mercredi 17 mars 2010
Maison de la Bonne Presse et Bayard-Presse : Presse juvénile II
De la Maison de la Bonne Presse à Bayard Presse
De L’Echo du « Noël » (1906) à J’aime la B.D. (2004)
Un siècle de presse juvénile catholique
II Les romans « cinématiques »
En 1920, c'est avec Le Roi de l'or d'Alice Pujo que la Maison de la Bonne Presse catholique lance une collection de romans cinématiques, entre le récit illustré et l'histoire en images. Elle propose des « aventures tout en images d'enfants hardis à travers le monde ». Durant 36 ans, de 1920 à 1956, paraissent une cinquantaine de récits prépubliés dans L'Echo du Noël, L'Etoile Noëliste, Le Sanctuaire et Bernadette. Ces volumes brochés doivent leur succès à leur faible prix et à la stricte séparation de l’image et du texte. Justifié par le fait que le texte, découpé en séquences occupant chacune une double page, circule entre des illustrations monochromes, disposant de la moitié de l'espace, le nom de "Cinématique" est rarement indiqué sur la série. On ne le trouve pas en 1941, sur le volume : Pour sauver Pillou écrit par René Duverne (1893-1974) qui, en 1933, avait publié La Maison automobile, un récit au thème assez fort pour être réédité en 1954. L'illustrateur attitré et talentueux de la série est Eugène Damblans (1865-1945), jusqu'en 1935. Les auteurs des textes les plus fréquents sont Alice Pujo (Le Mystère de Golconde), Max Colomban (7 récits dont Galaor et Célysette, L’Âne de Frère Joachin, Yolande et Chicoulet et Histoire de trois enfants russes), Myriam Catalany, alias Marie-Barrère-Affre (10 récits dont Cœur de chou, L’Oiseau des îles et Le Maître de l’espace), René Duverne (Le Lac mystérieux) et, après la guerre, Henriette Robitaillie dont on retient surtout Le Monstre des abîmes (1951) (prépublié dans le journal Bernadette) et Le Maître des volcans (1955). Les ouvrages sont illustrés, après la guerre, par Grand'Aigle, Gaston Jacquement, Pierdec (alias Pierre Decomble), Loÿs Pétillot, Alain d'Orange, Manon Iessel, Solveg (Solange Voisin) ou Maurice de la Pintière (1920-2006), des dessinateurs fréquents à l’époque dans Le Pèlerin, Bayard et Bernadette.
Né en 1930, l’hebdomadaire pour les garçons de plus de 14 ans, A la page, « grand frère » de Bayard, interrompu par la guerre, ne reprend que de 1949 à 1951. Peu illustré, sauf par des photographies en noir et blanc, c’est plutôt un journal d’actualités diverses et mondiales.
Pour défendre cette presse catholique contre les « mauvais » illustrés du groupe Offenstadt, les romans policiers de Ferenczi, les westerns des Editions modernes, les aventures de Buffalo Bill ou de Mandrin des Editions Prima, la figure la plus emblématique fut, à l’époque, celle de l’abbé Louis Bethléem, (1869-1940). Il établit, dès le début du XXe siècle, une liste-type de « Récits pour enfants », diffusée dans les paroisses, car il est convaincu que la littérature enfantine « ne tue pas moins d’âmes que l’école sans Dieu » ! Le journal pour filles, Bernadette, commence à être plus connu et son pendant masculin, Bayard, adoptant le grand format, très imprégné de religion et publiant les premières bandes de Gervy, (futur créateur de Pat'Apouf, publié dans Le Pèlerin de 1938 à 1973), remplace en janvier 1936 L'Echo du « Noël », disparu en décembre 1935.
Pendant la période 1939-1945, dans un premier temps, la Maison de la Bonne Presse réfugiée à Limoges change ses titres. Bayard devient Jean et Paul et Bernadette, Marie-France et l’éditeur paraît réservé vis-à-vis de Vichy, (mais il existe quelques numéros de la Bibliothèque de Bernadette et de ses frères, parus en 1941-42, favorables au nouveau régime pétainiste.)
Après la deuxième guerre mondiale, la Maison de la Bonne Presse, se laisse distancer par l’autre éditeur catholique rival, Fleurus.
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