jeudi 15 février 2018

Johnny Hallyday dans la presse des jeunes, début années 60


Johnny Hallyday dans la presse des jeunes au début des années 60

Tant pis si l’actualité tonitruante sur le sujet ne s’y prête pas, voici quelques images du chanteur apparues surtout dans le journal « Pilote » en 1962 et 1963.

Marcel Bisiaux, est nommé rédacteur en chef du journal « Pilote » en janvier 1962. Sous-titré « Grand magazine des jeunes » puis « Magazine des jeunes de l’an 2000 », l’hebdomadaire cible maintenant un public adolescent et parle bientôt des « copains », avec l’assentiment de Georges Dargaud et la désapprobation de Goscinny, de tout temps réfractaire à toutes les modes. 
A la fin de l’année, quelques couvertures sont vouées aux « vedettes » de la chanson. (Le magazine Salut les copains, né en 1962, qui tire alors à plus d’un million d’exemplaires suscite des envies de copier une formule qui réussit et Marcel Bisiaux veut adapter Pilote à la nouvelle mode en faisant intervenir vedettes de la chanson et animateurs proches de ce courant. 
C’est une lourde erreur car les lecteurs, dont on a sous-estimé le goût et l’intelligence, ne suivent absolument pas.  
En 1963, Marcel Bisiaux cède de plus en plus à la mode yé-yé. Anne-Marie Peisson, speakerine télévisuelle, et François Janin interviennent dans le journal, tout comme Jacqueline Caurat pour la philatélie. On recrute Roger Couderc et son fils Laurent pour parler des sports. 
Outre Johnny Halliday, les chanteuses Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan accaparent la Une du magazine. Tout cela  provoque une chute vertigineuse des ventes. Un événement annexe a pu jouer en introduisant une mauvaise image de la génération « yé-yé ». C’est la fameuse fête organisée le 22-23 juin 1963, place de la Nation par Daniel Filipacchi, créateur du journal et de l’émission de radio correspondante sur Europe n° 1 : Salut les copains. (On fête le 1er anniversaire du mensuel). Des journalistes comme Philippe Bouvard et Pierre Charpy (« Salut les voyous ») se déchaînent alors contre cette jeunesse turbulente. Heureusement à contre-courant, Edgar Morin, en juillet 1963, fait part de ses réflexions plus positives dans Le Monde.


Fin 1963, c’est  la naissance d’un vrai journal de bandes dessinées quand Dargaud renvoie Bisiaux, menace de saborder « Pilote » et appelle Goscinny et Charlier pour sauver le journal. Ils deviennent corédacteurs en chef en septembre (Charlier jusqu’en octobre 1972).

Johnny Hallyday devenu « L’idole des jeunes » (expression vient d’une chanson de Ricky Nelson, on l’oublie souvent), a déjà imposé sa musique rock et « yé-yé » (selon Edgar Morin dans le journal « Le Monde »).


Johnny Hallyday s’est déjà produit auparavant au Palais des Sports en 1961, à l’Olympia en 1962. Il est apparu seul ou avec Sylvie Vartan sur des couvertures du mensuel « Salut les copains », en 1962, sous la houlette de Frank Ténot et Daniel Filipacchi, animateurs de l’émission éponyme sur Europe N° 1 depuis 1959. (Le titre est inspiré par une chanson de Pierre Delanoë chantée par Gilbert Bécaud depuis 1958).


En 1969-70, paraissent sept numéros de l’hebdomadaire « Johnny le journal de l’âge d’or ». Cet illustré mêlant des bandes dessinées actuelles de qualité médiocre et des classiques de l’âge d’or américain avait peu de chances de durer, surtout que le nombre de pages se réduit au fur et à mesure des parutions.




Profitant dans doute de la sortie du western spaghetti de Sergio Corbucci et Gastone Moschin, « Le Spécialiste » avec Johnny Hallyday en vedette, Dans ce western assez conventionnel, Hud le cow-boy se rend à Blackstone pour venger son frère. Jean Tosan et Alain Schwartz ont lancé leur journal grand format mais en oubliant de consacrer au moins un article au chanteur-acteur. Toutefois, la sortie du film s’est accompagnée d’une adaptation (inachevée) en bande dessinée par le grand Jijé (alias Joseph Gillain), avec la collaboration de son fils Philipp, sous le titre Hud, le spécialiste (8 planches seulement sont parues).   


        Les couvertures de "Salut les copains" concernant Johnny Hallyday sont bien connues. C'est pourquoi je n'en reproduis qu'une, celle du numéro 10. J'ajouterai celle d'un numéro de "TOP Réalités Jeunesse", un bimensuel moins connu. Cette photo de Johnny Hallyday à cheval évoque probablement le western camarguais de Noël Howard "D'où viens-tu Johnny ?" tourné en Provence en 1963 et dans lequel Johnny Hallyday chante : "Pour moi la vie va commencer" sur des paroles de Jean-Jacques Debout.








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