mercredi 19 mai 2010

Imaginales d'Epinal 2010 et Littérature jeunesse (1)




Imaginales 2010 et littérature jeunesse (1ère partie)

Certes, le titre choisi avec une subjectivité voulue, trahit un point de vue réducteur puisqu’il ne tient pas compte du fait que ce festival de l’imaginaire a invité des écrivains prestigieux, francophones ou étrangers, tels Joe Abercrombie (Royaume Uni), Juan Miguel Aguilera (Espagne) et, venant des Etats-Unis, Jacqueline Carey, Kristin Cashore, Greg Keyes et Robert-Charles Wilson...
Je persiste et signe pour parler des auteurs qui subissent malgré tout la double peine : celle d’être rangés sur le « rayon jeunesse » et celle d’être catalogués dans les (anciens ?) « mauvais genres », d’ailleurs pas toujours bien identifiés, de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy (à côté du polar).

Des auteurs publiés dans les collections pour la jeunesse

A première vue, les amateurs de « littérature jeunesse » devraient être satisfaits des nombreuses rencontres possibles avec les auteurs et des nombreux livres exposés qu’ils auront le loisir de consulter ou d’acheter, tant le choix sera grand.
L’ombre du grand maître de fantasy Pierre Bottero, dont paraissent Les Âmes Croisées (Rageot), décédé en novembre 2009, planera sur la manifestation où l’on pourra faire connaissance avec son illustrateur Gilles Francescano. Peut-être découvrira-t-on Le Chant du troll durant le festival.
Pour les auteurs présents qui se consacrent aux mondes imaginaires, outre la distinction des genres : conte, fantasy, fantastique et science-fiction…, il est utile d’entrevoir trois catégories. Il y a d’abord les écrivains qui ont publié autrefois de tels livres, par exemple en science-fiction et qui se consacrent aujourd’hui à la littérature adulte. C’est le cas par exemple de Michel Jeury, de Pierre Pelot ou de Joëlle Wintrebert.
Il y aurait ensuite ceux qui écrivent aujourd’hui à la fois pour la jeunesse et pour les adultes. Evoquons alors Ange, couple présent sur le rayon « jeunesse » avec A mille lieues de toute terre habitée, au cœur des univers parallèles (« collection Soon »), Le Très grand vaisseau, (« Mini Syros ») et L’Arche de Noa, (Intervista). Après la novélisation de Keana, La Prophétie ("Autres mondes", Mango), Pierre Bordage s’ouvre à la jeunesse avec Ceux qui rêvent et Ceux qui sauront, (coll. « Ukronie », chez Flammarion). Quels ouvrages documentaires magnifiquement illustrés d’Edouard Brasey sont lisibles par la jeunesse ? Citons au moins L’Encyclopédie des héros du merveilleux. Si Fabrice Colin s’adresse aux deux lectorats, il a tout de même déjà publié 5 récits dans la collection « Autres mondes » chez Mango, le plus récent s’intitulant La Fin du monde. Si elle a écrit des essais savants, par exemple sur Claude Seignolle, Marie-Charlotte Delmas, n’a pas hésité à participer à la collection « Chauve-souris », chez Syros (par exemple avec La Vengeance du meneur de rats). Gudule, dont la bibliographie est impressionnante, a surtout multiplié les ouvrages en direction de la jeunesse mêlant contes et récits et romans fantastiques. Christophe Lambert se partage aussi maintenant les faveurs des deux lectorats. Après des récits édités par Bayard, il vient de publier La Reine de la vengeance (« Royaumes perdus », Mango). C’est par le biais de la défunte et pourtant jeune collection « Livre de poche jeunesse Fantasy » qu’Henri Loevenbruck a opéré un glissement vers le rayon jeunesse où La Moïra a été découpée en 6 volumes.
Le Spinalien d’adoption Johan Heliot travaille énormément et publie beaucoup, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs de tout âge. Retenons au moins, outre les récits de la collection « Autres mondes », Les Fils de l’air (« Ukronie »), Terre des tempêtes et Steppe rouge (qui succède à La Légion écarlate dans la collection « Royaumes perdus »). Lorris Murail, après avoir collaboré avec ses deux soeurs pour la série Golem, vise plutôt les adultes aujourd’hui.

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