mercredi 17 mars 2010

Maison de la Bonne Presse et Bayard-Presse : presse juvénile IV



De la Maison de la Bonne Presse à Bayard Presse
De L’Echo du « Noël » (1906) à J’aime la B.D. (2004)
Un siècle de presse juvénile catholique


IV Bernadette, le « parent pauvre » des fillettes
Bernadette, hebdomadaire pour filles, à la parution régulière de 1923 à 1640, renaît aussi en 1946. Cette presse mièvre et pieuse n’est qu’un « parent pauvre », malgré un supplément en couleur, sous titré « Histoire, Art, Science, récréations », proposant des rubriques plus profanes.
Les ouvrages sont illustrés, après la guerre, par Grand'Aigle, Gaston Jacquement, Pierdec (alias Pierre Decomble), Loÿs Pétillot, Alain d'Orange, Manon Iessel, Solveg (S. Voisin) ou Maurice de la Pintière (1920-2006), des dessinateurs fréquents à la Bonne Presse. On y remarque des récits illustrés par Manon Iessel (comme la vie de Florence Nightingale), Félix Jobbé-Duval, Gaston Jacquement (alias Ticky ou Tiky), Pierdec, avant l’arrivée d’illustrateurs plus connus comme Alain d’Orange, Solveg (alias Solange Voisin), Janine Lay, Pierre Forget ou Gervy. La prépublication de romans cinématiques (L’Oiseau des îles illustré par Gaston Jacquement, Les Naufragés du « Sassandra », imaginé par Renée Tramond, Le Monstre des abîmes en 1951, de Henriette Robitaillie), prouve l’absence d’évolution. Ce n’est qu’en 1955 qu’on remarque les belles illustrations non signées d’Alain d’Orange, pour le roman de R. Gaël, adapté par M. O. Saint-Hilaire : Le Messager du tsar. En 1956, Henriette Robitaillie, scénarise la bande dessinée de Solveg, Lucette et les éléphants, avant de créer pour Janine Lay, les personnages de Priscille et Olivier pour deux épisodes mémorables : Le Secret du lagon bleu et Le Puma aux yeux d’escarboucle. Cette omniprésence envahissante d'Henriette Robitaillie, écrivant jour après jour et sur tous les sujets, caractérise l'hebdomadaire de cette époque.
C’est aussi en 1956 qu’on fait à nouveau appel à Gervy, le père de Pat’Apouf, créant Miette et Totoche, ou contant en B.D. et en couleur Les Tribulations de Canou. L’hebdomadaire a la chance de publier Moustache et Trottinette au Moyen Age du grand Calvo. Dès 1956, les deux hebdomadaires Bayard et Bernadette passent à l’impression offset, agrandissent leur format et améliorent leur contenu. En 1963, l’excellent illustrateur Pierre Forget (avant de repartir graver des timbres), réalise la bande dessinée, La Reine du lasso et L.N. Lavolle (Hélène Chaulet), publie L’Enfant du fleuve, inspiré par le fleuve Nil et illustré par Pierdec (alias Pierre Decomble).

Au début de l’époque des « yéyés », on note la tentative du mensuel Rallye jeunesse (1959-1966), créé et dirigé par le Père Sève, pour établir le premier une relation d'égal à égal entre les adultes et les adolescents mais, bien qu’il innove en s’ouvrant à la génération « yéyé », sa diffusion est limitée aux milieux catholiques.
En 1962, la Bonne Presse, associée à Georges Dargaud, remplace son hebdomadaire Bayard par le mensuel mixte Record, avec une toute nouvelle équipe qui laisse sur le carreau les auteurs et dessinateurs de Bayard. Elle accueille une pléiade de dessinateurs qui exerceront bien vite leurs talents, tels René Goscinny et Jean Tabary (Le calife Haroun el Poussah et le vizir Iznogoud), Gotlib, Claire Bretécher ou, dans des journaux au public moins restreint, comme Pilote.
Le 5 janvier 1964, Nade a pris la succession de Bernadette et tient jusqu’au 29 avril 1973. Entre temps, la publication prendra le nom de Nade Télé-Jeunes avec l’ambition d’être le 1er journal de télévision pour les jeunes. Nade, journal visant « les petites filles et leurs petits frères », a restreint son lectorat potentiel malgré la présence d’un débutant prestigieux, l’orfèvre du dessin François Bourgeon. Jumelée avec Lisette agonisant, le 1er novembre 1964, en lui imposant toutes ses bandes dessinées, la revue se condamnait à ne survivre que quelque temps.

5 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je me souviens avoir été scotché à la fin des années 50 par une BD de Bernadette (c'était ma soeur qui était abonnée...) racontant les tribulations de deux enfants africains vendus comme esclaves et finalement récupéré par un missionnaire. Est-il possible d'en retrouver les coordonnées (titre, scénariste, dessinateur/trice...) ?
    Cordialement

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    1. Le titre de ce récit est "Un drame dans la forêt", paru dans Bernadette en 1959, dessiné par Jeanine Lay. Les enfants se nomment Keira et Moh.
      YN Billy

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  2. J'étais suspendue à la parution de Bernadette dans les années 60/63, cette histoire ne me dit rien mais je promets à Jean de faire des recherches.

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  3. Bonjour à toutes et tous.
    Par hasard, je viens de tomber sur une planche des "Tribulations de Canou" de GERVY... et tous mes souvenirs sont revenus d'un coup à la surface !
    Je cherchais désespérément l'illustré des années 50 où était parue cette histoire animalière et je constate donc qu'il s'agit de "Bernadette".
    Quelqu'un posséderait-il des numéros ou des recueils de cette revue dans lesquels CANOU apparaît (1956, apparemment) ?
    Je pense que dans ces numéros figure aussi une histoire réaliste avec des singes qu'on tue à Gibraltar pour forcer les Anglais à quitter le rocher... Si quelqu'un peut m'aider, grand merci !!!

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  4. Bonjour à toutes et tous.
    Par hasard, je viens de tomber sur une planche des "Tribulations de Canou" de GERVY... et tous mes souvenirs sont revenus d'un coup à la surface !
    Je cherchais désespérément l'illustré des années 50 où était parue cette histoire animalière et je constate donc qu'il s'agit de "Bernadette".
    Quelqu'un posséderait-il des numéros ou des recueils de cette revue dans lesquels CANOU apparaît (1956, apparemment) ?
    Je pense que dans ces numéros figure aussi une histoire réaliste avec des singes qu'on tue à Gibraltar pour forcer les Anglais à quitter le rocher... Si quelqu'un peut m'aider, grand merci !!!

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