mercredi 3 octobre 2012

Collection "Spirale" (G.P. Rouge & Or) (1ère partie)

                       Encore une collection digne de figurer dans la "Cercle des collections disparues"
                      du rayon jeunesse

Chez G.P., "Spirale" (1959-1980) : une collection de fiction, illustrée, solide et multigenre (1)

Les éditions G.P. (alias La Générale Publicité), dirigées par Victor Dancette (1900-1975) et qui sont absorbées par les Presses de la Cité en 1961, sont surtout connues sous l’appellation « G.P. Rouge et Or ». Après leur essor initial assuré, selon l’historien Gilles Ragache, « par des commandes de Vichy », on se souvient qu’elles ont créé les fameuses collections « Bibliothèque Rouge et Or » et « Bibliothèque Rouge et Bleue ». Après avoir donné naissance à la collection « Dauphine » en 1957, elles créent en 1959 la collection "Spirale", peu coûteuse et proposée aux lecteurs et lectrices, du CM 1 à la classe de troisième.
De sa naissance à 1980, la collection va publier plus de 300 titres en mêlant des romans autonomes et des volumes de séries. Plusieurs générations d’auteurs fort différents vont y cohabiter, de Marie-Antoinette de Miollis, Léonce Bourliaguet et René Guillot à  Monique Ponty, Pierre Pelot et Christian Grenier.



Robuste, solidement reliée, avec sa couverture « plastifiée lavable » et ses cahiers « cousus au fil de lin », elle est de format 17 cm sur 12,5. Chaque volume comporte 20 illustrations en couleurs et 30 illustrations en noir et blanc. La collection concurrence visiblement la « Bibliothèque verte » (mais elle ne dispose pas du gigantesque réseau de distribution des éditions Hachette) et les collections jeunesse de Marabout : « Marabout Junior » et « Marabout Mademoiselle ». 
Visant en fait les garçons et filles de 10 à 15 ans (alors que la collection « Dauphine » s’adresse plutôt aux 6 à 10 ans), elle décline peu à peu les séries, en particulier policières, les classiques, les romans d'aventures abordant parfois le récit maritime ou exotique, le western et la science-fiction, et les romans historiques. On peut aussi y remarquer des romans originaux et inclassables.
Si les auteurs français, classiques ou contemporains, sont fort nombreux, on note pourtant de nombreux titres traduits de l’anglais et de l’américain (plus de 60). Plus de 20 titres sont traduits du danois, une dizaine de l’allemand. Plus rares sont les traductions du russe, du norvégien, de l’italien et du suédois… 


Dès les débuts de la collection, on note surtout la réédition et l’adaptation d’ouvrages classiques, en particulier du XIXe siècle. 
Parmi les œuvres françaises, on relève Les Aventures de Robert-Robert de Louis Desnoyers, Le Capitaine Fracasse, un roman de cape  et d’épée) de Théophile Gautier (illustré par Guy Sabran), Cosette, Gavroche et Gilliatt le malin (extrait de la fresque : Les Travailleurs de la mer) d’après Victor Hugo ou L‘Homme à l’oreille cassée d’Edmond About. Honoré de Balzac (Eugénie Grandet, victime de l’avarice et de la cupidité de son père) et Prosper Mérimée (Colomba) accompagnent les populaires Paul Féval (Le Bossu, autre roman de cape  et d’épée) et Alfred Assolant (Les Aventures du capitaine Corcoran). Alexandre Dumas est gratifié de cinq volumes dont deux pour Les Trois mousquetaires, En plus du Comte de Monte Cristo, on peut lire La Tulipe noire et Le Collier de la reine. De George Sand, on adapte des récits évoquant les moeurs du pays berrichon :  La Petite Fadette, François le champi et La Mare au diable.
En 1978 (seulement), Jules Verne bénéficie de cinq titres dont Cinq semaines en ballon, L’Etoile du Sud et Voyage au centre de la terre.



Les classiques anglo-saxons sont également nombreux. De l’œuvre de Thomas Mayne-Reid, on extrait Les Francs-tireurs et Les Chasseurs d’ours et de celle de Fenimore Cooper, La Prairie, l’aventure d’un vieux trappeur dans les plaines de l’Ouest américain. Dès 1960, Henri Dimpre illustre Ben-Hur de Lewis Wallace et en 1961, Raoul Auger illustre Kidnappé de R.-L. Stevenson (mais L’Île au trésor ne paraît qu’en 1978). Kidnappé raconte en fait l'histoire de David Balfour, un Ecossais orphelin trahi par son oncle cupide. James-Oliver Curwood et Jack London (alors très publiés par Hachette), sont respectivement présents avec des récits pas très connus : Le Piège d’or et L’Honneur des grandes neiges pour le premier et Les Pirates de San Francisco et Sur les pistes du Grand Nord (pour le second).
Côté « classiques anglais », outre Les Voyages de Gulliver de Swift, on ne peut que remarquer David Copperfield et Olivier Twist de Dickens, Ivanhoé et Quentin Durward de Walter Scott et Jane Eyre de Charlotte Brontë. C’est en 1967 que débute la série contant les aventures de l’aviateur Biggles de William Earl Johns (alias Captain W.E. Johns) dont 5 titres vont paraître de 1967 à 1970.     


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