lundi 28 janvier 2019

MARIJAC (Jacques Dumas) auteur de BD et éditeur de journaux pour la jeunesse (3)


Marijac, auteur de BD et éditeur de journaux

Après avoir créé pendant la guerre son petit journal artisanal Le Corbeau déchaîné, Marijac, dans une France encore en guerre, édite son Coq Hardi, journal résistant à Clermont-Ferrand (republiant Les Trois Mousquetaires du maquis de Marijac, ridiculisant déjà l’occupant dans Le Corbeau déchaîné) pour 10 numéros. Ce journal si typiquement français deviendra le creuset d'une nouvelle école de bande dessinée, trop souvent occultée par la bande dessinée belge.
Ce n’est qu’en avril 1946 que Coq Hardi reparaît jusqu’en mai 1955. (Il est suivi par Coq Hardi Je serai jusqu’en février (et le mensuel Cocorico pour 4 numéros en 1957). Marijac rappelons-le, exerce les fonctions de dessinateur, scénariste, rédacteur en chef, adaptateur, éditeur, voire maquettiste...


Marijac lance Baby Journal qui publie Calvo, Mat, Trubert, Alain Saint-Ogan (26 numéros d’avril 1948 à avril 1949) puis Cricri (1949) qui prend la succession jusqu’en février 1950. On y retrouve Calvo (Cricri souris d’appartement), Trubert (Le Chevalier Printemps), Alain Saint-Ogan (Nizette et Jobinet), Mat, plus Claude Marin et Marijac (Costo chien policier).



Ces auteurs se retrouvent dans Les Belles images de Pierrot que les éditions de Montsouris (1952-1955) confient à Marijac pour qu’il relance la publication.
En 1953, déçu par les éditions Montsouris, Marijac abandonne Pierrot et Coq Hardi dont il cesse d’être le directeur  et crée les éditions de Chateaudun. 



Il lance le magazine Mireille, pour jeunes filles, bimensuel, puis hebdomadaire et enfin, mensuel, existe du le 1er avril 1953 jusqu’en septembre 1964, en changeant à la fois de contenu et de propriétaire. On remarque surtout L’Orpheline du cirque, d’abord dessinée par Pierre Leguen, puis par Christian Mathelot. Étienne Le Rallic dessine Moustique, Dut (alias Pierre Duteurtre), La Fille de Buffalo Bill et Jean-Claude Forest (1930-1998), Princesse étoile. Tandis que Noël Gloesner (1917-1995) propose Mademoiselle Demi-Solde, Christian Mathelot (1923-2013) imagine Miss Cambouis.
En 1957, le magazine Mireille est repris en association avec Del Duca qui évince Marijac de l’équipe et impose alors des séries italiennes, généralement médiocres, Marijac vend alors le titre aux Éditions Mondiales.
Marijac a aussi été directeur-rédacteur en chef sous son nom de Jacques Dumas du magazine Nano et Nanette en 1955, un journal pour les petits pour lequel il avait su tirer parti des talents de Edmond-François Calvo, Erik (René Jolly), Noël Gloesner et Étienne Le Rallic, qui y dessinaient pour les plus jeunes.


Il faut encore citer parmi  les créations de Marijac les parutions suivantes :  Une sélection d’histoires du Far-West (1955) Far-West Aventures (1957), Frimousse (1959), Princesse et Bout d’chou (1966).


Marijac recycle volontiers ses propres bandes dessinées qu’il republie dans ses nouvelles publications. Il utilise encore ce procédé dans Allez France (1968),  journal (faussement) sportif destiné à la jeunesse et qui n’aura le temps de ne publier que 3 numéros, avec Roger Couderc (nommé rédacteur en chef) et Michel Drucker (tous deux virés de la télévision après mai 68) !
Marijac, directeur de la publication occupe l’essentiel des pages grâce à 4 bandes dessinées dont il est le scénariste : Une fille sur les planches (dessins de Gaty), L’Étroit Mousquetaire (dessins de Jen Trubert), Allez Ramuntcho (dessins de Noël Gloesner) et Les Invincibles de l’Ouest (dessins de Duteurtre).   
Beaucoup plus tardivement Marijac lance encore les magazines Mam’zelle et Jeunes Frimousses mais c’est un échec dû au fait que ces journaux na correspondent plus au goût du jour.                   
En 1979, Marijac reçoit le Grand Prix de la bande dessinée d’Angoulême, une reconnaissance tardive mais amplement justifiée.
                       


Si la production de Marijac en tant que dessinateur, scénariste ou dessinateur scénariste est immense, on peut regretter que peu d’albums restituent son œuvre multiple. Heureusement que Jacques Glénat a réédité plusieurs albums mémorables.    




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