudonyme de Michel Grimaud, un récit jouant avec l'espace et le temps et d’où la poésie est loin d’être absente.
Voici, en tout cas, une collection qui mérite amplement que l’on se souvienne d’elle.

samedi 8 mai 2010

"L'Âge des étoiles", Laffont et la S-F des ados en 1977




Collection de S-F pour ados "L'Age des étoiles" (1977-1979) (Robert Laffont)

Dans le "Cercle des collections juvéniles", consacrées aux mondes imaginaires, faisons une place de choix pour cette collection quasi mythique.

« L’effet Guerre des étoiles », le film de George Lucas sorti en France en 1977, dope-t-il l'édition en matière de science-fiction pour la jeunesse? C'est très probable même si certains se désolent du « merchandising » (un mot aussi affreux que ce qu'il désigne), développé par la « Star Wars Corporation » : livres animés, maquettes, gadgets de toutes sortes.
Toujours est-il que deux collections mémorables vont voir le jour. Nous avons déjà vu "Travelling sur le futur", Voici maintenant la collection "L'Age des étoiles", entièrement consacrée à la science-fiction, chez Robert Laffont (1977-1979) où elle est animée par Karin Brown et Gérard Klein (déjà directeur de la prestigieuse collection pour adultes, "Ailleurs et demain").
Cette dernière-née, dont les couvertures sont illustrées par les meilleurs dessinateurs de bande dessinée : Enki Bilal, Serge Clerc, Gal, Loro, ou Jean-Claude Mézières ... est inaugurée avec La Porte des mondes de Robert Silverberg.
Elle vise un public de grands adolescents en leur proposant des ouvrages écrits pour les jeunes, soit par des auteurs anglo-saxons réputés, soit par des auteurs français connus dans le monde de la S-F. On traduit donc deux récits juvéniles et pleins d'entrain de Robert Heinlein : L'Enfant tombé des étoiles et Le Vagabond de l'espace, La Planète des ours d'Andre Norton (Alice Mary Norton), où Jony, prisonnier évadé de l'espace, reçoit le secours d'ours intelligents, et L'Enfant contre la nuit de Susan Cooper, quand le garçon Will tente de lutter contre les forces du Mal. Sous une couverture de Philippe Druillet, Christian Léourier propose, avec L'Arbre-Miroir, l'étrange rencontre de Gwentmaid, autochtone de la planète Gwyz et du jeune colon Dan alors que Michel Jeury (illustré par Robert Gigi et Serge Clerc), livre deux récits : Le Sablier vert, enfoui sous les ruines de la cité de Dirak, et Le Monde du Lignus, un monde vivant où la survie de Lorek Nolan n'est guère évidente. S'imposait aussi la présence de Christian Grenier dont Le Montreur d'étincelles délivre un message écologique, et de Michel Grimaud qui, avec L'Ile sur l'Océan Nuit, réclame justice pour les victimes du colonialisme. Après un bon choix de textes et un tirage à dix mille exemplaires, lorsque paraît en mars 1979, Galactica, La Bataille de l'Espace, on comprend que la collection doit s'arrêter. Ne paraîtra pas La Cité au bout de l'espace de Pierre Pelot, illustré par Jean-Claude Mézières, le dessinateur prestigieux de Valérian et Laureline. (Ce roman deviendra un "Fleuve Noir Anticipation", ce qui donne à réfléchir sur la notion, parfois floue, de livre pour la jeunesse !) Pourquoi cette collection a-t-elle en partie échoué ? Peut-être le format 21*11,5 a-t-il surpris et le prix était-il trop élevé (deux fois celui d'un « poche ») ?
Or cette élégante collection, aussi originale dans sa présentation séduisante que dans son contenu, mérite de susciter des nostalgies amplement justifiées.

"Travelling sur le futur", Duculot et la S-F en 1977




Reprenons le "Cercle des collections juvéniles disparues", des mondes imaginaires en faisant un bond vers 1977.

Collection de S-F pour ados "Travelling sur le futur" (Duculot)

"Travelling sur le futur", chez l'éditeur belge Duculot, développe aussi la S-F., dès 1977, et vise encore le public des 13/17 ans mais les couvertures sévères, constituées de photographies sensées évoquer le roman, sont peu attrayantes. Une vingtaine de titres sont publiés. Or, comme ils ne sont vendus, en moyenne, qu'à deux mille exemplaires, l'expérience est stoppée au bout de quatre ans. On y rencontrait pourtant de bons auteurs. John Christopher, dans Les Gardiens, met en évidence le combat de Rob fuyant la ville pour rejoindre les révolutionnaires. Quand Bertrand Solet écrit Les Frères des nuages, c'est pour imaginer une secte qui inhibe les esprits en 2025 tandis que Michel Grimaud défend un univers écologique avec Les Esclaves de la joie, avant d'évoquer Le Temps des gueux et le chômage. Parmi les auteurs français, notons encore Lucien-Guy Touati (Motus), Michel Corentin et Gil Lacq (L’Energie du désespoir) – il s’agit de l’énergie nucléaire -, et Christian Grenier pour Le Complot ordrien évoquant la montée de l’extrême droite. Il faut citer des traductions de Monica Hugues (Alerte au plateau 10 mettant l’accent sur les manipulations génétiques et Le Cerveau de la ville), de Bernice Grohskopf (L’Ecole idéale de Bruno Hauter), d’Eva-Maria Mudrich (Ferida, l’île du bonheur), de Nicholas Fisk (Les Prisonniers du temps), de Julien Van Remoortere (Le Livre interdit de Krista O.).
La directrice de collection, Christiane Lapp, qui dirigeait déjà la collection "Travelling" (déjà présentée sur le blog), n'est pas une spécialiste de la science-fiction.
Elle avait plutôt orienté sa collection vers l'anticipation réaliste chargée de donner une vision vraisemblable du futur. « A partir des découvertes scientifiques et technologiques actuelles, à partir de l'évolution de notre société, des problèmes politiques ou écologiques que nous connaissons aujourd'hui, on peut construire mille hypothèses sur ce que sera demain ». C'est le postulat au départ de la collection et c’est un postulat risqué. Comme l’écrit Christian Grenier dans La S-F à l’usage de ceux qui ne l’aiment pas (Le Sorbier, 2003, p. 119) : « Hélas l’actualité rend ces textes vite caducs ; c’est l’un des inconvénients de l’anticipation à court terme ! »
La création d'un fichier pédagogique consistant n'a pas réussi à convaincre suffisamment d'enseignants pour que l'expérience se poursuive.